Lectures, BD, cinéma, voyages, photos, chats, oiseaux, nature bref mon petit monde ! .................. " C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante" (Le petit prince)
Mon pitch : Divers passagers montent à bord du train de nuit reliant Paris à Briançon... Certains rentrent chez eux, d'autres partent en vacances. Des liens se créent pendant le trajet, des langues se délient, des complicités émergent, des confidences se murmurent. Et pourtant, certains n'arriveront jamais à destination.
Tentation : Philippe Besson
Fournisseur : La bib de St Lunaire
Mon humble avis : Ce n'est plus un secret pour personne, j'aime la plume de Philippe Besson, même si je ne suis pas toujours fan des sujets qu'il aborde le plus souvent dans ces romans. Ici, il en est aussi question, mais assez peu, comme en plan secondaire.
J'ai aimé l'originalité de la mise en scène de cette histoire... Un huis clos pour quelques heures, dans un train. Etant donné que la quatrième de couv révèle que tous les passagers n'arriveront pas vivants à destination, je me suis imaginé être dans un roman d'Agatha Christie. Je scrutais les personnages pour tenter de deviner de qui viendrait le drame. Jamais au grand jamais je n'ai pensé que le coupable pourrait être un téléphone portable. C'est donc un certain suspens qui nous mène... à un fait divers.
J'ai aimé ce mélange de diverses personnalités, de tous âges, de toutes origines sociales, et de motivations différentes. Et l'évolution comportementale de chacun face à ces inconnus dans une promiscuité choisie pour quelques heures. Des gens qui se croisent, se frôlent, dorment superposés sous le même toit, pour ensuite se redisperser dans la vie et la nature, sans jamais se revoir... C'est sûr, dans ces conditions éphémères, on ose beaucoup plus. L'étranger, l'autre qu'on ne reverra plus, on peut tout lui dire, ou presque. Jeunes et anciens se défient même dans une partie de belote ! Un voyage paisible en somme au rythme pas si rapide de ce train de nuit.
Puis le drame advient... Il y a les réactions individuelles qui deviennent très vite collectives, voire même, hélas, sociétales... Et les conséquences de ce hasard fatal qui peut frapper, immédiates ou tardives dans la vie de chacun.
J'ignore si cette lecture me restera longtemps en mémoire, mais elle me fut agréable. Le suspense est servi par la plume sensible d'un auteur qui sait observer et décrire les affres de ses contemporains, qui sait sonder leurs âmes, même si ce n'est que pour quelques heures de voyage. Un roman profondément humain, et tout aussi inhumain dans le drame et le sensationnalisme qui en découle sur les réseaux sociaux... Car à notre époque, un drame détruit des vies, mais excite celles des autres qui s'ennuient et voient là un moyen d'exister aux yeux des autres.
Parution J'ai Lu 2022 (Editions Emmanuelle Collas 2020)
Mon pitch : Nord du Cameroun, dans la communauté Peul musulmane, le destin tragique de trois femmes issues d'un milieu citadin et aisé. Trois femmes qui subissent les traditions tant peuls qu'islamiques et se retrouvent pour deux d'entre elles, mariées de force. La troisième voit arriver l'une d'elles dans son foyer, en qualité de deuxième épouse de son mari. Chacune rêve de s'affranchir de sa condition. Y parviendront-elles ? Et par quel moyen ?
Tentation : La blogo
Fournisseur : Ma CB
Mon humble avis : Prix Goncourt des Lycéens 2020 écrit par une romancière camerounaise, militante pour le droit des femmes, pour qui les mots et les livres sont des armes de défense et de dénonciation. Un roman inspiré d'histoires vraies, dont sans doute celle de Djaïli Amadou Amal, qui a vécu également un mariage forcé et un autre avec violences conjugales. Autant dire que ce roman est important, incontournable dans ce qu'il dénonce pendant que le monde poursuit sa rotation.
J'ai lu ce livre en apnée, car oui, il nous accroche, nous atterre, nous effare devant ce que subissent ces femmes... Soumission totale, humiliations, maltraitances physiques, viols, coups... D'objet de leurs pères, elles deviennent celui de leurs maris qui ont tout droit sur elles, de les battre comme de les répudier, comme de les "collectionner" puisqu'ils sont polygames, mais évidemment, en sens unique.
