Publié le 21 Décembre 2024

Roman - Editions Lizzie - 4h54 d'écoute - 19 €

Parution Editions Le tripode et Lizzie en 2019

4ème de couv : Dans ce monde des confins, une nuit, une fracture de la banquise sépare une jeune femme inuit de sa famille. Uqsuralik se voit livrée à elle-même, plongée dans la pénombre et le froid polaire. Elle n'a d'autre solution pour survivre que d'avancer, trouver un refuge. Commence ainsi pour elle, dans des conditions extrêmes, le chemin d'une quête qui, au-delà des vastitudes de l'espace arctique, va lui révéler son monde intérieur et faire d'elle une femme.

 

Tentation : La blogo lors de sa sortie

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : Dernier billet de l'année (une petite pause pour le blog jusqu'à la rentrée 2025) avec cette couverture qui devrait être de saison et un roman ô combien merveilleux... et qui prend encore une autre dimension avec cette version audio formidablement interprétée par Marianne Denicourt. D'autant que son récit est accompagné de "bruitages" (mot affreux alors qu'a l'oreille ce livre est si doux)... Le ruissellement de la banquise qui fond l'été, les tambours, les oiseaux, les phoques, les chants des esprits et des dieux et des anciens. C'est simple, ce livre audio est un véritable voyage sensoriel, une séance de méditation, une expérience aussi galvanisante qu'apaisante. Si vous avez déjà lu ce roman dans son format papier, je vous encourage de tout coeur à le redécouvrir un casque audio sur les oreilles.

Quant à l'histoire elle-même, initiatique, elle est sublime. Même si elle n'élude pas les rudesses de la vie, elle en déploie toute la beauté, la force. Elle nous initie aux rites, aux croyances, aux coutumes, au quotidien Inuit. On pense ce roman atemporel, en un sens il l'est. Mais il s'ouvre sur un temps immémorial, puisque nous suivons Uqsuralik, puis sa fille, et le livre se clôt sur les enfants des enfants des enfants... de sa fille. 

La très talentueuse et documentée Bérengère Cornut nous offre une immersion dans le peuple inuit, tout en poésie, délicatesse et spiritualité. Dans ce décor majestueux qui parait blanc et vide dans son immensité, l'autrice nous livre une histoire très foisonnante, où il est question de transmission, de deuil, de survie, de parentalité... On est dans l'existentialisme, l'ésotérisme, le chamanisme... Mais aussi de préoccupations plus terre à terre : chasser, manger, lutter contre la famine, soigner l'enfant malade...

De pierre et d'os a aussi une grande portée écologique... Car les Inuits ne chassent et pêchent que le strict nécessaire, respectent leurs proies et leur cycle de vie... Et puis, surtout, la modernité et les envahisseurs commencent à menacer cette terre immaculée... Un roman profond sur le rapport de l'homme à la nature et une lecture enchanteresse et universelle.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 18 Décembre 2024

Roman - Edition Ecoutez lire - 6h04 d'écoute - 17.99 €

Parution Gallimard et Ecoutez Lire en 2020

Mon pitch : Dans les années 60, quand on demande à son père s'il a des enfants, il répond : "non, j'ai deux filles". Car Laurence et sa soeur Claude ont eu le tort de naître filles, lorsque des garçons étaient tant attendus, dans une époque où les filles et femmes ne sont riens. D'ailleurs, cela commence dès l'échographie, quand le médecin dit, je ne vois "rien".  C'est la vie de Laurence que nous suivons, dans une famille et une société patriarcale sur plusieurs décennies. Jusqu'à ce qu'elle devienne mère elle-même, et que sa fille la plonge dans l'évolution de la société.

 

Tentation : envie de découvrir l'autrice

Fournisseur : La bib de Betton , merci Cécile

Mon humble avis : Je suis ravie d'avoir enfin découvert la plume de Camille Laurens, je me suis régalée. Cet ouvrage est une autofiction bouleversante à plus d'un point. Parce que Camille Laurens sait aller au coeur des sentiments, des non-dits et des dits tout aussi violents et explorer l'infini de leurs conséquences tout au long de la vie d'une fille, puis d'une femme.

