FRERE ET SOEUR, film d'Arnaud DESPLECHIN
Publié le 2 Juin 2022
Film d'Arnaud Desplechin
Avec Marion Cotillard, Melvil Poupaud, Benjamin Siskou, Patrick Timsit
Synopsis : Un frère et une sœur à l’orée de la cinquantaine… Alice est actrice, Louis fut professeur et poète. Alice hait son frère depuis plus de vingt ans. Ils ne se sont pas vus depuis tout ce temps – quand Louis croisait la sœur par hasard dans la rue, celle-ci ne le saluait pas et fuyait… Le frère et la sœur vont être amenés à se revoir lors du décès de leurs parents.
Mon humble avis : 1h48... Qui en parait le double... Un ennui mortel... Je n'avais pas vu avant la séance que le film était d'Arnaud Desplechin... Ceci explique sans doute cela, du moins à mes yeux...
Pas vraiment de scénario... Un film familial (sur une famille, hein, pas pour passer une chouette soirée ciné avec les enfants) qui se veut intimiste... Et qui n'est qu'une longue masturbation cérébrale de bobos... Rien qui ne m'ait accrochée, et encore moins raccrochée : ni les dialogues, ni le rythme qui n'en n'est pas un, ni les images (c'est sombre, triste, il pleut, c'est tourné à Lille). Ni le jeu des acteurs dont on se demande ce qu'ils font là... Bon, comme d'hab, Marion Cotillard montre ce qu'elle sait faire : passer du sourire figé à l'hystérie... Aucun des personnages principaux n'éveille la moindre empathie. Quant aux personnages secondaires, on ne sait pas qui ils sont vraiment, si on les a déjà vu ou non...
Desplechin s'interroge ici sur le pourquoi de la haine ? C'est bien beau de s'interroger, mais si on ne propose pas une amorce de réponse, à quoi bon s'interroger à voix haute ? Bref, au bout de presque deux heures, on ignore toujours pourquoi le frère et la soeur se haïssent autant, et la réconciliation vient comme un cheveu sur la soupe, comme la fin d'un jeu, d'un caprice... genre on a joué, on arrête... Mais le jeu a tout de même pourri toute l'ambiance familiale pendant vingt ans.
Bref, du vide, de l'ennui, des personnages égoïstes, qui s'ennuient autant qu'ils nous ennuient avec leurs lamentations familiales... Mais le pire dans tout cela, c'est que cette famille semble tellement dysfonctionnelle sans que l'on nous en donne les raisons, et bien on nous laisse complètement à l'extérieur de son histoire. Tout se déroule comme si nous n'étions pas là. De là à dire que le film est à l'image de ses personnages, il n'y a qu'un pas. Un film égoïste que ne s'intéresse pas à ses spectateurs, qui ne les invite pas à entrer...
Et bien dans ce cas, je préfère franchement la sauce US Top Gun qui m'invite dans un cockpit ! Bref, ce n'est pas avec des films comme Frère et soeur que les salles de cinéma vont se remplir de nouveau. Désespérant ! Mais la presse, et notamment Cannes, porte ce film aux nues !
Mais Desplechin ne m'aura plus ! Son cinéma et moi, on fait deux ! Au cinéma, je veux de l'émotion, de la découverte, de la peur ou du plaisir simple ou du grand spectacle. Là, je n'ai rien eu.