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Publié le 22 Août 2023

Roman - Editions Albin Michel - 272 pages - 19.90 €

Parution Albin Michel Août 2020 - Livre de poche Janv 2022

L'histoire : Celle d'Elwood Curtis, dans la Floride ségrégationniste des années 1960. Elwood est un jeune garçon afro américain élevé par sa grand-mère. Il est sérieux, évite les problèmes, travaille après le lycée, et écoute avec conviction les messages de paix de Martin Luther King. Il envisage déjà une entrée à l'université... Mais sur le trajet, suite à une erreur judiciaire, il est arrêté et conduit à la Nickel Academy, une maison de correction où les pensionnaires subissent les pires sévices.

 

Tentation : La blogo + ma lecture de Underground railraod

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : Quand un auteur se voit couronné deux fois du prix Pulitzer en quelques années, on se dit qu'il se passe vraiment quelque chose et qu'il serait dommage de passer à côté, d'autant que les avis de mes copines blogueuses sont en général élogieux. Aussi, à l'automne dernier, j'avais savouré mon audio lecture d'Underground Railraod tout en me prenant une sacrée claque.

Et cet été, me voici à lire Nickel boys, en espérant la même avidité. Je vais être honnête, je ne l'y l'ai pas tout à fait retrouvée, ce roman-ci étant à mes yeux moins captivant à suivre, et peut-être un peu plus redondant dans les situations. Moins facile aussi, je me suis un peu mélangé les pinceaux dans les personnages, leurs grades etc. Le style m'a paru moins fluide, mais pas toujours évident de comparer une lecture papier d'une audio lecture. Et le twist final, même si inattendu, n'est pas si original que cela. Vous allez me dire que je rhabille ce roman pour l'hiver alors que je lui décerne 4 pattes !

Oui, parce que Nickel boys, malgré ces petits défauts, reste un ouvrage incontournable, et qui nous tient captif et malmené dans notre petit confort. Pour l'écrire, Colson Whitehead s'est inspiré de faits on ne peut plus réels hélas... Et ce qui est encore plus glaçant, c'est d'apprendre que cette fameuse "école" où la Floride envoyait ses "mauvais garçons" pour les redresser et en faire des hommes pendant 109 ans, n'a fermé ses portes qu'en 2011...

Humiliation, exploitation digne des pires époques de l'esclavage, sous nutrition, manque d'hygiène, brimades, abus sexuels, tortures qui parfois menaient à la mort... Voici ce qu'ont subi ses centaines de garçons qui sont passés entre ces murs. Evidemment les jeunes blancs étaient un peu mieux traités, mais bon... Je précise que l'auteur ne s'étale pas à décrire minutieusement tous ces sévices, c'est plus dans la suggestion. 

Colson Whitehead dénonce une fois de plus la politique ségrégationniste des Etats Unis, son injustice, sa cruauté ainsi que l'hypocrisie de tout un système. Car dans cette école, il n'a jamais été question d'instruction pour donner des ailes... Que d'enfances bafouées, volées, violées, gâchées, battues... On se demande bien si certains de ces gosses ont réussi à s'en sortir par la suite.

C'est donc un texte effroyable, révoltant, mais en même temps prenant, tant on s'attache à Elwood et que l'on veut connaître son avenir. Est dénoncé ce que tant de pays (car ces dernières années, les révélations sur ce genre d'endroits s'accumulent en Amérique et en Europe) ont pratiqué sur leur jeunesse en "priant" pour que les dossiers restent bien enterrés. Une lecture, qui laisse exsangue et qui met K.O à lire comme un devoir de mémoire, pour se redire une nouvelle fois que l'on est chanceux d'être "bien" née blanche en France en 1972. Ne pas fermer les yeux sur la barbarie et la perversité humaines est peut -être le seul moyen de les stopper un jour.

Un roman imparfait mais incontournable et implacable.

L'avis de Fanja et de Keisha 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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Publié le 26 Juin 2023

Roman - Editions Lizzie - 8h07 d'écoute - 20.99 €

Parution Lizzie 2019 (Belfond 2017)

L'histoire : Celle de Jojo, 13 ans, et de sa "famille", en Louisiane. Jojo est métisse et déjà "l'homme de la famille". Son père blanc est en prison, Léonie, sa mère noire à fond dans le crack. Ce sont donc ses grands-parents maternels qui l'éduquent, et lui qui s'occupe principalement de sa toute petite soeur, Kayla.

Léonie apprend la libération de Michael... Elle embarque ses deux enfants et une amie dans un road trip jusqu'au pénitencier.

Tentation : Les éloges sur ce roman

Fournisseur : Bib de Rennes

Mon humble avis : Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins, le chant des revenants ne m'a ni parlé, ni atteinte, ni bouleversée ni accrochée. Une audio lecture que j'ai donc plutôt subie (même si c'est volontairement que je suis allée au bout, espérant toujours une révélation qui ne vint pas.) Peut-être aussi que le format audio n'était pas l'idéal pour aborder cet ouvrage.