Laurence a le tort de naître fille quand il eut été beaucoup plus simple d'être garçon. Au fil des pages, c'est la non place du sexe féminin dans la société qu'explore l'autrice et ses non-droits, en dehors de celui de se taire, d'obéir aux dictats tant patriarcaux que familiaux. Tout est dit avec une telle puissance, une telle dextérité, une telle délicatesse ou une telle violence, sans jamais se départir d'une certaine ironie et d'humour qui apportent quelque pointe de légèreté. Et pour être juste, Camille Laurens n'élude pas la difficulté et le poids des attentes sociales qui pèsent sur les épaules masculines. Il est aussi beaucoup question de précision de vocabulaire féminin/masculin... Les idiomes féminins étant souvent issus de terme masculin amputé de quelques lettres et qui de ce fait, prennent un tout autre sens, forcément péjoratif et dénigrant... par exemple... Garçon... Garce...

Même si la société a encore de gros progrès à faire, "Fille" montre le sexisme, la misogynie, les préjugés, la bêtise et l'ignominie que subissent les filles, depuis l'agression sexuelle à taire absolument, jusqu'aux insultes et propos méprisants juste parce que l'on est "fille". Et le père de Laurence est simplement abject de suffisance.

Certains passages sont à couper le souffle et nouer la gorge, notamment lorsque Laurence perd son enfant juste né et qu'elle ne reçoit le soutien de personne... Ni du médecin responsable de l'erreur médicale, dépassé, ni de ses parents, ni des institutions... Il n'y a qu'une sage-femme qui aura envers elle quelques mots justes. C'est si peu, quelques mots... Partout, ce qui compte, c'est de soutenir l'homme et sa réputation. On est abasourdi plus d'une fois... Et en tant que femme, forcément, il y a de nombreuses situations, de nombreux mots que j'ai reconnue, pour les avoir vécus, entendus... Oh, je n'ai rien subi de gravissime mais ces petites phrases assassines qui germent insidieusement et compénètrent plus profond de l'être, au point de modifier un épanouissement, une confiance en soi et peut-être une trajectoire, ça oui.

Bref, un roman magnifique et dense, qui parle autant de la condition féminine, que de la société et des rapports parents/enfants, que j'ai écouté avec autant d'intérêt, d'émotions, de révolte que de plaisir... tant pour son contenu que pour l'extrême qualité et le rythme vivant de son écriture aussi juste, qu'incisive que drôle.

Et la conclusion, c'est qu'une fille, c'est bien aussi... Voire même qu'une fille s'est aussi bien !

PS : J'y ai un peu retrouvé ce que j'avais adoré dans "Les années", d'Annie Ernaux.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 16 Décembre 2024

BD - Editions Lombard - 104 pages - 19.95 €

Parution le 6 septembre 2024

L'histoire : Années 70. Toute sa vie, Christine a couru pour se libérer des chaînes. Celles du deuil, du patriarcat ou de la colère. Et puisqu’il n’y a que dans la course qu’elle se sent libre, elle décide de s’inscrire au Marathon de France. Mais elle ignore encore que les femmes n’ont pas le droit d’y participer car ce sport leur est interdit. Pour elle, les obstacles seront bien plus nombreux que les 42 kilomètres qui la séparent de la victoire…

Tentation : le billet d'Antigone

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : Après une telle lecture, j'ai presque honte de détester la course à pied ! Autant j'aime marcher, autant courir m'achève au bout de 100 mètres. Peu importe, ce n'est pas de moi dont il s'agit dans cette très belle et intelligente BD, mais de toutes les femmes qui se sont battues pour avoir le droit de courir au même titre que les hommes, sur les mêmes distances, et pour que le marathon féminin devienne discipline olympique. 

