QUITTER VENISE, d'Anne REVAH
Publié le 22 Août 2014
Roman - Editions Mercure de France -131 pages - 14.50 €
Parution le 28 août 2014 - Rentrée littéraire
L'histoire : La narratrice se fait embaucher en qualité de professeur particulier de violon auprès du fils d'un richissime vénicien. Durant son temps libres, elle arpente les rues de Venise. Ces promenades sont propices à l'introspection. Et c'est durant l'une d'elles qu'elle aperçoit Marianne une première fois, avant de la suivre, au grès des balades et de l'écouter, à son insu.
Tentation : J'ai beaucoup aimé les 2 premiers romans de l'auteure.
Fournisseur : Mercure de France
Mon humble avis : Comme j'aurais aimé rédiger un autre billet ! Comme j'étais sûre d'écrire une éloge dithyrambique si ce roman suivait la veine des deux précédents chefs d'oeuvre d'Anne Révah (Manhattan et Pôles Magnétiques, que je vous recommande toujours chaleureusement).
Mais voilà, ce "Quitter Venise" m'a laissée de glace. Je n'y ai même pas retrouvé la plume si délicate et soignée qui m'avait tant plu dans mes deux autres lectures. Au fil des pages, je m'interrogeais : "Où est l'Anne Révah que j'admire".
J'ignore si le changement de maison d'édition y est pour quelque chose, mais mon impression qui croissait au fur et à mesure que j'avançais dans cette histoire était : il manque à ce livre une relecture et une correction supplémentaires. Certains éditeurs ne font pas appel aux services de correcteurs. Je le sais par des appels mystères que j'ai passés ces dernières années, justement quand un livre s'avérait mauvais au point de douter du travail éditorial...
Toujours est il que même si les premiers temps, ma lecture de "Quitter Venise" me plaisait assez, j'ai vite déchanté. L'écriture.... quand je la décortique trop, c'est que soit l'histoire ne me captive pas, soit qu'elle est trop pleine de défauts, au point de m'agacer et de m'éloigner de mon intérêt majeur : ce que les personnages me racontent, me disent, me confient...
Dans "Quitter Venise", il me semble que si l'on supprimait les verbes auxiliaires être et avoir, ainsi que vouloir et savoir, on réduirait le livre d'un tiers. Le vocabulaire usité est très limité par rapport à ce que notre belle langue française propose pour évoquer envie, désespoir, sentiments, souvenirs, joie, j'en passe et des meilleurs. Donc première déception malgré les belles envolées poétiques et lyriques qui parsèment le texte.
Certains souvenirs ou anecdoctes de la narratrice sont évoqués à plusieurs reprises, dans des termes quasiment identiques. Redondance souhaitée par effet de style ou une fois encore, manque de relecture ?
La narratrice ne m'a pas touchée, ses problématiques médico/familiales me sont restées on ne peut plus extérieures, alors que je suis très souvent empathique.
Enfin, ce qui fait le piment de la quatrième de couv et permet de pressentir une orginalité certaine dans le sujet se révèle très secondaire, presque absent du récit. Ce n'est pas toujours un soucis, si le premier plan se montre digne d'intérêt, ce qui n'a pas été le cas, pour moi et mon humble avis, je le reprécise. Et c'est dommage, car j'aimais bien l'idée de connaitre une personne rien qu'en la suivant et en écoutant ses conversations aux terrasses de cafés etc... Je serai prête à lire un roman qui ne traiterait que de ce sujet, sans s'encombrer de souvenirs familiaux dramatiques et pénibles.
Néanmoins, les lecteurs qui connaissent la cité Vénicienne trouveront certainement dans ce livre un intérêt supplémentaire, à savoir : glisser leurs pas dans ceux de la narratrice au fil des rues, ruelles, ponts, places et se souvenir de leur voyage là-bas.