THE OLD OAK, film de Ken LOACH

Publié le 6 Octobre 2023

Film de Ken Loach

Avec Dave Turner, Elbla Mari, Claire Rodgerson

 

Synopsis : TJ Ballantyne est le propriétaire du "Old Oak", un pub situé dans une petite bourgade du nord de l’Angleterre. Il y sert quotidiennement les mêmes habitués désœuvrés pour qui l’endroit est devenu le dernier lieu où se retrouver. L’arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions dans le village. TJ va cependant se lier d’amitié avec Yara, une jeune migrante passionnée par la photographie. Ensemble, ils vont tenter de redonner vie à la communauté locale en développant une cantine pour les plus démunis, quelles que soient leurs origines.

Mon humble avis : Ce film sortira en France le 25 octobre, je l'ai vu en avant-première lors du Festival du Film Britannique de Dinard.

Un film de Ken Loach... on sait qu'on ne va pas rire. Le réalisateur n'a pas son pareil pour filmer le réalisme d'une Angleterre oubliée, dévastée, abandonnée. Loach lève encore le bras et la caméra pour dénoncer l'injustice sociale et politique, les inégalités, les incompréhensions, les barrières, l'extrême droite, le racisme, l'ennui quand il n'y plus que cela...

Une fois de plus, le début est bien plombant... Puis le film capte, captive, statufie, coupe le souffle, et émeut. Comment réunir, et faire cohabiter deux communautés dont, à priori, le seul point commun est la pauvreté... et l'humanité, mais là, il faudra du temps pour qu'elle s'exprime. Il y a ceux qui viennent de tout perdre, et ceux qui ont tout perdu au fil des années, et qui voient d'un très mauvais oeil l'arrivée d'étrangers avec qui il faudrait partager ce qu'ils n'ont déjà plus. Il y a ceux qui ont fui (la Syrie) et ceux qui sont toujours restés là, dans ce village où tout est parti...  Sauf le pub The Old Oak, que T.J maintient comme il peut de la noyade. 

Et puis, il va y avoir l'étincelle ! Pas celle qui met tout en feu, mais celle qui ravive, qui redonne envie, qui donne de l'élan. L'élan d'aller vers l'autres, vers le différent mais si semblable en même temps. C'est tout cela que filme admirablement bien Ken Loach, ce rapprochement entre deux communautés... Ce n'est pas de la charité, c'est de la solidarité... Et la solidarité, c'est un partage dont tout le monde bénéficie. Les visages fermés ou ternes vont s'éclairer d'un nouveau sourire, celui qui naît du lien, de l'amitié, de la reconnaissance à travers le regard de l'autre, du bien faire et du bien fait, la gratitude. Bien sûr, il y a toujours quelques abrutis pour empêcher cela, pour stopper le pas qui fait avancer. Mais le sourire, le partage et la compagnie appellent plus, au final, que le mépris et la haine aveuglée.

Les deux personnages principaux sont bouleversants... TJ avec son âge, son passé, ses réticences, son présent sans avenir, son ancrage dans "The Old Oak... Et Yara, avec pour bagage l'exil, le déracinement et le traumatisme, mais comme force, la fougue de la jeunesse, l'envie de vivre... A eux deux, et l'aide de quelques-uns, ils vont faire en sorte que le "vivre ensemble" soit possible.

Un film dure et beau, très réaliste et contemporain (inspirés d'ailleurs de faits réels assez proches),/ The Old Oak milite pour la compassion et l'humanisme tout en montrant l'inhumanité de certains destins terrassés par la guerre ou la pauvreté et met aux yeux du monde ce qui se passe certaines régions d'un des pays les plus riches du monde. Bref, c'est du Ken Loach mais qui s'achève sur une note optimiste ! A voir !

 

 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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M
Un film que j'aimerai voir, j'aime ce réalisateur. Merci pour cette belle présentation
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L
bravo pour ces chroniques de films que je verrai s'ils passent encore quelque part!
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