LA FILLE AU BRACELET, film de Stéphane DESMOUTIER

Publié le 19 Février 2020

Film, cinéma, La fille au bracelet, Roshdy Zem avis, blog, chronique

Film de Stéphane Desmoutier

Avec Roschdy Zem, Anaïs Desmoutier, Mélissa Guers

 

 Synopsis :  Lise, 18 ans, vit dans un quartier résidentiel sans histoire et vient d'avoir son bac. Mais depuis deux ans, Lise porte un bracelet car elle est accusée d'avoir assassiné sa meilleure amie.

 

Mon humble avis : J'avoue, ce film m'a laissée perplexe, mal à l'aise, et je ne sais trop qu'en penser. Bien sûr, il est très subtil, bien réalisé et interprété avec la sobriété nécessaire au sujet. D'ailleurs, celui-ci est inspiré d'une histoire vraie argentine, qui a déjà donné lieu à un film, mais selon un regard différent. Ici, Stéphane Desmoutier s'intéresse à celui des parents envers Lise, leur fille accusée de meurtre. Le film étant avant tout centré sur le personnage ô combien complexe et au comportement si déstabilisant de Lise... Dont, comme le dit l'avocate générale, les silences sont si assourdissants, que le film en devient souvent étouffant.

La fille au bracelet est un film de procès et de justice. Plus de la moitié des scènes se déroule en cours d'assise, à grand renfort de plaidoiries.

L'histoire met deux générations face à face... Et comme le rappel l'avocate de l'accusée, la justice ne doit pas juger la morale et la façon de vivre du suspect mais bien l'acte qui lui est ou pas reproché. C'est donc un film sur le doute. Le doute est constant et le spectateur repartira avec son intime conviction ou son doute, quelques soient les délibérés des jurés. Quant à moi, j'ai bien ma version possible des faits, mais celle-ci n'est ni évoquée ni suggérée dans le film.

Le film se penche beaucoup sur la jeunesse actuelle, l'adolescence qui se cherche et qui, via les réseaux sociaux, perd plus de repères qu'elle n'en trouve, au point de ne même plus trop savoir ce qui est bon ou redoutable.

Je regrette et trouve même étrange qu'il ne soit jamais question d'expertise psychologique de Lise, ni même d'un suivi médical. Les scènes de procès sont très réalistes et minutieusement tournées jusque dans le moindre détail judiciaire, dommage qu'il y ait cependant un petit arrangement avec le réel : chaque soir après le procès, Lise rentre chez elle, alors qu'elle devrait être incarcérée.

Enfin et dernière chose, la question principale que pose le film de Stéphane Desmoutier est : "A quel point connaît-on ses enfants, si toutefois on les connaît vraiment" ?

En fait, je pense que c'est un bon film, mais j'en suis sortie vraiment mal à l'aise et perturbée, limite glacée, à un moment où je n'avais pas envie de l'être. J'aurais sans doute eu besoin de plus d'éclaircissements et surtout de moins de suggestivité... puisqu'en fait, ce film pose le spectateur dans le rôle de juré, mais qui n'a pas toutes les cartes en main (on ne peut abattre toutes les cartes d'un procès qui dure des jours en à peine 2 heures).

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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M
Malaise, c'est exactement ce que j'ai ressenti en lisant le résumé de ce film qui je n'irai certainement pas voir.
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