LA BONNE EPOUSE, film de Martin PROVOST
Publié le 26 Juin 2020

Film de Martin Provost
Avec Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky
Synopsis : Tenir son foyer et se plier au devoir conjugal sans moufter : c’est ce qu’enseigne avec ardeur Paulette Van Der Beck dans son école ménagère. Ses certitudes vacillent quand elle se retrouve veuve et ruinée. Est-ce le retour de son premier amour ou le vent de liberté de mai 68 ? Et si la bonne épouse devenait une femme libre ?

Mon humble avis : La bonne épouse est celle qui sait tenir son foyer, être au service de son époux et soumise à lui... Et c'est maintenant un film sympathique, qui se regarde avec plaisir mais, malgré le fait que ce soit une comédie, on ne peut pas dire que l'on rit beaucoup. On est souvent dans le désuet et le fond est de fait assez sombre. Mais les dialogues font cependant sacrément mouche ! Pour moi qui suis née dans les années 70, c'est même atterrant de constater à quel point les femmes étaient avant presque réduite au rôle de bonniches bien sages et qu'il y avait des écoles pour cela... des écoles ménagères. A ce titre, le film de Martin Provost est intéressant, qui témoigne d'une autre époque, pas si lointaine, et qui montre le chemin parcouru par les femmes pour l'égalité et l'émancipation, même si le chemin est encore long. Nombre des préceptes de la bonne épouse d'alors paraissent maintenant si aberrants, si humiliants... Et pourtant, sous d'autres latitudes et longitudes, il est triste de constater que pour certaines femmes, les choses n'ont que peu changer.
Martin Provost montre bien tout cela, ainsi que l'émancipation qui approche... Nous sommes en 1967-1968 et à Paris, cela commence à gronder. En Alsace où se déroule l'histoire du film, des jeunes filles élèves de l'école ménagère commencent à se rebeller contre l'avenir, ou plutôt le non avenir que l'on trace pour elles. En fait oui, le film est plus intéressant sur la période socio-historique que drôle, même si les tentatives d'humour ne manquent pas, en frôlant même le burlesque via le personnage de Soeur Marie Thérèse, surprenante et méconnaissable Noémie Lvovsky. Juliette Binoche fait bien le job, tout comme Yolande Moreau, comme d'hab en fait. Trop comme d'hab pour cette dernière que l'on voit toujours dans le même type de rôle au cinéma. Comme si les réalisateurs manquaient d'imagination pour proposer un rôle vraiment à contre-emploi à cette grande comédienne. C'est dommage.
Dommage aussi cette fin rocambolesque qui ajoute un style chorégraphié qui tombe comme un cheveu sur la soupe... qui sonne faux !