Publié le 2 Avril 2025

Roman - Editions Buchet Chastel - 176 pages - 19.50 €

Parution le 9 janvier 2025

L'histoire : Après une dernière représentation, Agnès, danseuse, tourne le dos à sa vie. Le train d'abord puis des centaines de kilomètres en bus à travers l'Europe en quelques jours et quelques nuits dans des petits hôtels. Dans son sac, la raison de ce voyage... Un livre, qui la relie à quelqu'un qui lui était très cher, mais quelle souhaite aller déposer là-bas, dans un lieu très précis...

Tentation : Le nom de l'autrice que j'aime beaucoup

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

 

Mon humble avis : On l'apprend très vite... Agnès a perdu son compagnon quelques mois plus tôt, sans doute d'une longue maladie. A son chevet, elle lui lisait l'unique ouvrage d'un auteur méconnu, ouvrage portant sur les lettres d'un homme, fou de jardins et de botanique, à sa petite fille née différente. Cet ouvrage prend la moitié de ce roman, puisque celui-ci alterne entre chapitres sur le voyage d'Agnès et chapitres citant des extraits de ces lettres. Ces derniers, écrits en italique, m'ont beaucoup plu et touchée... Tant on sent l'amour de ce père souvent démuni devant les difficultés de sa petite fille et qui trouve souvent remède à celles-ci en emmenant Emma de par les grands jardins d'Europe et en cultivant son propre jardin...

Par contre, je suis restée un peu plus hermétique aux pérégrinations d'Emma et ses monologues intérieurs. Certes, le texte, qui traite de la survivance après la perte d'un être cher, est très beau et majestueusement écrit. Peut-être trop d'ailleurs, dans la mélancolie et la nostalgie, et pas assez dans mes besoins livresques de ces temps-ci. 

La quatrième de couv évoquait un texte lumineux sur la quête de soi, mais cette lumière ne m'est pas parvenue. Certes, ce voyage s'achève sur une belle lumière, mais le chemin pour y parvenir m'a paru sombre et lent. Quant à la morale de cette histoire, je la trouve assez banale...  Gardons nos bagages et nos souvenirs, qu'ils soient beaux et douloureux, car nous sommes la somme de tout cela, et cette somme nous fait grandir... Faisons un royaume de nos blessures... Moi, je me passerais bien de certaines de mes blessures, dont les toutes dernières ne me font pas grandir et ne m'amènent aucune force supplémentaire, juste bonne qu'elles sont à puiser une énergie considérable pour me relever, physiquement et moralement.

Mais, à noter tout de même, Gaëlle Josse nous fait découvrir un lieu très étonnant et tout à fait réel, sis à Zagreb, en Croatie...

Une lecture en demi-teinte pour moi, sans doute parce qu'advenue au mauvais moment dans ma vie. Mais si vous ne connaissez pas Gaëlle Josse, je vous conseille de la découvrir tout d'abord avec les excellents "Le dernier gardien d'Ellis Island, ou encore le très beau La nuit des pères

 

L'avis de Philisime Cave

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 31 Mars 2025

"BD" - Editions Rue de Sèvres - 168 pages - 15 €

Parution en 2018 

Le pitch : Vous n'avez pas encore lu Gatsby le Magnifique ? Vous avez oublié comment se termine Au Bonheur des Dames et ne savez plus de combien de volumes se compose À la recherche du temps perdu ?... Pas de panique, ce recueil est fait pour vous ! Pascale Frey et Soledad Bravi résument en quelques pages de bulles malicieuses vingt grands classiques de la littérature.

 

tentation : Curiosité

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : Je tenais l'accueil de ma médiathèque lorsqu'un usager a rendu cet ouvrage que je ne connaissais pas du tout. Du coup hop, je l'empreinte pour moi... Pour vous dire que lorsque l'on est bénévole en médiathèque, les tentations deviennent XXL et émanent de partout.

Je me suis régalée de cette lecture "BD" avec des guillemets, car nous sommes ici dans une sorte d'hybridation entre le document et la BD. 

