AVIGNON, film de Johann DIONNET
Publié le 27 Juin 2025
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Film de Johann Dionnet
Avec Baptiste Lecaplain, Alison Wheeler, Lyes Salem
Synopsis : Comédien en perte de vitesse, Stéphane débarque avec sa troupe au Festival d’Avignon pour jouer une pièce de boulevard. Il y recroise Fanny, une comédienne de renom, et tombe sous son charme. Profitant d’un quiproquo pour se rapprocher d’elle, Stéphane s’enfonce dans un mensonge qu’il va devoir faire durer le temps du festival…mais qui va très vite le dépasser !
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Mon humble avis : Comme en Mai, j'ai visité la ville d'Avignon, évidemment, je ne pouvais que voir ce film. Déjà, pour le plaisir de revoir rues, places et ruelles où je me suis baladée, même si le contexte est un peu différent : nous sommes ici en plein festival d'Avignon, donc les rues sont pleines, l'animation de la ville est à son paroxysme. Et c'est bien sympa le temps d'une séance, de se retrouver sous ce soleil, d'apercevoir des artistes de rue, mais aussi, de bénéficier de superbes vues aériennes. Bon, ça c'est pour le visuel !
Avignon est une douce comédie romantique, rafraichissante malgré le soleil de plomb qui règne sur le Palais des Papes. L'histoire est un peu diesel. Au début, j'ai craint un côté un peu trop limite et gags et en fait pas du tout. Le scénario gagne en finesse tout au long du film et s'achève sur une fin des plus inattendues.
Avignon est aussi porteur de messages... Il est question de la précarité du monde théâtrale, du métier de comédien, du flux tendu financier permanent qui menace l'existence ou la disparition d'une oeuvre. On y voit aussi la passion qui régit la vie d'acteur non connu du grand public. Mais surtout, et c'est là tout le sel de l'histoire qui dénonce les perpétuelles barrières d'un genre par rapport à un autre. Dans ce film, les comédiens qui interprètent des classiques regardent de haut avec un mépris non dissimulé leurs "confrères" qui joue dans des comédies de boulevard. Comme si un genre d'art était supérieur à l'autre. Et le plus souvent, ce mépris émane de personnes qui ne connaissent que le genre qu'il défende et représente. Sans penser dire que le public a le droit de choisir sans être forcément débile pour son choix, que le public peut aimer les deux, que le public peut tantôt aimer assister à une représentation du Cid et le lendemain, se diriger vers le divertissement total avec une bonne comédie, qui détend les zygomatiques... Sans pour autant remettre en cause le talents des comédiens. Cette frontière qui existe dans tous les styles d'art m'exaspère. Elle est aussi présente en musique par exemple ou en littérature. Les livres qui se vendent le plus en France sont souvent bien dénigrés par ceux qui ne vont lire que de "la grande, ou de la vraie littérature". Sans se dire qu'il y a de la place pour tout le monde et qu'il en faut pour tous les goûts. Personnellement, je fais toujours attention à dire "je n'aime pas" et j'évite de dire "c'est nul".
Les personnages du film sont pour la plupart représentatifs de ce fameux débats qualitatifs mais au niveau humain. Une fois qu'on apprend à les connaitre, une fois qu'ils ont les moyens d'exprimer ce qu'il y a de meilleurs en eux, ils deviennent très attachants, profondément humain, et courageux quelque part.
Un bon film à voir en ce début d'été !