LES GENS D'A COTE, film d'André TECHINE
Publié le 11 Août 2024
Film d'André Téchiné
Avec Isabelle Huppert, Hafsa Herzi, Manuel Pérez Biscayart
Synopsis : Lucie est une agent de la police technique et scientifique. Son quotidien solitaire est troublé par l’arrivée dans sa zone pavillonnaire d’un jeune couple, parents d’une petite fille. Alors qu’elle se prend d’affection pour ses nouveaux voisins, elle découvre que Yann, le père, est un activiste anti-flic au lourd casier judiciaire. Le conflit moral de Lucie entre sa conscience professionnelle et son amitié naissante pour cette famille fera vaciller ses certitudes…
Un petit film en passant, avant de revenir dans 10 jours :)
Mon humble avis : Un film sur tout ce qui nous sépare... La vie / la mort... et surtout, les opinions politiques. Une amitié peut-elle survivre à leurs divergences profondes. C'est la question intelligente, assez inédite me semble-t-il, que pose ce film. Ici, une relation de voisinage, qui devient amitié exclusive, alors que l'une cache qu'elle est policière et que l'un est un black bocs bien connu des services de police justement.
La bande annonce est alléchante, et distille une sacrée tension... Que l'on retrouve dans le film, mais à dose homéopathique, avec un manque cruel de relief, d'un rythme un tant soit peu prenant et d'un dénouement un peu plus percutant. Tout est en lenteur, en répétition de scènes... Notamment, celles d'Isabelle Huppert qui fait son jogging comme un forcenée... robotisée. En même temps, à 71 ans, j'imagine que je n'aurais pas une allure plus naturelle qu'elle.
De plus, j'ai eu l'impression que le film cumulait les manques de crédibilité... Isabelle Huppert est mesurée lors d'une scène... 1.58... Alors que la taille minimale d'une femme dans la police est d'1.63 m... Hafsa Herzi est prof dans le secondaire, sans doute français, histoire géo ou philo, vu les copies bien griffonnées de texte qu'elle doit corriger. Or son élocution, même si d'un français tout à fait correct, est très proche d'une jeune de banlieue quant à l'accentuation. De même, deux personnages on va dire quinquagénaire, d'origine africaine mais arrivés en France à l'âge de 5 ans, ont encore un accent africain ultra prononcé alors que chacun est fonctionnaire de police, dont l'un à priori, haut gradé. Ce genre de détails, je les remarque, peut-être parce que je m'ennuie.
Et pourtant, l'idée était bonne, celle de montrer le vivre ensemble malgré les opinions opposées, celle de montrer que personne n'est toute noire ni toute blanche... mais vouloir y ajouter les fantômes des morts, une flic complètement paumée qui devient dépendante d'une relation malsaine, c'est un peu trop de mélange pour traiter avec profondeur le sujet principal. D'ailleurs, plutôt que les scènes avec le fantôme de son conjoint, j'aurais préféré que plus de temps soit laissé à Yann, le black boc lorsqu'il expose le pourquoi de ses convictions anti-flic et anticapitalistes et qu'Isabelle Huppert lui renvoie les contradictions d'un tel raisonnement dans la figure. Car ce Yann, qui aime détruire tout ce qui représente le capitalisme, est tout de même bien content, en tant qu'artiste peintre, de trouver des gens fortunés pour lui acheter ses toiles...