Lectures, BD, cinéma, voyages, photos, chats, oiseaux, nature bref mon petit monde ! .................. " C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante" (Le petit prince)
Avec Julia de Nunez, Clovis Cornillac, Julien de Saint Jean
Synopsis : Quelques heures avant l'attribution de sa 3ème étoile, le célèbre chef Paskal Jankovski disparait avec son second lors d'une partie de chasse. A 20 ans, sa fille Clara se retrouve seule aux commandes du restaurant. Deux ans plus tard, elle reçoit une mystérieuse invitation pour Taïwan...
Mon humble avis : Un film de Régis Wargnier étant pour moi un événement (Régis Wargnier n'avait pas tourné depuis 2014), il me fallait absolument voir La Réparation, d'autant que la bande annonce était alléchante.
Et finalement, j'en suis ressortie sans être retournée, sans enthousiasme débordant... Plutôt hésitante sur mes impressions.
Esthétiquement, "La réparation" est clairement réussi. C'est d'ailleurs un des grands points du film : depuis la mise en scène d'assiettes de haute gastronomie à leur dégustation, depuis le Moulin breton aux grandes avenues de Taïpei en passant par de somptueuses adresses, un temple isolé dans la montagne et les ruelles de la ville, tout est sublimé, et les lumières donnent une ambiance particulière, proche du mystère.
On est entre le drame familial, le thriller et le film de voyage. Dans sa quête pour retrouver son père disparu, Clara suit des indices particuliers qu'elle retrouve à travers le sens du goût... Des saveurs dans des plats, une façon de présenter un dessert lui laissent penser que peut-être... Cette originalité est agréable et bien pensée, étant donné le monde professionnel dans lequel évoluent les protagonistes. Si ceux-ci régalent leurs papilles, nous, nous en prenons plein des yeux.
Et pourtant, je n'ai pas réussi à croire complètement à cette histoire de disparition, et encore moins au récit qui nous en est fait plus tard dans le film. Ce passage qui aurait dû être bouleversant m'a laissée de glace, sans aucune empathie et toujours, avec un gros doute sur la crédibilité... même si le cinéma est sensé tout permettre. Pas mal d'événements m'ont paru téléphonés (je me suis même douté de la fin) et quelques scènes qui n'apportent rien surfent sur des poncifs...
Mais on suit, on apprécie le visuel et le bon jeu de la jeune Julia de Numez, parce qu'on veut savoir... même si la tension n'est jamais au maximum et que lorsqu'elle advient, elle n'est pas trop expliquée/justifiée...
Mon pitch : En Dordogne de nos jours, une femme veut une piscine dans son jardin. En creusant, les ouvriers mettent à jour une grotte avec des ossements qui datent de .... 35 000 ans avant J.C, à l'époque de l'Aurignacien. Et sur les parois, une multitude de pochoirs de mains avec des coupés. Evidemment les travaux sont stoppés en les lieux envahis de scientifiques... Et c'est là que commence vraiment le roman, avec la vie supposée d'Oli, cette femme qui repose là depuis si longtemps à côté d'un autre corps, lui victime de meurtre, les scientifiques en sont sûrs. Nous sommes donc devant ce qui est supposé être la première scène de crime de l'Histoire. Qui, quand, comment, pourquoi ?
Tentation : La blogo
Fournisseur : La bib de St Lunaire
Mon humble avis : J'espérais lire ce roman lors de mes vacances en Dordogne en septembre dernier, mais ma médiathèque ne l'avais pas encore acquis. Pas bien grave finalement, car cette lecture retardée, après avoir campé (bungalow hein !) au bord de Vézère (Rivière moult fois citée dans le livre) et visité quelques troglodytes et grottes (dont Lascaux), j'ai pu m'immerger autant dans mes souvenirs culturels de mes vacances que dans les paysages alentours, même si ceux-ci ont dû pas mal changer sous l'intervention humaine.
J'élève Les doigts coupés au rang de coup de coeur pour son originalité et son audace. Parce que vraiment, il ne ressemble à aucun autre livre que j'ai pu lire jusqu'à maintenant. Et c'est vraiment chose rare... Souvent, tel bouquin nous fait penser à tel autre etc. Ici, impossible.