Aux J.O de1928, les femmes ne sont autorisées qu'à courir sur 800 mètres, droit qui leur est retiré l'année d'après. En 1966, une jeune américaine de 23, Bobbi Gibb décide de participer en cachette au Marathon de Boston. L'année d'après, c'est la Newyorkaise Katherine Switzer qui s'inscrit au Marathon de New York, sans préciser son sexe. Quand l'organisateur de la course le découvrira, il voudra violemment sortir Katherine de la course, Katherine qui sera vivement défendue par son conjoint et les amis avec qui elle court. Cette scène, photographiée et filmée, et devenue célèbre et Katherine terminera donc la course. En 1972, le Marathon de Boston accueille officiellement les femmes. Et en 1984, à Los Angeles le Marathon féminin se court enfin aux J.O. Que de chemin parcouru, que de destins bouleversés, quelle évolution de la société. En 2024, quand on voit le nombre de participantes aux Marathons ou simplement le nombre de femmes qui effectuent leur jogging quotidien, on n'imagine même pas qu'il y a à peine 50 ans les personnes qui couraient de longues distances étaient considérés comme des excentriques et que pour les femmes, le droit de courir fut gagner par une lutte pugnace. Et force est de rappeler que dans quelques pays et certaines cultures, ce droit leur est toujours refusé. Et dire qu'au XXIème siècle, la course à pied est fortement recommandée par les médecins pour garder une bonne santé, ce qui était loin d'être le cas avant. Tout cela est rappelé par très intéressant cahier qui clôture cet album.

Quant à l'histoire "d'une femme dans la course", elle est évidemment fictive mais les autrices se sont inspirées de celles des pionnières de la course à pied et leur rendent ainsi un magnifique hommage. Ici, nous sommes en France, dans la Creuse dans les années 70, et la jeune Christine doit travailler à la ferme et poursuivre ses études. Elle et subit autant la tyrannie patriarcale de son père que le deuil de sa mère. Mais depuis toujours, Christine s'évade et trouve sa liberté dans la course en pleine nature... jusqu'au jour où elle décide de monter à Paris pour le Marathon.

Les dessins sont magnifiques, tant pour représenter les corps dans l'effort de la course, que nous immerger dans la nature que Christine parcourt sans relâche près de chez elle, puis en montagne pour parfaire son entrainement. Elle est bien attachante cette volontaire et pugnace Christine. Nous alternons entre les kilomètres foulés sur le pavé parisien et des flash-backs sur l'enfance, la jeunesse de Christine, 'entrainement et toutes les épreuves qu'elle a dû surmonter pour participer à l'épreuve ultime. De très belles émotions durant tout ce parcours, où il y a de l'entraide, de l'encouragement, et une société entière qui découvre qu'une femme peut courir sur 42 km, ce qu'organisateurs de courses, médecins et scientifiques déclaraient physiologiquement impossible...

Un album que je recommande à toutes et tous, que vous aimiez ou pas courir. L'essentiel étant d'aimer vibrer avec des personnages qui vont au bout de leurs idées, de leurs envies, de leur énergie, qui se ibère des carcans et gagnent leur liberté.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 14 Décembre 2024

Film de Xavier Beauvois

Avec Jean-Paul Rouve, Pierre Richard, Madeleine Beauvois

Synopsis : Passionné de voile, Jean-Paul traverse une passe difficile. Il accumule les dettes et s’éloigne des siens. Bien décidé à reprendre sa vie en main, il s’inscrit à Virtual Regatta la course virtuelle du Vendée Globe. Il se met dans les conditions d’un vrai skipper en s’isolant pendant 3 mois sur son bateau dans son jardin… Ce voyage pas comme les autres, lui permettra de renouer avec sa famille mais surtout avec lui-même.

Mon humble avis : Un avis en demi-teinte pour ce film au point de départ original. Même si j'ai vu récemment un reportage sur un Monsieur qui faisait la même chose que Jean Paul quelque part en Mayenne me semble -t-il.

