KEROZENE, d'Aline DIEUDONNE
Publié le 13 Juillet 2021
Roman - Editions L'Iconolaste - 258 pages - 20 €
Parution le 1er avril 2021
L'histoire : Une station service, le long de l'autoroute, un soir d'été. Il est 23h12 et ils sont 15 à se croiser, si l'on compte le cheval et le cadavre planqué dans le coffre d'un gros Hummer noir.
Une minute encore, et tout bascule...
tentation : la blogo
Fournisseur : la bib de Dinard
Mon humble avis : A force de lire le nom d'Adeline Dieudonné sur la blogo, ma curiosité a été piquée ! Et quand j'ai aperçu ce roman à la bibliothèque... Ben je l'ai pris, voilà tout ! Et je n'aurais peut-être pas dû, car ce genre de littérature ne semble pas être pour moi. Oh, c'est correctement écrit, ça se laisse lire au début, il y a une relative suite dans les idées que je perçois à peu près mais qui n'aboutit pas... Mais voilà c'est style de lecture dont il me parait que je ne tire rien....
En fait, il y a comme une tromperie sur la marchandise. Cet ouvrage est présenté comme un roman... Sauf qu'il n'en n'a pas la forme, s'approchant bien plus du recueil de nouvelles, composées de portraits de personnages qui se croisent, mais qui n'interagissent pas entre eux, ou si peu, et pas forcément pour le meilleur. Chaque personnage a le droit à un ou deux chapitres, qui présentent soit sa vie dans l'ensemble, soit l'événement ou l'action qui l'a mené dans cette station-service. L'idée de base me plaisait. En effet, on est tous parfois un personnage dans ce genre de lieu et de scène.
La 4ème de couv dit : "Adeline Dieudonné se joue des codes"... Effectivement, ce roman est un peu un OLNI à mes yeux... Pas de rythme précis, pas d'objectif manifeste, aucune leçon ni morale à en tirer. "Kérozène est drôle comme une comédie"... Euh, je n'ai pas ri une seule fois, ni même souri, tant les situations décrites sont tristes à mourir, ou pathétiques et souvent vulgaires. "tendu comme un thriller"... Certes, on espère que ces chapitres aboutiront à un final relativement explosif... Et bien non. "Mordant comme le réel"... Mouais... Un réel qui plonge bien des fois dans l'acadabrantesque, pas du tout réaliste, comme avec cette famille de gynécos complètement givrés. Là, c'est même devenu indigeste pour moi. "Mordant comme le réel", et bien c'est triste de penser que sur 15 "personnes" dans une station-service, aucune d'entre elle n'est bien dans sa tête, aucune ne mène une vie sereine et relativement tranquille, sans violence, aucune n'est heureuse en fait... Même si la vie ne fait pas de cadeau, le réel est tout de même moins glauque que ce roman.
Certes, certains portraits m'ont touchée, pour être parfois gâchés par une suite dans un chapitre suivant. Certes, il m'a semblé qu'Adeline Dieudonné souhaitait nous montrer que nombre de gens n'ont pas le courage de changer leur vie de merde, quand d'autres ont le courage de mener une vie de merde par sacrifice, pour améliorer le quotidien des leurs, comme cette nounou philippine qui subit tout pour pouvoir payer des études à ses enfants restés aux pays.
Mais à part cela, je n'ai pas compris où voulait vraiment en venir l'auteure ni ce qu'elle voulait nous dire. Dommage, rendez-vous manqué ! Il me reste une impression de malaise, avec un sentiment de gâchis humains et de noirceur exagérée. A quoi bon ? Je sors vide de cette lecture... Elle m'a prise mon énergie et ne m'a rien apportée.