SOUS LE TOIT DU MONDE, de Bernadette PECASSOU
Publié le 16 Octobre 2013
Roman - Editions Flammarion - 306 pages - 20 €
Parution le 9 octobre 2013
L'histoire : Celle d'Ashmi, jeune népalaise des montagnes, qui a accès à l'éducation, puis devient journaliste, ce qui est extrêmement rare pour une femme dans ce pays. Mais Ashmi doit faire face à une société sclérosée par les traditions millénaires et le système des castes. Elle finit par déranger...
Tentation : La magnifique couv + le pitch
Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi.
Mon humble avis : Un intéressant voyage sur les chemins du Népal ou dans les ruelles de Katmandou, mais une lecture oh combien fastidieuse...
Sous toit du monde nous emmène dans les veines (ce que l'on voit) et les artères (ce que l'on ne voit pas) du Népal. A ce titre, ce roman retient l'attention. La place des femmes dans ce pays, la violence de la guerre (terminée) invisible aux touristes, le système des castes dont on ne se rend pas plus compte lorsque l'on est sur place, voilà quelques uns des nombreux thèmes développés dans cette histoire. Qui plus est, ces sujets sont abordés sous des prismes différents qui en donnent une vision globale : Le népalais qui a grandit en France et qui revient aux pays, l'Anglaise qui a fait sienne cette terre, l'étudiante Népalaise que des fonds humanitaires ont sortie d'une extrème pauvreté, des journalistes, des directrices d'université, des voyageurs. On sent une romancière assez bien documentée sur la société népalaise et ses clivages. Quant à Ashmi, la jeune héroïne, elle est attachante, vraiment.
Mais le bât blesse au niveau de l'écriture, du style. Il fait même plus que blesser, il horripile et a failli avoir raison de mon endurance et de ma patience livresques...
Ce roman est édité par une maison de renom qui possède quelques moyens. Et pourtant, sur les 100 premières pages, j'ai cru que ce texte n'était pas passé par la case correction, ou encore que l'éditeur avait, sans s'en rendre compte, envoyé une mauvaise version à l'imprimeur... Ensuite, soit cela s'est un peu arrangé, soit je me suis "habituée", mais j'ai moins saisi mon crayon à papier pour entourer et souligner en soupirant d'agacement.
Poncifs à la pelle, répétitions tant dans le verbe que le sentiment exprimé, du pathos à noyer un himalayen, présence d'adjectifs systématique et multiple à côté de chaque nom commun, bons sentiments qui dégoulinent enrubannés de miel...
Sans compter que touristes, voyageurs, marcheurs, trekkeurs, grimpeurs se font rhabiller pour l'hiver, et ce de manière métronomique et quasi sans distinction. Toutes les cinq pages où presque, le refrain revient "méchants touristes, grimpeurs inconscients, pollueurs, exploitants, forcément richissimes, irrespectueux et désintéressés de la culture locale, prétentieux, capricieux...."
Fin 2005, je suis allée au Népal, au Camp de Base de l'Annapurna (ABC - 4200m). Et bien non, il n'y a pas que ce genre de personnes au Népal. Je ne doute pas qu'il existe, mais il est minoritaire. Nous accompagnait un himalayiste plus que confirmé, un amoureux du Népal et de son peuple, et je peux vous dire qu'il ne ressemblait à rien aux abrutis de la course aux sommets décrits ici. De la tempérance dans le propos aurait été la bienvenue pour remplacer d'autres incohérences flagrantes.
Dommage, un livre à l'intérêt certain mais desservi par son écriture.
7/6