Les personnages s'expriment chacun leur tour et l'on a ainsi des visions différentes des situations qu'ils traversent. Mais parmi eux, se trouvent aussi deux défunts qui prennent la parole, et là, l'intérêt du texte et sa compréhension m'échappaient encore plus. Ces défunts, c'est Given, le frère de Léonie, assassiné adolescent par des copains de chasse blancs. Et puis il y a Richie, l'ancien compagnon de chambrée du Grand père de Jojo, qui fut mis à mort dans de cruelles circonstances. Mais comme leurs interventions sont mises à distances par les récits de Jojo et Léonie principalement, et bien il m'a été difficile de les suivre et de leur trouver une contenance qui soit poignante.

La partie road trip du roman m'a été d'un ennui mortel, si longue, si répétitive, revenant sans cesse sur l'appétit inassouvi de la petite Kaila, son vomi et l'odeur qui en découle.

Et puis l'ensemble est d'une tristesse à mourir, rien ne nous est épargné dans les sujets sensibles qui sont un peu trop superposés à mon goût : racisme, pauvreté financière et intellectuelle, drogue, cancer, "maltraitance" enfantine, violence de l'emprisonnement pour les noirs à une certaine époque. Bref, n'en jetez plus ! Et tous ces sujets ne sont finalement que survolés et se volent un peu la vedette. 

Certes, on aime Jojo, mais peut-être plus par pitié devant la vie qu'il mène que par l'intérêt qu'il éveille vraiment.

Ce roman a reçu le prix National Book Award 2017 et bien d'autres prix encore, et sur les plateformes, les avis dépassent les 4 étoiles... J'ai même lu des comparaisons avec la plume de Toni Morrison .... Ca aussi cela m'a échappé car les deux romans de Toni Morrisson que j'ai lus ont été des coups de coeur. National Book Award, j'aurais dû me méfier... J'en avais reçu un en SP il y a une dizaine d'année, je n'avais pas dépassé les 30 premières pages... Il s'intitulait Bois sauvage, de Jesmyn Ward !!! Je n'avais pas fait attention ! La boucle est bouclée, la plume et les histoires de Jesmyn Ward ne sont pas pour moi.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres audio, lectures audio, #Littérature d'ailleurs

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Publié le 31 Mars 2023

Roman - Editions Folio - 272 pages - 8.70 €

Parution Folio 2007, Denoël 2005

L'histoire : En Finlande, l'ingénieur Jaatinen est chargé de construire un nouveau pont, près de la petite commune Kuusmäki. Sauf que sur place, ces méthodes peu conventionnelles ne plaisent pas aux notables locaux, qui feront tout pour provoquer son renvoi. Un peu plus tard, mine de rien, avec délicatesse et ruse, Jaatinen met en oeuvre une vengeance qui prendra dans son piège ses détracteurs. Cet homme qui ne devait que passer le temps de la construction d'un pont, changera à jamais la vie de la commune.

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

Mon humble avis : Allez, un petit tour en littérature finoise !

Un homme heureux aurait pu commencer par "once upon a time". Voici un roman qui offre un plaisir assez jubilatoire, sans en faire des tonnes. Les situations cocasses ne manquent pas et pourtant, rien de vraiment farfelu ! Il règne dans cette histoire une ambiance qui n'est pas sans rappeler Don Camillo et Peppone. Point de guerre de clochers ici, mais une guerre d'égo, entre les notables ancienne école de la commune, très attachés à leurs sièges et à leurs pouvoirs communaux... et Jaatinen, le jeune ingénieur, l'étranger qui vient de la capitale, et qui applique ses propres méthodes... non conventionnelles mais très humaines. Sa façon de motiver ses troupes ? Sympathiser avec les ouvriers, leur offrir du repos, et mouiller lui aussi sa chemise autant qu'eux ! On n'a jamais vu ça dans la petite ville.

Donc l'ingénieur dérange. Lui qui n'a que l'ambition du travail bien fait. Son succès, forcément suspect, va se confronter à la haine jalouse des notables et dirigeants de Kuusmäki. Peu finauds ceux-ci vont ruiner sa carrière, pour un temps. Ce qui se retournera contre eux, chacun leur tour, car Jaatinen, fort de son intelligence réelle, de ses multiples ressources (il est infatigable, hyper actif...) va fomenter un plan de vengeance implacable, qui le mènera là où il n'avait jamais imaginer parvenir, puisque l'idée ne lui était pas venue ! Et ce qui est très drôle, c'est que dans cette vengeance, il est souvent aidé à son insu par la propre bêtise de ses ennemis qui se tirent eux-mêmes les balles dans le pied. Tout cela est assez drôle à lire, les pages se tournent toutes seules. Nous suivons le destin d'un homme dont personne ne veut... et qui à force d'ingéniosité va devenir incontournable.