Ramla passe son bac, aime un garçon qui a obtenu sa main, et prévoit entreprendre des études de pharmacies. Mais pour le business de la famille, son père la donne plutôt à un homme de 50 ans, déjà marié à Safira. Safira a 35 ans, 20 ans de vie commune avec son mari et voit d'un très mauvaise oeil l'arrivée de cette coépouse. Au-delà de la trahison, elle craint de perdre sa place... Enfin, nous avons Hindou, demie soeur de Ramla, qui se voit contrainte d'épouser son cousin, qui noie son oisiveté dans l'alcool, les drogues et ses explosions de violence. C'est le sort d'Hindou qui révolte "le plus", il est insoutenable.
La littérature me dévoile ce que même aucun voyage touristique, aussi aventureux soit-il, ne me dira... Car un guide va expliquer la vie quotidienne et pratique de ces concitoyens... Mais pour ce qui touche aux moeurs, cela reste toujours plus ou moins tabou, et toujours vu sous le prisme du guide lui-même.
Ici, Djaïli Amadou Amal nous fait passer par dessus les murs de ces grandes concessions familiales où, pour cause de polygamie, se côtoient plusieurs épouses et multiples enfants, le tout avec une hiérarchie très précise, où même les oncles ont tous pouvoirs sur leurs nièces... Les enfants le sont de tous... Et dans ces enfants, certains sont frères/soeurs et en même temps cousins/cousines. Les coépouses se détestent entre elles et tout est stratégie pour rester ou devenir la favorite... Et ne pas irriter le patriarche... Donc silence, on subit, on patiente. Aucune protection ni consolation parentale, le seul mot qui est dit c'est "Munyal"... patience.
Patience... je ne sais pas si je considérerai encore ce terme de la même façon après cette lecture. A toute jeune fille qui va se marier (contre son gré), on lui impose la patience comme mantra, comme maître mot et route directrice. Mais ce que signifie patience là-bas, c'est la soumission, c'est supporter l'insupportable, c'est attendre ce qui n'adviendra jamais. Subir, subir encore et toujours. Alors qu'en France, la patience, c'est faire la queue dans un magasin, attendre un train en retard etc... Cela ne veut pas dire se taire, n'avoir aucun droit.
Forcément, en lisant ces pages, on ne peut être que choqué par cette hypocrisie qui règne dans ces concessions où il n'est question que d'honneur, de dignité, de rang, de réputation mais jamais d'amour. Et tout cela, au nom de traditions ancestrales et surtout, au nom d'Allah...
Ce livre, qui dénonce le sort des jeunes filles et des femmes de certaines contrées (ici le nord Cameroun) est donc indispensable et à lire. Et pourtant, je l'ai trouvé très imparfait. Au niveau littéraire, je l'ai trouvé assez pauvre, inégal, juste "propre", fait de phrases simples voire banales, parfois répétitives et de vocabulaire guère bien riche. A ce titre, sa nomination sur la première liste du Goncourt cette année là me surprend, même si son sujet le mérite bien.
On quitte Hindou à la moitié du roman, on ne revient pas vers elle alors qu'elle nous a tant bouleversée... Aussi, le lien entre les trois femmes, mise à part cette horrible destinée qu'elles n'ont pas choisie, est en fait un peu ténu. Enfin, je trouve qu'il manque une préface ou une postface, pour bien expliquer le contexte géographique, législatif et culturel précis, et éviter ainsi des amalgames possibles. Car bien sûr que l'on est plus que dans un roman... Ce sont des témoignages sous la couverture d'un roman.
Il n'empêche, ce livre, j'ai "aimé" le lire, ces héroïnes resteront longtemps en moi. Et moi ? Et bien une fois de plus je me dis que j'ai la chance d'être née en France, dans un pays où en majorité, malgré des inégalités récalcitrantes, la femme est libre et correctement traitée. Et si ça ne l'est pas, c'est la conséquence de comportements individuels qui, en grande partie, n'ont rien à voir avec une quelconque tradition ou une pratique religieuse. Certains voit un "drame" dans le fait que je ne me sois pas mariée, que je n'ai pas eu d'enfants... Cela n'a pas toujours été un choix, mais maintenant, ce constat me va bien. Et je vois surtout que je n'ai pas été obligée de me marier...
Une lecture éprouvante et bouleversante, mais indispensable. Et je suis loin d'avoir tout évoqué dans ce billet.
Mon pitch : Faut il encore présenter Thomas Pesquet ? Vous voulez savoir comment on devient le plus jeune français à partir vers la station spatiale internationale ? Et bien lisez ce livre.
Thomas Pesquet raconte "sa vie", depuis son enfance en Normandie, jusqu'au retour de sa 2ème mission. Sa vie sur terre, dans la station, et entre les deux !
