Publié le 20 Mars 2020

Autisme, asperger, femme, asperger féminin, livre, savoir, connaitre

Essai - Editions Deboeck - 242 pages - 22 €

Parution en février 2015

 

Le sujet :  Rudy Simone évoque les différents aspects de la vie personnelle et professionnelle d'une Aspergirl, qu'il s'agisse des premiers reproches essuyés, du sentiment trop fréquent de culpabilité, des compétences particulières ou encore des relations amicales, des histoires d'amour et du mariage. L'emploi, la carrière, les rituels et routines sont autant de sujets abordés dans l'ouvrage, de même que la dépression, les effondrements émotionnels et le sentiment d'être incomprise des autres. Deux chapitres s'adressent aux parents afin de les aider à mieux comprendre les défis associés au SA et à y réagir d'une façon positive. Pour finir, le livre propose une liste des principaux traits des filles avec SA et les différences entre les femmes et les hommes Asperger.

Tentation : Le sujet

Fournisseur : Ma CB

 

 

Mon humble avis : L'autisme, et notamment le syndrome d'Asperger, qui fait partie du T.S.A (Trouble du spectre autistique) n'est pas encore vraiment expliqué par la science, même si les recherches avancent. Il est aussi très méconnu du grand public à qui les médias ne montrent que des cas extrêmes, spectaculaires, voire fascinants. Et les autres sont passés sous silence, si bien que la majorité des porteurs d'Asperger subissent énormément les idées préconçues sur le syndrome, les préjugés, les clichés, la méconnaissance totale du commun des mortels... et de nombreux médecins. 

Les femmes asperger sont beaucoup moins diagnostiquées que les hommes, et si elles le sont c'est bien souvent à l'âge adulte, voire très adulte. Elles sont beaucoup plus nombreuses que le disent les statistiques car beaucoup d'entre elles ignorent qu'elle sont Asperger, faute d'information, d'écoute etc... Et aussi mais surtout, parce que les manifestations du syndrome d'Asperger sont différentes chez les hommes et chez les femmes... Les femmes étant de nature et de culture ancestrale plus douées pour la socialisation. Les femmes asperger sont d'ailleurs bien souvent appelées les femmes caméléons... Elles passent bien plus inaperçues que les homologues masculins et possèdent plus de " capacités d'adaptation".

L'asperger au féminin de Rudy Simone est un livre incontournable, que doivent vraiment lire les femmes porteuse du syndrome Asperger ou celles qui pensent l'être. Mais aussi et surtout par les proches des Aspergirls : parents, conjoints, amis, famille. Et ce, quel que soit l'âge de l'Aspergirl. Il n'est jamais trop tard pour mieux comprendre son enfant, même si celle-ci vole de ses propres ailes depuis belles lurettes. Et si votre Aspergirl est encore en maternelle, ce manuel vous sera aussi d'un grand secours, pourrait devenir l'un de vos livres de chevet. Comprendre son aspergirl, l'accepter telle qu'elle est, l'aider, aménager des situations qui lui sont difficiles, ne pas juger, et ne pas vous sentir coupable non plus.

Pour écrire ce livre, Rudy Simone (Américaine) s'appuie sur son expérience personnelle du TSA (bémol :  son diagnostic n'a jamais été validé médicalement, pour cause de désert médical, elle est devenue une spécialiste du sujet, il s'agit d'un autodiagnostic, ce qui n'enlève pas le mérite de ses recherches et de son savoir), sur ses recherches, mais aussi et surtout sur quantité de témoignages de personnes rencontrées : des aspergirls ou des parents d'aspergirls, ou encore, des aspergirls qui sont parents d'enfants aspies et/ou neurotypiques. Cette ouvrage est valable pour toute aspergirl, de la plus jeune à la retraitée, puisque des chapitres sont consacrés à toutes les grandes étapes de la vie ainsi qu'aux situations majeures que l'on rencontre au cours d'une vie (le lycée, la fac, le mariage ou non, l'enfantement, le travail, les amies, la séduction amoureuse etc.) Dans chaque chapitre, le texte de Rudy Simone est entrecoupé de courts et frappants témoignages de quelques phrases. Ensuite, en encadrés gris, figurent des conseils clairs et précis pour les Aspergirls, puis d'autres conseils pour parents ou proches.

Il est bon de rappeler qu'il y a autant de formes d'autismes asperger qu'il y a d'autistes Asperger. Selon les individus, certains symptômes peuvent être absents ou plus discrets. Donc ce n'est pas parce que votre fille ne fait pas ceci qu'elle n'est pas asperger, et ce n'est pas non plus parce qu'elle fait cela qu'elle est asperger. De plus, il est fort possible votre aspergirl ne vous dise pas tout, loin de là, de sa vie intérieure... Sachez également qu'il n'est nullement nécessaire d'être un génie pour être diagnostiquée asperger : à partir de 70 de Q.I, si une quantité nécessaire de symptômes sont là (dont des symptômes incontourables), c'est suffisant pour être diagnostiquée autiste asperger : c'est à dire autiste sans déficience intellectuelle. Même si ce livre peut amener à faire des démarches de diagnostic, il ne fait en aucun cas le diagnostic lui-même. Et si vous êtes déjà diagnostiquée officiellement, cet ouvrage vous aidera à mieux vous comprendre et peut-être à mieux vous préparer à certaines situations, à vous protéger, à vous écouter plus pour vivre mieux cette différence en vous préservant des situations qui déclenchent angoisses ou autres chez vous. Rien n'est compliqué à comprendre dans ce livre, les termes médicaux sont réduits au minimum, il est donc accessible à toutes et à tous sans être soporifique... Même si évidemment, ce n'est pas le genre de livre que l'on lit d'une traite.