Les chapitres s'alternent.... tantôt par des extraits de la conférence d'Adrienne Célarier, la paléontologue qui est donc arrivée en premier sur les lieux et qui fait tout pour garder "l'affaire" ! Ces passages sont évidemment à forte consonnance scientifique, documentés, référencés et forcément intéressant, quel que soit notre niveau de connaissances paléontologique. Mais les chapitres qui sont les plus longs, les plus récurrents et les plus captivants (mais aussi distrayants) sont ceux qui nous ramènent 35 000 ans plus tôt, aux côtés d'Oli. Oli pourrait être aussi la première féministe de l'histoire, elle qui se rebelle contre le sort des femmes dans son clan (la chasse leur est interdite, et tout manquement ou toute parole déplacée leur vaut l'amputation de quelques phalanges). Oli s'enfuit, s'émancipe, réfléchis, découvre des vérités ignorées de tous, rencontre d'autres tribus, témoigne de ce qu'elle a vu et vécu... En sortant le monde de son ignorance, de sa passivité, en incitant les femmes à refuser de se soumettre à l'homme, Oli serait-elle à l'origine du grand chaos ?
J'ai vraiment adoré suivre Oli aussi bien dans ses pérégrinations que dans ses réflexions, ses raisonnements, ses observations et sa rébellion qui est en font une grande forme d'intelligence et de sagesse. Finalement, elle est celle qui sait, elle est aussi celle qui remet l'homme à la place qui devrait être la sienne : à égalité, voire même pour Oli non essentiel.
Même si l'histoire est tragique, il y a des moments assez drôles, mais aussi pas mal de passage assez philosophiques (facile hein !) . C'est un roman noir, préhistorique et féministe. Mais aussi, un roman qui traite du racisme, de la découverte d'autres peuples (avec les néandertaliens), du métissage, le voyage qui forme la jeunesse etc. Préhistorique mais tellement contemporain sur le fond de son sujet : la place de la femme dans la société.
Et ce qui est particulièrement audacieux, c'est la langue, qui est tout à fait actuelle, voire parfois familière (notamment dans les insultes etc). L'autrice part du principe que ce n'est pas parce que les langages d'alors ne sont pas gravés dans les grottes qu'ils n'existaient pas, et que nos ancêtres ne s'exprimaient pas uniquement par des cris et des borborygmes comme on le voit dans certaines productions visuelles. L'écriture est donc au premier abord très surprenante et très vite, on se dit qu'elle fonctionne à merveille, et tient sa part dans notre amusement.
En tous cas, Oli est une de ses héroïnes de roman que l'on oublie pas de sitôt !
C'est ma première lecture d'Hannelore Cayre, mais sûrement pas la dernière... En espérant y retrouver autant d'originalité !
Mon pitch : Ils sont 4 ou 5 personnages dans un local, à attendre. Il y a Bruno, Joyce, Cécile, Orso, puis Nora qui les rejoint. Ils sont figurants sur un tournage de cinéma. Leur rôle, avoir l'air vrai sans se faire remarquer. Rester flous, invisibles... Et pourtant ils sont indispensables au réalisme d'un film. Nous passons une journée avec eux, à travers plusieurs décors, alors qu'ils suivent les ordres d'un super assistant débordé.
Tentation : Juste le nom Delphine de Vigan
Fournisseur : La bib de St Lunaire
Mon humble avis : La dernière parution de Delphine de Vigan, "Les enfants sont rois" remontait déjà à 2021 et ces deniers temps, je m'inquiétais du silence littéraire de cette romancière que j'admire beaucoup... jusqu'à découvrir qu'à l'automne dernier, elle a livré au public un texte que l'on n'attendait pas forcément : une pièce de théâtre ! Me voilà rassurée, Delphine de Vigan n'en n'a pas terminé avec l'écriture et possède encore une sacrée réserve de surprises.
Je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai pas lu de pièce de théâtre... Sans doute depuis le lycée, avec les classiques. J'ai éprouvé une certaine appréhension devant ce format en tournant les premières pages, et puis... Fluidité, attention captée, intérêt qui monte en puissance, et émotions. Tout comme dans un roman en fait, sans les descriptifs parfois envahissants ! Et finalement, révélation ! Je devrais lire plus de pièce et en tous cas, celle-ci est un véritable coup de coeur.