Tentation : Thomas, my love ! (LOL)
Fournisseur : Muriel, merci pour le prêt
Mon humble avis : Thomas Pesquet, l'une des personnalités préférées des Français, le gendre idéal pour certains, le mari rêvé pour d'autres (en plus pas souvent là !), l'amant sublime aussi pourquoi pas... mais pour tout le monde ou presque, le fantasme... Mais surtout, un être de chair, de sang et de neurones exceptionnel !
J'ai mis du temps à lire ce livre (j'en ai d'ailleurs lu d'autres en parallèle) : il est copieux, grand, gros, des pages bien pleines... bref, un pavé pour moi, et qui plus est pas un roman.
Il n'empêche, Ma vie sans gravité est très intéressant, captivant, fascinant... On est abreuvé d'images réelles ou purement cinématographiques, et pourtant, en lisant Thomas, j'ai eu bien souvent l'impression d'être dans un ouvrage de Science-Fiction. Déjà par le vocabulaire (vaisseau etc) et par les exploits humains, scientifiques, techniques (etc) que représentent ces missions aérospatiales. Les mots donnent une réalité plus percutante que les images je trouve. En tous cas, pour ce sujet.
Il y a beaucoup d'acronymes et d'astérisques et de notes en bas de pages... Libre à chacun de les lire ou pas. Au début, je m'y suis accrochée, puis j'ai décidé que mon importance ne se tenait pas là.
Ce livre est évidemment conçu pour un large public, pour que chacun y trouve son compte, son intérêt, sa fascination. De mon côté, les passages assez ardus liés à l'ingénierie ont chahuté mes neurones et mon attention, avant que je me décide aussi à les considérer comme "secondaires". Par contre, tout ce qui touche à l'humain et à l'humanité, aux personnalités de ces astronautes, à leurs conditions de vie dans l'ISS, à leurs choix de vie qui comporte pas mal d'abnégation et de sacrifices pour réaliser et expérimenter l'exceptionnel, tout cela m'a vraiment captivée. J'ai vivement apprécié, entre autres, que Thomas explique les expériences scientifiques menées dans l'espace, et en quoi celles-ci pourraient changer notre vie, où celles de quelques un dans l'avenir, en fonction de l'évolution climatique, médicale, sociétale, humaine, énergétique etc.
Après cette lecture, Thomas et la vie spatiale n'ont plus de secret pour nous, sauf ce qui reste de sa vie toute privée et intime. Il se livre tout de même pas mal sur ce sujet, mais en toute pudeur évidemment. Mais comme on peut s'en douter, un tel métier a de fortes répercussions sur l'entourage, et la vie de couple. On sait aussi tout sur les conditions d'hygiène dans les vols jusqu'à la station et durant les longs mois passé en impesanteur. Car oui, tout le monde se demande comment se passe pour ce qui touche au confort corporel, aux besoins primaires (genre ce que l'on fait tranquillement sur nos toilettes terrestres) etc...
C'est admirative que je suis sortie de cette lecture. Admiration pour tous ces gens qui travaillent pour que ces expéditions soit possibles, admiration pour ces collaborations internationales qui fonctionnent, et surtout, admiration pour Thomas Pesquet : son intelligence hors norme, sa mémoire hors norme, sa soif d'apprendre hors norme, son hyper activité hors norme, sa robustesse et sa résistance hors norme, son sang-froid hors norme, sa finesse d'esprit hors norme, son parcours hors norme, son courage hors norme, sa ténacité hors norme. Bref, un homme hors norme et pourtant profondément humain, qui sait rester simple, enthousiaste, qui amène l'espace dans notre chambre. Et un homme très "tatasse", ça ne n'est pas moi qui le dit !
Evidemment que c'est un livre à découvrir, à offrir etc !
Dimanche dernier, à Dinard, eut lieu un événement... un petit pas pour l'humanité, un grand pas pour moi ! Ma première expo de quelques-unes de mes photos !
C'était à l'occasion du Salon de la Poésie de Dinard, qui se déroulait dans le manoir du parc de Port Breton.
Nous étions deux photographes à exposer dans le hall d'entrée (Jacques Legreneur et moi), tandis que dans la grande salle principale, une trentaine de poètes de toute la région exposaient et vendaient leurs ouvrages.
Alors, ce billet pour me souvenir, et pour partager avec celles et ceux qui n'ont pas pu venir...
Je remercie Xavier Pierre, poète et initiateur de ce salon, qui m'a invitée à exposer. Je ne me sentais pas prête, pas légitime, mais il a insisté. Je remercie Catherine Demay qui m'a guidée de son expérience dans cette première épreuve du feu pour moi, en m'indiquant les formats de photos, le nombre de pixels pour l'agrandissement, où trouver les cadres etc... Ca m'a évité la panique totale !