Mais si vous êtes concerné(e)s de près par l'Autisme au féminin, ce livre est INDISPENSABLE et résolument positif, même si certains sujets auraient mérité plus amples développements. Et les relations avec votre aspergirl pourront rester ensoleillées ou le redevenir !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres autres - divers

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Publié le 18 Mars 2020

Roman, Eléphant, Martin Suter, Littérature suisse, avis, blog, chronique, livre audio, lecture audio

Roman - Editions Audiolib - 8h07 d'écoute - 22.90 €

Parution d'origine chez Christian Bourgeois Editeur en août 2017

 

L'histoire : Dans la grotte où il dort près de Zurich, Schoch, un sans abris, découvre un jour un minuscule éléphant rose, luminescent dans la nuit. Croyant d'abord à un mauvais tour de l'alcool, Schoch pense ensuite qu'il s'agit d'un jouet. Mais non, l'animal est bien vivant... mais malade. Schoch emmène l'éléphant à la clinique vétérinaire de la rue. Valérie, la véto, va aider Shcoch a protéger l'étrange animal de ceux qui le cherchent, de ceux qui l'ont génétiquement produit, et qui sont prêts à tout pour le récupérer...

Tentation : La 4ème de couv

Fournisseur : Bib N°3

 

Mon humble avis : Je ne suis que partiellement emballée par cette lecture, qui ne manque pas d'intérêt mais qui déçoit tout de même un peu lorsque l'on a pris connaissance de la véritable 4ème de couv qui évoque "un conte aussi fantastique que réaliste".

Aussi, j'espérais plus de fantastique, de fantaisie, de situations rocambolesques. Je m'attendais même à rire. Erreur, c'est un roman sérieux même si le point de départ est, acceptons le, tout de même fantasque.

Le monde s'accorde pour donner à l'éléphant rose un rôle de fantasme collectif et aussi celui du symbole lorsque quelqu'un perd la tête, que ce soit sous emprise de l'alcool ou par enthousiasme... "Mais oui, tu vois des éléphants roses" !

C'est par cet animal, mais en miniature, que Martin Suter rend bien réel, que l'auteur alerte sur les dangers et les abus des manipulations génétiques sur les animaux. L'intention est bonne, la réalisation pêche un peu pour moi. Déjà, par manque de rythme (bon, nous sommes en Suisse et l'auteur est helvétique, ceci explique peut-être cela), et l'interprétation assez monotone de Samuel Labarthe ne donne pas beaucoup de vie à l'histoire.

En fait, une partie du roman m'a barbée... Celle où il est question justement de l'équipe de chercheurs véreux, soutenue par un grand groupe chinois tout aussi véreux, de l'insémination artificiel d'un foetus modifié dans une éléphante, de la suite de la gestation... Et toute l'enquête de ce méchant Mr Roux aidé d'un mercenaire chinois dans la recherche du petit éléphant... Ceci m'a semblé long, répétitif et qui plus est, dans un désordre chronologique fatiguant.

Par contre, j'ai été émue par les portraits que dresse Martin Suter de ses hommes et femmes sans domicile fixe, de leurs sensations et philosophie de vie. Je pense que l'auteur est juste dans ses descriptions et qu'il parle avec le coeur.

Et, évidemment, vous vous en doutez, j'ai beaucoup aimé la relation qui se noue entre Schoch et le petit éléphant rose, sous la houlette de la vétérinaire Valérie. Car quand il est question d'animaux à sauver de méchantes griffes ou de vils intérêts, vient toujours la question de savoir, au final, qui de l'animal ou de l'homme, sauve vraiment l'autre ? Car lorsque l'animal entre dans une vie... Il en modifie la perspective. 

Donc, à prendre dans ce roman : de belles relations humaines et animales, et la dénonciation de la modification génétique sur les animaux, de même que leur commerce illicite ou de la maltraitance dont ils peuvent être victimes. Pour le reste, donc surtout la forme peut-être, je manque un peu d'enthousiasme !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres audio, lectures audio, #Littérature d'ailleurs

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Publié le 16 Mars 2020

Cinéma, Film, Une sirène à Paris, Nicolas Duvauchelle, Matthias Malzieu, Dionysos

Film de Matthias Malzieu

Avec Nicolas Duvauchelle, Marilyn Lima, Rossy de Palma, Romane Bohringer

 

Synopsis :  Crooner au cœur brisé, Gaspard s’était juré de ne plus retomber amoureux. Quant à Lula, jolie sirène, elle n’a que le chant pour se défendre des hommes, en faisant s’emballer leur cœur jusqu’à l’explosion. Lorsque la Seine en crue vient déposer Lula au pied du Flowerburger, la péniche-cabaret où chante Gaspard, c’est un mini-tsunami qui va bouleverser leur existence. Lui, l’homme qui a souffert d’avoir trop aimé, et elle, la créature qui n’a jamais connu l’amour, vont apprendre à se connaître. Et à chanter d’une même voix…

 

 

Mon humble avis : Ah, l'univers de Matthias Malzieu, qu'il soit littéraire ou cinématographique, ou visuel, on ne s'en lasse pas !