Chacun des vingt titres classiques évoqués ici se présente ainsi : un portrait dessiné de l'auteur, quelques lignes sur la genèse de l'oeuvre et son résumé, puis une courte biographie de l'écrivain... C'est d'ailleurs curieux de constater que nombre d'entre eux sont passés par la case "études de droit".

Puis sur deux doubles pages et en seize dessins simples mais évocateurs, annoté de façon souvent très drôle, malicieuse et moderne, nous avons le déroulé du roman, jusqu'à sa chute. Deux oeuvres ont droit à beaucoup plus de pages dessinées : La recherche du temps perdu et les misérables.

Il y a des titres que j'ai déjà lus, et cela m'a permis de me les remémorer... Comme la Princesse de Clèves, Bel ami, l'Amant, Madame Bovary, le Vieil homme et la mer.

D'autres que j'ai évité depuis toujours, et là, l'envie m'a bien été donnée de m'y plonger dans leur format original : c'est le cas des Misérables de Victor Hugo, au Bonheur des dames, les Hauts du Hurlevent.

Et enfin, il y a celui que j'ai toujours fuis et qui restera dans cette case : A la recherche du temps perdu. Cet ouvrage ne m'a toujours pas donné envie de le lire.

Moult raisons donc d'ouvrir "Avez-vous lu les classiques de la littérature" ! Se remémorer, savoir de quoi il en retourne, se donner envie ou non... Et briller en société ! Ces résumés vous permettront éventuellement de faire croire que vous avez lu tous ces incontournables romans et que vous êtes hyper cultivés !!!

Le seul mini bémol... C'est que le résumé de ces livres contient... leur fin. Mais bon, d'ici à ce que je me plonge dans l'un de ces classiques, j'aurais sûrement oublié, et puis ces lectures sont souvent motivées pour le style, la curiosité et combler une inculture.

A noter que 4 autres tomes sont parus depuis celui-ci.

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

Repost0

Publié le 28 Mars 2025

Film de Ken Scott

Avec Leïla Bekhti, Jonathan Cohen, Joséphine Japy, Jeanne Balibar, Naïm Naji

Synopsis : En 1963, Esther met au monde Roland, petit dernier d’une famille nombreuse. Roland naît avec un pied-bot qui l’empêche de se tenir debout. Contre l’avis de tous, elle promet à son fils qu’il marchera comme les autres et qu’il aura une vie fabuleuse. Dès lors, Esther n’aura de cesse de tout mettre en œuvre pour tenir cette promesse. À travers des décennies d’épreuves et de miracles de la vie, ce film est le récit d’une histoire vraie, drôle et bouleversante, celle d’un destin incroyable et du plus grand amour qui soit : celui d’une mère pour son enfant.

Mon humble avis : Ce film est l'adaptation du roman autofiction éponyme de Roland Perez, célèbre avocat... Que je ne connaissais pas du tout ! Je savais qu'il s'agissait d'une histoire vraie, mais ignorais l'aspect adaptation.

Quelle gageure parfaitement réussie que de mener une histoire qui s'étend sur 50 ans en seulement 1h40 de film ! Tout est donc menée tambour battant, sans temps mort, avec une superbe énergie... contagieuse.

C'est un drame qui devient comédie par l'extravagance d'Esther, cette femme optimiste, manipulatrice et sans filtre, qui ose tout, va jusqu'au bout, qui se dévoue corps et âme à ses enfants, et surtout le petit dernier, Roland, né handicapé. Malgré tous les avis médicaux, elle se battra bec et ongles pour que son fils ne le soit plus. Avec un tel personnage, cela donne des scènes bien drôles, d'autant que nous sommes dans une famille juive, avec les expressions, croyances, et traditions qui vont avec. Esther, c'est le genre de mère dont tout enfant rêverait mais dont tout adulte aimerait s'émanciper et s'éloigner, tant elle est collante et veut tout régir. Ainsi, la première moitié du film est sur la relation fusionnelle entre la mère et le fils, et la deuxième partie, sur l'émancipation de Roland devenu adulte. Une mère se bat pour libérer son fils, puis ce même fils se bat pour se libérer de sa mère envahissante. Ce film parle aussi du handicap, mais avec autant de profondeur que de légèreté. C'est aussi un bel hommage à ces mères qui se donnent toutes entières et se battent pour que leurs enfants soient acceptés tels qu'ils sont. 

