TO PUBLISH OR NOT, THAT'S THE QUESTION ???
Publié le 12 Septembre 2012
Ce billet sans prétention a un triple objectif... poser quelques questions, ouvrir un débat, m'épencher sur le dure vie de blogueuse ! Je ne donne que mon avis et n'oblige personne à y adhérer...
- Un éditeur doit il publier n'importe quoi, n'importe comment ?
- Un éditeur est -il le seul sur terre à avoir les compétences pour apprécier un roman à sa juste valeur ?
- En tant qu'auteur, mieux vaut il ne pas être publié que publié n'importe comment ?
- En tant que lecteur blogueur, doit on publier notre véritable avis sur un livre ou brosser dans le bon sens le poil de chacun au risque de mal orienter nos quelques lecteurs qui se retrouvent dans nos avis (divers et variés) et qui s'en inspirent pour leurs achats et lectures.
(Image empruntée à ce site )
Je précise que ceci est juste le fruit de mes petites réfléxions de non professionnelle du livre mais de passionnée et de dévoreuse.... et ceci, après quelques expériences funestes vécues par moi même ou mes collègues de la blogo)...
Ces derniers mois, parmis mes partenariats et livres reçus par les auteurs, deux romans se sont distingués par leur médiocrité... Au point que je n'ai pas fini ces livres et ai épenché ma conscience auprès d'amis ou de membres de ma famille....
Je ne citerais ici ni auteur, ni titre, ni éditeur, cela m'évitera bien des ires...)
Le premier livre, au printemps, me tentait franchement.... Un premier roman... un auteur abonné à mon blog dont il ne tarrissait pas d'éloges... Un sujet qui aurait pu être passionnant (témoignage d'un homme ayant vécu, côté médias, la guerre du Rwanda... Au bout de 2 pages, je saisis mon crayon à papier, rajoute virgules, points, souligne coquilles, erreurs d'orthographe, de conjugaison.... Une concentration exceptionnelle ne me permet pas de poursuivre ma lecture et me donne mal à la tête. A la lecture de certains passages, mes amis explosent de rire... Je décide l'abandon, m'en ouvre à l'auteur qui dans un premier mail me remercie pour ma franchise.... et dans un deuxième, passe au mode "agressif" en me disant qu'un vrai critique littéraire argumenterait une telle décision. Un : je ne suis pas critique, ni payée pour lire, activité qui reste pour moi un plaisir... deux, il n'a pas lu mes arguments que j'ai certes allégés, le but n'étant pas de blesser...
Je prends mon téléphone, appelle l'éditeur et me présente comme une "jeune femme" en plein bilan de compétences, désireuse de devenir correctrice. A ma question "faites vous appel à des correcteurs" ? La réponse est : "rarement. Les correcteurs sont nos auteurs maison qui corrigent les autres. " Hum hum, c'est bien ce qui me semblait... Ce livre n'a pas été relu ni corrigé, voire à peine lu par l'éditeur, c'est pour cela que je suis la première à émettre un avis négatif sur lui, dixit l'auteur.... qui n'a sans doute jusqu'alors bénéficié que de l'avis de son fan club : famille, amis, collègues, qui trouvent forcément que ce que vous écrivez, c'est vachement bien !
2ème expérience malheureuse en août dernier.... Une jeune auteure m'envoie son roman. Au bout de dix pages, je réécris les phrases dans le bon ordre au crayon à papier, souligne les lourdeurs, barre des passages entiers...
J'abandonne à la page 60.... Ma mère me dit " c'est du niveau de ce que tu écrivais à 18 ans" (mon roman, 1ère version, corrigée par ma mère). Ma cousine, professeur de Français me confirme : c'est du niveau d'un bon élève de 5ème....