Déjà, Delphine de Vigan nous propose une immersion sur un plateau de tournage de cinéma le temps d'une journée. Mais avec un angle peu souvent traité, car invisible et non médiatisé : celui des figurants. Ces femmes et hommes qui ne seront au final qu'une ombre, un dos, un profil à l'écran, ou qui seront coupés au montage, mais qui passent des heures aussi à attendre dans le chaud, dans le froid sans que l'on prenne soin d'eux. Des quantités négligeables, le bas de la hiérarchie implacable du 7ème art et pourtant tellement nécessaires. Et bien dans cette pièce, Delphine de Vigan leur donne, les premiers rôles, ceux qui sont dans les lumières, qui ont des textes, qui ont des noms, qui sont de véritables personnages que l'on apprend à découvrir petit à petit. Chacun d'entre eux est présent pour une raison, une motivation différente. Et quand cette motivation est révélée, pour nous lecteurs, c'est beaucoup d'émotions où l'on retrouve la puissance d'écriture et le talent d'observation de Delphine de Vigan. Il y a par exemple Bruno qui dit "quitte à être invisible, autant l'être là où ça brille" . Certains d'entre eux rêvent d'être remarqués par le grand réalisateur et d'obtenir un petit rôle (quelques phrases), voire pourquoi pas un grand rôle. Il y en a d'autres pour qui c'est alimentaire, d'autres au contraire, qui ayant connu la lumière sans la supporter, ne supportent plus que l'ombre. Enfin, il y a les passionnés et les autres pour qui c'est "en attendant mieux". A travers eux, Delphine de Vigan dresse une certaine chronique sociale sur les invisibles, à l'opposé de Les enfants sont rois, qui traitait de l'ultra célébrité et visibilité sur les réseaux sociaux. J'ai vraiment adoré passer du temps avec chacun de ses personnages qui mon tous beaucoup émue, avec une mention spéciale pour Cécile.
Et aussi, derrière Nora, Joyce, Bruno et les autres, ne l'oublions pas, il y a un film qui se tourne. On apprend beaucoup sur les méthodes ciné... Par exemple, quand une scène se joue dans une boite de nuit avec des figurants, et bien tout le monde danse sans musique... Et oui, car la musique empêcherait les grands acteurs de s'entendre lorsqu'ils déclament leurs dialogues. C'est plein de petits détails comme cela que Delphine de Vigan révèle ici et qui m'ont intéressée.
Un très beau texte sur l'existence à travers la visibilité qui, travers de notre société devient presque incontournable pour être, un texte fluide, rythmé, drôle par moments, satirique aussi, et surtout plein d'autres choses à découvrir, à ressentir, à réfléchir. Il y a une démarche sociale politique dans cette lecture qui peut se faire à différents niveaux, car après tout, la vie elle -même n'est-elle pas une immense pièce de théâtre avec mille et un figurants... dont nous, moi, vous. Et de toutes façons nous ne sommes souvent qu'un figurant dans la vie de nombreuses personnes. Je recommande chaleureusement :)
Surtout, si la forme théâtre vous rebute en général, ne vous arrêtez pas sur ce détail, que vous oublierez bien vite en tournant les pages.
Et enfin, même si à une époque j'en aurai rêvé, "Les figurants" ne me donnent pas vraiment envie de l'être ou de le devenir... Car ils sont loin, vraiment loin des paillettes et de la considération. Un pion mais nécessaire.
Y'avait longtemps que je n'avais pas publié de "dimanche en photos". Faut dire que je passe tellement de temps à en trier et à en éditer, qu'après je ne sais plus trop où donner de la tête. Même la panne de mon appareil photo et mon mois et demi d'immobilisation forcée n'ont pas suffi à ce que je vienne à bout de mes photos 2024 en attente... d'attention et de traitement. Pire, la privation a amener à une reprise encore plus dense !
Aujourd'hui, photos de rue, ou aussi appelé "street photo"... Photos qui sont prises dans n'importe quel lieu public, que celui-ci soit extérieur ou couvert, tant qu'il y a une présence humaine, directe ou indirecte, dans des situations spontanées.
