DU VENT DANS LES MOLLETS, film de Carine TARDIEU
Publié le 25 Août 2012
Synopsis :
Rachel, 9 ans, est enfant unique. Dans la France provinciale du début des années 1980, cette petite fille effacée ne peut s'empêcher de dormir avec son cartable sur le dos, angoissée à l'idée de rater la rentrée scolaire. Affolée, sa mère (excellente Agnès Jaoui) la fait suivre par une psychiatre (Isabella Rossellini). Coincée entre une mère qui la surprotège, un père rêveur et passif, rescapé d'Auschwitz (Denis Podalydès, toujours juste), et une grand-mère facétieuse (Judith Magre), Rachel peine à exister par elle-même. Tout va changer lorsqu'elle rencontre l'intrépide Valérie, gamine fantasque, délurée et pleine de vie, qui l'entraîne hors du train-train quotidien étouffant de sa propre famille.
Avec Agnès Jaoui, Denis Podalydes, Isabelle Carré, Isabella Rossellini, Juliette Gombert, Anna Lemarchand
Mon humble avis : Quel film ! je n'ai aucun reproche à lui faire, du pur bonheur, et pourtant...
Du vent dans mes mollets, c'est une bonne dose d'ingrédients qui vous mènent du rire aux éclats aux larmes, à l'émotion, aux souvenirs, à la nostalgie.... Nostalgie de l'enfance, dans les années 80, celle que j'ai vécue, où je me suis retrouvée à 100%. Nostalgie et mélancolie aussi d'une époque qui se décline au passé, même si les angoisses enfantines et les affres des adultes se conjugent toujours au présent, comme à l'imparfait, et sans doute au futur. Il semble que finalement, rien ne change, mis à part les décors, les téléphones qui ont (ou pas des fils) etc, et le vent qui souffle toujours dans les mollets quand on fait du vélo... Les deux fillettes qui jouent Rachel et Valérie sont délicieuses de justesse, de malice et de naturel. Chacun pourra se retrouver dans l'enfant délurée ou dans l'autre, mal dans sa peau car différente, qui se révelera et découvrira le bonheur dans cette amitié avec une petite fille si dissemblable, mais pas tant en fait ! L'excellente surprise de ce film tient donc dans ces deux petites filles et leurs répliques cuisinées aux petits oignons, un scénario et des dialogues succulents... au point de mener une salle entière à rire.
Et puis il y a les adultes, qui surprennent moins car on connait leur talent qu'aucun film ne dément jamais. Ce couple qui s'oublie et se retrouve grâce au risque, au danger de l'adultère... ce couple qui va se dérider quand il constatera que leur petite fille peut être heureuse sans être ultra couvée. Car bien sûr, le sujet principal du film tourne autour de l'amitié, de l'enfance, et des parents qui, pensant bien faire, sont complètement à côté de leur plaque. Mention spéciale tout de même pour Agnès Jaoui, que l'on reconnait à peine, tant elle est empâtée et vêtue comme une mégère psychorigide, dans un rôle où l'on ne l'attend pas forcément.
Chaque personnage apporte sa dose d'émotion et de rire, jusqu'à un final que l'on attend pas et qui vous emprisonne dans votre fauteuil bien après que la lumière fut !
Pour moi, un sans faute sur toute la ligne : bravo à la réalisatrice, scénariste, à l'auteure dont est inspiré ce film et à l'équipe de comédiens qui a tout donné pour faire de ce film un cocktail de rire et d'émotions, un voyage dans le monde finalement merveilleux, même si pas toujours, de l'enfance. Un monde en tout cas où l'imagination n'a pas de limite ! Le vent dans les mollets et un vent de fraicheur dont il serait vraiment dommage de se priver.