Je préviens l'auteure de mon abandon, de ses raisons et de mon choix de ne rien publier sur mon blog à propos de ce roman. En effet, sur google, aucune autre chronique sur ce roman. La mienne serait la première.... Les futurs google's aventuriers tomberaient directement sur mon billet, réduisant presque à néant les chances de ce livre de trouver quelques lecteurs. Une nouvelle fois, j'appelle en mystère(bilan de compétence...) l'éditeur... Des correcteurs ? "Non, c'est le travail de l'imprimeur". Ah bon, première nouvelle ? Peut-être qu'un imprimeur peut ajouter un S manquant, mais je ne pense pas qu'il puisse remanier des phrases entières. Me voilà prise d'empathie pour l'auteure. A sa joie d'être publiée, doit certainement suivre la déception de se rendre compte qu'elle a été publiée par n'importe qui, n'importe comment, sans doute à compte d'auteur... Son roman n'a pas été relu ni corrigé et sa carrière (celui du roman) s'arrêtera sans doute là.... Publié ou non dans une maison d'éditions sans doute plus renommée, ce livre aurait eu sa chance ou pas, mais en même temps, il aurait bénéficié de l'infrastrurcture des éditeurs réputés... Disons que c'est un beau gâchis. Une maison d'édition digne de ce nom n'aurait pas publié ou aurait suggéré un retravail sérieux de l'oeuvre qui, dès lors aurait pu devenir peut-être intéressante. Ma lecture de ce livre m'a mise en colère non pas contre l'auteure, sans doute et certainement de bonne foi dans sa démarche), mais contre l'éditeur...
Aussi, au vu de ces expériences de lectrices finalement bien enrichissantes, j'ai décidé que je préferais, le jour où mon roman sera enfin prêt à mes yeux, de n'être pas publiée à tout prix, à n'importe quel prix pour n'importe quel résultat. Je viserais un maison d'édition réputée sérieuse pour que mon livre soit traité à sa juste valeur... (je ne dis pas quelle valeur).... Il est bien connu que de très grands éditeurs sont passés à côté d'énormes best sellers, comme d'autres se sont plantés avec des succès annoncés...
Des chefs d'oeuvres dorment dans des tiroirs d'éditeurs provinciaux ou parisiens, et des livres purement commerciaux font des cartons.... Et avec l'argent récolté par ces cartons, les éditeurs pourront peut-être un jour publier ces chefs d'oeuvre au succès incertain. Car c'est comme pour la télé...on a globalement, je pense, la littérature qu'on mérite... et vers laquelle on se dirige et que l'on fait vivre, à notre petit niveau.
Côté lecture et blog, jai pris aussi la décision de ne plus accepter de partenariat pour des livres émanant de maisons d'édition illustrement inconnues.... Je n'ai rien contre la découverte, les nouveaux auteurs etc, mais encore une fois, pas à n'importe quel prix...
Enfin... Que se passe -t-il, ou que peut-il se passer, quand une blogueuse publie un avis plutôt négatif sur un livre, qu'elle l'ait acheté ou reçu en partenariat....
Et bien il arrive qu'une blogueuse se fasse assaillir de reproches par le fan club, voire d'insultes ou de menaces ("je vais aller lui casser sa gueule"....)Cela m'est arrivé l'année dernière, une auteure a publié avant moi sur son propre blog ma chronique juste programmée sur le mien, au mépris des droits d'auteurs qu'elle mettait en avant sur son dit blog... Ce n'est pas compliqué, j'ai été roulée dans la boue et considérée comme une triple merde par l'auteur et son fan club.... j'ai entre autre répondu à l'auteur que si elle ne voulait pas être "critiquée" , qui plus est par une personne ne connaissant pas le mot "prescience", il fallait qu'elle demande à son attaché de presse de n'envoyer son roman qu'à son fan club, aux journalistes du Monde, ou alors, qu'elle ne publie pas...