Pendant que vous regardez celles-ci, et bien normalement je vadrouille dans la Baie du Mont St Michel à la recherche de certains piafs bien précis.
Sur ce, je vous souhaite un bon dimanche :)
Le peintre et le goéland sur les remparts de St Malo / le banc des fumeurs anonymes / les trottinettes
balade dominicale le long de la Rance / lecture en attendant le bateau / et comme un air de Freddy Mercury
En ligne à la ligne / jeux d'enfants / Une bulle dans le train
Les amoureux / Photographe photographiée / Oh mon bateau qu'il sera beau / la chaussure perdue et solitaire / sieste partagée
Jeune japonaise près des remparts / vers les premiers pas / la poussette vide
St Malo, côté plage, et côté intra muros
Sur le Fort La Latte / En attendant le déluge
Le banc inutile / Deux solitudes et un mur / le vélo par les ruelles / Le parapluie au cas où (Photos prises à Loches)
Take me to church / Chien patient / Lecture hivernale
Time spare (le nom du bateau) / Bona / Au balcon
A la convention du tatouage de St Malo
Papeete à St Malo et la convention du tatouage de St Malo
Ca marche beaucoup moins bien sur le sable ! / Les bancs du Sillon face à la mer
Calvaire / un chien entre nous / lecture partgagée
Parution d'origine chez Grasset & Fasquelle en 2014
L'histoire : Primo romancière à succès , ZsaZsa fuit Paris pour aller étudier la langue des oiseaux dans les montagnes vosgiennes. Elle se replie donc dans un cabane spartiate (mais avec l'électricité et l'ADSL... (Hic) près de la forêt. Dès le premier soir, alors qu'elle allume son ordinateur, elle tombe sur l'annonce étrange d'une Japonnaise qui vend un à un des vêtements d'une grande marque (Comme des Garçons) avec une écriture fascinante. Une relation s'installe entre les deux femmes, qui inspire un roman à l'écrivaine... Jusqu'à Sayo débarque et l'entraine dans une fuite éperdue dans la forêt. Que fuient-elle ?
Tentation : Le titre
Fournisseur : livre offert pour 2 achetés.
Mon humble avis : Dire que j'ai acheté deux livres pour obtenir ce titre offert qui me tentait beaucoup, inutile de dire pourquoi pour celles et ceux qui me connaissent... C'est le monde à l'envers !
Claudie Hunzinger, je ne l'avais jamais lu. Mais mon coup de coeur pour la BD "Les grands cerfs", inspirée de l'un de ces romans, m'avait fait dire qu'il y avait urgence à cela !
Ai-je choisi le bon titre pour découvrir cette autrice ? Je ne sais pas, mais l'enthousiasme qui a accompagné mon début de lecture s'est effrité.
Pourtant, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère vaporeuse, cette idée de retraite solitaire dans une cabane à vivre de peu au contact de la nature, même si, dès le début, une étrangeté ou un anachronisme m'a un peu embêtée... ZsaZsa va étudier la langue des oiseaux... Mais elle part en automne, or en automne la plupart des oiseaux ont cessé de chanter et ne reprendront leur sérénade qu'au printemps... De fait, d'oiseaux il ne sera que très peu question en fait... Je pense que ce titre est surtout une symbolique... Les deux femmes étant quelque part des oiseaux d'espèces différentes, qui, si elles utilisent les mêmes idiomes, ne parlent pas forcément le même langage, et doivent donc s'étudier pour comprendre et s'apprivoiser. L'une faisant plus d'effort que l'autre, qui est plus craintive, plus sauvage sans doute, plus mystérieuse.
Le style est très fort, ça je l'ai savouré. De même que ces annonces très originales et poétiques pour vendre des vêtements, la description de la nature, les raisonnements intérieurs de la narratrice, tout cela est fort agréable et forme comme un cocon. On se délecte vraiment de certains passages ou phrases.
