JOSEP, film d'animation d'AUREL
Publié le 12 Octobre 2020
Film d'Aurel
Avec les voix de Sergio Lopez, Valérie Lemercier, Gérard Hernandez, Bruno Solo
Synopsis : Février 1939. Submergé par le flot de Républicains fuyant la dictature franquiste, le gouvernement français les parque dans des camps. Deux hommes séparés par les barbelés vont se lier d’amitié. L’un est gendarme, l’autre est dessinateur. De Barcelone à New York, l'histoire vraie de Josep Bartolí, combattant antifranquiste et artiste d'exception.
Mon humble avis : Un OVNI dans les salles françaises... A l'époque où les films d'animation son sur-vitamités, sur-colorés, sur-pixelisés, sur réalistes au point qu'on ne sait parfois plus distinguer le réel de l'animation, voici Josep, qui nous fait faire un bond en arrière, tant dans le temps et l'époque décrite (1939), que dans la méthode... Comme si l'on revenait aux origines de l'animation. D'ailleurs, l'effet est très étrange et au début, il faut tout de même un petit temps d'adaptation à cette animation lente, saccadée, parfois immobile. En fait, une fois que l'on est immergée dans l'histoire, car bien sûr, on ne peut que l'être, on a vraiment l'impression de lire une bande dessinée, de parcourir chaque planche avec attention et presque de tourner les pages soi-même. Et évidemment, tout cela devient comme magique, intimiste. Les décors et paysages sont minimalistes et pourtant, ils semblent prendre de la place et jouer leur rôle de sensation d'étouffement, de froid, de faim, de temps qui passe, d'ennui, de violence, d'horreur.
L'histoire est intéressante, elle permet de prendre réellement conscience de ce que furent les camps de la honte en France, leurs conditions de non vie, le comportement ignoble de certains français...
L'histoire est aussi émouvante, poignante et passionnante. Il y règne un certain suspense et l'on ne peut qu'être touché par le destin des personnages.
Mais surtout, l'histoire est très habilement construite et présentée, en prenant le postulat des souvenirs d'un vieillard narré à son petit-fils qui découvre ainsi tant le passé de son grand-père, qu'une partie de l'Histoire de France. On est donc dans la transmission. Un film d'animation magnifique à voir, pour que rien ne tombe dans l'oubli, qui rend hommage à l'artiste et résistant Josep Bartoli, et qui place bien le dessin et le crayon comme un outils de résistance.