Il faut dire que le destin de Roland Perez est sacrément démesuré. Par l'acharnement de sa mère à son inclusion, il sera même danseur auprès de Joe Dassin et d'autres stars de l'époque, jouera dans des publicités et des séries etc... Avant de se lancer dans le droit, de devenir avocat spécialisé dans la propriété intellectuelle, et notamment, avocat de stars, dont Sylvie Vartan qui joue ici son propre rôle.

Ce film est donc fait d'émotions et d'humour. Et surtout, il est porté par des acteurs extraordinaires ! Que dire de Leïla Bekhti (actrice que j'adorais déjà et qui était ma motivation pour voir ce film) ! Elle joue (alors qu'elle était enceinte) Esther de ses 30 ans à ses 85 ans. Certes, il y a du maquillage, des prothèses, mais tout de même, cela ne fait pas tout. Il faut être une sacrée artiste de talent pour interpréter un tel personnage... Tout y est... le regard, la démarche etc... Naïm Naji qui joue Roland de 5 à 7 ans et lui aussi très touchant avec ses grands yeux ronds et bouleversant quand il ne peut que ramper dans l'appartement.

Une ode, touchante et drôle, à la vie et aux combats des mères courage qui ont des enfants "différents". Une fresque familiale à voir, assurément !

L'avis de Pascale

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 26 Mars 2025

Roman - Editions Audiolib- 6h15 d'écoute -18.45€

Parution d'origine chez Albin Michel en 2019

Mon pitch : Ancien libraire, Monsieur Picquier vit maintenant en Ehpad...

Dans sa petite chambre, les 3000 livres qu'il a pu sauver de sa librairie, ce qui ne laissent pas grand place pour le reste. Mais atteint de la maladie de Parkinson qui le rend incapable de lire, Monsieur Picquier ne peut plus que regarder ces livres prendre la poussière. Jusqu'à ce qu'il lie connaissance avec Grégoire, aide cuisinier de l'Ehpad... qui deviendra son lecteur particulier tout d'abord, avant d'étendre ses séances de lectures à d'autres pensionnaires et bien plus loin encore.

 

 

Tentation : Le titre, par-dit un libraire !

Fournisseur : La bib de St Lunaire 

Mon humble avis : D'origine modeste, Grégoire n'a jamais aimé lire et l'école et les études, ce n'était pas pour lui. Aussi trouve-t-il en emploi dans un emploi dans un Ehpad, et devient le larbin du chef cuisinier, jusqu'à ce qu'en servant les repas dans les chambres, il rencontre Mr Picquier, et s'étonne de ces milliers de livres qui "encombrent" sa chambre. Pas à pas, Mr Picquier va initier Grégoire au plaisir de lecture, tout simplement en lui demandant de lui faire la lecture à voix haute.  Ces séances de lectures deviennent une réelle amitié et vont s'étendre à tout l'Ehpad, qui reprend vie, mu par ses rendez-vous et l'impatience de connaître la suite des histoires lues. Dans l'emploi du temps de Grégoire, la directrice de l'Ehpad accepte même d'y inclure ces séances de lectures, vu le bien qu'elles font à tous.

Pour Grégoire, tout cela est une véritable révélation, une ouverture sur un monde immense. Il découvre sa valeur et sa place. Il rencontre et de s'attache à toutes ces personnes qui ont eu une vie avant celle d'un fauteuil dans l'Ehpad.

Pour Monsieur Picquier, c'est l'occasion pour lui de transmettre de nouveau, de, quelque part, poursuivre son métier de libraire... Donner envie de lire, conseiller etc. Il donne, mais reçoit tellement, et retrouve l'étincelle dans ces yeux... Sa fin de vie n'en sera que plus douce... et jusqu'à son dernier souffle il aura été utile.