Une histoire vraiment sympa qui montre bien que l'on a tout à gagner en étant le plus humain possible, que l'ambition peut mener loin, tandis que la haine et la jalousie conduisent à la perte.

Tout cela servi par l'humour subtile et la plume limpide d'Arto Paasilinna qui excelle dans l'ironie discrète pour se moquer de quelques-uns de ses concitoyens !

Une lecture heureuse et divertissante !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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Publié le 24 Mars 2023

Roman - Editions Folio - 386 pages - 9.20 €

Parution :  Folio oct 2022 (Gallimard 2021)

L'histoire : De nos jours.... Calista (anglo-grecque) se souvient qu'en 1976, elle a traversé les Etats Unis en road trip, avec Gil, une anglaise rencontrée au cours du voyage. Le père de Gil connaît Billy Wilder, aussi, les deux jeunes filles sont invitées à dîner en sa compagnie, celui de sa femme et d'un couple d'amis dans un chic restaurant de Beverly Hills.  Calista ignore tout de Mr Wilder et ne connait pas grand-chose au cinéma.

Un an plus tard, de retour dans sa Grèce natale, Calista reçoit un appel. Billy Wilder vient tourner son film Fedora sur l'île de Corfou, et souhaite la présence de Calista sur le plateau en qualité d'interprète.

 

Tentation : Jonathan Coe

Fournisseur : Cadeau de Noël

Mon humble avis : L'été dernier, je suis entrée dans le monde de Jonathan Coe via "Le coeur de l'Angleterre", et je m'étais régalée, aussi, avais-je envie de remettre le couvert. Peu avant Noël, cette version poche était sur tous les étals de libraires, elle s'est donc retrouvée sous le sapin.

J'ai aimé ce roman, même si je ne lui attribue que 3 pattes, parce qu'il est très particulier et je ne suis pas sûre qu'il plaise à tout le monde.

En début de lecture, j'étais aussi ignorante que Calista par rapport à Mr Wilder... Il m'a fallu quelque temps, et une recherche Google, pour comprendre que celui-ci n'était pas qu'un personnage de roman, mais une personne ayant bel et bien exister... Un grand scénariste réalisateur de l'âge d'or d'Hollywood, multi primé, oscarisé etc, ayant fait jouer les plus grandes stars de l'époque (Audrey Hepburn, Marilyn Monroe etc). On lui doit entre autres "Certains l'aiment chaud".

Mais j'ai aimé la narration de ce fol été que vit la toute jeune Calista sur ce plateau de tournage, son sens de l'observation, son enthousiasme devant tant de découvertes pour elle, l'assurance et la hardiesse qu'elle gagne en quelques semaines.  De même, la relation paternelle qui naît entre Mr Wilder, Yz le coscénariste et Calista est très touchante, et délicate. On sent des êtres qui se rencontrent, s'attachent et se respectent.

Manifestement, à travers ce roman, Jonathan Coe dévoile son admiration pour Billy Wilder et déclame son amour pour le cinéma (sauf si je me trompe). Il fait un peu un état des lieux du cinéma américain de la fin des années 70, la fin d'une époque, le début d'une autre, avec l'arrivée de la nouvelle génération de réalisateurs que Wilder nomme "Les barbus" (Spielberg, Scorsese et les autres). L'analyse est assez subtile, qui étudie ce que l'évolutions des envies des spectateurs dans les salles obscures, que ce soit en Amérique ou en France. Et évidemment, on peut voir un parallèle entre le sujet de Fedora et celui de Mr Wilder et moi ... des stars sur le déclin...

J'ai retrouvé avec plaisir le style si agréable de Jonathan Coe : simple et soigné, fluide, qui ne se la joue pas mais est de toute élégance. Et l'idée de se faire rencontrer un personnage de fiction avec des personnes réelles est vraiment judicieuse. Au passage, on croise aussi Al Pacino ;)

Mr Wilder et moi est un roman agréable et intéressant, so charming, mais ni captivant, éblouissant ou bouleversant comme le dit notamment la quatrième de couv'.

Je ne regrette pas du tout ma lecture... mais à vous de voir !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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Publié le 28 Janvier 2023

Roman - Editions Ecoutez lire - 11h24 d'écoute - 18.99 €

Parution d'origine chez Gallimard en 2016

L'histoire : Début novembre 1920, l'Angleterre attend l'arrivée du Soldat Inconnu, rapatrié depuis la France pour une cérémonie d'hommage.  Trois femmes cherchent l'équilibre entre la vie et la mémoire... Ada dont le fils est tombé au front et que pourtant, elle ne cesse d'apercevoir à chaque coin de rue. Evelyne, dont le fiancé est mort en France, et qui travaille au bureau des pensions de l'armée, et Hettie, qui, contre 6 pence, fait danser chaque soir d'anciens soldats au palais du Hammersmith...