Je remercie mes proches, ami(e)s et connaissances qui sont venus me voir.
Et je remercie mes premiers acheteurs !!!
J'ai vendu 4 grands formats (30X40 cm) sous cadres, 1 autre sans cadre, et 11 photos en format carte postale). Et j'ai 4 commandes à (ré)imprimer. Ces ventes m'ont presque permis de rentrer dans mes frais, donc c'est cool, le but n'étant pas de m'enrichir, mais de participer, de partager, et de me faire plaisir. Et le reste sera peut-être vendu un jour dans d'autres expos !
Et sacré bonus à mes yeux, comme j'exposais 2 photos de Gravelots à collier interrompu, espèce figurant sur la liste rouge des espèces en voie de disparition de nos côtes à cause du dérangement humain, j'ai pu faire de la sensibilisation, de l'information et de la prévention sur le comportement à tenir sur les plages où nichent et se reproduisent ces adorables limicoles. Ou comment joindre l'utile à l'agréable !
Dire qu'il y a un an, je n'arrivais à pas grand-chose avec mon nouvel appareil photo et songeais à le revendre. Bon, néanmoins, j'ai encore beaucoup de progrès et de travail à faire !
Dire qu'il y a un an, je tenais à peine debout suite à ma névrite vestibulaire, et que mes photos, c'est en m'accrochant au bras de ma mère, pour ne pas tomber, que je les prenais... Comme quoi, il s'en passe des choses en 1 an !
Donc RDV en 2030 pour l'Expo Universelle en Arabie Saoudite😆😁
Sur ce, bon dimanche :)
Gravelot à collier interrompu mâle
Gravelot à collier interrompu femelle
Bergeronnette flavéole
Pinson des arbres mâle
Bécasseau sanderling
Cormorans huppés
Grandes marées Dinard
Grandes marées Dinard
Grande marée Dinard en ICM (Intentional Camera Mouvement)
Le sujet : Justine est une humanitaire passionnée. Depuis sa première mission en Afghanistan en 2005, être sur le terrain, c'est un peu son obsession. Mère de quatre enfants, elle bat en brèche l'idée - qu'on lui a souvent opposée - selon laquelle les mères ne pourraient pas faire carrière dans l'humanitaire… Pour autant, elle ne nie pas les acrobaties qu'elle doit faire pour concilier missions à l'étranger et vie de famille.
Mon humble avis : Sacrée bonne femme que cette Justine, dont le témoignage a donné naissance à cette BD pleine de peps ! Les scénettes, plus ou moins longues (ou courtes) se succèdent avec de l'humour, de l'autodérision, sans toutefois négliger la gravité des événements vécus. Elles décrivent toutes une situation précise ou une anecdote, et ensembles, elles donnent un bon aperçu de la vie peu ordinaire que mènent Justine et sa famille. Chaque scénette est très parlante, comme le sont d'ailleurs dessins et graphisme. Je n'ai pas été fan des dessins des visages (ce sera mon seul petit bémol sur cette ouvrage), mais ils ont l'avantage d'être bien expressifs, et d'éviter ainsi des bulles trop bavardes. A noter dans les + +, la police de caractère est hyper claire et de bonne taille !
Justine a quatre enfants, de deux pères différents. Tout ce petit monde vit dans la même rue et s'entend à merveille. Justine est une professionnelle de l'humanitaire. Oui, femme, mère de famille et humanitaire, quoiqu'en ait pensé son directeur de master, quoiqu'en pensent ses parents, ses amis, les profs de ses enfants etc.... qui lui assènent à chaque retour de mission : "maintenant que tu es maman, tu vas rester au bureau"... Question, qui bien évidemment, n'est jamais posée à ses confrères masculins.
Nous accompagnons Justine de par le monde, au gré de ses missions en Afghanistan, en Irak, en Haïti, en République Centre Africaine... Justine fait construire des hôpitaux, creuser des puits, fournit des médicaments, négocie avec des chefs de guerre etc... Sa passion, c'est le terrain. Et le terrain, c'est aussi sa famille, aller chercher son fils à l'école sitôt descendue de l'avion, se rendre à une convocation d'un prof, lire une histoire au dernier né le soir. Et au milieu de tout cela, il y a l'organisation, la logistique, les courses... Les absences, les manquements, les doutes, les reproches, les risques, les dangers, le bonheur d'être utile, de se réaliser en faisant que le monde soit meilleur, ou moins dur à l'autre bout.
