TOUT LE MONDE AIME CLARA, de David FOENKINOS
Publié le 12 Mars 2025
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Roman - Editions Gallimard - 208 pages - 20 €
Parution le 6 février 2025
Mon pitch : Alexis s'inscrit au club d'écriture de l'écrivain Eric Duprez, qui n'a pas écrit d'autre livre depuis son premier roman voici bientôt quarante ans... Pour Alexis, c'est le besoin de changement et de mettre des mots celui-ci... Car Alexis vient de vivre une terrible période. Clara, sa fille de seize ans, est restée mois dans le coma, suite à un accident de la route. Et à son réveil, elle n'était plus tout à fait la même...
Tentation : David, un de mes quelques happy few auteurs chouchous
Fournisseur : La bib de St Lunaire
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Mon humble avis : Durant les 100 premières pages, j'ai cru qu'advenait mon retour dans la lecture, tant je prenais plaisir à retrouver la plume de mon cher David Foenkinos : une sorte de nonchalance fantaisiste et drôle mais soignée, qui frôle parfois une délicieuse absurdité, malgré un sujet plutôt dramatique...
Il y a la rencontre d'Alexis et Marie, leur love story, la naissance tant attendue de Clara. Puis, quelques années plus tard, la séparation du couple. Marie poursuit sa voie dans l'industrie du cinéma, Alexis reste banquier. Un soir, une de ses richissimes clientes exige qu'il vienne dîner chez elle... Ce qui l'oblige à laisser Clara partir au concert de Bjork avec le père de sa meilleure amie. Et c'est sur la route du retour que se produit le drame. Pendant des mois, Marie et Alexis s'unissent au chevet de leur fille.
Toute cette partie-là, je l'ai franchement bien aimée, mes pages se tournaient toutes seules au fil de mes émotions, de mes étonnements, de mes sourires, des bons mots. Foenkinos y rend aussi un bel hommage au personnel soignant de ces unités médicales difficiles, où les patients flottent entre la vie et la mort. Et malgré la gravité du sujet, Foenkinos insuffle une légèreté de ton qui fait du bien et qui fait dire que tout cela finira bien.
Puis, à mes yeux, tout est partie en vrille poussive et répétitive, amenant des anecdotes bâclées, une rencontre à laquelle je n'ai pas cru une seconde et qui ne m'a pas touchée (peut-être parce que pas développée), alors qu'elle est en fait le but ultime de cette histoire. La construction du roman m'a paru brouillonne également, sans réelle chronologie, et plutôt faite de digressions diverses et variées, en mode flash-back à propos de la plupart des personnages. Ce qui pourrait être intéressant n'est ni développé ni expliqué... Pourquoi cette statue de Rome ? D'où vient d'un seul coup cette idée de réincarnation (si j'ai bien compris) aussi subite que passagère dans le texte ? Sans parler des longueurs lorsqu'il est question de l'amour de jeunesse de cet Eric, personnage des moins attachants.
Bref, ma lecture du dernier tiers de ce roman a été laborieuse et nourrie de l'impatience d'en finir... et de l'espoir d'une pirouette qui me ferait voir cette histoire sous un autre angle. Mais non, tout ça pour si peu, entre fadaise et fadeur, mon chouchou m'a habituée à tellement mieux, tellement plus fantaisiste, tellement plus de rythme. Ce dernier tiers a presque gâché tout le reste tant ma déception finale a été forte. Et pourtant, l'idée était bonne et avait tout pour me séduire.
A noter tout de même, un petit clin d'oeil aux ouvrages précédents de l'auteur... Foenkinos glisse, au grès des phrases et au fil des pages, quelques titres de ses romans. Cette facétie m'a amusée.