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : Bib de Dinard

Mon humble avis : C'est sur la blogo que j'ai aperçu le nom de cette romancière anglaise et lorsque j'ai vu ce livre audio dans les rayonnages de la bib, je me suis dit : tentons !

La Grande Guerre... Les manuels scolaires et les livres d'Histoire nous en apprennent les dates majeures, le nom des grands Hommes qui s'y sont illustrés, les stratégies militaires, les causes, les conséquences, la géopolitique, les conditions inhumaines de vie dans les tranchées, et enfin... le nombre effroyable de vies perdues pendant ce conflit.

Mais le chagrin des vivants ou des survivants, il n'y a que la littérature pour nous dire cela, et l'imprégner au plus profond de nos coeurs et âmes. Anna Hope, d'une écriture précise et délicate, décrit cela avec justesse et subtilité. 

Il y a les vivants qui ne sont jamais partis au front, mais qui ont perdu un être cher... Mais qui ignorent dans quelles conditions, n'ont pas de corps pour faire leur deuil... C'est le cas d'Ada, dont le tout jeune fils n'est pas revenu du front...

Il y a Evelyn, dont le fiancé est mort dans les tranchées... Evelyn promise à une belle vie d'amour, mais qui, lors des permissions de son fiancé durant le conflit, ne parvenait plus vraiment à communiquer avec lui, à percer son mutisme inhabituel. Elle travaille au bureau des pensions de l'armée... Et là, elle côtoie d'autres vivants, plus vraiment vivants en fait, des survivants... Traumatisés de guerre, blessés, amputés... Les rescapés abimés de l'intérieur, de l'extérieur...

Il y a Hettie et son amie, qui dansent chaque soir... C'est leur travail, faire danser les anciens soldats... Et Fred, le frère d'Hettie, qui vit reclus et amorphe depuis son retour du front. Le chagrin des vivants, c'est aussi celui des anciens soldats incompris de leurs proches, et celui de ces proches qui ne comprennent pas le changement total de comportement de leur frère, fils etc. Il y a aussi Ed, le frère d'Evelyn, qui fut commandant en France... Un être désabusé, un peu cynique qui se noie dans l'alcool, la cocaïne mais qui tente de faire bonne figure socialement. Il ne se remet pas de ce qu'il a vu là-bas, de ce qu'il a fait, de ce qu'il a ordonné... lui-même sur ordre de sa hiérarchie.... Il y a ceux qui ignorent la vérité, qui ignorent même qu'elle existe et qu'elle fut telle, et qui, inconsciemment ont besoin de la connaître... D'autres se damerait pour savoir, mais parfois, l'ignorance est salvatrice. Les familles ne savaient rien et les rescapés se sont tus...

Anna Hope décrit donc ce chagrin avec profondeur, lucidité et raffinement... Mais Dieu que ce livre est long, lent, dénué d'un certain relief et d'événements, même mineurs, qui donneraient un peu plus de rythme à cette histoire. La première moitié paraît "presque" sans intérêt majeur, si ce n'est la mise en place des personnages et du contexte, Londres d'après-guerre. Des détails à n'en plus finir, jusqu'aux plus accessoires, qui n'ont d'autres but que l'exercice littéraire, mais qui, pour moi, le desservent plus qu'ils ne l'enjolivent vraiment... 80 pages de moins, et je pense que ce roman m'aurait saisi je pense bien plus tôt dans ma lecture.

C'est en fait dans les deux dernières heures d'écoute que je me suis mise à vibrer, à m'émouvoir, à deviner où Anna Hope voulait me mener, à saisir la nature de son projet.  Ce n'est que lorsque les langues se délient, celle de Ed, celle d'un des rescapés... Là, on est saisi d'effroi... Et on repense à la chanson de Goldman... Si j'étais né en 17 à Leidenstadt... Ne pas juger les personnages, ne pas se limiter aux apparences...

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 10 Janvier 2023

Roman SF - Editions Lizzie - 6h38 d'écoute - 19.99 €

Parution d'origine en 1898

L'histoire : 1894... Des météores venant de la Mars, la planète rouge, s'écrasent sur la terre, dans le Surrey anglais... Ce sont en fait des cylindres... habités par des énormes machines à trois énormes jambes, et des espèces de bras qui diffusent un "Rayon ardent" fatale et une fumée noire toxique. Les martiens ont débarqués.Les premiers anglais qui affluent par curiosité sont terrassés. Puis, tout n'est que destructions, mort, cahot, fuite et survie.... 

Tentation : curiosité et blogo

Fournisseur : Ma PAL audio (Bib de Rennes)

 

Mon humble avis : Plus qu'un réel plaisir, cette lecture fut vraiment expérimentale pour moi... Un classique de la Science-fiction écrit en 1898... 