J'ai un peu décroché dans le dernier tiers, lorsque Grégoire entreprend un certain pèlerinage, peut-être parce que ma vie au moment de cette lecture, ma concentration était mise à mal par la grave agression canine dont j'ai été victime.

Il n'empêche, ce roman humaniste est très agréable à lire et une belle invitation à (re)découvrir certaines oeuvres. C'est un hymne à la lecture, au partage et au respect intergénérationnel, à la transmission. 

Une ode aux vertus de la littérature lue par Marc Roger lui-même, qui dans la vie est aussi lecteur à voix haute professionnel.

Grégoire et le vieux libraire est un livre qui fait du bien.

Par contre, pourquoi ce chat sur la couverture, alors qu'il n'est nullement question de félin dans cette histoire ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

Repost0

Publié le 24 Mars 2025

BD - Editions Dupuis - 128 pages - 26 €

Parution en avril 2024

L'histoire : Exilés au Burundi, Gaby et Ana, enfants métis franco-rwandais, voient leur quotidien joyeux bousculé par la guerre civile. Alors que leur famille se déchire, le génocide des Tutsi au Rwanda voisin vient mettre un terme à leur innocence. D'ailleurs, déjà à l'école, Gaby assiste à une bagarre entre un Tutsi et un Hutu, que rien ne semble pourtant séparer si ce n'est – d'après son père – la forme de leur nez...

 

 

Tentation : Ma lecture récente de Jacaranda, de Gaël Faye

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : Ma lecture du roman Petit Pays de Gaël Faye, dont cette BD est une adaptation, remonte déjà à 2019. Pour ne pas faire un copier-coller sur le fond et le sujet, je vous suggère donc lire mon billet de l'époque.

A l'automne dernier, c'est Jacaranda, le 2ème roman de Gaël Faye qui a gagné l'attention et les éloges d'un grand monde, et qui est aussi passé entre mes mains. Ce qui m'a donné envie de me rafraichir la mémoire sur Petit Pays, les deux livres étant somme toute bien complémentaires. Certains d'entre vous ont peut-être aussi vu le film "Petit pays".

Cette adaptation en BD est donc tombée à pic, et je pense que sa sortie quelques mois avant celle de Jacaranda n'est peut-être pas due au hasard. On y retrouve la force et les émotions du roman, le tout en condensé.

Mais le format BD convient très bien aussi pour se souvenir de cette histoire ou pour la découvrir... Car quelque part, c'est le poids des mots (réduits en bulles, donc qui vont à l'essentiel) et des dessins très évocateurs, réalistes et à la lecture bien fluide.

Scénaristes et dessinateurs sont parvenus, avec maestria, à narrer et illustrer l'indicible et l'horreur à travers des yeux d'enfants, tout en aboutissant à un superbe et incontournable ouvrage.

L'absurdité de la guerre à hauteur d'enfant, que la guerre soit déjà de l'Histoire, ou du présent, ou du recommencement de l'Histoire, comme si personne ne retenait les leçons du passé. Aussi bouleversant que le roman.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

Repost0

Publié le 22 Mars 2025

Biographie - Editions Fayard - 342 pages - 20.90 €

Parution en octobre 2024

Mon pitch : Maryse Burgot est un visage et une voix bien connus des journaux télévisés de France 2.  Elle est grand reporter et sillonne la planète pour couvrir les événements dramatiques, politiques etc...

Depuis son enfance dans le milieu paysan breton, en passant par l'école de journalisme de Strasbourg, elle est devenue au fil des années, l'une des figures féminines incontournables du grand reportage français.

Ce livre retrace ces trente années de carrière, à travers des faits majeurs qui forment l'Histoire.