Mais mon enthousiasme s'est délité devant le nombre de non-dits, surtout sur le personnage de Sayo, et aussi l'aspect répétitif du roman qui traine m'a paru traîner en longueur pour ne plus délivrer/partager grand-chose. Le motif indéterminé de la fuite dans la forêt le demeurera. On reste dans le mystère jusqu'à la toute fin qui nous dit... peut-être n'y a-t-il même pas de mystère... Et moi je me suis dit "tout ça pour ça"... je suis restée sur ma faim, d'autant que la mise en abyme, une fois de plus, d'un roman dans le roman ne m'a pas semblée originale. C'est un procédé que l'on retrouve trop souvent, à mon humble avis... Et pourtant, cela reste le récit d'une belle aventure intérieure.
L'histoire : Nous sommes en 2113. Grâce au projet DataBrain, les humains disposent à la naissance d'un second cerveau numérique où sont directement uploadées des connaissances et des expériences virtuelles plus vraies que nature. Avec de simples programmes à télécharger, apprendre de nouvelles langues ou même assimiler la totalité du savoir de l'humanité n'a jamais été aussi simple et rapide. Du moins si, comme Constant, on en a les moyens. Mais un jour, à la suite d'un piratage informatique, il s'évanouit et se réveille en forêt, loin de la ville protégée, en ayant perdu tout son savoir et ses souvenirs. Démuni, il est recueilli par Hazel, jeune femme vivant en marge de la société, qui va l'aider à se reconstruire et à retrouver son passé.
Tentation : Le nom de Zep est pour moi synonyme de qualité
Fournisseur : La bib de St Lunaire
Mon humble avis : "Nous vivons dans une hypertechnologie que presque aucun individu n'est capable de comprendre et de maîtriser... On voulait faire un humain augmenté, on a créé l'humain assisté".
Cette fois-ci, Zep nous a concocté une chouette dystopie, aussi récréative que méditative sur notre condition d'humain dans un monde où l'hypertechnologie s'immisce partout, même dans ce qui était si simple de réaliser avant en quelques gestes... En 2113, les bien nés avec le bon portefeuille et du bon côté des périphériques de la ville protégée peuvent se faire implanter une puce (un cerveau numérique en fait), et ainsi télécharger n'importe quelles connaissances. Bref, ils sont des encyclopédies vivantes et apprendre 12 langues ne leur prend que quelques secondes. Oui mais quand le système buggue ou que des malfaisants hackent le système, rien ne va plus...
Constant va se réveiller vide de tout savoir, même jusqu'à son propre nom... Avec Hazel, il va redécouvrir pas à pas toutes les facultés naturelles spectaculaires du cerveau humain, notamment à travers ses cinq sens. Pour la première fois de sa vie, il va cesser de vivre dans le virtuel pour affronter ou se régaler de la réalité.
Zep nous dit ici que tout ce qui n'est pas appris patiemment s'efface de notre mémoire. Le reste n'est que remplissage éphémère. Il en est de même pour les expériences, suivant qu'elles soient réellement vécues ou qu'elle soit issue du monde virtuel, comme déjà maintenant un casque sur les yeux vous permet de "réaliser" à peu près n'importe quel défi ou rêve. C'est aussi sans compter sur le coût énergétique de ces "prouesses" scientifiques accessibles qu'à quelques happy-few, laissant les autres dans le dénuement, même énergétique. Zep alerte aussi sur les conséquences d'une humanité qui ne sait plus utiliser son propre cerveau, et qui, à force d'assistanat technologique, risque bien d'être diminué plutôt qu'augmenter. Par exemple, il a fallu à l'Homme des milliers d'année pour apprendre à faire naître un feu, alors que quelques centaines d'années ont suffi à oublier ces gestes, cette capacité. L'Homme n'apprend plus à s'adapter à son milieu naturel depuis 5 000 ans... C'est désormais la technologie qui va modifier le corps humain. Nous pensons évoluer, mais c'est une illusion. Sans la médecine, et donc la science qui nous prolonge, nous sommes moins résistants que nos ancêtres.
Cet album incite l'Homme à se recentrer sur l'essentiel, le vécu et à trouver sa place dans un écosystème où il est inutile, où il ne sert plus à rien qu'à détruire. Et même au coeur de la société l'humain devient de plus en plus inutile... Et l'inutilité, cela mène à la dépression.