Certes, le texte a vieilli, pour nous autres terriens qui au XXIème siècles sommes abreuvés depuis des décennies de telles histoires et surtout de films qui mettent tout cela en image mettant notre imagination au chômage. Quand on lit cela en 2022, il n'y a plus rien de novateur... mais tout au long de ma lecture, je me suis demandé comment un tel roman avait été reçu à son époque.

L'écriture m'a beaucoup plu, même si elle peut paraître désuète ! Mais elle est vraiment soignée, sans être ampoulée pour autant et très agréable à écouter. Une belle langue ! Mais une narration, celle d'un témoin qui rapporte son expérience puis celle de son frère, reste assez factuelle et froide. Les passages qui décrivent les martiens sont parfois rébarbatifs, car assez longs et récurrent dans le récit.

Le déroulement des faits et de l'histoire est assez peu intéressant. Mais c'est ce qui l'entoure qui est très parlant, qui était valable à l'époque et qui est encore très actuelle. C'est ce que Wells dit de nous humains qui donne la valeur de ce texte à mes yeux. La curiosité vers toute incongruité, les mouvements de panique désordonné face à tous nouveaux dangers (on l'a encore bien vu ces dernières années), les légendes qui se créent autour de l'incompréhensible, l'inconnu, la nouveauté. Le fait que l'Homme ne puisse imaginer qu'il existe d'autres êtres que lui dotés d'intelligence, la supposée suprématie humaine. Dans ces pages, le pire de l'Homme est représenté par ses martiens... qui dévastent tout là où ils débarquent... Il y est aussi question d'extermination d'une espèce... les martiens, victimes d'un microbe terrien contre lesquels ils ne sont pas immunisés... 

A l'époque, Wells dénonçait l'impérialisme et le colonialisme dans ce texte. En 2022, on peut aussi le lire dans un aspect très contemporain, d'autant que le dernier chapitre donne à réfléchir sur l'avenir d'alors, qui s'adapte très bien à notre siècle... Le changement climatique et les migrations qui en découlent, ainsi que les dégâts provoqués par l'humain partout où il passe, l'extinction d'espèces vivantes etc... Qui n'étaient peut-être pas les préoccupations de Wells en 1898, mais que ce roman illustre aussi à merveille.

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 24 Novembre 2022

Roman - Editions J'ai lu - 416 pages - 8.70 €

Parution J'ai Lu janv 2022

L'histoire : Dans l'Amérique ségrégationniste, Desiree et Stella sont jumelles. Elles vivent très modestement avec leur mère à Mallard, une petite ville isolée de Louisiane, une ville noire où l'on n'épouse jamais plus foncé que soi... Au fil des générations, les visages s'éclaircissent. Les deux filles pourraient paraître blanches. A 16 ans, elles fuguent, main dans la main, inséparables.

Quatorze ans plus tard, Desiree revient à Mallard, sans Stella dont elle a perdu la trace depuis si longtemps. Stella qui voulait devenir blanche. Quelles ont été les destinées des jumelles, quel est leur avenir ?

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : Ma CB

Mon humble avis : Et bien mes amis, quel roman ! Bien plus qu'un coup de coeur, je pense que L'autre moitié de soi est MA lecture de l'année. Dire qu'il a trainé presque toute l'année aux pieds de ma table de chevet, et qu'une fois ouvert, je n'ai plus pu le lâcher.

Tout est magistral dans ces pages... L'écriture (et la traduction), très agréable, soignée, au service de son sujet. L'originalité de l'histoire et la maitrise de son déroulement. La construction narrative, avec d'incessants aller /retour dans le présent/passé/futur des personnages, incessants mais aussi fluides qu'une douce rivière qui descend son lit... Point de linéarité, même si, au fil des pages, on avance dans le temps, dans les décennies, pour retourner ensuite vers des événements passés. Mais jamais je n'ai été perdue.... Vraiment, cette histoire sur trois générations de femmes coule aussi limpidement qu'elle captive, car des surprises, des émotions, de la colère, de la tristesse, elle en réserve, mais avec une belle lumière, une énergie positive. Des personnages très travaillés, qui permettent d'observer les différentes facettes de l'âme humaine face aux mêmes situations, parfois avec l'évolution sociétale qu'apportent les années.

Desiree revient à Mallard 14 ans après sa fugue... Elle est accompagnée de sa fille, qui est de couleur noir charbon. Stella vit dans le mensonge, mais comme et là où elle le souhaite, pour avoir une vie libre et plus facile : chez les blancs riches, en tant que blanche... et sa fille est blonde... Depuis toutes ces années, sa peau très claire lui a permis de passer pour une blanche. Mais à quel prix ? Au final, on ne sait pas qui on plaint le plus... Celle qui a choisi ou celle qui n'a pas vraiment choisi...