 

 

 

Tentation : Le sujet

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : Par tradition familiale depuis ma jeunesse, c'est sur France 2 que je regarde le journal télévisé de 20h... Aussi, cela fait plus de trente ans que je vois les reportages de Maryse Burgot, que je reconnais sa voix même sans la voir et que grâce à elle, je comprends un peu mieux ce qui se passe dans le monde. Elle est toujours claire, nette et précise... Tout en articulant parfaitement. Et pourtant, ce n'était pas gagné... En école de journalisme, puis dans ces débuts dans le métier, tout le monde lui déconseillait la presse audiovisuelle tant sa voix ne semblait pas adaptée à ce format. Elle y a cru, a suivi quelques séances d'orthophonie et s'est imposée. Le résultat est là : elle est une voix incontournable.

Et pourtant, en début de carrière, elle a connu le pire cauchemar pour un journaliste... Otage 7 semaines à Jolo, aux Philippines, en 2000. Après sa libération et un mois de vacances, elle repartait sur le terrain. Par passion de l'information. Nous la suivons avec ses différentes équipes, nous apprenons comment fonctionne ce métier et toute la chaine humaine indispensable (dont les fameux fixeurs) pour réaliser un reportage au plus près du sujet, que ce soit sur un front de guerre ou dans une ville ravagée par une séisme. Maryse Burgot y va de ces certitudes, de ses convictions, de ses intuitions, de son empathie, de ses doutes, de sa générosité, de ses concessions, de sa curiosité, de son professionnalisme, de ses révoltes, de son impuissance, de sa pugnacité, de sa neutralité, de son infatigabilité. Pour informer, pour témoigner, pour expliquer... Pour que le pire et le meilleur du monde ne reste pas sans trace et dans un puit d'oubli.

Le tout en étant mère de famille... Deux garçons, qui sont toujours sa priorité... Même après avoir échappé à un bombardement en Ukraine, elle décroche à l'appel de son fils qui lui demande comment on cuit le riz... Et elle lui explique cela malgré le coeur qui bat encore à 100 à l'heure.

En 25 années, depuis sa Bretagne natale, Maryse Burgot nous emmène aux Philippines (pour couvrir le commerce d'otages dont elle devient victime), en Haïti (lors du séisme meurtrier de 2010, en Inde (pour entre autres une épidémie de peste), au Kosovo, à New York en 2001, en Asie du Sud Est (en 2005, le Tsunami), en Syrie et en Irak, en Afghanistan pour le retour des Talibans. Elle ne compte pas les aller-retours vers l'Ukraine, puis vers Israël, depuis la fatidique date du 7 octobre 2023.

Entre temps, elle est aussi correspondante à Londres, à Washington (elle y couvrira aussi l'affaire DSK) et sera attachée France 2 à l'Elysée durant 3 ans, à l'époque Hollande. Ce qui ne fut pas son expérience préférée, elle qui piétine devant le protocole présidentiel. Il lui faut du terrain. Et puis il y aura aussi le Covid, et les reportages dans des Ehpad ou les résidents se meurent d'isolement et de solitude...

Tout cela est très intéressant et instructif à lire. Avec cet ouvrage, on revient sur des événements passés mais majeurs que l'on a tendance à oublier (tant l'information est dense et recouvre la précédente). Cela permet donc de se rappeler, et de parfois mieux comprendre ce qui a pu nous échapper à l'époque.

Maryse Burgot est décidément un sacré bout de femme. Mais son livre est éminemment tourné vers l'autres, vers les autres. Elle ne parle pas que d'elle, elle n'oublie jamais ceux qui forment ses équipes, et ses confrères et consoeurs qui font le même métier. Et malgré les horreurs du monde dont elle est témoin, elle rend ici un vibrant hommage à tous ceux qui sont sur le terrain, volontairement ou involontairement...et qui ne lâchent rien. Qu'ils soient journalistes, soldats, victimes, envahis, privés de liberté fondamentale, otages, résistants, soignants, bénévoles, survivants, défunts, résilients. Et malgré les conséquences de la laideur d'une partie de l'humanité qu'elle côtoie, il y a, de temps en temps, une note d'espoir, une lumière. Quelque part au bout du monde, une petite initiative individuelle, une association locale, un mot dit à la bonne personne au bon moment, permettent parfois de sauver quelques vies, dont celles d'enfants innocents.

Aussi poignant qu'instructif, à lire évidemment.