Faire le tour du monde tout en restant dans son jardin... La symbolique est forte à plus d'un point. Pas besoin de partir loin pour voyager, la nouveauté et l'inattendu peut être au bout de notre rue, peu importe la destination c'est le trajet qui compte etc... Ici, Jean Paul va surtout faire un voyage intérieur et se défaire de ses nombreux démons. Du coup, le film n'est pas vraiment gai ni festif et manque un peu d'engouement et même de passion. Si on sent l'admiration sans borne de Jean-Paul pour tous ces grands marins et sa connaissance mémorable de toutes ces grandes courses au large, on ne sent pas sa passion pour sa participation virtuelle à ce Vendée Globe, on le voit très peu ébaucher ses stratégies de navigation, étudier la météo etc... Pas de partage à ce niveau-là, du coup, je n'ai pas vraiment embarqué. Finalement, le sujet du film paraît plus être l'alcoolisme et la dépression que l'enthousiasme pour une idée ubuesque. Et c'est ce qui se passe à "à terre", entre le grand-père et ses petits-enfants qui est en fait le plus intéressant. C'est l'entourage de Jean-Paul qui m'a paru le plus investi dans cette course et qui apporte un peu d'oxygène, ou de grand air du large, même si c'est du fond d'une cuisine de restaurant.

Bref, j'aurais préféré suivre un personnage réellement fantasque qui m'aurait embarquée dans son délire. Alors que là, c'est plutôt triste, même la météo n'apporte pas grand soleil (forcément, le Vendée Globe partant en novembre, quand on reste dans son jardin, peu de chance d'avoir le soleil et les alizés et le bleu des tropiques !)

Mais cette histoire reste touchante, même si la fin n'est pas des plus surprenante, si l'on n'attend pas une comédie ou un film sur l'exploit en lui-même, et évidemment, avec de tels acteurs à l'affiche, l'ensemble n'est pas déplaisant non plus. D'autant que c'était un sacré défi de tourner dans un aussi petit espace. A noter, la participation des grands navigateurs Jean Le Cam et Michel Desjoyaux.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 12 Décembre 2024

Roman - Editions Albin Michel - 240 pages - 17.90 €

Parution le 30 octobre 2024

L'histoire : Arthur a cinq ans lorsque sa mère lui révèle un immense secret : elle va bientôt partir en mission dans l'espace, sur une planète pour fabriquer des étoiles. En attendant le grand jour, elle passe le plus de temps possible avec son fils, pour combler le manque quand ils seront éloignés.

Fournisseur : Service Presse, merci Gilles Paris pour l'envoi

 

 

 

 

Mon humble avis : Me voici mal à l'aise pour rédiger ce billet. Certes, j'ai eu un coup de coeur à la rentrée pour Tenir debout, ma première lecture de Mélissa Da Costa, pour lequel j'avais également bénéficié d'un service presse. Du coup, sans que j'en émette l'envie, j'ai reçu La faiseuse d'étoiles. Et le problème pour moi, et que ce style de roman n'est pas du tout ma tasse de thé. Je ne suis pas du tout sensible aux histoires qui donnent la parole à un très jeune enfant, même si celui-ci a grandi.

Voilà pourquoi je ne mets pas mes petites pattes de chats de notation de mon plaisir de lecture sur ce billet.

Mais j'ai tout de même lu La faiseuse d'étoile pour vous en parler et respecter mon "engagement". Et puis parce que ce livre est une édition spéciale, voire même une réédition collector dans un très beau format brochet, avec rabats, dorures etc. Vraiment un bel objet pour compléter une bibliothèque. Melissa Da Costa a un large lectorat, cette histoire peut plaire aussi à bien d'autres personnes et à l'approche des fêtes, ce livre peut être un chouette cadeau de Noël.

Arthur s'apprête à devenir père... Alors, il se rappelle ce qui s'est passé lorsqu'il n'avait que 5 ans. Sa mère lui annonce qu'elle va bientôt devoir s'absenter, pour devenir gardienne des merveilles sur la planète Uranus. Avec la complicité de ses proches, Clarisse invente tout un univers pour que cette histoire devienne réelle pour Arthur et lui évite la confrontation avec la brutal réalité. Car nous lecteurs adultes, nous comprenons très vite qu'en fait, la Maman d'Arthur est atteinte d'une maladie grave... L'imagination de cette Maman pour construire cet univers merveilleux est sans limite et admirable. Les lecteurs peuvent se poser la question : ce mensonge est-il une bonne idée, faut-il mentir à un enfant, même pour son bien... La réponse n'est pas si simple que ça, nous le voyons bien quand Arthur découvre la vérité.