Le climat de fond de cette passionnante histoire est la ségrégation et le racisme aux Etats-Unis, même si le roman se termine bien après la fin du ségrégationnisme. Mais le sujet que développe Brit Bennet est l'identité sous toutes ses formes ; raciale, sexuelle, personnelle. Et elle pose la question à travers ses personnages : Qu'est ce qui forge et nous donne notre identité ? Est-ce notre couleur de peau, notre éducation, notre culture, notre sang, nos origines, nos racines, notre apparence, notre sexe, notre façon d'aimer, notre classe sociale, l'époque dans laquelle on vit, le regard des autres, nos peurs, nos forces, nos mensonges, nos fidélités, nos traumatismes ou ce que l'on choisit, décide d'être, quel que soit le prix à payer ? Même si c'est une moitié de soi ? En fait, l'intelligence est de croire que c'est un peu tout cela à la fois et que l'essentiel est d'être intimement vrai et épanoui dans ce que l'on pense être, de se sentir à sa place, si toutefois une société ouverte l'autorise. Mais c'est aussi parfois les sociétés ostracisées qui poussent à certains choix. Toutes ces facettes de l'identité sont incarnées par des personnages kaléidoscopiques tous très attachants qui expriment, affrontent, subissent ou assument leurs choix et qui façonnent ainsi un roman fort, poignant, subtile, indispensable, exaltant ! 

Bref, je ne sais pas comment vous dire à quel point ce roman est pour moi un chef d'oeuvre, un énorme coup de coeur sans spoiler les détails de l'histoire (il y a tant d'avis publiés qui raconte jusqu'aux 3/4 du roman :( ). En tous cas, L'autre moitié de soi me prouve une nouvelle fois, qu'en choisissant bien, je peux trouver des lectures puissantes et non glauques, qui me transportent dans la littérature américaine que j'explore trop peu. Et Brit Bennet, je l'encadre dans mes auteurs à suivre.

 

L'avis de Kathel

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 15 Novembre 2022

Roman - Editions Audiolib - 10h44 d'écoute - 21.50 €

Parution Audiolib 2018 (Albin Michel 2017)

L'histoire : Mi XIXème siècle. Cora, 16 ans, est une esclave dans une plantation de coton en Géorgie. Sa mère s'est enfuie il y a des années, laissant sa fille seule affronter le pire... Cora rencontre Caesar, un jeune esclave qui lui propose de s'enfuir avec lui... Cora finit par accepter. Cette histoire est celle de leur fuite à travers les Etats du Sud, dans l'espoir de rejoindre les Etats abolitionniste du Nord.

Tentation : La blogo

Fournisseur : Bib de Rennes

 

Mon humble avis : Un prix Pulitzer, le National Book Award et les éloges de la blogosphère... Voilà, j'ai audiolu ce roman... aussi captivant, qu'instructif, que bouleversant. Une histoire qui noue la gorge, révolte, indigne... Qui fait prendre une nouvelle fois conscience, si besoin était, de la chance d'être née blanche en France dans la 2ème partie du XXème siècle. Oh, on peut se dire, en cours de lecture, que c'est du passé... Pas tant que ça dans certains pays... Et comme l'Histoire est un éternel recommencement, méfiance...

Nous suivons donc Cora, jeune fille de couleur. Cora, une héroïne qui marque, qu'on n'oublie pas. Sa grand-mère fut arrachée aux terres Africaine pour atterrir dans une plantation de coton en Géorgie, donna naissance à Mabelle, qui elle-même mit Cora au monde... Une lignée de femmes esclaves de génération en génération.

Le roman s'ouvre sur la destinée de ses esclaves, leurs parcours (depuis la traversée de l'Atlantique jusqu'aux ventes et reventes entre différents propriétaires terriens blancs), leur (non) vie, faite de travail sous la menace, de privations, de maltraitance, de chaines, de viols, de tortures, de non droit, de non existence légale, de meurtres... Le tout, sous la bénédiction hypocrite de la Sainte Bible "réécrite" pour les blancs. Oui, c'est dur à lire ou à écouter, mais c'est la vérité. 

Puis l'histoire se concentre sur Cora, qui rencontre Caesar qui lui propose de s'enfuir de la plantation avec lui. Nous suivons donc les mésaventures de cette fuite depuis la Géorgie, en passant par la perfide Caroline du Sud (qui prétend accueillir les noirs pour les libérer, les instruire, tout en les incitant sournoisement à la stérilisation pour éviter l'explosion démographique noire), par la Caroline du Nord où un bon noir est un noir pendu, par le Tennessee et enfin dans l'Indiana. Le tout, poursuivis par un ignoble chasseur de prime, mandaté par le maître de Cora pour lui ramener "son bien". Cora et Caesar rencontreront tout de même des gens bien, qui risquent également leur vie pour leur venir en aide, d'étape en étape. C'est l'Underground Railraod. 