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres autres - divers

Repost0

Publié le 20 Mars 2025

Film de Steven Sodenbergh

Avec Michael Fassbender, Cate Blanchet, Tom Burke

Synopsis : THE INSIDER est un film d'espionnage haletant qui raconte l'histoire d’un couple d’agents secrets, George Woodhouse et sa femme Kathryn. Lorsque Kathryn est soupçonnée de trahison envers la nation, George doit faire face à un dilemme déchirant : protéger son mariage ou défendre son pays.

Mon humble avis : Alléchée par le casting, je suis allée voir ce film espérant un bon film d'espionnage non dénué d'action, bref, un film divertissant et prenant.

Il s'agit en fait d'un film de genre... qui me déplait et m'ennuie, malgré quelques dialogues et passages ciselés mais plutôt hermétiques. Mais là où il était annoncé de la drôlerie, même en creusant profond, je n'ai rien trouvé. 

Tout y est alambiqué... et laisse le spectateur bien en dehors de tout cela. Je ne suis même pas sûre d'avoir compris en quoi consistait réellement le truc "volé/revendu" et son utilité. Et lorsque tout est "expliqué" en final, avec quelques images en flash-back, cela va tellement vite après toute cette lenteur que l'on n'a pas le temps de réfléchir à ce qui nous est passé devant les yeux à notre insu, ni réellement de comprendre qui, quand, quoi, comment, pourquoi. Bref, un dénouement qui embrouille pour camoufler le vide abyssal du film.

Tout est en dialogues incompréhensibles car pédantesques pour qui n'a pas écrit le scénario et en faux semblants, mais d'une telle finesse, que l'on ne voit rien... Et soudain, des échanges ont ne peut plus basiques et grotesques. Certes, nous avons affaire à des espions, qui ont le mensonge comme seconde, voire première nature, mais là, les visages sont tellement lisses qu'il ne s'en dégage aucune émotion. Même ce cher Michael Fassbender que j'adore m'a laissée de glace engoncé qu'il est dans la caricature froide et un aspect presque hors d'âge. Les autres personnages ne sont pas plus expressifs, botoxés ou pas, ni sympathique. En fait, ils semblent s'ennuyer autant que nous. S'il n'y avait une fameuse clé USB, on pourrait se croire dans les années 60, tant au niveau des teintes, que des costumes, des manières etc. En fait, j'ai trouvé que tout ou presque sonnait faux.

Bref, un film pompeux, prétentieux, pour ceux qui aiment sans doute se triturer les méninges pour suivre une histoire qu'on ne leur donne pas vraiment l'occasion de suivre et qui, au final, se révèle bien banale... 

Dire que certains médias citaient un lien avec l'excellent, le divertissant et explosif film "Mr et Mrs Smith"...  Quant à la présence soi-disant "clin d'oeil" de Pierce Brosnan (ex James Bond), c'est un leurre. Il n'y fait que de la figuration agrémentée de raclements de gorge.

Quant à la question : est-ce que dans un couple, un homme ou une femme peut tuer par amour, pour protéger etc... Et bien pas la peine d'être dans un nid d'espion pour y répondre.

Bref, à fuir !... même si arrive le printemps du cinéma et les places à 5 € !

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

Repost0

Publié le 17 Mars 2025

Roman - Editions Ecoutez lire - 3h38 d'écoute - 14.99 €

Parution d'origine chez Gallimard en 2016

Mon pitch : L'année 1958 d'Annie, et les deux autres qui ont suivi, car qui en ont découlé...

1958, c'est les 18 ans, le bac, la première colo en tant que monitrice, et la première nuit avec un homme... Les premiers pas en dehors du milieu familial...

 

Tentation : Poursuivre ma découverte d'Annie Ernaux

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : J'aime définitivement l'écriture d'Annie Ernaux, sa précision, le choix des mots, la netteté sans fioritures inutiles.

Dans Mémoire de fille, Annie Ernaux dit : "il existe deux genres de littérature. La littérature qui représente, et la littérature qui cherche".