Cette histoire est bien conçue et bien menée, avec le style approprié... Ce style enfantin maîtrisé qui ne me convient pas. C'est mignon, mais je ne sais pas si c'est parce que je ne suis pas mère, cela ne me bouleverse pas et ce n'est pas ce que je prends plaisir à lire.

Par contre, si vous êtes une fan de Mélissa Da Costa ou que vous en comptez dans vos proches, n'hésitez pas. Comme sa version d'origine en poche, ce roman est toujours vendu au profit de l'UNICEF. Donc il y a aussi une bonne action à la clé.

Antigone a beaucoup aimé

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 10 Décembre 2024

Film d'Emmanuel Courcol

Avec Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin, Sarah Suco

Synopsis : Thibaut est un chef d’orchestre de renommée internationale qui parcourt le monde. Lorsqu’il apprend qu’il a été adopté, il découvre l’existence d’un frère, Jimmy, employé de cantine scolaire et qui joue du trombone dans une fanfare du nord de la France. En apparence tout les sépare, sauf l’amour de la musique. Détectant les capacités musicales exceptionnelles de son frère, Thibaut se donne pour mission de réparer l’injustice du destin. Jimmy se prend alors à rêver d’une autre vie…

Mon humble avis : Un film magnifique, même s'il n'élude pas les épreuves de la vie, qu'elles soient médicales, sociales, économiques. Mais en Fanfare est une très belle histoire, réaliste, en tout cas qui devrait l'être, sur la réelle fraternité, sur le vivre ensemble et surtout, sur le faire ensemble. Le faire ensemble, qu'elles que soient nos différences, nos origines, nos vies, nos opinions, notre culture. En fanfare montre que l'on peut faire un chef d'oeuvre et un moment de grâce, ensemble. Nos politiciens devraient en prendre de la graine. D'ailleurs, des moments de grâces, il y en a plusieurs disséminés au fil du film. Notamment, lorsque Thibaut fait faire des essais de voix aux ouvriers et ouvrières dans une usine fermée et vidée de ses machines. Et là, de ces femmes et de ses hommes qui sont en train de tout perdre, émane pour quelques secondes une voix cristalline ou de ténor bouleversantes... Comme quoi, sous le casque d'ouvrier et le gilet de "gréviste", il s'en cache des talents inexploités, et pour la plupart inconnus de ceux qui le portent.

En Fanfare est un film "simple", sans effet spéciaux ni cascades, sans décors majestueux, mais il est fortement fédérateur et devrait être vu par tous pour en faire le succès qu'il mérite amplement. C'est un film qui touche, qui fait sourire, qui émeut, qui bouleverse, et qui sert la gorge et mouille les yeux. Un tel final sur un Boléro de Ravel, et bien ça ne laisse pas indifférent !

Un film profondément humaniste, tout aussi populaire que délicat, porté par des acteurs d'exceptions, que ce soit dans les rôles principaux, mais aussi dans les rôles secondaires, dont certains sont amateurs.

Moi je dis que dans le climat actuel, finir l'année En Fanfare, ça ne se refuse pas !

 

L'avis de Pascale et de Dasola

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 8 Décembre 2024

Allez, un dimanche de photo de rue, ou street photo :)

Pour rappel, la photo de rue est toute photo prise dans un lieu public sans être posée, avec une présence humaine directe, ou suggérée ou induite. Et c'est saisir l'instant...

Je vous souhaite un bon dimanche :)

A la Saint Ouine, Saint Malo

A la Saint Ouine, Saint Malo

A la Saint Ouine de St Malo

A la Saint Ouine de St Malo

A la Saint Ouine de St Malo et sur le Sillon

A la Saint Ouine de St Malo et sur le Sillon

A Chambéry

A Chambéry

Dans les Côtes d'Armor, autour de Plougrescant

Dans les Côtes d'Armor, autour de Plougrescant

A la course "Dinard of course"

A la course "Dinard of course"

A la course Dinard of course

A la course Dinard of course

Grandes marées plage de l'Ecluse à Dinard

Grandes marées plage de l'Ecluse à Dinard

A St Malo sur le Sillon

A St Malo sur le Sillon

A St Malo, sur et depuis le fort du Petit Bé, avec le fameux Mr Marcel

A St Malo, sur et depuis le fort du Petit Bé, avec le fameux Mr Marcel

A Wissant, différentes façon d'être face à la mer... Et à Malo les bains.

