LES SOUVENIRS, film de Jean Paul ROUVE
Publié le 21 Janvier 2015
Avec Annie Cordy, Michel Blanc, Matthieu Spinosi et Chantal Lauby
Synopsis : Romain a 23 ans. Il aimerait être écrivain mais, pour l'instant, il est veilleur de nuit dans un hôtel. Son père a 62 ans. Il part à la retraite et fait semblant de s'en foutre. Son colocataire a 24 ans. Il ne pense qu'à une chose : séduire une fille, n'importe laquelle et par tous les moyens. Sa grand-mère a 85 ans. Elle se retrouve en maison de retraite et se demande ce qu'elle fait avec tous ces vieux.
Un jour son père débarque en catastrophe. Sa grand-mère a disparu. Elle s'est évadée en quelque sorte. Romain part à sa recherche, quelque part dans ses souvenirs…
Mon humble avis : Quel film magnifique ! Pas de grands effets, juste de la douceur, de la subtilité, de la justesse, de la fantaisie et le tout, bien sûr, sur un matelas de cruauté. Parce que la vie est cruelle. Elle vous impose la retraite, elle vous impose la vieillesse, la perte des proches, et le régence de vos proches. Car il vient un âge où se sont les autres qui décident pour vous, et pense que le mieux pour vous (et pour leur tranquilité, de bonne foi tout de même), c'est la maison de retraite. Bref, s'il fallait réunir les sujets du film en un seul, ce serait : "le passage à l'étape suivante".
Alors, pour surfer sur ces sujets sensibles et néanmoins donner la banane aux spectateurs, leur remplir le coeur de belles émotions sans les conduire aux larmes, et bien il faut la fantaisie de David Foenkinos et la délicatesse de Jean Paul Rouve réunies. Ils dédramatise le drame sans le sous-estimer, sans lui manquer de respect. J'adore ces deux hommes, tant par leurs oeuvres que par l'image qu'ils offrent au public, alors, bien entendu, ce film était incontournable pour moi, et j'espère qu'il le sera aussi pour vous.
J'ai lu le livre "Les souvenirs" de Foenkinos dont ce film est l'adaptation il y a déjà 3 ans et j'ai l'impression que c'était hier. Et je peux vous dire que le film est très fidèle au roman (malgré quelques ajouts et quelques coupes) Normal en même temps, puisque Foenkinos a participé à l'écriture du scénario.
Le film de serait rien sans les comédiens, qui sont tous extraordinaires. Mention spéciale pour Annie Cordy qui est bouleversante et pour Matthieu Spinosi qui est, comment dire, lumineux ! Quelque part, il me fait penser à Guillaume Canet à ses débuts. Pourvu qu'une aussi belle carrière l'attende. Mais pour l'instant, je parirais bien sur un César pour Annie Cordy.
Bien sûr, comme lors de la lecture du bouquin, ce film réveille en moi un regret personnel, celui de ne pas avoir partagé de telles relations avec mes grand-mères, mais bon, cela fait belle lurette qu'il est trop tard pour bien faire.
Quant à vous, filez vite fait au ciné !