Je dirai qu'il en existe une troisième... La littérature miroir... Celle dans laquelle on peut se regarder, se retrouver, se souvenir, se comprendre, revivre des instants de notre vie à travers les mots de l'écrivaine... Même si le miroir peut-être un peu déformant. Car Annie Ernaux narre ici son émancipation progressive, familiale et sociale, en tant que jeune fille bachelière. Les événements qu'elle partage ici, les émotions, les doutes, les découvertes, les hontes, les fausses joies, les solitudes dans les multitudes, la confusion des sentiments ou la méprise dans l'interprétation de ceux des autres, nous les avons tous vécus, quel que soit notre sexe. Pour certains d'entre nous, ce fut plus tôt ou plus tard dans notre vie. Et suivant notre année de naissance, ce fut aussi plus tôt ou plus tard dans l'Histoire, dans le contexte social ou politique. 

Mais en écoutant ces mots, on ne peut que se demander : "Et moi, comment ai-je vécu ou survécu à tout cela ? Que suis-je devenue de tout cela... Ce texte invite à l'introspection, à la réminiscence de nos propres souvenirs. Et j'aime cela.

Par contre, je me serais passée de la crudité de certains passages, qui, même si elle dénote du ressenti ou l'intention des protagonistes.  Le dernier tiers m'a un peu égarée car moins intéressant à mes yeux. La narration devient plus une succession de faits moins approfondis. Sans doute est-ce aussi à la manière qu'a Annie Ernaux de ne désigner personnes et lieux que par l'initiale... Personnellement, cela m'empêche de mémoriser clairement de qui il est question et de me rappeler de l'intervention précédente de R ou de S etc.

Que le titre ne vous trompe pas... Ce livre s'adresse à tous, hommes ou femmes.

Quant à moi, malgré quelques bémols, je poursuivrai ma découverte de la foisonnante oeuvre d'Annie Ernaux, pas à pas, lecture après lecture.

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

Repost0

Publié le 14 Mars 2025

Film d'Enya Baroux

Avec Hélène Vincent, Pierre Lottin, David Ayala

Synopsis : Marie, 80 ans, en a ras le bol de sa maladie. Elle a un plan : partir en Suisse pour mettre fin à ses jours. Mais au moment de l’annoncer à Bruno, son fils irresponsable, et Anna sa petite-fille en crise d’ado, elle panique et invente un énorme mensonge. Prétextant un mystérieux héritage à aller chercher dans une banque suisse, elle leur propose de faire un voyage tous ensemble. Complice involontaire de cette mascarade, Rudy, un auxiliaire de vie tout juste rencontré la veille, va prendre le volant du vieux camping car familial, et conduire cette famille dans un voyage inattendu.

 

Mon humble avis : Un film sur un sujet délicat, plutôt tabou, très actuel et qui divise... Et pourtant, Enya Baroux réussit un film lumineux, qui ne tombe ni dans le pathos ni dans les clichés, ni dans les excès. Elle parvient à distiller de la légèreté et de l'humour dans la gravité, aussi, elle ne perd jamais son spectateur, ni dans un sens ni dans un autre. Le tout, sans jugement de valeur, ni prise de position. Chapeau. Nous voilà dans un road movie dont l'issue est inéluctable : la mort. Et pourtant, ce film est bien vivant et pétille... Et le spectateur l'est tout autant, avec une sensation d'apaisement, en sortant de la salle.

En dehors du sujet du choix de fin de vie en dignité, il est surtout question de communication, ou du manque de communication au sein d'une famille... Ce qui donne entre autres une bonne dose de quiproquos et de scènes désopilantes qui détendent l'atmosphère. 

Il y a les trois membres de la famille et "l'étranger", l'auxiliaire de vie, qui se retrouve malgré lui dans cette aventure. Il observe les trois autres, colmate les brèches. Il a forcément une distance émotionnel autre face à ce qui se passe, puisqu'il n'est pas directement concerné par le décès prochain de Marie. Cet auxiliaire de vie, un peu la place que pourrait prendre chaque spectateur (le regard extérieur).  Et ce personnage est d'ailleurs très attachant, lui qui donne tant en écoute, délicatesse et tendresse contenue alors que son seul et meilleur ami est... un rat... Il vit une histoire de famille alors qu'il s'est éloigné de la sienne.