La vie d'humanitaire de Justine est très souvent mise en parallèle avec sa vie de Maman... Et aucune n'est de tout repos... En Afghanistan, elle négocie avec un chef de guerre... Dans sa cuisine, elle négocie avec son fils pour qu'il termine son assiette. En Irak, une fois sa journée de travail terminé, son temps est tout à elle... Dans son foyer, la charge mentale est H24, etc, etc, je ne vais pas tout vous raconter.
Une BD à lire absolument, un formidable hommage à ces femmes et hommes qui se plient en 4, qui se coupent en deux pour mener une vie de famille aimante et ne pas oublier d'aller réhumaniser les régions du monde brisées par les horreurs de la guerre ou des aléas climatiques.
J'ai toujours entendu dire que derrière tout homme qui réussit grandement, il y a une femme dans l'ombre. Et bien ici, on peut inverser la phrase... Car si Justine réussit aussi bien son pari de mener à bien autant sa vie d'humanitaire que sa vie de famille, c'est parce qu'elle a deux bons hommes pour la soutenir, l'accompagner, l'aimer. Cette ouvrage est donc aussi une belle preuve d'amour pour ses enfants, leurs pères, son travail, sa vie, ses collègues. Et un sacré pied de nez au sexisme qui la voudrait bien tranquille dans sa cuisine...
Roman - Editions Ecoutez lire - 4h37 d'écoute - 16€99
Parution Actes sud 1994 et Ecoutez lire 2021
L'histoire : Un, deux, trois petits tours et puis s'en va.
Lin est heureuse, à priori... Deux petites filles, un mari aimant et complice, et son métier, la danse, la passionne.
Son métier la passionne tellement que sa vie est une prison qui l'empêche de s'y épanouir franchement. Alors, un jour, elle choisit. Elle quitte sa famille pour aller vivre sa passion et son métier, profondément, de par le monde.
Tentation : Pourquoi pas ?
Fournisseur : La bib de Betton, merci Cécile.
Mon humble avis : Quand je dis "tentation : pourquoi pas ? " Ce sont souvent des titres dont je n'ai aucune idée mais qui conviennent à mon besoin : des livres audios assez courts pour écouter en voiture et ne pas mettre trois mois pour les terminer !
La virevolte s'ouvre magistralement sur une scène superbe et émouvante... une mère découvre son nouveau-né. Et là, dès les premières lignes, on sait que la magnifique écriture de Nancy Huston va nous plaire, tant elle est subtile, juste, délicate. L'histoire l'est tout autant, bien menée et les comportements de personnages sont creusés, analysés finement, dans cette tempête que va créer Lin en abandonnant son foyer.
On suit les premières années de couple de Lin et Derek, leur entourage familial et amical, la naissance d'Angela, puis de Marina, et les chamboulements que chacune des naissances amène dans cet univers. Mais l'on sent la passion de Lin gronder. La danse est toujours là, même si reléguée au second plan, derrière les obligations familiales... Puis un jour, Lin lâche tout, s'enfuit, laissant ses filles derrière elle, et dans l'incompréhension. Ce sera d'abord Mexico, puis le reste du monde. Ses filles, elle ne les verra qu'épisodiquement au fil des décennies suivantes, elles deviendront des étrangères...
Et nous, lecteurs, assistons au cataclysme dans lequel Marina et Angela tente de se construire, de grandir, de s'affirmer.
Un roman sur le coût d'une passion, sur les conséquences de cette passion sur l'entourage, sur une femme qui choisit son destin, vivre pour et de sa passion. Je lis de part et d'autre que le choix de Lin est courageux. Je ne suis pas d'accord du tout. Pour moi, c'est de la lâcheté, de l'irresponsabilité. Quand on choisit de donner la vie, on réfléchit avant, et ensuite, on en assume les conséquences. De ce fait, je n'ai ressenti aucune empathie pour Lin, mais beaucoup pour ses filles, surtout pour Marina, dont le mal être est prégnant, et le dérivatif bouleversant.
Nancy Huston raconte sans juger, qui témoigne... Mais en tant que lectrice, et avec ma moralité, pas facile de rester neutre. C'est aussi à cela qu'appelle la littérature. Donc je conseille tout même ce livre très bien écrit, dont on déteste l'héroïne. Et pourtant, on ne l'oublie pas...
Aujourd'hui s'achève mon reportage photos de mon dernier voyage, celui à Fès au Maroc en septembre dernier. Evidemment, vous n'aurez pas vu toutes mes photos, puisqu'il a fallu faire des choix. Mais normalement, vous avez pu voir les meilleures.