Que ce film fait du bien ! Que du bien en cette période morose et crispée. Ce n'est pas compliqué, une sirène à Paris nous emmène dans un autre univers, comme dans un autre espace-temps, un autre monde, une autre époque pourtant bien dans le présent. C'est onirique, enchanteur, drôle, touchant, émouvant, merveilleux, sain, poétique, (faussement) bon enfant, tendre, fantaisiste, délicieux (comme un bonbon acidulé que l'on aime sucer doucement), charmant... Bon, c'est déjà pas mal pour vous convaincre non

Oui, Matthias Malzieu fait de chaque spectateur "une Alice au pays des merveilles". Tant de trouvailles visuelles qu'on ne s'est presque plus où regarder pour qu'aucun détail mignon tout plein ou malicieux ne nous échappe. (il y a un peu, visuellement, un côté Amélie Poulain dans ce film). On est les yeux grands ouverts, souvent bouche bée et le coeur en Chamallow . Ce film est un surprisier, à un d'un titre d'ailleurs. Musique et chansons sont aussi très présentes dans ce film, pas étonnant venant de son réalisateur Matthias Malzieu (Chanteur du groupe Dionysos, qui fait d'ailleurs une apparition dans le film)

Une sirène à Paris est une magnifique histoire d'amour, ou de non amour. De coeur brisé qui lutte mais qui, tant qu'il est brisé restera en vie. Mais dur de lutter contre l'amour, qui lutte lui-même pour s'insérer dans votre coeur, alors que le cerveau bloque l'accès pour se protéger.

Les personnages sont très forts, très caractérisés visuellement et donne une atmosphère années 50. Nicolas Duchauvelle est épatant et étonnant, avec une gentille pêche incroyable, alors qu'on le voit plus souvent dans des rôles inquiétants dans des films sombres.

Chacun verra dans ce film les métaphores qu'il souhaite, ou qu'il ressent, par rapport à son histoire personnelle. En tout cas, que vous ayez ou pas un coeur brisé, si vous aimez le merveilleux, être transporté ailleurs tout en étant là, ce film très coloré est fait pour vous !

 

PS : Si la situation actuelle vous empêche d'aller au cinéma... Pas panique,  ce film est l'adaptation du roman éponyme de Matthias Malzieu. Donc un petit tour en librairie et puis revient, et c'est parti !

Correction quelques heures après la rédaction de ce billet et l'intervention du 1er ministre : bon plus de ciné, plus de librairie ouverte... Vous pouvez toujours télécharger légalement le roman en version audio ou liseuse et vous garantir alors un excellent moment de lecture !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 14 Mars 2020

BD, album, Afrique, Congo, Gabon, colonisation, rapport de Brazza

BD - Editions Futuropolis - 144 pages - 20 €

 

Parution en juin 2018

Le sujet :  Au XXᵉ siècle naissant, alors que le bassin du Congo devient le théâtre de tensions internationales croissantes, la presse se fait l'écho de crimes commis envers les populations locales. Quelque part au nord de Bangui (actuelle Centrafrique), deux administrateurs coloniaux français assassinent un homme dans un raffinement de cruauté. Révélée le 15 février 1905, ce qui devient rapidement «l'affaire Gaud et Toqué» est un véritable choc pour l'opinion. Pour le gouvernement, l'urgence est d'en démontrer le caractère isolé. Sous la pression parlementaire, une mission d'enquête est envoyée au Congo sous la direction d'un explorateur à la réputation d'honnêteté incontestée : Pierre Savorgnan de Brazza. Après quatre mois d'enquête, et contre l'attente du gouvernement, Brazza et ses collaborateurs livrent un rapport terrible et terrifiant. Il sera aussitôt «oublié» dans un coffre-fort du ministère des colonies...

 

Tentation : Titre et pitch

Fournisseur : Bib N° 1

 

Mon humble avis : Une BD comme je les cherche : instructives, qui me révèlent des tas de choses que j'ignorais. Le rapport Brazza est indubitablement de celles-ci. D'ailleurs, ce n'est pas vraiment une lecture plaisir, car elle nécessite de la concentration à plusieurs niveaux.

Les bulles sont nombreuses et très denses. Beaucoup de texte, avec une police de caractère qui m'a parfois menée à devoir déchiffrer certains mots. Les visages des personnages ne sont pas non plus évidents à démarquer, à retenir, à reconnaître. Certains se ressemblent, d'autres évoluent au cours du grand voyage de la mission Brazza au Congo et au Gabon : pilosité, maigreur etc... D'autant plus qu'entre les membres du gouvernement parisien et les administrateurs de différents grades des colonies, cela fait pas mal de monde et de noms à situer (j'ai parfois abandonné, sans que cela m'empêche de saisir l'ensemble de ma lecture). Les illustrations sont de style aquarelle, superbe pour les paysages, moins pour les personnages, qui se retrouvent avec des tâches sur le visage, dans le cou... Tâches sensées sans doute représenter les ombres mais qui me semblent bien aléatoire et me dérangent toujours.

Il n'empêche que cette BD est incontournable, puisqu'elle délivre au grand public le fameux rapport Brazza, qui date de 1905 et qui a toujours été réservé à l'oubli (ou la censure, c'est comme on veut), jusqu'à ce que récemment, des historiens s'y intéressent. Ce rapport est bien sûr accablant pour la France, quant à son comportement dans les colonies, (ici le Gabon et le Congo Brazza) face aux populations indigènes et l'utilisation des matières premières. C'est horrible, effarant et pourtant bien réel. Tortures, rafles, "esclavage" (même si celui-ci était officiellement aboli), enlèvements, séquestrations dans des conditions insalubres, exploitation, assassinats, meurtres etc... Bref, de la pure barbarie sur ceux qui sont nommés "les sauvages". Cherchez l'erreur ! Voici le "beau" C.V de la France en ces terres Africaines et occupées. L'Etat ne semblait pas au courant, puisqu'elle laissait globalement la gestion des colonies aux compagnies concessionnaires qui exploitaient terres et ressources. Cela évitait à l'Etat d'investir, puisque compagnies s'engageaient à le faire.  Durant "L'acte de Berlin", l'Etat Français s'était engagé au respect des populations locales et à des investissements visant à améliorer les conditions de vie sur place... Hors, sur place, comme nous le démontre cet album, c'est une toute autre histoire.

