LA FILLE QU'ON APPELLE, de Tanguy VIEL
Publié le 8 Décembre 2023
Roman - Editions Audiolib - 3h35 d'écoute - 17.95 €
Parution Audiolib janvier 2022 - Editions de Minuit 2021
L'histoire : Max Le Corre est boxeur à ses heures (ancien champion de France), mais surtout le chauffeur de Quentin Le Bars, maire d'une commune bretonne.
Sa fille de 20 ans, Laura, revient s'installer dans la commune. Max demande au maire s'il pouvait aider Laura à trouver un logement et un travail... Laura est très belle, et Le Bars, 48 est au pouvoir et a les dents longues... D'ailleurs, il ne tardera pas à être nommé ministre. C'est le début d'un engrenage.
tentation : La blogo
Fournisseur : La bib de Dinard
Mon humble avis : De Tanguy Viel, j'avais beaucoup aimé "Article 353 du code pénal". Mon enthousiasme est moindre pour La fille qu'on appelle, qui est une chronique d'un drame annoncé, et dont la réelle victime à mes yeux n'est pas forcément celle à laquelle on pense...
Pourtant l'histoire est prenante et très contemporaine, et le suspense s'installe. Tanguy Viel la mène dans le bon sens, sous un format relativement original... Le roman s'ouvre sur le dépôt de plainte de Laura dans un commissariat. On en ignore le motif mais on le devine assez vite, et c'est en flash-back qu'est narré le déroulement de l'affaire, entre les questions des policiers et les réponses de Laura.
J'ai eu plus de mal avec l'écriture... Les phrases sont longues, on s'y perd un peu, il faut se concentrer pour en saisir le sens profond. Bref, pour moi, le texte manque de fluidité.
Difficile pour moi aussi de cerner Laura et à ne pas la juger. Est-elle naïve à ce point, ou intéressée mine de rien par la position du maire et les possibilités que cela ouvre, et ce qu'elle a obtenu. Aucune des relations sexuelles qu'elle a eu avec le Bars ne lui a été imposée. Laura se dit consentante., il n'y a pas eu viol, ni harcèlement. Elle dit qu'il y a eu emprise suite aux services rendus par Mr le maire... Mais cette emprise, je ne l'ai pas vraiment ressentie... Et sans agression, pour moi le libre arbitre demeure. (Quand j'étais jeune, 23 ans environ, mon patron de l'époque a commencé à tenter quelque chose envers moi dans une voiture lors d'un déplacement pro... Grand resto, des mains baladeuses et insistantes... Je l'ai remis ni une ni deux en place, sans réfléchir au fait que je pouvais perdre mon travail. En jeu : ce que je ne voulais pas et ma dignité). Laura a accepté une situation dans laquelle elle s'est enlisée. Et quand le maire (certes, un type à la mentalité bien répugnante soit dit en passant) refuse d'accéder à l'une de ses requêtes (service justifié), alors Laura porte plainte... comme par vengeance à mes yeux. Evidemment, vu la position médiatique du maire, l'affaire devient nationale et fait la une des journaux. Et Le Bars se défend, nie avec la force du discours et des petits arrangements de l'entourage politiques. Bien sûr, la fin fait froid dans le dos, parce qu'évidemment, face au pouvoir, on ne peut pas grand-chose. Et c'est dans les petits arrangement judicio-politiques que j'ai vu l'abus de pouvoir.
Certes, l'intention prédatrice du maire est claire dans le texte, mais Laura est majeure et vaccinée, et logiquement responsables de ses actes et de ses décisions. Même sans diplôme d'Harvard, elle ne semble pourtant pas née de la dernière pluie. Manque de caractère ? Opportunisme ? Faiblesse de perception ? Tel que c'est présenté, je n'ai pas su me faire d'idée précise. J'avoue, quitte à subir la critique, j'ai du mal avec ce comportement et n'ai pas ressenti d'empathie pour cette jeune femme. Cela me met mal à l'aise, tant je semble à contre courant des X billets que j'ai lu sur ce roman.
J'ai bien compris que les sujets étaient l'abus de pouvoir et surtout la domination sociale, mais ce qu'a vraiment voulu dire Tanguy Viel, en fonction de mon regard et ma perception, et bien je ne suis pas sûre de l'avoir saisi.
L'avis de Gambadou, de Luocine , de Krol