PSYCHOPOMPE, d'Amélie NOTHOMB
Publié le 17 Septembre 2023
Roman - Editions Albin Michel - 162 pages - 18.90 €
Parution le 23 août 2023, Rentrée Littéraire
L'histoire : L'enfance d'Amélie, sa passion pour les oiseaux, l'agression dont elle fut victime à l'âge de douze ans, ses conséquences... Puis une longue reconstruction et renaissance à travers l'écriture, puisqu'écrire, c'est voler.
Tentation : Mon évidence et RDV annuels
Fournisseur : Ma CB
Mon humble avis : Voilà déjà quelque temps que j'ai lu le dernier opus de ma chère Amélie (le lendemain de sa sortie en fait), et que je suis bien en peine pour le chroniquer. D'autant que nombre d'entre vous connaissent mon attachement et mon lien avec Amélie Nothomb, et attendent d'autant plus mon billet.
Depuis "toujours", je préfère qu'Amélie me raconte des histoires plutôt que la sienne. Parce que j'aime son imagination, sa fantaisie et l'originalité avec laquelle elle traite ses sujets.
Psychopompe est largement autobiographique, il est d'ailleurs reconnu par tous et même l'autrice comme étant son écrit le plus intime. C'est sûr qu'il l'est profondément.
Le premier tiers reprend son enfance, enfance migratrice de par le monde au rythme des affectations de son diplomate de père. Il y est aussi question de sa passion, de sa fascination pour les oiseaux... Là, j'ai presque pris ce roman pour une dédicace personnelle déguisée, car Amélie sait très bien la passion que je voue à l'ornithologie...
Puis, vient le viol dont Amélie fut victime à l'âge de 12 ans, dans les eaux du golfe du Bengal. Là où d'autres autrices se seraient peut-être étalées , Amélie a l'élégance d'en n'écrire que quelques mots métaphoriques... Cette agression mènera Amélie à une anorexie sévère qui l'a presque laissée pour morte. Tout cela est décrit avec justesse, délicatesse, toujours en parallèle avec la gente ailée... Puisqu'écrire, c'est voler... Et qu'écrire, sera la reconstruction d'Amélie... Amélie développe donc, toujours avec sa plume bien à elle, l'art d'écrire et n'hésite pas à tacler les écrivains qui se plaignent de leurs souffrances d'écrivains...
Jusque-là, tout allait parfaitement bien pour moi dans cette lecture Nothombienne, j'étais "chez moi".
Mais advient le décès de son père (lors du 1er confinement Covid), des relations post mortem qu'elle noue avec lui, et donc l'aspect psychopompe qui donne son titre à l'ouvrage. Dans la mythologie, psychopompe signifie "qui conduit les âmes des morts, qui les aide à traverser". Et là, j'étais déconcertée... Ma chère Amélie m'a perdue, tant elle était dans l'intime, que j'ai trouvé cela un peu impudique, cela m'a mise mal à l'aise. Et surtout, alors que j'attends d'Amélie qu'elle me raconte des histoires, j'ai eu l'impression qu'elle voulait soudain me vendre une croyance, me convaincre d'une pratique que je dirais "paranormale" par fainéantise de chercher le terme adéquate. Cette partie-là, je ne l'ai pas du tout appréciée, je l'ai de plus trouvée longue, j'avais hâte d'en finir.
Voilà, et bien il est écrit ce billet, certes très factuel même si l'ouvrage, et ses portées philosophiques mériteraient plus d'approfondissement. Mais il n'était pas si sorcier que cela à rédiger ce billet Psychopompe.