Le Rapport Brazza permet vraiment d'apprendre tout ce que l'on nous a caché, autant politiquement que dans notre éducation scolaire. Il permet aussi de comprendre un peu mieux comment fonctionnaient les colonies à l'époque mais aussi, et oui,  les conséquences de ceci dans l'actualité contemporaine... et quotidienne, si l'on prend le temps de s'y intéresser. Car hélas, même si tout est dorénavant "légiférer" et un peu plus surveillé par des organismes mondiaux, il est bien triste de constater que les choses n'ont pas vraiment changé.

Malgré quelques difficultés de lecture, je recommande donc chaudement cet album poignant, dont le personnage central, Pierre Savorgnan de Brazza (A qui la capitale du Congo doit son nom : Brazzaville) est très attachant et permet de se dire qu'il existe tout de même quelques hommes bons (ou moins pires car naïfs peut-être) dans cette Histoire... Et bonus habituel du genre, à la fin, un cahier réexplique et resitue le tout de façon claire et passionnante, via extraits de documents d'époque et interview d'historiens.

Plus d'infos sur le Congo et sa colonisation entre autre, c'est sur Wiki

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 12 Mars 2020

jim harisson , péchés capitaux, littérature américaine, avis, chronique, blog, livre audio

Roman - Editions Thélème - 9h57 d'écoute - 23 €

Parution d'origine chez Flammarion en 2015

 

L'histoire :  L'inspecteur Sunderson, désormais à la retraite, n'aspire qu'à se mettre au vert dans un bungalow du Nord Michigan. Aussitôt installé, il découvre que ses voisins, la famille Ames, sèment la terreur dans toute la région. Les autorités locales avouent leur impuissance face à ce clan qui vit en dehors des lois et commet les crimes les plus crapuleux. Quand une série de meurtres éclate en pleine saison de pêche à la truite, Sunderson est contraint de reprendre du service.

 

Tentation : Curiosité

Fournisseur : Bib N°3

Mon humble avis : Cette lecture était pour moi expérimentale... une incursion dans la grande littérature américaine que je méconnais et néglige. Donc je me suis dit "pourquoi pas ?" Le titre et le sous-titre (faux roman policier) me tentaient plus que les autres oeuvres de Jim Harrison.

Je ne vais pas y aller par quatre chemin ni m'étendre très longtemps sur le sujet, quitte à faire bondir le Harrison Fan's club... j'ai détesté cette lecture, qui du coup, traîna en longueur pour moi... comme une corvée. Et pourtant, le style est agréable et le roman ne manquent pas de réflexions intéressantes, notamment autour des 7 péchés capitaux, et le huitième selon Harrison : la violence.  Et je reconnais qu'Harrison décrit très bien une certaine Amérique... Mais celle qui me rebute et me dégoûte... Celle qui vit avec un flingue dans une main et un bidon de Vodka dans l'autre. Celle où tout est violence, brutalité, ignorance, inculture. La plupart des personnages, dont surtout Sunderson m'ont répugnée... Un homme de 65 ans qui couche avec sa fille adoptive, puis avec une gamine de 19 ans, fantasme sur tout ce qui bouge et qui porte un cul surtout si c'est bien jeune. Le roman laisse grande place à la libido très libidineuse, obsessionnelle et les détails ne manquent pas. Bref, les beuveries et les coucheries sont trop présentes dans ce texte pour que je puisse apprécier l'éventuelle subtilité du reste.

Je sors de ce livre avec une sensation profonde d'ennui, de dégoût et de temps perdu, tant celui-ci ne m'a rien apporté. Manifestement, ce genre de littérature n'est pas fait pour me plaire. On verra dans quelque temps (quand je serai remise de cette lecture) pour une autre tentative, pour ne pas fixer un avis sur un auteur de cette trempe via un seul roman.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 10 Mars 2020

cinéma, Biopic, de Gaulle, Lambert Wilson, Gabriel de Bomin, avis, blog, chronique, appel du 18 juin 1940

Film de Gabriel Le Bomin

Avec Lambert Wilson, Isabelle Carré, Olivier Gourmet

 

Synopsis :  Mai 1940. La guerre s’intensifie, l’armée française s’effondre, les Allemands seront bientôt à Paris. La panique gagne le gouvernement qui envisage d’accepter la défaite. Un homme, Charles de Gaulle, fraîchement promu général, veut infléchir le cours de l’Histoire. Sa femme, Yvonne de Gaulle, est son premier soutien, mais très vite les évènements les séparent. Yvonne et ses enfants se lancent sur les routes de l’exode. Charles rejoint Londres. Il veut faire entendre une autre voix : celle de la Résistance.

 

 

Mon humble avis : J'ai beaucoup aimé ce film, parfaitement mis en scène, en lumière, en images, en dialogues précis et compréhensibles et bien sûr, interprété avec brio.

De Gaulle (le film) se penche sur les quelques semaines qui ont précédé le fameux "appel du 18 juin. Ce qui rend le film passionnant car les détails de cette période sont très peu connus de nous tous (exceptés peut-être des passionnés et spécialistes de cette période". Dans ma tête et mes souvenirs scolaires, cela se résumait ainsi : Charles de Gaulle est parti à Londres et à lancer son fameux appel. Oui, mais pourquoi, dans quelles conditions, suite à quelle situation précise en France, je n'en savais fichtre (plus) rien. Ce film est donc une bonne révision de l'Histoire française (et mondiale)... Puis nous étions tout de même en Guerre Mondiale, donc les répercussions de cet appel n'ont pas dû se limiter à l'Hexagone. 

