24 JOURS, film d'Alexandre ARCADY
Publié le 1 Mai 2014
Synopsis : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Elle est entrée dans une boutique de téléphonie sur le boulevard Voltaire. Elle a fait mine de s’intéresser aux nouveaux portables, a obtenu le numéro du vendeur et s’en est allée. Elle l’a rappelé dès le lendemain, lui a dit qu’elle voulait le revoir. Ilan ne s’est pas méfié. Il avait vingt-trois ans, la vie devant lui…
Comment pouvait-il se douter qu’en rejoignant cette jolie fille dans un café de la porte d’Orléans, il avait rendez-vous avec la mort ?
Le vendredi 20 janvier 2006, Ilan Halimi, choisi par le gang des Barbares parce qu’il était juif, est enlevé et conduit dans un appartement de Bagneux. Il y sera séquestré et torturé pendant trois semaines avant d’être jeté dans un bois par ses bourreaux. Retrouvé gisant nu le long d’une voie de chemin de fer à Sainte-Geneviève-des-Bois, il ne survivra pas à son calvaire.
Dans ce film, Ruth Halimi revient sur ces 24 jours de cauchemar. 24 jours au cours desquels elle aura reçu, elle et son mari, Didier, plus de six cents appels, des demandes de rançon dont le montant ne cessera de changer, des insultes, des menaces, des photos de son fils supplicié… 24 jours d’angoisse de toute une famille, contrainte de garder le silence pour laisser travailler la police criminelle.
Mais le 36 Quai des Orfèvres ne sait pas à quels individus il a affaire. Personne ne mesure la haine antisémite qui habite les ravisseurs, et ne s’imagine qu’Ilan allait perdre la vie...
Comment pouvait-il se douter qu’en rejoignant cette jolie fille dans un café de la porte d’Orléans, il avait rendez-vous avec la mort ?
Le vendredi 20 janvier 2006, Ilan Halimi, choisi par le gang des Barbares parce qu’il était juif, est enlevé et conduit dans un appartement de Bagneux. Il y sera séquestré et torturé pendant trois semaines avant d’être jeté dans un bois par ses bourreaux. Retrouvé gisant nu le long d’une voie de chemin de fer à Sainte-Geneviève-des-Bois, il ne survivra pas à son calvaire.
Dans ce film, Ruth Halimi revient sur ces 24 jours de cauchemar. 24 jours au cours desquels elle aura reçu, elle et son mari, Didier, plus de six cents appels, des demandes de rançon dont le montant ne cessera de changer, des insultes, des menaces, des photos de son fils supplicié… 24 jours d’angoisse de toute une famille, contrainte de garder le silence pour laisser travailler la police criminelle.
Mais le 36 Quai des Orfèvres ne sait pas à quels individus il a affaire. Personne ne mesure la haine antisémite qui habite les ravisseurs, et ne s’imagine qu’Ilan allait perdre la vie...
Avec : Zabou Breitman , Pascal Elbé, Jacques Gamblin, Sylvie Testud
Mon humble avis : J'ai vu ce film il y a presque deux mois, en avant première et en présence d'Alexandre Arcady venu répondre à nos questions en fin de séance. Et bien je peux vous dire qu'à l'issue du générique final, il régnait dans la salle un silence terrible. Un silence d'effroi.
C'est une histoire hélas vraie, dont on se souvient tous plus ou moins. Mais l'on ne sait plus y mettre de date, de visages, de noms. Et bien ce film me fait dire qu'heureusement que l'art existe, dont le septième. Car seul l'art reste gravé à tout jamais. En fin de séance, j'avais ainsi remercié maladroitement le réalisateur pour ce film. Les pyramides du Caire sont toujours là, mais la civilisation d'Egypte Antique a disparu. Et bien 24 jours permettra que ce "fait divers" (quelle horrible expression) ne tombe jamais dans l'oubli. Ce qui pour moi n'avait été que quelques minutes de ci delà à la télé ou la radio, ce fut là presque deux heures d'immersion dans ce drame. Avec ce film, nous cottoyons au quotidien la famille d'Ilan Halami, ainsi que celui des policiers responsables de l'enquête.
Il y a eu des erreurs dans cette enquête. La première a été de ne pas considérer ce rapt comme un acte raciste. Parce qu'à l'époque, méfiance. Nous sommes quelques mois après l'histoire de la fameuse "fille du RER". Et puis le manque de personnel, de moyens. Il faut savoir que c'est suite à la mort d'Ilan que sera créé en France "l'alerte enlèvement". Et que le meutre de d'Ilan ne sera reconnu comme crime raciste que bien plus tard, suite au combat de sa mère.
Ce film est extrêmement bien réalisé et bien sûr, interprêté. Seule une scène m'a parue ridicule, archi cliché. C'est celle de la mise en place des policiers en planque. Pour le reste, rien à redire. Alexandre Arcady a fait le choix (judicieux afin de ne pas rebuter) de ne pas montrer la torture, même si celle-ci est est allusive.
Reste la violence psychologique énorme et inhumaine de ce film, inhumaine parce que vraie. Cela ne peut que nous révolter, nous écoeurer. C'est aussi l'effroi qui s'installe en nous devant ce fameux gang des barbares. C'est hallucinant que des "hommes" aient autant de violence gratuite en eux avec si peu de neurones dans le cerveau. C'est terrible, car dès le début, on sent que ces monstres sont complètement ingérables, sanguins. Inconscients de la gravité et de l'horreur de leurs gestes, mais pas reconnus comme deficients mentaux. Bref, rien à en tirer. Et pourtant, ils avaient une vie entre leurs mains.
A savoir que nombre de protagonistes de ce drame sont déjà sortis de prison.
Un film à voir, comme un devoir de mémoire. Pour que... plus jamais ça.