Colson Whitehead s'inspire de la réalité historique dans ce roman, même s'il lui donne une touche romanesque. En effet, l'Underground railroad a réellement existé et permit à plus de 100 000 esclaves fugitifs de rejoindre des Etats libres/ abolitionnistes. Il s'agissait d'un réseau de passeurs (en résumé) qui usait d'un vocabulaire ferroviaire.  Colson Whitehead en a fait un vrai train clandestin souterrain. Et il le fait si bien, que j'y ai cru, mais avec un léger doute, qui m'a conduite à une petite recherche rapide sur le net (ici si vous voulez en savoir plus)

J'ai été happée par ce roman, bouleversée par le destin tragique de Cora (et de tant d'autres), me demandant toujours quelle serait l'issue de son histoire, je l'ai finie la gorge nouée et comme terrassée... Underground railroad est servi magistralement tant par la plume (très agréable et fluide) de Colson Whitehead que par l'interprétation qu'en fait, dans cette version audio, l'actrice Aïssa Maïga. C'est simple, quand on monte dans ce train (ce livre), on n'en descend pas.... jusqu'au terminus.

Underground railroad est ma première incursion littéraire dans cette époque américaine. Aucun regret, j'ai beaucoup appris... et aussi, mon premier livre de Colson Whitehead... et certainement pas le dernier !

Un roman à lire absolument, qui donne un bon coup de pied dans le mythe américain et développe les questions raciales de façon aussi intelligente, que prenante, et surtout, rondement menée. Il y a, là aussi, un devoir de mémoire...

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 11 Novembre 2022

Roman - Editions Livre de poche - 384 pages - 8.20 €

Parution Livre de Poche juin 2022, (Stock 2020)

L'histoire : 1969. Juste libérée de sa tyrannique de mère par le décès de celle-ci, Frances, 39 ans s'apprête à vivre son premier été de liberté. Elle trouve un travail : établir l'état des lieux des jardins de Lyntons, un grand domaine délabré de la campagne anglaise, racheté par un américain.

Elle s'installe donc dans la demeure, où elle fait connaissance de Cara et Peter, couple missionner quant à lieu à l'état des lieux de la demeure.

Une amitié se noue entre eux, qui deviendra vite ambigüe, d'autant plus que Frances découvre un judas dans le plancher de sa salle de bain, avec une vue plongeante sur celle du couple à l'étage inférieur.

 

 

Fournisseur : Ma CB

Tentation : La blogo

Mon humble avis : J'avais lu nombre de billets sur la blogosphère à propos de ce roman lors de sa sortie chez Stock il y a 2 ans. Quand je l'ai vu bien en évidence sur l'étal des nouveautés poche cet été, je me suis dit : "Pourquoi pas ?!". C'était aussi l'occasion d'explorer la littérature étrangère que je visite si (trop) peu.

Et bien me voici bien partagée par cet oeuvre, au point que j'ai hésité entre lui attribuer 3 pattes de chat, ou 2... 

J'ai dévoré ce livre, n'ayant de cesse que d'y retourner quand la vie quotidienne interrompait ma lecture. Ferrée je l'ai été dès les premières pages... Sans doute le talent de Claire Fuller est là, d'établir très vite une atmosphère particulière propice aux mystères et suspenses qui s'installent et dont, forcément, le lecteur trépigne d'en connaître l'issue. Les personnages sont singuliers, entre Frances qui après des années au seul contact de sa mère est presque inadaptée aux relations sociales, et le couple très fantasque et perturbé que forment Cara et Peter. 

Frances est la narratrice de cette histoire, des années plus tard, alors qu'elle est au crépuscule de sa vie, et plus ou moins en confession auprès d'un tout aussi plus ou moins vicaire. On ne découvre où elle se trouve vraiment que dans le dernier quart du roman.

Oui mais... au final, je me suis dit : "tout ça pour ça".

 Que de longueurs, notamment dans les descriptions des jardins du manoir, qui m'ont plutôt laissé de glace... Cent pages de moins auraient préservé l'intensité de l'histoire et évité mon agacement, mes lassitudes. Les trois personnages s'installent dans une langueur répétitive qui étire encore plus cette lenteur. Il est finalement assez peu question de ce fameux judas qui, cité sur la 4ème de couv, titille pourtant le lecteur comme une carotte.

Même si Frances est un personnage attachant par ses faiblesses et son bonheur d'avoir enfin des amis, j'ai eu envie de la baffer pour la réveiller, qu'elle prenne conscience de la toxicité de cette relation finalement assez stérile à mes yeux. Elle a quitté la prison maternelle pour une autre, celle d'une amitié triangulaire où elle marche sur des oeufs, n'ose pas, a peur de déranger, d'être exclue. Une relation où elle est soumise en fait, où elle écoute mais où l'on se préoccupe très peu d'elle. Elle ressemble plus là-dedans à un animal de compagnie qu'à une véritable amie. Après des années de routine, Frances perd pied car elle n'a aucun repère dans la liberté.