Le réalisateur Gabriel Le Bomin nous permet en même temps de ré-appréhender la vie de nos concitoyens d'aller, de reprendre la mesure du climat sous lequel il vivait alors, et sans doute, pour quelques temps pour le spectateur, de remettre les pendules à l'heure par rapport à la crise sociale que la France traverse depuis quelque temps.

Avec certains de mes compagnons de séances, nous étions d'accord sur le fait que le film nous laissait un peu sur notre "faim". C'est rare dans un biopic, mais nous aurions souhaité qu'il dure un peu plus de temps, afin de nous montrer en image les premiers effets de cet Appel, les premiers soldats, hommes, officiers, résistants rejoignant de Gaulle. De même nous aurions apprécié que les explications aillent jusqu'à nous rappeler comment la France s'est retrouvée divisée en deux, entre la France occupée et la France du Gouvernement de Vichy. Après, honte à moi, je ne  m'en souviens plus, mais cette division s'est peut-être installée plus tardivement, et le film ne pouvait pas non plus durer cinq heures.

Bref, grâce à ce film, on ne peut que reprendre conscience et admirer que le courage, l'intelligence, le patriotisme et la ténacité de Charles de Gaulle. Cet homme à qui nous devons certainement (ainsi qu'un des milliers d'autres), la chance d'être encore Français. Mais manifestement, cet appel fut manifestement un tournant décisif.

A voir évidemment !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 8 Mars 2020

Ce billet, est la suite de mon précédent billet (logique) concernant ma visite de Soweto en septembre 2019. Soweto, plus grand town ship d'Afrique du Sud. A 15 km au sud ouest de Johannesburg, Soweto est intégré à la municipalité de cette ville. On estime la population de Soweto à environ 2 millions d'âmes. Rappelons que les townships furent construit en périphérie des grandes villes afin d'y "entasser" une main d'oeuvre (noire) à proximité du bassin d'emploi, mais à une distance de sécurité bien "séparante" du centre ville blanc.

Soweto, qui s'étend sur plus de 100 km²,  est un symbole majeur de la résistance anti Apartheid. En 1976, y eurent lieu les tristement célèbres "émeutes de Soweto.

Les émeutes de Soweto regroupent une série de manifestations qui ont commencé le matin du  et étaient menées par des élèves noirs de l'enseignement public secondaire en Afrique du Sud soutenus par le mouvement de la Conscience noire. Le but de ces manifestations était de protester dans les rues de Soweto contre l'introduction de l'afrikaans (la langue des blancs) comme langue officielle d'enseignement à égalité avec l'anglais dans les écoles locales. Pour disperser la foule, la police tire à balles réelles, causant au moins 23 morts. On estime que 20 000 élèves ont participé à ces manifestations et entre 176 et 700 personnes ont été tuées au total lors de la répression menée par les forces de police. Le 16 juin est devenu en 1994 un jour férié en tant que fête de la jeunesse.

Il y a plusieurs types d'habitat à Soweto :

- Les matchboxes houses : ou maisons boites d'allumettes (les plus courantes). Standardisées, souvent 4 pièces dans 40 m² sur une parcelle de 250 m². En voici une photo empruntée sur internet, car je n'ai pas eu l'occasion d'en prendre avec du recul : 

Sur ce qu'il reste de parcelle, il est souvent ajouté une pièce ou deux, ce qui explique de plus en plus l'aspect ultra concentré et de plus en plus diversifié de ce type d'habitat. Les  gouvernements d'alors ayant volontairement limité en nombre ses matchboxes, se dont alors développés les ...

- Quartiers informels, ce que nous appelons bidonvilles, avec les "Shacks" (cabanes précaires). Dans des no man's land, à la périphérie, des occupations illégales de terrains, aux constructions plus que précaires, en insuffisance ou absence d'équipements et de services élémentaires.

- Le "lit appelé maison" ou encore logement en Hostels : structure d'habitat collectif, lieu d'habitation des travailleurs migrants. Souvent célibataires, ces hommes vivent dans des conditions difficiles, de surpeuplement, de manque d'hygiène et de mauvais équipements collectifs. Avant 1994, il y régnait une grande violence. Depuis, ils ont été pacifiés et les habitants se sont diversifiés (femmes, enfants, personnes âgées...)

- Les Bervely Hills de Soweto : lieu d'habitation de la fraction aisée de la population noire, qui ne correspond plus aux codes de solidarité et de convivialité des Townships. Cette population admet souvent vivre comme les blancs, retranchés dans leurs propriétés. Cette upper class africaine est évidemment un modèle qui se diffuse vers le bas

 

Sur les murs, l'avant et l'après apartheid, en quelques chiffres marquants et frappants. Mais il reste encore beaucoup à faire...

Sur les murs, l'avant et l'après apartheid, en quelques chiffres marquants et frappants. Mais il reste encore beaucoup à faire...