A Wissant, différentes façon d'être face à la mer... Et à Malo les bains.

A Malo les Bains.

A Malo les Bains.

A Saint Malo

A Saint Malo

A Dinard

A Dinard

Dans la Baie du Mont Saint Michel

Dans la Baie du Mont Saint Michel

A Chambéry et dans la gare de Rennes.

A Chambéry et dans la gare de Rennes.

Au salon de la poésie à Dinard.

Au salon de la poésie à Dinard.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Le coin de la rue photo

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Publié le 6 Décembre 2024

Roman - Editions Flammarion - 352 pages - 22 €

Parution le 14 août 2024 : Rentrée littéraire

L'histoire : Malgré tous les récits qu'elle a entendu enfant, Tass n'a jamais bien su où commençait l'histoire des siens ni expliquer la Nouvelle Calédonie à Thomas, son compagnon resté en métropole.  Revenue à Nouméa, Tass retrouve son poste de professeur de Français. Dans l'une de ses classes, deux jumeaux, Kanaks, l'intriguent... Que signifie le petit tatouage qu'ils portent sur la main. Un signe de ralliement indépendantiste. Quelque temps plus tard, les deux jumeaux disparaissent. Tass part à leur recherche, sans savoir que ce chemin la conduira à l'histoire de ses ancêtres.

Tentation : Le sujet

Fournisseur : La bib

 

Mon humble avis : J'étais enthousiaste à l'idée de découvrir enfin la plume d'Alice Zeniter, et de partir avec elle en Nouvelle Calédonie, et c'est avec élan que je me suis lancée dans cette lecture... L'écriture m'a vite parue agréable, soignée, et les descriptions de la vie, des décors et de la végétation ultramarines me ravissaient. Puis, puis j'ai commencé à trouver le temps long, la disparition des fameux jumeaux annoncée en quatrième de couverture n'advenant qu'à mi roman. Je pensais que celle-ci génèrerait une sorte de quête, avec moult rencontres et témoignages, mais pas du tout, ou très peu.

Avec Frapper l'épopée, Alice Zeniter nous soumet des clés pour appréhender un peu mieux la complexité sociale de la Nouvelle Calédonie, et sa fracture politique. On en apprend énormément sur "le caillou", depuis le premier drapeau Français planté en son sommet sans se soucier de ses habitants premiers : les Kanaks. Très vite, l'archipel est devenu une colonie pénitentiaire de plan B... Pour pallier la Guyane où les prisonniers mourraient trop vite à cause du climat. C'est toute l'histoire et le peuplement de la Nouvelle Calédonie qu'Alice Zeniter balaie ici, à travers la vie d'un ancêtre de Tass. Cet ancêtre, algérien qui s'est rebellé contre le colon a été condamné au bagne et aux travaux forcés en Calédonie. Le passé des aïeuls de Tass lui est livré de façon très particulière, à laquelle je n'ai pas adhérée et qui s'appuie sur les croyances kanakes très fortes. Ces révélations durent quatre plus de quatre-vingt pages, m'ont paru interminables. J'ai eu la sensation que ma lecture devenait laborieuse, avec l'envie d'en finir au plus vite sans en trouver l'énergie.

Et je m'interroge... Comment un roman peut-il être aussi intéressant et instructif tout en étant aussi peu passionnant et captivant. A mes yeux, cette histoire manque d'allant et de force narrative. Je ne me suis pas attachée aux personnages, et leur histoire, qui nous garde à distance sans réelles émotions, ne m'a semblé qu'être un prétexte bien secondaire pour placer la grande Histoire. Je trouve ce roman plutôt maladroit dans son objectif qui reste flou pour moi. A part le panorama kaléidoscopique passé et présent de la Nouvelle Calédonie, où a voulu me mener l'autrice à travers ce que vivent ses personnages, et surtout Tass, l'héroïne ?

