PUPILLE, film de Jeanne HERRY

Publié le 12 Décembre 2018

Film de Jeanne Herry

Avec Gilles Lellouche, Elodie Bouchez, Sandrine Kiberlain,Olivia Côte, Miou-Miou, Stefi Celma

 

Synopsis :  Théo est remis à l'adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. C'est un accouchement sous X. La mère à deux mois pour revenir sur sa décision...ou pas. Les services de l'aide sociale à l'enfance et le service adoption se mettent en mouvement. Les uns doivent s'occuper du bébé, le porter (au sens plein du terme) dans ce temps suspendu, cette phase d'incertitude. Les autres doivent trouver celle qui deviendra sa mère adoptante. Elle s'appelle Alice et cela fait dix ans qu'elle se bat pour avoir un enfant. PUPILLE est l'histoire de la rencontre entre Alice, 41 ans, et Théo, trois mois.

 

 

Mon humble avis : Quel film, mais quel film ! Et pourtant, tout en pudeur, en sobriété (pas de musique par exemple), et d'une telle justesse, comme le confirme l'une de mes "coséanseuses" qui a adopté deux enfants. C'est un film que l'on regarde en apnée, entre tristesse et bonheur devant toute la bienveillance qui entoure cet enfant

Nous suivons le parcours de Théo (et parallèlement celui de sa future maman), depuis le moment où il est remis à l'adoption et celui où il arrive enfin chez sa mère adoptive (la formidable Elodie Bouchez, qui semble bien de retour sur grand écran !

J'ai apprécié que ce film casse un peu les codes ou les préjugés... L'assistant familial (autrement dit la famille d'accueil) est un homme, Gilles Lellouche. C'est donc un homme qui pouponne, qui change les couches, qui fait le peau à peau, qui s'inquiète du développement du nourrisson. Et cet homme a lui-même une famille, il est déjà père et tout va bien dans sa vie. Ensuite, c'est à une mère monoparental que les services sociaux accordent l'adoption. Elodie Bouchez, qui en début de processus d'adoption est en couple. Mais ce processus est tellement long que lorsque "l'enfant paraît", elle est mère célibataire et cependant ultra prête, tant son cheminement et les années l'ont fait grandir, mûrir etc.

On sort admiratifs de ce film, admiratifs notamment envers ces services sociaux souvent décriés... Car l'on apprend ici l'énorme travail qui est fait, le nombre de personnes qui s'investissent pour le bien être de l'enfant avant tout.

J'ai été bouleversée d'apprendre et de constater tout ce qu'un tout petit bébé peut comprendre et garder comme cicatrice de l'abandon... Au point d'en faire une dépression. Je n'imaginais pas qu'un être âgé de quelques heures puisse autant ressentir cette notion d'abandon. 

Même si ce film pourrait presque être un documentaire, il est bouleversant et doit beaucoup à un scénario et des dialogues ciselés, jamais encombrants... A tel point que l'on oublie qu'il y a justement un scénario. Tout est "juste ce qu'il faut". Tout comme les comédiens qui apportent une aura supplémentaire, tant ils semblent tous en état de grâce. Ce film ne vient pas vous chercher, il vous prend, il vous saisit. L'émotion vient d'elle-même, naturellement, juste parce qu'un petit être vient de naître et non parce que la prodigieuse réalisatrice Jeanne Herry en aurait décidé ainsi. Tout est naturel dans ce film, rien ne parait fabriqué, comme la vie en fait ! Allez, on file au ciné !

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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A
Quel enthousiasme ! Je ne comptais pas spécialement aller voir ce film (toujours mon grand retard avec tout ce que j'ai à voir...) mais tu me ferais presque changer d'avis !
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D
Bonsoir Géraldine, une histoire très touchante avec des acteurs en état de grâce. C'est là que l'on constate que le bébé est une personne. Bonne soirée.
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K
Oh tu confirmes que ce film est une réussite (et, ouf, pas de musique, moi je déteste la musique qui cherche à vous faire ressentir!)(les images et dialogues devraient suffire)<br /> J'ai vu la BA et franchement ça donne envie.
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