Cara, j'ai eu aussi envie de la baffer pour la calmer, pour son insolence, pour qu'elle "accouche de son mystère" une bonne fois pour toutes. En fait, Cara interrompt toujours ses confidences, et ce parti pris narratif fini lasser, voire exaspérer. Elle est dingo, mais ne m'a provoqué aucune empathie.

Quant à Peter, je l'aurais bien baffé aussi pour qu'il mette les choses au claire (pourquoi tant de mystère après tout !), lui qui connait la vérité, qu'il s'affirme et affirme nettement. Dans ces pages, tout est en non-dits (que je déteste déjà dans la vie), en inachevé, en mensonges, en confidences très implicites et toujours interrompues. On ne saura jamais distinguer le vrai du faux, tant dans le comportement de Cara, que dans le récit de Frances : réalité, interprétation ou mensonge. De ce fait, c'est avec frustration que j'ai fermé ce livre.

Frances est à priori témoin de phénomènes étranges dans la maison... Dans le dénouement, ceux-ci seront complètement oubliés et resteront inexpliqués... L'atmosphère particulière dans la première partie devient lourde, pesante et malsaine dans la deuxième.

Et pourtant, malgré tous les reproches que j'adresse à "L'été des oranges amères", je l'ai dévoré. Etrange phénomène...

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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Publié le 30 Août 2022

Roman - Edition Folio - 608 pages - 9.40 €

Parution Folio 2021 (Gallimard 2018)

L'histoire : "L'Angleterre lui faisait l'effet d'un territoire calme et stable. D'un pays en bonne intelligence avec lui-même. Tout allait pour le mieux. En dix ans, l'Angleterre est passée de la liesse des jeux Olympiques au couperet du référendum sur le Brexit. Comment en est-on arrivé là ? 

Tentation : La blogo à l'époque

Fournisseur : Kdo de Noël dernier

 

 

 

Mon humble avis : J'en suis la première surprise, j'ai adoré ce roman, je l'ai dévoré rapidement, malgré mon aversion pour les pavés. Et puis, c'est aussi une histoire dont, dans la globalité, nous connaissons déjà la fin : le Brexit. Et pourtant, les pages se tournent toutes seules !

Ce tome est le dernier d'une trilogie entamée il y a plusieurs décennies. Ce n'était pas prévu, mais la grande Histoire a incité Jonathan Coe à remettre en scène les personnages des précédents tomes, que je n'ai pas lus, sans en être du tout gênée !

Jonathan Coe nous fait ici pénétrer dans le coeur de l'Angleterre, durant les dix années qui ont précédé le séisme du Brexit et les quelques mois qui l'ont suivi... le tout, à travers les yeux des différents membres de la famille Trotter et quelques-uns de leurs proches, ou de personnes qu'ils sont amenés à fréquenter.

On suit donc les changements discrets ou radicaux dans la vie de ses personnages, avec, en parallèle, que ce soit en arrière ou en premier plan, les évolutions sociales et politiques de la société anglaise. Et toutes ces plus ou moins grandes révolutions ont menés au Brexit.

C'est vraiment passionnant à suivre, cette lecture a été addictive pour moi, et je pense que la délicieuse plume de Jonathan Coe n'est pas étrangère à mon régal de lecture.

Certes, je me suis parfois perdue dans les dialogues qui étaient purement politique, par manque de culture là-dessus et surtout, par fainéantise d'effectuer quelques recherches sur le net.

Mais j'ai bien suivi le pourquoi du comment, ai été assez ahurie de constater à quel point la société Anglaise étaient divisée et fracturée, tout en me disant que les citoyens français me le semblent tout autant... Où cette atmosphère de tension perpétuelle et de division va-t-elle nous mener ? L'auteur revient évidemment sur les premières émanations politiques qui, sans le vouloir vraiment, ont mené au Brexit, concept qui, à l'époque, n'avait pas de nom puisqu'il paraissait inconcevable ! Tout cela, nous autres Français, l'avons sans doute oublié.

Le coeur de l'Angleterre est une critique sociale, toute en nuances, et teintée d'humour (british) évidemment. L'auteur y crie haut et fort son amour du pays, malgré son incompréhension des convictions de certains. Ce roman offre une réflexion très intéressante sur les destins tant individuels que collectifs et montrent comment parfois, l'un peut influencer l'autre.

Il y aurait beaucoup à dire tant ce livre est dense de sujets et provoque moult réflexions à son lecteur. Je vous laisse donc le découvrir. Vous verrez, c'est une lecture très instructive !

Quant à moi, ce qui est sûr, c'est que je lirai d'autres ouvrages de Jonathan Coe tant il m'a séduite !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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