LA JEUNE FEMME ET LA MER, BD de Catherine MEURISSE
Publié le 24 Mai 2023
BD - Editions Dargaud - 116 pages - 24 €
Parution en octobre 2021
Le sujet : Catherine Meurisse a résidé plusieurs mois à la Villa Kujoyama, une résidence d'artistes située à Kyoto. Cherchant à renouveler son inspiration, elle s'est immergée dans les paysages japonais. Un an plus tard, elle séjournait de nouveau au Japon, quand le typhon Hagibis dévastait une partie du pays. De ces deux voyages, placés sous le signe de la nature, tour à tour muse et dévastatrice, est né l'album La Jeune femme et la mer. « Je voudrais peindre la nature », affirme la dessinatrice française à peine atterrie sur le sol japonais. Mais la nature ne sait pas prendre la pose. Elle se transforme, nous entoure, nous subjugue. Sur son chemin, comme un miroir, un peintre japonais, qui, lui, voudrait « peindre une femme. » Quelle femme ?
Tentation : Le nom "Catherine Meurisse"
Fournisseur : Bib de St Lunaire
Mon humble avis : Je n'ai pas tellement adhéré à cet album. Certes, on retrouve le style Meurisse, les dessins un peu caricaturaux et minimalistes, les touches d'humour aussi bien senties que bienvenues. Certes, il y a de belles planches et de jolis passages, qui amène à méditer, à réfléchir, ou à tenter de retenir quelques mots.
J'avoue, je ne suis pas très attirée par le Japon, que ce soit via les arts ou à travers un éventuel voyage. Aussi, n'ai-je peut-être pas été sensible aux subtilités culturelles de ces pages, fautes de connaissances sur l'art et la culture nippons. J'ai dû louper quelques références.
Mais j'ai trouvé l'ensemble en-deçà de la promesse que me semblait contenir la quatrième de couverture... C'est le cas notamment pour le personnage de Nami (qui sait lire l'arrivée de typhons sur les plis de la mer). Elle reste secondaire, mystérieuse, j'en attendais plus sur son compte et son rapport à la nature. En fait, j'ai eu l'impression de rester un peu en surface de tout, et n'ai pas eu franchement l'impression de lire un conte philosophique, malgré la présence d'un personnage mythologique etc...
L'intrigue manque un peu de structure, de clarté. On ne sait pas trop quel chemin on suit, c'est un peu confus. Bref, pour que cela me plaise vraiment, il aurait fallu plus d'aspérités, et que les situations et personnages soient plus approfondies. Le temps aussi. On a l'impression que Catherine Meurisse n'est là que pour quelques jours de vacances... Alors qu'elle a passé plus d'une année au Japon. Après, certes, nous sommes dans un format BD - bulles - planches, ce qui réduit les possibilités.
Néanmoins, il y a la culture nippone, l'étonnement de Catherine Meurisse devant les temples religieux et les murs anti-tsunami. Un pays où la nature est aussi célébrée que cruelle. Et quelques citations qui frappent :
"Notre humanité n'est pas séparée du monde. Chacun est tour à tour influent et responsable".
" Les hommes se prennent toujours pour des champions de la création comme de la destruction. Parfois, la nature leur rappelle qu'elle était là avant, et qu'elle sait y faire".