Une intrigue parfaitement menée, des personnages complexes et attachants, des dessins agréables, cette dystopie, sur fond d'écologie est une belle invitation à se déconnecter de tout système pour se reconnecter à soi et à la nature, pour ainsi redécouvrir le formidable potentiel de l'union des deux.
Aussi intéressant, qu'émouvant, que distrayant, que nécessaire. A lire !
Avec Marco Luraschi, Jeanne Balibar, Marc Barbé, Phénix Brossard
Synopsis : Ethan, 17 ans, devient apprenti-jockey dans une écurie d’obstacles, l’épreuve la plus violente du galop. Au contact des purs-sangs, il découvre le monde des courses, des paris et de l’argent. Sa passion grandit, sa frustration aussi. Courir pour gagner, mais toujours au service des autres. Bientôt il devra choisir : transgresser les règles ou sauver sa peau.
Mon humble avis : Un film imparfait mais très intéressant et diablement prenant !
Commençons par mes bémols : le son... pas toujours bon, des parties de dialogues m'ont échappé. Quand Ethan arrive dans l'écurie, on ne sait pas s'il est familier du milieu équestre... Au début il semble que non, et finalement, il paraît apprendre très vite. On ne sait pas sur combien de temps, d'années se déroule l'intrigue... mais Ethan finit par monter en course un cheval qu'il a vu naître, donc on peut imaginer environ 3 ans... On accompagne Ethan et sa patronne dans quelques hippodromes pour des courses, dommage, on ne sait pas où.
A part ça, Lads est vraiment un bon film à voir. Déjà, on assiste à la naissance d'un acteur (très très prometteur) en la personne de Marco Luraschi, fils du célèbre Mario Luraschi (dresseur et cascadeur équestre pour le cinéma entre autres). Donc évidemment, Marco est excellent cavalier, mais il se révèle aussi un très bon comédien.... Qui a dû apprendre la "position jockey" pour participer au film.
Lads nous montre ce que l'on ne voit pas souvent, c'est à dire les coulisses du monde des courses hippiques. Comme le dit le réalisateur, ce sont "les ouvriers des courses" qu'il met en scène et en lumière... Ces jeunes de banlieue populaire qui rêve d'ascension sociale en arrivant à Chantilly, qui rêvent de devenir Jockey... Mais sur 100 d'entre eux, un seul y parviendra, les autres nettoieront les stalles toutes leur vie.
Le film nous met tout le temps sous tension car c'est un milieu où il y a la rivalité. Et qui dit concurrence, dit "tous les coups sont permis". On craint toujours un coup plus méchant que le précédent, une chute etc. Les conditions de vie de ces jeunes sont spartiates et draconiennes. Les courses hippiques et les chevaux capables de les courir coûtent une fortune... Quand il y a autant d'argent à la clé, et bien là aussi, tous les coups sont permis, quel qu'en soit le prix pour l'animal ou pour celui qui le monte...
Ce que montre ce film, qui a parfois presque le ton du documentaire, n'est pas tellement reluisant pour ce milieu impitoyable qui serait en délitement. Mais il y a Ethan, ce jeune plus complexe qu'il n'y parait, qui se trouve et qui devient la lumière, qui reste droit dans ses bottes, ses convictions et son respect pour sa monture. Non, il n'est pas prêt à tout. Et il nous offre de superbes scènes de complicité avec les chevaux.
Autre "plus" non négligeable, la sublime mais trop rare Jeanne Balibar.
Bref, un film à voir, si vous aimez un minimum les chevaux parce qu'on n'en voit beaucoup. Et en dehors de l'aspect "film engagé", Lads est aussi un très bon divertissement.
Mon pitch : Quand Liam rentre de sa chasse dans les forêts montagneuses, il trouve le corps de sa femme morte, tué par un ours. A côté, son fils, Aru est vivant. L'univers de Liam s'effondre et sa seule certitude, est que ce monde sauvage dans lequel il vit n'est pas fait pour un gamin de 5 ans. Alors, il selle deux de ses chevaux et se prépare à un long voyage, pour trouver quelqu'un à qui confier l'enfant...
