UN WEEKEND EN FAMILLE, de François MARCHAND
Publié le 12 Novembre 2012
Roman - Editions Cherche midi - 112 pages - 13 €
Parution le 23 août 2012
Rentrée littéraire sept 2012
L'histoire: Le narrateur, parisien jeune marié, part avec son épouse en Samouse, faire la connaissance de sa belle famille. Le plus gros choc sera-t-il celui de la province ou du comportement beau-parental... A moins qu'il y ait un lien de cause à effet entre les deux...
Tentation : Le pitch
Fournisseur : Olivier et Price Minister, dans le cadre du match de la rentrée littéraire. Merci pour l'envoi.
Mon humble avis :Ah, comme j'attendais ce livre avec impatience ! Il affichait tous les ingrédients pour me plaire : de l'humour, des règlements de comptes familiaux et une épaisseur à faire pâlir de jalousie ma chère Amélie Nothomb : moins de 120 pages !
Et pourtant, comme ce livre m'est paru long ! La 4ème de couv m'annonçait un livre désopilant (ce qui signifie très drôle, hilarant). Même si j'ai souri à 3 ou 4 reprises car quelques flèches bien taillées font mouche, j'ai tourné les pages avec une lassitude croissante, et si j'ai ri, mon rire était soit jaune, soit nerveux d'agacement.
Evidemment, on s'attend à du cynisme, du grinçant qui serait jubilatoire. Ce que j'aime dans le grinçant, c'est la finesse, le froid dans le dos qui s'écoule d'un seul coup, l'offuscation, l'attente de la situation qui finira par exploser... Cynique, grinçant... Imaginez une porte que l'on ouvre discrètement et qui peut-être va grincer. Ca c'est excitant ! Comme l'est encore plus le vieil escalier que l'on pourrait descendre pour faire le mur à l'insu des parents... Quelle marche va grincer et trahir notre petit forfait ? C'est ce cynisme et cet humour que j'aime trouver dans un livre, celui qui vous prend par surprise, qui menace, qui plane et qui n'arrive pas forcément au moment prévu. Le problème avec ce "week-end en famille", c'est que "l'humour", plutôt noir, est dans toutes les phrases, paragraphes, chapitre, pages.... A tel point que cela est devenu pour moi lourd, lourd et insupportable. Aucune finesse. Côté famille, celle-ci est assez vite ejectée pour que le narrateur s'enfonce dans un roadbook bien seul, bien délirant, pendant que l'auteur s'amuse à remplir de digressions incessantes le pourtant petit nombre de pages.
A mes yeux, le pire est le ton méprisant utilisé tout au long du livre, et qui le rend d'autant plus improbable. Le narrateur méprise la province, les provinciaux et même sa femme qui "fait partie de ces connes qui n'hésitent pas à...".
Alors même si la fin, très surprenante explique et justifie l'aspect complètement décalé, qui se révèle même déjanté, elle ne compense pas ma désagréable impression de lecture qui fut mienne pendant le 109 premières pages.
Le sujet et l'objectif étaient pourtant louables : satire sur la société de consommation uniformisée. Mais quelques zestes de délicatesse et de finesse n'auraient point nuit à ce récit.
Vous l'aurez compris, rendez vous complètement raté entre ce livre et moi ! Mais peut-être aimez vous l'humour très noir et les livres qui partent complètement en vrille ?!
L'avis de Hérisson, Stéphie, Noukette
Lu dans le cadre du challenge 1% Rentrée littéraire : 6/7
Lu aussi dans le cadre du Match de la Rentrée littéraire organisée par Price Minister