Un film aussi grave que lumineux qui doit aussi sa réussite à son casting de premier choix, Hélène Vincent et Pierre Lottin en tête. Celui-ci n'a pas fini de nous surprendre et de nous séduire à chacune de ses prestations ! 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 12 Mars 2025

Roman - Editions Gallimard - 208 pages - 20 €

Parution le 6 février 2025

Mon pitch : Alexis s'inscrit au club d'écriture de l'écrivain Eric Duprez, qui n'a pas écrit d'autre livre depuis son premier roman voici bientôt quarante ans... Pour Alexis, c'est le besoin de changement et de mettre des mots celui-ci... Car Alexis vient de vivre une terrible période. Clara, sa fille de seize ans, est restée mois dans le coma, suite à un accident de la route. Et à son réveil, elle n'était plus tout à fait la même...

 

Tentation : David, un de mes quelques happy few auteurs chouchous 

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

 

Mon humble avis : Durant les 100 premières pages, j'ai cru qu'advenait mon retour dans la lecture, tant je prenais plaisir à retrouver la plume de mon cher David Foenkinos : une sorte de nonchalance fantaisiste et drôle mais soignée, qui frôle parfois une délicieuse absurdité, malgré un sujet plutôt dramatique...

Il y a la rencontre d'Alexis et Marie, leur love story, la naissance tant attendue de Clara. Puis, quelques années plus tard, la séparation du couple. Marie poursuit sa voie dans l'industrie du cinéma, Alexis reste banquier. Un soir, une de ses richissimes clientes exige qu'il vienne dîner chez elle... Ce qui l'oblige à laisser Clara partir au concert de Bjork avec le père de sa meilleure amie. Et c'est sur la route du retour que se produit le drame. Pendant des mois, Marie et Alexis s'unissent au chevet de leur fille. 

Toute cette partie-là, je l'ai franchement bien aimée, mes pages se tournaient toutes seules au fil de mes émotions, de mes étonnements, de mes sourires, des bons mots. Foenkinos y rend aussi un bel hommage au personnel soignant de ces unités médicales difficiles, où les patients flottent entre la vie et la mort. Et malgré la gravité du sujet, Foenkinos insuffle une légèreté de ton qui fait du bien et qui fait dire que tout cela finira bien.

Puis, à mes yeux, tout est partie en vrille poussive et répétitive, amenant des anecdotes bâclées, une rencontre à laquelle je n'ai pas cru une seconde et qui ne m'a pas touchée (peut-être parce que pas développée), alors qu'elle est en fait le but ultime de cette histoire. La construction du roman m'a paru brouillonne également, sans réelle chronologie, et plutôt faite de digressions diverses et variées, en mode flash-back à propos de la plupart des personnages. Ce qui pourrait être intéressant n'est ni développé ni expliqué... Pourquoi cette statue de Rome ? D'où vient d'un seul coup cette idée de réincarnation (si j'ai bien compris) aussi subite que passagère dans le texte ? Sans parler des longueurs lorsqu'il est question de l'amour de jeunesse de cet Eric, personnage des moins attachants.

Bref, ma lecture du dernier tiers de ce roman a été laborieuse et nourrie de l'impatience d'en finir... et de l'espoir d'une pirouette qui me ferait voir cette histoire sous un autre angle. Mais non, tout ça pour si peu, entre fadaise et fadeur, mon chouchou m'a habituée à tellement mieux, tellement plus fantaisiste, tellement plus de rythme. Ce dernier tiers a presque gâché tout le reste tant ma déception finale a été forte. Et pourtant, l'idée était bonne et avait tout pour me séduire.

A noter tout de même, un petit clin d'oeil aux ouvrages précédents de l'auteur... Foenkinos glisse, au grès des phrases et au fil des pages, quelques titres de ses romans. Cette facétie m'a amusée.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0