UN DIMANCHE EN AFRIQUE DU SUD : SOWETO 2/2
UN DIMANCHE EN AFRIQUE DU SUD : SOWETO 2/2
Lors des manifestations pacifistes de juin 1976,  L'un des premiers manifestants à être abattu est Hector Pieterson (sans doute tué par le colonnel Kleingeld lui-même), devenant plus tard l’icône du soulèvement. La photo, prise par Sam Nzima, sur laquelle il est porté par un camarade de classe, Mbuyisa Makhubo, fit plus tard le tour du monde et joua un rôle clé dans la dénonciation du régime de l'apartheid par l'opinion internationale. Sur les 23 morts répertoriés ce jour du 16 juin, 21 sont des Noirs. Deux membres blancs du conseil d'administration des townships ont été tués, victimes de la foule en colère. Ce mémorial en hommage à Hector Pieterson fut érigé sous la présidence de Mandela, ainsi qu'un musée, juste à côté. Les émeutes se sont propagées et ont fait 575 morts

Lors des manifestations pacifistes de juin 1976, L'un des premiers manifestants à être abattu est Hector Pieterson (sans doute tué par le colonnel Kleingeld lui-même), devenant plus tard l’icône du soulèvement. La photo, prise par Sam Nzima, sur laquelle il est porté par un camarade de classe, Mbuyisa Makhubo, fit plus tard le tour du monde et joua un rôle clé dans la dénonciation du régime de l'apartheid par l'opinion internationale. Sur les 23 morts répertoriés ce jour du 16 juin, 21 sont des Noirs. Deux membres blancs du conseil d'administration des townships ont été tués, victimes de la foule en colère. Ce mémorial en hommage à Hector Pieterson fut érigé sous la présidence de Mandela, ainsi qu'un musée, juste à côté. Les émeutes se sont propagées et ont fait 575 morts

Le June 16 Memorial Acre est construit en face de l'une des écoles d'où partirent les jeunes manifestants le 16 juin 1976. Il témoigne de la répression sanglante de la manifestation qui précéda les émeutes de Soweto. Les policiers blancs commencèrent par lâcher les chiens (c'est ce qui représenté sur cette sculpture impossible à photographier !) puis tirèrent à balles réelles et souvent, à bout portant.

Le June 16 Memorial Acre est construit en face de l'une des écoles d'où partirent les jeunes manifestants le 16 juin 1976. Il témoigne de la répression sanglante de la manifestation qui précéda les émeutes de Soweto. Les policiers blancs commencèrent par lâcher les chiens (c'est ce qui représenté sur cette sculpture impossible à photographier !) puis tirèrent à balles réelles et souvent, à bout portant.

Nous voici sur Vilakazi Streeet, la seule rue au monde où vécurent deux Prix Nobel de la Paix : Nelson Mandela et Desmond Tutu. Cette rue est devenue le centre d'attraction, d'ambiance et de distraction de la ville. Voici l'ancienne maison où Mandela vécut avec ses deux premières épouse : Evelyn puis Winnie., transformée depuis en musée Mandela (que nous n'avons pas visité) Outre les touristes internationaux présent, force est de constater que cette adresse si réputée est comme un lieu de pèlerinage our le sud africains noirs.,,

Nous voici sur Vilakazi Streeet, la seule rue au monde où vécurent deux Prix Nobel de la Paix : Nelson Mandela et Desmond Tutu. Cette rue est devenue le centre d'attraction, d'ambiance et de distraction de la ville. Voici l'ancienne maison où Mandela vécut avec ses deux premières épouse : Evelyn puis Winnie., transformée depuis en musée Mandela (que nous n'avons pas visité) Outre les touristes internationaux présent, force est de constater que cette adresse si réputée est comme un lieu de pèlerinage our le sud africains noirs.,,

A la périphérie, Soweto est fait d'énormes bidonvilles, appelés quartiers informels. Il y règne grande pauvreté, précarité, manque d'hygiène. Nous y sommes passés en minibus pour aller d'un point A à un point B, mais je pense qu'il n'y a pas d'intérêt réel, en tant que touristes de passage, à s'y arrêter. Ce serait pour moi du voyeurisme et de l'indescense. Si j'étais journaliste et prête à y passer plusieurs jours ou semaine et à vraiment rencontrer les gens pour témoigner et  dénoncer les conditions de vie.

A la périphérie, Soweto est fait d'énormes bidonvilles, appelés quartiers informels. Il y règne grande pauvreté, précarité, manque d'hygiène. Nous y sommes passés en minibus pour aller d'un point A à un point B, mais je pense qu'il n'y a pas d'intérêt réel, en tant que touristes de passage, à s'y arrêter. Ce serait pour moi du voyeurisme et de l'indescense. Si j'étais journaliste et prête à y passer plusieurs jours ou semaine et à vraiment rencontrer les gens pour témoigner et dénoncer les conditions de vie.

Quartiers informels (bidonvilles), à proximité des Orlando's Towers

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Quartiers informels....

Quartiers informels....

Les Orlando Towers, parce qu'elle se situe dans le quartier d'Orlando ! Si le "coeur" vous en dit, vous pouvez effectuer un sot à l'élastique depuis la passerelle entre les deux tours. Ces deux tours furent à l'origine bâties pour la centrale électrique du district d'Orlando.

Les Orlando Towers, parce qu'elle se situe dans le quartier d'Orlando ! Si le "coeur" vous en dit, vous pouvez effectuer un sot à l'élastique depuis la passerelle entre les deux tours. Ces deux tours furent à l'origine bâties pour la centrale électrique du district d'Orlando.

A gauche, les logements "Hostels" , "lit comme maison".

A gauche, les logements "Hostels" , "lit comme maison".

UN DIMANCHE EN AFRIQUE DU SUD : SOWETO 2/2
"Les Bervely Hills" de Soweto

"Les Bervely Hills" de Soweto

Ces maisons jamais terminées, et depuis pillées et saccagées, font partie des maisons RDP (Programme de Reconstruction et de Développpement) post Apartheid. Ces maisons étaient destinées aux populations les plus pauvres, et ce gratuitement. Hélas, corruption et guerres de promoteurs donnent parfois ce résultat par endroit.

