ALICE ET LE MAIRE, film de Nicolas PARISER

Publié le 8 Octobre 2019

Film de Nicolas Pariser

Avec Fabrice Luchini, Anaïs Demoustier, Nora Hamzawi

 

Synopsis :  Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n’a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Un dialogue se noue, qui rapproche Alice et le maire et ébranle leurs certitudes.

 

 

Mon humble avis : Ce film est résolument brillant... Même parfois un peu trop, je plaisante. Mais en fait, il est tellement dense en pensées et dialogues à la lisière de la philosophie que l'on aimerait parfois pouvoir appuyer sur le bouton "pause" pour assimiler vraiment ce qui y est dit, et pouvoir méditer sur notre propre avis sur les questions et sujets qui y sont débattus.

Dans ce film, le rôle de Fabrice Lucchini lui impose d'être relativement abattu, donc point ou peu d'envolée "Lucchinienne"... Mais au contact d'Alice, l'étincelle revient dans les yeux de ce maire déprimé et alors là, c'est délicieux, toute l'évolution se fait par petites étincelles discrètes et délicates.

Les grands débats de ce film portent sur les "Idées", l'action et la réalité du terrain. Les grands intellectuels et/ou politiques qui planent à cent lieues au-dessus de la mer sans être conscient qu'ils parlent chinois au peuple dont ils se disent très près et préoccupés.

Il est évidemment question de vanité et de modestie, assez rare dans le milieu politique, fût-il qu'"au niveau" d'une grande cité comme Lyon. D'ailleurs, ce fameux milieux (et toute sa cour) et gentiment égratigné et moqué par Nicolas Pariser, le réalisateur, qui donne ici un film qui devient de plus en plus une valse à mille temps, mais compté en minutes. Du genre : "dans 3 mn, le maire vous reçoit 2 mn". Pour la simple citoyenne que je suis, tout ce ballet de couloir, d'escalier, d'entre-porte et de convoi humain parait tellement ridicule, risible et disproportionné... Bref, il flotte comme une marée de sérieux avec des vagues de vanité... C'est comique... Et encore, nous ne sommes pas à l'Elysée ! Ce film offre un beau face à face entre l'ancien monde de la culture, de la philosophie et de la littérature comme mode de pensée au nouveau, formé par les technocrates et les communiquants.

Bref, Nicolas Pariser montre de l'intérieur ce milieu politique auquel plus grand monde ne croit. Et dans cette ruche, il y a une magie qui s'installe, avec l'arrivée d'Alice, dont le rôle est de donner conseils et idées au maire. La présentation de son poste est hilarante ! Le duo que forment Fabrice Lucchini et Anaïs Demoustier est aussi subtil que délicieux !

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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S
Oups !<br /> Tu fais de belles découvertes au cinéma ces temps-ci ! Je note les titres.
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D
Bonjour Géraldine, j'ai nettement préféré Luchini dans Le mystère Henri Pick. Très bon week-end.
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G
J'irais surement le voir celui-là
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S
Pour Luchini, je dis oui oui oui
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