On conclut avec d'autres êtres vivants de Fès. Il faut dire que dans la Médina, très peu de coin de nature, pas d'arbres, pas d'eau, que des ruelles... Donc là, pas de vie animale visible vraiment à part... Les chats... qui pullulent...Pour le meilleur et pour le pire pour eux car tous ne sont pas en bon état, ils sont tous de petit format, dorment parfois sur des tas d'immondices. Certains sont nourris par les commerçants. Et la nuit, il parait qu'ils sont les rois des ruelles, des terrasses etc... j'imagine que les rongeurs ont du soucis à se faire.
Et au alentour de Fès, c'est très aride...
Un oasis tout de même, un parc urbain près de la médina, avec des arbres, de la verdure, de l'ombre, des fontaines... Des oiseaux et des chats de meilleure allure :)
Bonne fin de Week-end :)
Le prochain dimanche en photo devrait vous emmener en bord de mer bretonne, lors des grandes marées !
Les Cigognes blanches tournoyaient au dessus du Palais Royal
Les Choucas des tours sur les remparts de Fès
Les Etourneaux unicolores autour de la terrasse de Dar Gnaoua
Les Faucons crécerelles au petit matin au dessus de la terrasse. Et un des nombreux Pigeons bisets... Car à Fès, il y a aussi de l'élevage de Pigeons biset, vu que leur fiente est utilisé pour le tannage du cuir
Le petit migrateur le Gobemouche noir... Sur les hauteurs de Fès.
Le gros-bec casse-noyaux et le Monticole bleu (raté, de loin, à contre jour, mais c'était une 1ère pour moi !)
3 photos du Bubul des jardins, une Mésange maghrébine (Mésange nord-africaine) et un Merle noir mâle
Et la star ornitho de mes vacances, mon chouchou, que je n'avais jamais vu, et pour cause, il est endémique du Nord Africain : il s'appelle le Bruant du Sahara.
Ils étaient là tous les matins sur et autour de la terrasse, bon compagnon du petit-déjeuner.
Synopsis : Back to Black retrace la vie et la musique d'Amy Winehouse, à travers la création de l'un des albums les plus iconiques de notre temps, inspiré par son histoire d’amour passionnée et tourmentée avec Blake Fielder-Civil.
Mon humble avis : Comme tout le monde ou presque, je suis envoutée par la voix d'Amy Winehouse, surtout dans ces deux tubes les plus connus : Rehab et Back to Black.
Aussi, la promesse d'un bon moment de musique m'a conduit au cinéma, pour voir ce biopic consacré à cette chanteuse, aux 6 Grammy Awards, décédée en 2011, à 27 ans, et qui a donc rejoint le tristement fameux club des 27...
Une fois n'est pas coutume, je commencerai mon billet par évoquer Marisa Abela, qui incarne de façon très très convaincante Amy Winehouse. Sa prestation, absolument bluffante, tellement que l'on n'oublie qu'elle n'est pas Amy Winehouse, vaut à elle seule le déplacement et est, à mes yeux, l'atout majeur et presque unique de ce film. Presque unique, parce qu'il y a aussi la musique d'Amy, mais de cela, personne à part feu Amy peut tirer la couverture à soi. A préciser, c'est Marisa Abela qui interprète elle-même les chansons de la star, et perso, je n'y ai vu que du feu. Peut-être parce ce que je ne suis pas assez fan et connaisseuse à la base. Mais, néanmoins, chapeau !
Pour le reste, je dirais que le film passe un peu à côté du sujet annoncé dans le synopsis... Car de création musicale, il n'en n'est pas question.... Juste 2 minutes au début quand Amy n'est encore qu'une inconnue, et puis une minute à la fin, quand elle fredonne devant son miroir quelques mots qui auraient pu devenir une chanson. On ne la voit pas écrire, ni composer, ni enregistrer en studio... Seuls quelques concerts alcoolisés sont évoqués...