Ces maisons jamais terminées, et depuis pillées et saccagées, font partie des maisons RDP (Programme de Reconstruction et de Développpement) post Apartheid. Ces maisons étaient destinées aux populations les plus pauvres, et ce gratuitement. Hélas, corruption et guerres de promoteurs donnent parfois ce résultat par endroit.

UN DIMANCHE EN AFRIQUE DU SUD : SOWETO 2/2
Et votre humble guide pour cette visite de Soweto !

Et votre humble guide pour cette visite de Soweto !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Voyages en Afrique

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Publié le 6 Mars 2020

Roman - Editions Gallimard - 5h30 d'écoute - 17.99 €

Parution d'origine aux Editions de Minuit en septembre 2016

L'histoire : Sybille, divorcée, vit avec son fils Samuel à Bordeaux. Infirmière au travail, dépressive chez elle. Jusqu'au jour où Samuel, parti à la dérive se retrouve en garde à vue... Sybille réalise qu'elle n'a pas vu son fils grandir et virer d'un mauvais coton, parce que depuis les premières disputes avec son ex mari, Samuel est devenu secondaire. Consciente qu'il lui faut sauver son fils d'un avenir sombre et le reprendre en main, elle met sur pied le projet fou de partir avec lui, durant 3 mois à cheval dans les montagnes du Kirghizistan.

Tentation : La blogo a l'époque de la sortie du roman

Fournisseur : Bib N°3

 

Mon humble avis : Ce livre est une pépite ! Nous accompagnons Sybille et Samuel dans les montagnes et les plaines de l'Asie Centrale, au grès des rencontres, des dangers, des silences, des quelques mots échangés entre mère et fils, des peurs et de petits miracles, qui n'en sont pas pour autant très symboliques et encourageants. 

De temps en temps, des flash-back, via la narration ou via les souvenirs qui tournent dans l'esprit de Sybille, nous apprennent à la connaitre et à comprendre les raisons qui ont conduit à ce qu'elle considère comme une collection d'échecs et d'actes manqués. Sybille en devient bouleversante de fragilité, de force, de courage et de persévérance.

Le lecteur comprend en même temps que Sybille que si elle veut "reconstruire" et retrouver son fils, il lui faut commencer par elle-même.

Ainsi, les voilà tous les deux dans les grands espaces du Kirghizistan, livrés à eux-mêmes. C'est un retour à l'essentiel, au minimum, aux valeurs de la vie, à la survie qui ne dépend que de nous, à l'origine. Ce roman d'aventure initiatique est une magnifique histoire qui met en valeur les difficultés des relations parents/enfants, notamment lors de l'adolescence. La mère se bat contre elle-même pour son fils, son fils lui livre bataille. Pas à pas, la mère et le fils se retrouvent, comme au fil des montagnes traversées, avec des hauts et des bas. Mais les barrières entre ces deux êtres vont peu à peu tomber, dans des petits détails, qui sont pour le lecteur des moments de grâce au milieu de l'âpreté de cette expédition qui peut paraître insensée.

Parmi les sujets qui importent à Sybille de faire comprendre à son fils : l'aberration de la peur et du rejet de l'autre, de l'inconnu, le respect des différences et l'enrichissement que celles-ci procurent.

Continuer est avant tout une magnifique histoire d'amour maternel sur fond de splendides chevauchées dans un décor naturel extraordinaire... Certes, la fin n'est pas celle que l'on imaginait, mais elle reste dans l'optimisme... Il faut continuer !

Ce roman a été librement adapté au cinéma en 2019, sous le même titre, avec Virginie Efira dans le rôle de Sybille.

 

L'avis de Sylire

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 4 Mars 2020

La vie devant soi, Romain Gary, Roman, Avis, chronique, blog, Goncourt 1975

Roman - Edition Folio - 274 pages - 9.50 €

Parution d'origine aux Editions Mercure de France en 1975.

L'histoire : Celle de Momo (diminutif de Mohammed), le narrateur,  un garçon d'une dizaine d'années qui se dit algérien musulman. Momo est orphelin et vit chez Madame Rosa, dans une pension clandestine pour enfants de prostituées, au sixième étage (sans ascenseur) d'un immeuble Parisien. La vieille dame est une juive rescapée des camps de concentration nazis d'Auschwitz. Malade, elle refuse d'aller à l'hôpital et, sous des airs un peu brutaux, s'occupent des enfants avec une affection particulière pour Momo, qui lui rend bien. La vie devant soi est l'histoire d'amour indissoluble entre Momo et Madame Rosa

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

Mon humble avis : Enfin, enfin, j'ai lu ce roman, prix Goncourt 1975, paru la même année sous le pseudonyme Emile Ajar et devenu depuis un classique incontournable... sur lequel tout a été dit !

Quelle est donc mon ressenti subjectif de ce livre ? Pour être honnête j'ai éprouvé quelques difficultés à rentrer dedans, tant le style m'a prise au dépourvu. Le style, c'est celui de Momo, un gamin parisien qui a 10 ou 14 ans, et qui mène une vie dure d'orphelin clandestin. C'est un môme qui voit tout, qui voit trop pour son âge, qui entend tout, qui entend trop pour son âge, qui se forme et s'instruit comme il peut dans la rue au fil de ses rencontres, et avec ce que Madame Rosa lui apprend de la vie. C'est donc le style d'un gamin, avec des erreurs de mot, des phrases pas toujours dans le bon sens etc... Bref, au début, il faut suivre, s'adapter.

