DE TOUTES NOS FORCES, film de Niels TAVERNIER
Publié le 4 Avril 2014
Synopsis :Comme tous les adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsqu’on vit dans un fauteuil roulant, ces rêves-là sont difficilement réalisables. Pour y parvenir, il met au défi son père de concourir avec lui au triathlon « Ironman » de Nice: une des épreuves sportives les plus difficiles qui soit. Autour d’eux, c’est toute une famille qui va se reconstruire pour tenter d’aller au bout de cet incroyable exploit.
Avec : Jacques Gamblin, Alexandra Lamy, Fabien Héraud
Mon humble avis : Il y avait bien longtemps que je n'avais pas été aussi émue au cinéma, au point d'en avoir la gorge nouée et quelques larmes au coin des yeux. Et pourtant, ne vous y trompez pas, ce n'est pas un film triste, c'est un très beau film, un film magnifique, qui se regarde avec le sourire aux lèvres et l'émotion en plein ventre.
De toutes nos forces n'est pas un film qui joue sur la corde sensible du sujet. On ne nous prend pas en otage avec de bons sentiments et des pleurs à toutes les dix minutes ! Il n'y a pas de pathos ici, mais les regards des acteurs qui s'illuminent au fil du temps, et les nôtres, tantôt choqués (par le comportement du père envers son fil), attendris, touchés et surtout, admiratifs.
L'histoire nous emmène au coeur d'une famille plutôt déséquilibrée par le handicape de leur fils. La mère gère tout et couve son "poussin" à l'excès, le père n'est jamais là, travaillant par au 4 coins du monde. Et quand il rejoint le domicile familial, il n'a aucun geste, aucune parole, aucune attention pour son fils qui a tant besoin d'un père. Niels Tavernier nous laisse entrevoir les difficultés d'une telle situation avec délicatesse et justesse. Et puis il y a la solarité de Julien. Cloué dans son fauteuil, c'est pourtant lui qui va redonner vie à sa famille en exigeant de vivre sa propre vie. Il y inclut de "force" son père. Et la relation qui va enfin se nouer entre le père et le fils est superbement filmée. Pas d'effusion, par d'hilarité soudaine. Quelques regards, puis des mots, puis des contatcs physiques, et enfin, un véritable échange d'homme à homme quelque part, de coequipiers dans une épreuve sportive de pure folie (à mon humble avis ! Comment peut-on s'infliger de telles souffrances, qui à ce point là, ne doivent plus être très bénéfiques pour le corps). La complicité qui unit les deux être est tout simplement sublime car non feinte et ça se voit. Là où il y avait fuite de l'un, il y a ensuite simple bonheur d'être ensemble !
On suit avec attention l'entrainement de ce binome. Avec admiration pour le père, avec émotion pour le fils, qui apprend à basculer son corps de gauche à droite dans sa baignoire.
Durant tout le film, on ne sait jamais si nos deux héros vont terminer cette course... ou pas. Mais peu importe pour nous. Julien a quoiqu'il en soit gagné ! Il a réalisé un rêve et à enfin rencontré son père. Admiration pour ce jeune Julien, doté d'une force de vie... et de persuasion extraodinaires. Et finalement, on apprend à aimer ce père que nous détestions en début de séance, ce père qui fait tout pour mener son fils au bout de ses rêves. Ce père, c'est l'extraordinaire (une fois de plus), Jacques Gamblin. La mère, c'est une Alexandra Lamy surprenante. Il fait bon la voir dans autre chose qu'une petite comédie sans grande prétention. J'espère que ce film lui permettra de prétendre à des rôles plus riches, comme celui ci. Enfin, Julien, c'est Fabien Héraut, qui est aussi quadraplégique dans la réalité. Et que ce soit dans le rôle de Julien ou dans la peau de Fabien, ce garçon nous donne une formidable leçon de vie et de courage. Chapeau jeune homme ! Et merci pour l'émotion, le sourire, et la pêche que nous donne cette histoire, à voir, comme de bien entendu. Manquer ce film serait une grave erreur, car il redistille en nous humanité et optimisme ! De toutes nos forces est un bijoux, un miracle du cinéma ! Essentiel !