Tentation : Mon club de lecture
Fournisseur : La bib de St Lunaire
Mon humble avis : Ce qui est sûr, c'est que Sandrine Collette sait nous embarquer... Dans la tête d'un homme, sur sa monture, dans la nature. Même si tout cela est malaisé. Car l'homme est un abrupt taiseux, un homme de bois. Même si l'on écoute avec attention ses monologues intérieurs d'une sincérité absolue, si on les entend, on a du mal à les digérer, tant ils semblent loin de nous... Liam n'a eu cet enfant que parce que sa femme le désirait. Mais lui, un enfant, il ne sait pas y faire, il ne s'en est jamais occupé et le considère à peine comme sien. Un môme seul avec lui n'est qu'encombrement, empêcheur de vivre. Irait-il jusqu'à commettre l'irréparable ? Notre coeur se sert d'effroi en pensant que oui, et l'on se dit : "non pas possible, Sandrine Collette ne peut tout de même pas écrire ça". Non elle ne le peut pas, mais on y a cru. Et pas à pas, cet homme que l'on apprend à aimer aussi, va commencer à devenir père. Liam et Aru vont s'apprivoiser par quelques mots, quelques regards, puis quelques rires. Jusqu'à avoir peur l'un pour l'autre au lieu d'avoir peur l'un de l'autre, pour des motifs différents. Et c'est ensemble qu'ils vont faire face au danger, et celui-ci ne vient pas que de la nature alentour, bien au contraire.
Dans cette immersion en pleine nature, au rythme des pas des chevaux, sous les étoiles, avec pour seul son le bruissement des feuilles, le chants des oiseaux ou celui des loups lointains, Sandrine Collette nous invite à ralentir, à écouter, à regarder, à sentir, le tout dans une langue délicieusement forte, douce, fluide ou rustre selon les moments, poétique souvent, et pourtant épurée. En tout cas, très agréable. Elle interroge la part sauvage et primitive qui reste tapie en chacun de nous, souvent à notre insu, cet insu qui nous fait vite juger l'autre.
Une seule fois il est fait allusion à une téléphone portable, que notre homme des bois ne possède pas évidemment. Sinon, aucun indice n'est donner pour situer cette histoire, ni dans le temps, ni le planisphère... Mais dans ma tête les paysages ont pris un air de Canada profond.
La puissance émotionnelle (mais loin, très loin de toute mièvrerie) de ce roman est intense, tant tout peut basculer à chaque instant. Elle nous ferre, nous terrasse puis nous apaise enfin. Une histoire puissante sur l'humanité, sa force et sa fragilité, sur la naissance d'un père qui prend aux tripes ! A lire !
L'histoire : Après une dernière représentation, Agnès, danseuse, tourne le dos à sa vie. Le train d'abord puis des centaines de kilomètres en bus à travers l'Europe en quelques jours et quelques nuits dans des petits hôtels. Dans son sac, la raison de ce voyage... Un livre, qui la relie à quelqu'un qui lui était très cher, mais quelle souhaite aller déposer là-bas, dans un lieu très précis...
Tentation : Le nom de l'autrice que j'aime beaucoup
Fournisseur : La bib de St Lunaire
Mon humble avis : On l'apprend très vite... Agnès a perdu son compagnon quelques mois plus tôt, sans doute d'une longue maladie. A son chevet, elle lui lisait l'unique ouvrage d'un auteur méconnu, ouvrage portant sur les lettres d'un homme, fou de jardins et de botanique, à sa petite fille née différente. Cet ouvrage prend la moitié de ce roman, puisque celui-ci alterne entre chapitres sur le voyage d'Agnès et chapitres citant des extraits de ces lettres. Ces derniers, écrits en italique, m'ont beaucoup plu et touchée... Tant on sent l'amour de ce père souvent démuni devant les difficultés de sa petite fille et qui trouve souvent remède à celles-ci en emmenant Emma de par les grands jardins d'Europe et en cultivant son propre jardin...
Par contre, je suis restée un peu plus hermétique aux pérégrinations d'Emma et ses monologues intérieurs. Certes, le texte, qui traite de la survivance après la perte d'un être cher, est très beau et majestueusement écrit. Peut-être trop d'ailleurs, dans la mélancolie et la nostalgie, et pas assez dans mes besoins livresques de ces temps-ci.