Puis, je me suis habituée à cette narration et cette écriture qui est sont si parfaites pour donner vie et réalisme à cette histoire qui n'était pas racontable autrement ! Alors, la grandeur de l'oeuvre m'a sauté aux yeux, j'ai souri à la lecture des expressions bien à lui de Momo, l'émotion m'a prise à la gorge et les pages se sont tournées toutes seules. La vie de Momo et de Madame Rosa est terrible, leur soleil est l'affection sans borne qu'ils se vouent, jusqu'au dévouement le plus extrême.

Mille et un thèmes sont abordés dans ce roman, donc impossible de les évoquer tous ici. Mais parmi eux, sont particulièrement développés les suivants : le traumatisme des rescapés de la guerre, et notamment celui des juifs, puisque Mme Rosa est juive, encore persuadée "qu'on va venir" la chercher. Le sort des enfants de prostituées dans les années 70, et des prostituées elles-mêmes, qui pour éviter que leurs enfants 'illégitime et non déclarés" soient "absorbés" par l'assistance publique, les confient quelque temps à des pensions clandestines, comme celle de Madame Rosa. Le thème "du droit des peuples à disposer d'eux même", c'est ainsi qu'il est nommé dans la bouche de Momo, et qui est en fait le droit à mourir dignement, donc l'euthanasie, est très développé. Et puis, évidemment, il y a le thème de l'enfance bafouée, clandestine et particulièrement pour Momo la vie et le sort des orphelins, sans parents, sans réelles origines. Et puis l'époque aussi.

Alors oui, j'ai adoré ce que Momo m'a raconté et sa manière de le faire, même si derrière ses réflexions amusantes se cachent bien d'autres choses. Quel que soit son âge, Momo est un garçon qui la vie a obligé à grandir trop vite. Momo est autant ingénu que clairvoyant sur la vie et la société, ses dysfonctionnements, ses hypocrisies, il est tellement timide et en même temps spontané et réfléchi, tellement digne dans un monde où plus grand-chose ne l'est qu'il ne peut que provoquer admiration et affection XXL. Momo et Madame Rosa sont des personnages hors du communs, qui je pense laissent une trace au fer rouge dans l'esprit du lecteur et l'accompagnent pour la vie qu'il a encore devant soi !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 2 Mars 2020

Film Judy, cinéma, chronique, avis, blog, Renée Zellweger, Ruper Goold, Oscar 2020, biopic, Judy Garland

Film de Rupert Goold

Avec Renée Zellweger, Jessie Buckley Finn Wittrock, Darci Shaw

 

Synopsis :  Hiver 1968. La légendaire Judy Garland débarque à Londres pour se produire à guichets fermés au Talk of the Town. Cela fait trente ans déjà qu’elle est devenue une star planétaire grâce au Magicien d’Oz. Judy a débuté son travail d’artiste à l’âge de deux ans, cela fait maintenant plus de quatre décennies qu’elle chante pour gagner sa vie. Elle est épuisée. Alors qu’elle se prépare pour le spectacle, qu’elle se bat avec son agent, charme les musiciens et évoque ses souvenirs entre amis ; sa vivacité et sa générosité séduisent son entourage. Hantée par une enfance sacrifiée pour Hollywood, elle aspire à rentrer chez elle et à consacrer du temps à ses enfants. Aura-t-elle seulement la force d’aller de l’avant ?

 

Mon humble avis : Judy est un biopic, comme beaucoup d'autres, réussi également. Tant dans la mise en scène maîtrisée, les dialogues savoureux émis par Judy, la reconstitution de l'époque. Esthétiquement, c'est un beau film.

Evidemment, son atout majeur (qui fait d'ailleurs beaucoup parler) est son interprète principale : Renée Zellweger, qui incarne une Judy Garland plus vraie que jamais, talentueuse, capricieuse autant qu'envieuse de liberté et déchirée, abîmée, détruite par des années de privations alimentaires et d'excès non conseillés, de divorces, dettes de vie du show business où elle tente de se refaire une place pour y gagner ensuite une nouvelle liberté : vivre pour elle et ses enfants. L'Oscar de Renée Zellweger pour ce rôle est amplement mérité. Précision, c'est l'actrice qui interprète elle-même les chansons des parties scéniques. Sacrée prestation... De ce fait, je vous conseille de voir ce film en V.O.

Par moment, Judy se laisse aller dans ses songes... qui nous mènent, par flash-back, dans son enfance et adolescence... Deux périodes qu'elle n'a pas vécues comme n'importe qu'elle autre petite fille. Montée à deux ans sur scène,  liée par des contrats très strictes, avec des personnes très sévères pour s'occuper d'elle (comprendre la surveiller), on comprend que Judy Garland a toujours travaillé comme une damnée, qu'elle a été on ne peut plus configurée et formatée pour obéir, rester mince, et faire ce que l'on attend d'elle. Ce fut une jeune fille abusée par le système Hollywodien. C'est vraiment l'envers de la médaille que nous montre ce biopic, le revers des paillettes. Imaginez tout de même que Judy Garland goûte et mange le premier gâteau de sa vie pour son 47ème anniversaire...

L'émotion est souvent bien présente dans le personnage brisé de Judy, avec lequel on entre en empathie, dans un monde où l'on attend que la star ne faillisse jamais, qu'elle soit une personne parfaite, et que l'on conduit vite au pilori en cas de défaillance par colère et non par compassion. La star est une icône qui se devrait de toujours l'être...

J'avoue, avec les biopic, j'ai parfois des problèmes, ou une obsession à trop observer l'interprète, à trop chercher à distinguer ce qui vient de l'actrice, du personnage, du mimétisme, de la transformation physique...

Après, pour rendre hommage à une telle dame, une si immense artiste, on peut se demander si baser son biopic sur la dernière année de sa vie, l'époque où cette femme est particulièrement brisée psychologiquement, est une idée judicieuse.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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