DES LENDEMAINS QUI CHANTENT, film de Nicolas CASTRO
Publié le 26 Août 2014
Synopsis : Olivier et Léon, deux frères qui sont montés à Paris et que la vie a éloigné... Si le premier se voit comme un journaliste sans concessions, le second est un communicant ambitieux et opportuniste. Noémie, une charmante conseillère présidentielle, n’arrive pas, au fil des ans, à choisir entre eux. Sous le regard amusé de Sylvain, leur ami d’enfance, qui a fait fortune dans le minitel rose, leurs destins se croisent sur 20 ans, s’entremêlent, au cours d’une épopée drôle, tendre et nostalgique, dans les années 80/90
Avec Pio Marmai, Laetitia Casta, Ramzi, et Gaspart Proust
Mon humble avis : Encore un film intelligent même si l'affiche ne le laisse pas présager !
Les lendemains qui chantent est une chronique sociale qui commence en 1981 avec l'élection de Mitterand et s'achève en 2002, lors d'un face à face électoral que personne n'aurait imaginé : Chirac / Le Pen. Nous suivons le parcours de 4 jeunes idéalistes sur 20 années. A la fin du film, ils frôlent donc tous la quarantaine. Ils sont tous les 4 déjà très engagés au niveau politique et se sentent comme investis d'une mission qu'ils rempliront chacun à leur façon, en restant fidèles à leur idéaux.... ou non. Ils sont issus de milieux modestes et foncièrement de gauche. Aussi, l'élection de Mitterand sonne t-elle comme un nouveau départ pour la France et pour chacun d'eux ! Forcément, les lendemains chanteront ! Et bien oui et non et pas pour tout le monde ! Les désillusions politiques pointent le bout de leur nez, comme à chaque mois ou année qui suivent une élection présidentielle. Léon se bat pour rester fidèle à l'idée qu'il se fait de la gauche, mais comme celle ci penche à droite, et bien Léon ne trouve pas un organisme de presse où travailler en restant fidèle à ses valeurs. Son frère, Olivier, qui méprisait l'argent quelques années plus tôt, vit dans le luxe et fréquente les requins de la pub, au point d'en devenir un...
Bref, ce film est celui de la génération Mitterand. Il est d'ailleurs amusant d'assister à ces brains storming où naissent tous ces slogans tant publicitaires que politiques. Il montre qu'il est facile de mépriser l'argent, et ceux qui en ont, quand on en n'a pas, puis de justifier sa fortune par sa sueur de col blanc. Il montre que l'opportunisme dans l'univers politico/financier est main courante, sauf pour celles ou ceux qui, attachés à leurs valeurs, n'en démordent pas, quitte à dire adieu à un univers auquel ils ont dédié leur vie. Bref, rien n'est facile, tout est facile aussi, sauf de juger.... le monde est en marche, les époques changent alors pourquoi pas chacun d'entre nous ?!
Au delà de ces réflexions et de cette plongée dans la presse et les coulisses de l'Elysée de la fin du XXème siècle, Les lendemains qui chantent est aussi une chouette balade nostalgique, qui permet de bons fous rires ! Ah, les looks improbables des années 80 ! Ah, l'arrivée bouleversante des K7 VHS qui met en péril les petits cinémas de quartier ! Ah, l'apparition du Minitel et des fameux 36.15 !
En fait, on nous bassine depuis au moins 5 ans avec la crise. Hors dans ce film, il y est déjà question de la crise dans les années 80. En sommes nous jamais sortis ? Je me demande si une France sans crise peut réellement exister ?
A noter aussi une belle histoire d'amitié entre Léon et Sylvain, et des acteurs tous au diapason ! Un très bon film donc, une comédie sympa, la rentrée ciné s'annonce prometteuse, après un été plutôt terne ! Tant mieux !