Première rencontre avec Alice Zniter plutôt manquée pour moi, même si j'ai appris énormément au cours de ma lecture sans avoir à lire un essai encyclopédique, forme littéraire pour laquelle je ne suis hermétique.  Vraiment intéressant, mais pas du tout captivant, j'ai l'impression que c'est une première pour moi un tel ressenti.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 4 Décembre 2024

Film d'Efward Berger,

Avec Ralph Fiennes, Stanley Tucci, Isabelle Rosselini

 

Synopsis : Quand le pape décède de façon inattendue et mystérieuse, le cardinal Lawrence se retrouve en charge d’organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s'intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu'il doit découvrir avant qu'un nouveau Pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs changera la face du monde.

Mon humble avis : Quel film ! Mais quel chef d'oeuvre ! On se régale de tout...

Tout d'abord, les prises de vue et la mise en scènes sont somptueuses. Presque chaque scène pourrait être un tableau, une peinture : couleurs, lumière, ombre, clair obscure, positions des personnages dans des décors grandioses ou plus confidentiels. Quant aux mouvements des uns et des autres, on croirait presque à une chorégraphie. Vraiment, ce film est une merveille visuelle.

Cette adaptation du roman éponyme de Robert Harris est aussi terriblement captivante. Car elle nous emmène dans un univers où l'on ne pénètrera jamais, réservé à quelques poignées d'hommes des hautes sphères de l'Eglise catholique. Un cercle fermé rythmé de traditions, de rites, de codes, très cérémoniel. A travers ce long conclave, ce film évoque une crise de foi... en l'Eglise elle-même. La foi religieuse n'est mise en question ici. Mais celle en l'Eglise oui. Il se dit que feu le Pape, avant son décès, avait perdu la foi en l'institution. Et dans les cardinaux qui assistent au conclave et qui votent pour élire le prochain Saint Père, il en est qui ne se retrouvent plus dans ce que l'Eglise est devenue, d'autres dans ce que l'Eglise est restée depuis des siècles alors que le monde et les mentalités évoluent sans cesse. Et c'est là que le film devient thriller politique et spirituel... Car "ces chers" cardinaux ne se comportent pas mieux entre eux que nos dirigeants politiques en campagne présidentielle... Coups bas, alliances, manipulations, opportunismes, rumeurs, stratégies, exhumations de vieilles casseroles enterrées sous le sceau de secret de l'Eglise etc... sans parler des égos et des soifs de pouvoir tout aussi surdimensionnés que leurs homologues politiciens.

Au milieu de tout cela, le Cardinal anglais Lawrence (le très à propos Ralph Fiennes), doit tenir son rôle : que ce conclave se déroule parfaitement et que le futur élu soit digne de devenir le Saint Père... mais y-a-t-il seulement un "saint" entre ces murs sacrés et confinés ? Dure tâche à mener, tout en discrétion, pour cet homme bien attachant, qui fait face lui aussi à son propre doute... Il ne se sent pas à sa place dans les ors Vatican en tant que Doyen du Collège et rêve d'une vie au calme loin des tourmentes et du protocole. Et lorsqu'il découvre que le Pape avait quelques secrets, il sent que ce conclave va être périlleux. Nous partageons son enquête, qui le mène par moments à des cas de conscience.

Evidemment, la tension monte entre les cardinaux mais aussi pour le spectateur dans son fauteuil de velours. On se demande bien comment ce noeud va se dénouer après moult rebondissements... Et puis, un cardinal prend la parole, prononce quelques phrases du fond du coeur, sans se soucier ou imaginer les conséquences, et c'est là que tout bascule... Et lorsqu'advient la révélation finale, j'ai jubilé... Et me suis dit qu'il y avait là de l'espoir... pour que l'Eglise retrouve son humanité, sa bienveillance, sa fraternité, son partage. Les vrais, ceux qui devraient être. Certes, ou hélas, nous sommes ici au cinéma, mais l'on pourrait se prendre à rêver que les choses puissent changer.

