DHEEPAN, film de Jacques AUDIARD
Publié le 3 Septembre 2015
Film de Jacques Audiard,
Avec
Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby |
Synopsis : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat, une jeune femme et une petite fille se font passer pour une famille. Réfugiés en France dans une cité sensible, se connaissant à peine, ils tentent de se construire un foyer.
Mon humble avis : Audiard, la Palme d'Or à Cannes, ma carte Pass... J'y vais.
Bon, veuillez m'excusez, je ne nommerais pas les acteurs par leurs noms et pour cause, ce sont des noms Sri Lankais... C'est d'ailleurs pour cela que sous l'affiche, je me suis contentée d'un "copier/coller" !
Alors le film ? Bon évidemment. Mais vraiment pas gai. Moi, cela m'a plutôt donné le cafard sur l'état d'une partie de la société Française : celles de certaines banlieues très chaudes, où j'ai la chance de ne pas vivre. D'ailleurs, j'ai trouvé dommage que le sujet principal - une "fausse" famille de migrants Sri Lankais tente de s'intégrer et de devenir une vraie famille - devienne secondaire devant cette violence urbaine qui occupe bientôt tout l'écran. Pour vraiment affronter son sujet, Audiard avait-il besoin de confronter ces migrants dans un contexte aussi extrême ? La situation dramatique des 3 migrants était suffisante, pas besoin d'y ajouter cette violence environnementale.
Même si la fin n'est pas vraiment surprenante (ben faudrait pas un suicide collectif à la sortie des salles), je ne serai pas aussi dithyrambique que certains magazine pour qui Dheepan est "un hymne à l'espérance". Ce n'est pas ce que j'ai vu. Ou alors de l'espérance peut-être, mais pour 3 personnes sur combien ?
Bien sûr, la mise en scène est parfaite, bien sûr, les comédiens sont excellents, surtout pour des non professionnels. C'est le cas de l'acteur qui joue Dheepan. D'ailleurs, il est très touchant dans son rôle. Le choc des cultures est flagrant, l'envie de s'intégrer aussi. Le courage et les conditions de vie de cette fausse famille ne laissent pas insensible, loin de là.
La fausse mère n'a pas réussi à m'émouvoir, d'ailleurs, les émotions du début disparaissent derrière la guerre urbaine qui se déclenche. On a plus l'impression d'assister à un grand gâchis (pas cinématographique hein !), mais un grand gâchis sociétal.
Qui plus est, il m'a manqué des éléments de "la vie d'avant" de ces personnages Sri Lankais pour vraiment saisir leur nature, leur fuite, leur urgence.
En fait, je pense vraiment que j'aurais adoré l'histoire de ces 3 migrants dans un cadre différent. Car ce cadre amène du spectaculaire là où le sujet méritait de la simplicité, de la sobriété pour être apprécié pleinement. Là, j'ai l'impression qu'Audiard a voulu traiter 2 sujets et que de ce fait, aucun des deux n'est approfondi. Dommage.