La quatrième de couv évoquait un texte lumineux sur la quête de soi, mais cette lumière ne m'est pas parvenue. Certes, ce voyage s'achève sur une belle lumière, mais le chemin pour y parvenir m'a paru sombre et lent. Quant à la morale de cette histoire, je la trouve assez banale... Gardons nos bagages et nos souvenirs, qu'ils soient beaux et douloureux, car nous sommes la somme de tout cela, et cette somme nous fait grandir... Faisons un royaume de nos blessures... Moi, je me passerais bien de certaines de mes blessures, dont les toutes dernières ne me font pas grandir et ne m'amènent aucune force supplémentaire, juste bonne qu'elles sont à puiser une énergie considérable pour me relever, physiquement et moralement.
Mais, à noter tout de même, Gaëlle Josse nous fait découvrir un lieu très étonnant et tout à fait réel, sis à Zagreb, en Croatie...
Une lecture en demi-teinte pour moi, sans doute parce qu'advenue au mauvais moment dans ma vie. Mais si vous ne connaissez pas Gaëlle Josse, je vous conseille de la découvrir tout d'abord avec les excellents "Le dernier gardien d'Ellis Island, ou encore le très beau La nuit des pères
Le pitch : Vous n'avez pas encore lu Gatsby le Magnifique ? Vous avez oublié comment se termine Au Bonheur des Dames et ne savez plus de combien de volumes se compose À la recherche du temps perdu ?... Pas de panique, ce recueil est fait pour vous ! Pascale Frey et Soledad Bravi résument en quelques pages de bulles malicieuses vingt grands classiques de la littérature.
tentation : Curiosité
Fournisseur : La bib de St Lunaire
Mon humble avis : Je tenais l'accueil de ma médiathèque lorsqu'un usager a rendu cet ouvrage que je ne connaissais pas du tout. Du coup hop, je l'empreinte pour moi... Pour vous dire que lorsque l'on est bénévole en médiathèque, les tentations deviennent XXL et émanent de partout.
Je me suis régalée de cette lecture "BD" avec des guillemets, car nous sommes ici dans une sorte d'hybridation entre le document et la BD.
Chacun des vingt titres classiques évoqués ici se présente ainsi : un portrait dessiné de l'auteur, quelques lignes sur la genèse de l'oeuvre et son résumé, puis une courte biographie de l'écrivain... C'est d'ailleurs curieux de constater que nombre d'entre eux sont passés par la case "études de droit".
Puis sur deux doubles pages et en seize dessins simples mais évocateurs, annoté de façon souvent très drôle, malicieuse et moderne, nous avons le déroulé du roman, jusqu'à sa chute. Deux oeuvres ont droit à beaucoup plus de pages dessinées : La recherche du temps perdu et les misérables.
Il y a des titres que j'ai déjà lus, et cela m'a permis de me les remémorer... Comme la Princesse de Clèves, Bel ami, l'Amant, Madame Bovary, le Vieil homme et la mer.
D'autres que j'ai évité depuis toujours, et là, l'envie m'a bien été donnée de m'y plonger dans leur format original : c'est le cas des Misérables de Victor Hugo, au Bonheur des dames, les Hauts du Hurlevent.
Et enfin, il y a celui que j'ai toujours fuis et qui restera dans cette case : A la recherche du temps perdu. Cet ouvrage ne m'a toujours pas donné envie de le lire.
Moult raisons donc d'ouvrir "Avez-vous lu les classiques de la littérature" ! Se remémorer, savoir de quoi il en retourne, se donner envie ou non... Et briller en société ! Ces résumés vous permettront éventuellement de faire croire que vous avez lu tous ces incontournables romans et que vous êtes hyper cultivés !!!
Le seul mini bémol... C'est que le résumé de ces livres contient... leur fin. Mais bon, d'ici à ce que je me plonge dans l'un de ces classiques, j'aurais sûrement oublié, et puis ces lectures sont souvent motivées pour le style, la curiosité et combler une inculture.
A noter que 4 autres tomes sont parus depuis celui-ci.