Le tout est autant d'une grande intelligence que d'une grande finesse et délicatesse, tant dans les regards que se portent ces hommes, que dans leurs quelques dialogues, que dans leurs silences. Tout est d'une puissance extraordinaire, jusque dans chaque geste, ou chaque interruption de geste, ou la seconde qui le précède. Que d'images marquantes. Un film vraiment ciselé, limpide et fluide malgré cet univers inconnu. A voir absolument !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 2 Décembre 2024

Thriller - Editions Audiolib - 10h58 d'écoute - 23.95 €

Parution Audiolib & Albin Michel janvier 2024

Mon pitch : La Quarantaine, Frankie sillonne les Etats-Unis sans attache depuis une dizaine d'années. Depuis qu'elle est sobre, même si rien n'est gagné, depuis qu'elle a quitté Paul... Elle va au gré des disparitions non résolues, quand la police n'avance plus ou a baissé les bras. La mission qu'elle s'est donné : retrouver les personnes disparues, et d'autant plus si elles sont issues des minorités.

Aussi, Frankie débarque à Boston, où Angélique, une ado haïtienne sans histoire a disparu depuis plus de onze mois de Mapattan, le quartier chaud de la ville.

Tentation : Envie d'un bon thriller après tous les romans de la rentrée

Fournisseur : La bib de Dinard

Mon humble avis : Sur le bandeau qui entoure la version papier de "l'été d'avant", l'éditeur mentionne l'accroche du New York journal of books "Peut-être le thriller le plus puissant de la décennie" !!! Bon alors la décennie n'a commencé qu'il y a 4 ans et on n'ignore tout de la production littéraire des six prochaines années. Donc on va peut-être se calmer et cesser d'écrire des phrases qui ne veulent rien dire.

Car ce dernier opus de Lisa Gardner n'est pas je pense le thriller la décennie. J'ai déjà lu plus bluffant etc. Mais il n'empêche l'intrigue est d'excellente facture et nous emmène dans la communauté Haïtienne de Boston. On y apprend que des milliers d'Haïtiens ont eu des visas pour vivre aux Etats Unis, après tremblement de terre terriblement dévastateur et meurtrier de 2010 et ce, pour une durée de 10 ans... Or ce roman a été écrit en 2020, à l'époque où ces fameux visas n'allaient pas tarder à expirer.

Quoiqu'il en soit, Angélique est l'une de ces Haïtiennes au visa temporaire, arrivée enfant avec son petit frère et qui vit depuis chez sa tante. Elle a disparu, onze mois plus tôt, à la sortie du lycée, et aucune caméra de surveillance ne l'a vu sortir de l'établissement. Disparition incompréhensible d'autant qu'Angélique était une excellente élève qui ne rêvait que de devenir médecin.

Frankie débarque à Mattapan, trouve un boulot de barmaid avec un petit logement dans le quartier, et se met à enquêter. On la suit avec grand intérêt dans ses recherches, ses rencontres, ses raisonnements, qu'elle partage assez vite avec le flic chargé de l'affaire. On ne s'ennuie jamais, l'histoire est simple à suivre, on ne mélange pas les personnages et leurs patronymes. Franchement, tout cela est très bien ficelé et très agréable à lire, d'autant que l'interprétation audio ne manque pas de pêche !

Un des sujets parallèles de cette histoire est l'alcoolisme de Frankie. Sobre depuis dix ans, elle lutte toujours contre ses démons. Lisa Gardner explique vraiment en profondeur la dépendance l'alcool et ses conséquences et le long et difficile chemin de l'abstinence. Certes, ces propos sont un peu redondants mais ce trait de caractère de l'héroïne n'est pas gênant (car oui, normalement, j'en ai marre des flics alcooliques), puis elle ne boit plus, elle a la tête sur les épaules et on ne partage ni ses beuveries ni ses gueules de bois.

A travers ce roman, Lisa Gardner rend un bel hommage à toutes ses personnes qui cherchent bénévolement et volontairement des disparus. Et, il se pourrait bien que Frankie devienne un personnage récurrent. Pourquoi pas, elle est bien agréable et efficace cette petite bonne femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et sait ce qu'elle veut.

Je recommande donc !

 

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Rédigé par Géraldine

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