LE TEMPS D'AIMER, film de Katell QUILLEVERE
Publié le 10 Décembre 2023
Film de Katell Quillévéré
Avec Vincent Coste, Anaïs Desmoutier, Paul Beaurepaire
Synopsis : 1947. Sur une plage, Madeleine, serveuse dans un hôtel-restaurant, mère d’un petit garçon, fait la connaissance de François, étudiant riche et cultivé. Entre eux, c’est comme une évidence. La providence. Si l’on sait ce qu’elle veut laisser derrière elle en suivant ce jeune homme, on découvre avec le temps ce que François tente de fuir en mêlant le destin de Madeleine au sien...
Mon humble avis : Je suis allée voir ce film parce qu'apprécie Anaïs Desmoutier, mais surtout parce que le premier tiers du film est tournée dans ma ville, Dinard... Mes plages, mon GR etc...
Le film commence très fort et noue le ventre... Une série de photos ou de films d'archives sur les femmes tondues à la fin de la seconde Guerre Mondiale, pour avoir "pactisé" avec l'ennemi. Ce sont des images vraiment violentes à recevoir. La dernière d'entre elles, qui n'est pas archive pour le coup, montre Madeleine, tondue, qui essaie d'effacer une croix gammée tracée sur son ventre bien arrondie.
On la retrouve quelques années plus tard, avec un gamin de 4 ou 5 ans, en Bretagne. C'est l'histoire même de sa grand-mère qui a inspiré le début du film à la réalisatrice. Vient la rencontre avec François... Madeleine voit dans ce mariage un abri contre sa situation de fille mère... François, on le devine bien vite, y trouve là une couverture pour cacher et nier son homosexualité. Mais le couple s'aime à sa manière. Katell Quillévéré nous montre ainsi un couple ou l'union est basé sur une acceptation totale de l'autre, de ses valises, de ses déviances. Il n'empêche, tout au long du film, on s'attend à ce qu'advienne une catastrophe... Dans ce sens, le film est donc assez prévisible.
Je suis mitigée sur ce film, et ne n'est pas par l'interprétation, qui est parfaite. Mais que de longueurs ou de lenteurs, malgré les nombreuses ellipses pour couvrir deux décennies. Les scènes de sexes sont aussi interminables, très malsaines à mes yeux et franchement pas nécessaires. Franchement, de l'implicite aurait bien suffit, là où s'étale l'explicite. Enfin, le sort de l'enfant Daniel, puis de l'adolescent et enfin du jeune adulte m'a été insoutenable. Sa mère ne l'aime pas, ne lui porte aucune attention ni affection, elle s'occupe juste de son intendance. Mais elle le voit à peine. J'ai trouvé cela particulièrement monstrueux, et pas forcément justifié. Daniel n'est pas le fruit d'un viol, mais bien d'un amour avec un officier allemand.
Et pourtant l'histoire est belle, terriblement triste finalement... En fait, si j'avais été réalisatrice, j'aurais fait de Daniel le héros central du film. Ce personnage est magnifique et mériterait un film à lui seul.
L'avis de Pascale