LA PROMESSE DE L'AUBE, film d'Eric BARBIER
Publié le 2 Janvier 2018
Film d'Eric Barbier
Avec Charlotte Gainsbourg, Pierre Niney, Pawel Puchalski
Synopsis : De son enfance difficile en Pologne en passant par son adolescence sous le soleil de Nice, jusqu’à ses exploits d’aviateur en Afrique pendant la Seconde Guerre mondiale… Romain Gary a vécu une vie extraordinaire. Mais cet acharnement à vivre mille vies, à devenir un grand homme et un écrivain célèbre, c’est à Nina, sa mère, qu’il le doit. C’est l’amour fou de cette mère attachante et excentrique qui fera de lui un des romanciers majeurs du XXème siècle, à la vie pleine de rebondissements, de passions et de mystères. Mais cet amour maternel sans bornes sera aussi son fardeau pour la vie…
Mon humble avis : Mes sensations face à ce film sont bien partagées et compliquées.
En fait, je n'ai aucun reproche objectif à lui adresser. La mise en scène est soignée, le scénario est idéalement construit, l'interprétation est exceptionnelle (mention spéciale pour Charlotte Gainsbourg, vraiment bluffante). Sans doute le film est-il assez fidèle au roman (que je n'ai pas lu) et retrace comme il faut la première moitié de la vie d'un auteur auquel je ne me suis encore jamais frottée.
Mais, comme je suis moi et rien d'autre que moi, La promesse de l'aube ne m'a pas enthousiasmée pour autant, car je l'ai trouvé long et surtout d'une atmosphère très pesante, voire même étouffante pour moi. L'atmosphère est bien entendu liée à cet amour envahissant et despotique de Nina pour son fils. Certes, je peux comprendre que dans ce contexte historique, une mère ait de l'ambition et souhaite le meilleur pour son fils. Mais à ce point-là, pour moi, cela relève d'un égoïsme certain. Car en fait, tout au long du film, il n'est jamais question du bonheur de Romain, mais de son image et de sa réussite obligatoire, pour le prestige et la fierté qu'espère Nina. Bref, cette relation filiale m'a vraiment mise mal à l'aise, je souffrais pour Romain et ai pas mal cogité dans ma petite tête. Doit-on réussir dans la vie comme une contrepartie aux sacrifices parentaux ou doit-on réussir dans la vie par envie personnelle. Et cette réussite tant attendue conduit-elle forcément au bonheur ? Car logiquement, c'est tout ce que l'on peut espérer pour ceux qu'on aime, quelle que soit la forme de ce bonheur et la taille de la réussite et des ambitions. Etant donné la cause du décès de Romain Garry, je doute que sa mère et sa réussite aient suffi à le rendre heureux. Et c'est tellement tragique que je n'ai pas vraiment bien vécu ce film pourtant réussi et poignant, tant le sujet m'a malmenée émotionnellement malgré les quelques pointes d'humour.
Je comptais un jour lire le roman, je pense que je m'en dispenserai...