Certes le caractère particulier, franc, entier, désintéressé de la jeune femme est bien montré. Celle-ci ne cherchait ni la célébrité ni l'argent, de cela, elle se foutait royalement. On peine un peu à comprendre parfois qui est qui dans son entourage professionnel, les changements de maison de disques et autre. D'ailleurs, son entourage semble réduit au strict minimum, et l'inertie de celui-ci face à sa déchéance est assez effarant. Tout est centré sur sa relation toxique avec Blake, ces "je t'aime moi non plus", une relation qui parait plutôt niaise à voir, superficielle comme les dialogues entre les deux amoureux. D'ailleurs, Amy semble plutôt greluche en énamourée qui ne sait dire que "baby", oh my baby... Bon, ça, c'est peut-être culturel... Alors certes, il y a les bitures pour l'une, les rails de coke pour l'autre, la violence conjugale (dont Blake paraît être plus la victime), ça on ne le savait avant d'aller au ciné. D'ailleurs, le film a tout de même l'intelligence de "partager les torts" dans cette relation destructrice. Et puis, bien sûr, il y a la presse people et les paparazzi. Une fois de plus, on se dit que si ces derniers n'existaient pas, peut-être, je dis bien peut-être (si le film est tout à fait raccord à la réalité) qu'Amy Winehouse chanterait encore, qu'elle ne serait pas décédée, ou alors, pas si tôt.
Comme toutes les grandes chanteuses iconiques, Amy a eu droit à son biopic... Mais celui-ci aurait dû creuser un peu plus son personnage principal, et ne pas rester en surface et en apparence... Mais il y a de bons moments musicaux et une interprétation de haut niveau.
Roman - Editions Lizzie - 11h48 d'écoute - 24.99 €
Parution Lizzie et Belfond en 2023
L'histoire : En 2045, les Etats-Unis ne sont plus... Suite à une nouvelle guerre de sécession, les côtes Est et ouest forment désormais la République : liberté totale des moeurs mais surveillance constante. Les Etats du centre, où les valeurs chrétiennes font loi, sont une Confédération. Les deux blocs se font face, et sont tout deux munis de services d'information et d'espionnage puissants pour lutter contre toute infiltration. Samantha Stengel est une espionne reconnue de la République. Sa nouvelle mission justement, infiltrer l'ennemi et abattre une cible dangereuse et imprévisible... Cette cible, c'est sa demie soeur, dont elle vient d'apprendre l'existence...
Tentation : La blogo
Fournisseur : la bib de Dinard
Mon humble avis : Après ma lecture de Les hommes ont peur de la lumière, je poursuis le glaçant portrait de l'Amérique de plus en plus divisé que dresse Douglas Kennedy. Mais avec Et c'est ainsi que nous vivrons, nous sautons dans le temps, nous voici en 2045, donc dans une dystopie.
Dans la République démocratique (côtes Est et Ouest), vous êtes libres de tout mais sous constante surveillance. Que vous soyez gay ou trans, croyant ou pas peu importe. Mais dans un monde du tout connecté, une puce électronique surveille néanmoins vos faits, vos gestes, vos conversations... Plus de vie privée. Vos consommations d'alcool, de viande sont mesurées et le système vous prévient dès que vous dépassez la dose qui vous est autorisée... Dans la confédération, sont proscrits l'avortement, l'homosexualité, le divorce, la transsexualité, le blasphème etc. Pour punir ces crimes les plus graves, les bûchers ont repris du service.
Voilà un état de lieu succinct... Evidemment, la guerre de sécession a donné lieu à une grande migration... Il y a des zones neutres, et des individus qui cherche à passer "de l'autre côté". Ce qui n'est pas sans rappeler l'Histoire, l'Allemagne de l'Est et de l'Ouest, Berlin etc...
La mise en place de l'intrigue en elle-même est un peu lente, mais c'est le temps qu'il faut pour poser LES décors, les événements historiques et leurs conséquences, et les conditions de vie aux extrémités et au centre... Le tout, avec évidemment encore quelques progrès technologiques (finalement toujours plus inventifs et invasifs) par rapport notre époque présente.
Samantha Stengel est la narratrice... Nous la suivons donc dans ces (mes)aventures, qui prennent évolue évidemment sous la forme d'un thriller. Nous avons bien sûr accès à ces pensées, mais celles qu'elle doit taire de par sa profession qui exige une soumission totale au système qui n'est pas loin de bannir l'émotionnel. Bon on a parfois du mal à la suivre dans ses mouvements dans les ZN... Zones neutres, mais peu importe, l'ensemble se lit très bien, captive et ne manque pas de suspense. Bien sûr, Et c'est ainsi que nous vivons interroge... Douglas Kennedy ne fait l'apologie d'aucun des deux camps, même si sa préférence, faute de mieux, est claire.
