SIBYL, film Justine TRIET
Publié le 1 Juin 2019
Film de Justine Triet
Avec Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos, Gaspard Ulliel
Synopsis :
Sibyl est une romancière reconvertie en psychanalyste. Rattrapée par le désir d'écrire, elle décide de quitter la plupart de ses patients. Alors qu'elle cherche l'inspiration, Margot, une jeune actrice en détresse, la supplie de la recevoir. En plein tournage, elle est enceinte de l'acteur principal… qui est en couple avec la réalisatrice du film. Tandis qu'elle lui expose son dilemme passionnel, Sibyl, fascinée, l’enregistre secrètement. La parole de sa patiente nourrit son roman et la replonge dans le tourbillon de son passé. Quand Margot implore Sibyl de la rejoindre à Stromboli pour la fin du tournage, tout s'accélère à une allure vertigineuse…
Mon humble avis : J'ai détesté ce film, je m'y suis ennuyée, je l'ai trouvé tellement malsain. Et pourtant, j'avais une envie dingue de le voir, quitte à déplacer plusieurs fois ma séance dans mon agenda. Parce que j'aime beaucoup l'actrice Virginie Efira.
Celle-ci crève toujours l'écran ici mais je ne sais pas, les émotions ne sont pas passées, ne m'ont pas envahie. Tout ou presque m'est passé au-dessus de la tête et bien loin du coeur. Quelle déception ! Même les histoires de manipulation psychologique sont bien faibles et peu réalistes.
Et pourtant, le scénario était autant alléchant que la distribution. Mais il est beaucoup trop sinueux, tant dans les névroses de chaque personnage que dans le temps, entre passé, présent, imagination... D'ailleurs, il y a même des personnages dont on peine à dire quels liens réels les unissent à cette Sibyl. Les invraisemblances ne manquent pas et les scènes de sexe, qui reviennent à un rythme régulier comme s'il fallait réveiller l'intérêt du spectateur, mettent très mal à l'aise. Quant à Adèle Exarchopoulos, il n'y a quasiment pas de scène où elle n'est pas larmoyante. Bref, j'ai eu envie de baffer un peu tout le monde dans ce film, qui ressemble plus à une "masturbation psychique et névrotique collective" qu'au film annoncé comme frôlant le génie et une actrice au sommet de son art. D'ailleurs, puisqu'il est question de sexe... il y a vraiment un truc qui m'énerve. Pourquoi, dans les scènes de C... se sont toujours les femmes qui se touchent ou qui se font toucher les parties intimes et jamais les hommes ? Sans doute parce que l'aspect extérieur masculin ferait basculer le film dans la catégorie X. Pas très féministe tout cela... La femme doit tout montrer et l'homme rien. Où est l'égalité là-dedans ?
Le film s'achève en eau de boudin et la conclusion ou la leçon du film, "Ma vie est une fiction, j'en fais ce que je veux"...ne colle pas du tout avec l'atmosphère du film. Non mais, du gnangnan comme ça après ce défilé de névroses, de qui se moque-t-on ?
A moins, à moins que... Tout soit imaginé par la romancière Sibyl, que rien ne soit réel, que Sibyl ne s'inspire pas de son quotidien pour écrire son roman ? Là, ce serait une autre vision du film passablement intéressante, mais je ne pense pas être sur le bon chemin...
Bref, à éviter.