Depuis des années, plusieurs incidents se sont multipliés sur la blogosphère.... Il y a 3 ans, une blogueuse s'était vu conseiller, par un auteur vexé, de "retourner à son fer à repasser, là où doivent être les femmes." Ces incidents ont pour résultat de regrouper derrière la blogueuse "attaquée" toute la blogosphère, et de griller ainsi l'auteur mécontant d'une critique mitigée qui par son intervention méprisante, ôte à 300 blogueuses minimum l'envie de lire son livre et les suivants... pour la nuit des temps... Sachant que certains blogs littéraires sont visités par 800 personnes par jour, à l'échelle de la littérature où 5000 exemplaires vendus représentent déjà un succès, je ne vous dis pas le nombre de lecteurs potentiels que cela fait...
La semaine dernière encore, une blogueuse a publié un billet mitigé sur un roman qu'elle avait acheté à plus de 20 €.... Elle s'est fait remonter les bretelles par l'éditeur qui se dit fort de ses 20 000 auteurs et de sa prédominance dans son secteur devant cette blogueuse qui n'a aucune compétence pour donner son avis sur un livre... La blogueuse a subi assez de pression par l'éditeur et par la plate forme qui héberge son blog pour retirer son billet... et le remplacer quelques jours plus tard par un article dénonçant cette manipulation, ce manquement à la liberté d'expression de chacun de donner son avis sur tel ou tel sujet. Nous sommes en république et en démocratie. Si à notre petit niveau une forme de censure s'installe, on peut se demander quelle taille prend la censure dans les plus grands médias ne notre pays libre... Que personne ne l'oublie. La blogueuse a livré le titre du livre... qui nous mène à l'éditeur...20 000 auteurs... Non, ce n'est ni Gallimard ni Albin Michel... mais un site qui publie à compte d'auteur.... ou l'auteur décide de la valeur marchande de son roman....
Ma petite expérience de blogueuse et d'agent de voyages (oui, le lien existe)...me fait dire que les livres ou hôtels (and co) ne bénéficiant que d'avis élogieux/ ou négatifs, sont suspects... Si vous allez sur Amazon ou Fnac. com, vous lisez des avis tellement travaillés et dithyirambiques que vous les soupçonnez d'être rédigés par le fan club de l'auteur. D'ailleurs, sur un blog, "ma méchante auteure" ne s'est pas gênée pour poster un avis glorieux sur un billet traitant de son livre "je viens de le terminer, génial....".... Sauf qu'elle a oublié de retirer son nom...
Bref, tout cela pour dire qu'à quelques exceptions près, un livre (ou tout autre chose, un film, un hôtel...), ne peut pas remporter l'adhésion générale.... Rien ne peut plaire à tout le monde et tant mieux, c'est ce qui fait la diversité de l'offre, c'est ce qui nous permet de lire autant du Proust que du Marc Levy. Le jour où nous aimerons tous les mêmes choses, je m'en irais, car le monde sera tristement uniforme...
De mon côté, je continuerai à dire si j'aime ou pas un livre/film en mon âme et conscience. Les seuls livres dont je ne parlerai pas restent et resteront ceux que je n'ai pas terminés. Certes, je suis en général bon public et me dirige plutôt vers des oeuvres sensées me plaire... Mais si je vous mentais pour plaire aux éditeurs, viendriez vous encore sur ce blog ?
Bon, au final, je ne sais pas si j'ai répondu aux questions qui introduisent ce billet, mais en tout cas, j'ai dit ce que j'avais à dire sur le sujet !!! Et comme je ne suis pas éditeur, que vous ne payez pas pour lire ce blog, je ne suis pas tenue à du 100% sans fautes... c'est pour cela que malgré mes quelques relectures de billets, vous devez fustiger devant mes fautes que je ne remarque qu'après pubication, voire jamais. Car c'est un blog que je tiens par plaisir et passion, sans me targuer d'un quelque professionnalisme. C'est un blog tenu par mon coeur et mes passions, et non par mes souvenirs enfoui du Bled (le livre de grammaire !)