Car clairement, dans ce livre tout à fait probable, le pays des libertés n'est plus. Et en même temps, même si Douglas Kennedy situe son intrigue dans son pays, il suffit d'ouvrir les yeux que comprendre que cette scission, c'est aussi ce qui attend sans doute le monde entier dans un avenir plus ou moins proche... vu le chemin qu'il emprunte. D'un côté, les nations "big brother", de l'autre les théocraties qui remette l'inquisition au goût du jour... Et bien même si à contrecoeur, je choisis tout de même Big brother, car rien ne me dit que les fous de Dieu ne se piquent pas un jour des manières de Big brother...
Un roman bien pessimiste donc, mais j'ai la chance, là où je vis, de pouvoir encore le considérer comme un bon divertissement... bien glaçant.
L'histoire : Damien est l’histoire d’un voyage devenu légendaire. Damien, c’est aussi le nom du petit voilier de 10 mètres en bois qui, dans les années 70, effectua ce tour du monde exceptionnel de cinq ans, aujourd’hui inscrit en référence dans le domaine de l’aventure. Alors copains d’école à Grenoble, Jérôme Poncet et Gérard Janichon, décident à 17 ans de consacrer leur jeunesse à courir le monde. Leur cap est la liberté, la découverte, l’accomplissement, la voile aux extrêmes du globe. Inexpérimentés mais portés par leur idéal, ils quittent La Rochelle en mai 1969. Ils y reviendront en septembre 1973, après un voyage initiatique de plus de 55 000 milles.
Tentation : Le sujet (impec pour le Challenge Book trip en mer)
Fournisseur : La bib de St Lunaire
Mon humble avis : Et bien mes petits mousses, quel voyage de dingue !!!
En deux sessions de lecture, je suis partie de La Rochelle, pour rejoindre les fjords Norvégiens, le Spitzberg. J'ai ensuite frôlé le Groënland pour piquer droit vers les Caraïbes. De là, cap vers l'Amazonie, puis Rio, le Cap Horn. Des sauts de puces d'îles en îles (Kerguelen, Géorgie etc et d'autres toutes plus désolées et isolées les unes que les autres). Puis cap vers Le Cape, avant de reprendre la route du sud, d'arriver en Tasmanie, en Australie et de la rejoindre Tahiti, en passant par la Nouvelle Calédonie. Et comme à Tahiti, je n'en n'avais pas encore assez, je suis repartie pour la péninsule antarctique. J'ai rencontré des gens à droite à gauche, des marins, des militaires, des pêcheurs, des chercheurs, des scientifiques, un chaman, des filles, des hommes. Certains, je les ai retrouvés ailleurs par hasard. Evidemment j'en ai bavé, j'ai chaviré plus d'une fois dans les 50ème hurlants, j'ai eu peur, mais je m'en suis toujours sortie... Grâce à la bonne étoile et les coups de mains au bon moment. J'ai donc navigué en maillot de bain dans la mer des Caraïbes, au milieu des moustiques de l'Amazone et en grosse doudoune parmi les icebergs du pôle sud. Y'a eu de la casse humaine et matérielle, mais le bon port est toujours arrivé dans les jumelles.
Bon vous l'aurez compris, moi, je n'ai vécu cet incroyable voyage que depuis mon canapé ! Nos deux héros, connus dans leur milieu, et même références pour les voileux, écrivent beaucoup sur les voyages, la mer, la navigation sont Gérard et Jérôme.
Evidemment, pas évident de réduire quatre ans et demi d'un insensé voyage en format BD. On ne peut qu'être elliptique, et guère possible d'approfondir tous les sujets, toutes les rencontres. On est forcément obligé de survoler un peu... ce qui peut s'avérer frustrant pour le lecteur, désireux d'en apprendre plus sur les lieux accostés... pour cela, je pense qu'il faut lire le livre d'origine, dont est inspiré cet album : Damien autour du monde (de Gérard Janichon). De plus, j'ai trouvé les bulles très bavardes mais somme toute pour énoncer pas mal d'évidences un peu creuses et convenues.
Quoiqu'il en soit, graphisme et illustrations sont vraiment magnifiques et offrent déjà un fabuleux voyage visuel, sensoriel... le tout en aquarelles. Les dessins sont foisonnants de couleurs, de détails... du grand art, et un pur bonheur pour les yeux.
J'aurais aimé savoir, entre autres, pourquoi "Damien" fut nommé ainsi, pourquoi le 3ème larron a vite quitté le navire etc. Mais à savoir tout de même, ce petit bateau Damien est maintenant classé monument historique, premier petit voilier à s'être notamment frotté aux glaces polaires...
Et cet album, je vous le conseille tout de même chaleureusement pour ses qualités, et la trace qu'il laisse d'une épopée marine hors du commun, extraordinaire.
Je gagne donc un point dans le challenge avec cette lecture