Lectures, BD, cinéma, voyages, photos, chats, oiseaux, nature bref mon petit monde ! .................. " C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante" (Le petit prince)
Allez, un dimanche de photo de rue, ou street photo :)
Pour rappel, la photo de rue est toute photo prise dans un lieu public sans être posée, avec une présence humaine directe, ou suggérée ou induite. Et c'est saisir l'instant...
Je vous souhaite un bon dimanche :)
A la Saint Ouine, Saint Malo
A la Saint Ouine de St Malo
A la Saint Ouine de St Malo et sur le Sillon
A Chambéry
Dans les Côtes d'Armor, autour de Plougrescant
A la course "Dinard of course"
A la course Dinard of course
Grandes marées plage de l'Ecluse à Dinard
A St Malo sur le Sillon
A St Malo, sur et depuis le fort du Petit Bé, avec le fameux Mr Marcel
A Wissant, différentes façon d'être face à la mer... Et à Malo les bains.
L'histoire : Malgré tous les récits qu'elle a entendu enfant, Tass n'a jamais bien su où commençait l'histoire des siens ni expliquer la Nouvelle Calédonie à Thomas, son compagnon resté en métropole. Revenue à Nouméa, Tass retrouve son poste de professeur de Français. Dans l'une de ses classes, deux jumeaux, Kanaks, l'intriguent... Que signifie le petit tatouage qu'ils portent sur la main. Un signe de ralliement indépendantiste. Quelque temps plus tard, les deux jumeaux disparaissent. Tass part à leur recherche, sans savoir que ce chemin la conduira à l'histoire de ses ancêtres.
Tentation : Le sujet
Fournisseur : La bib
Mon humble avis : J'étais enthousiaste à l'idée de découvrir enfin la plume d'Alice Zeniter, et de partir avec elle en Nouvelle Calédonie, et c'est avec élan que je me suis lancée dans cette lecture... L'écriture m'a vite parue agréable, soignée, et les descriptions de la vie, des décors et de la végétation ultramarines me ravissaient. Puis, puis j'ai commencé à trouver le temps long, la disparition des fameux jumeaux annoncée en quatrième de couverture n'advenant qu'à mi roman. Je pensais que celle-ci génèrerait une sorte de quête, avec moult rencontres et témoignages, mais pas du tout, ou très peu.
Avec Frapper l'épopée, Alice Zeniter nous soumet des clés pour appréhender un peu mieux la complexité sociale de la Nouvelle Calédonie, et sa fracture politique. On en apprend énormément sur "le caillou", depuis le premier drapeau Français planté en son sommet sans se soucier de ses habitants premiers : les Kanaks. Très vite, l'archipel est devenu une colonie pénitentiaire de plan B... Pour pallier la Guyane où les prisonniers mourraient trop vite à cause du climat. C'est toute l'histoire et le peuplement de la Nouvelle Calédonie qu'Alice Zeniter balaie ici, à travers la vie d'un ancêtre de Tass. Cet ancêtre, algérien qui s'est rebellé contre le colon a été condamné au bagne et aux travaux forcés en Calédonie. Le passé des aïeuls de Tass lui est livré de façon très particulière, à laquelle je n'ai pas adhérée et qui s'appuie sur les croyances kanakes très fortes. Ces révélations durent quatre plus de quatre-vingt pages, m'ont paru interminables. J'ai eu la sensation que ma lecture devenait laborieuse, avec l'envie d'en finir au plus vite sans en trouver l'énergie.
Et je m'interroge... Comment un roman peut-il être aussi intéressant et instructif tout en étant aussi peu passionnant et captivant. A mes yeux, cette histoire manque d'allant et de force narrative. Je ne me suis pas attachée aux personnages, et leur histoire, qui nous garde à distance sans réelles émotions, ne m'a semblé qu'être un prétexte bien secondaire pour placer la grande Histoire. Je trouve ce roman plutôt maladroit dans son objectif qui reste flou pour moi. A part le panorama kaléidoscopique passé et présent de la Nouvelle Calédonie, où a voulu me mener l'autrice à travers ce que vivent ses personnages, et surtout Tass, l'héroïne ?
Première rencontre avec Alice Zniter plutôt manquée pour moi, même si j'ai appris énormément au cours de ma lecture sans avoir à lire un essai encyclopédique, forme littéraire pour laquelle je ne suis hermétique. Vraiment intéressant, mais pas du tout captivant, j'ai l'impression que c'est une première pour moi un tel ressenti.
Avec Ralph Fiennes, Stanley Tucci, Isabelle Rosselini
Synopsis : Quand le pape décède de façon inattendue et mystérieuse, le cardinal Lawrence se retrouve en charge d’organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s'intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu'il doit découvrir avant qu'un nouveau Pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs changera la face du monde.
Mon humble avis : Quel film ! Mais quel chef d'oeuvre ! On se régale de tout...
Tout d'abord, les prises de vue et la mise en scènes sont somptueuses. Presque chaque scène pourrait être un tableau, une peinture : couleurs, lumière, ombre, clair obscure, positions des personnages dans des décors grandioses ou plus confidentiels. Quant aux mouvements des uns et des autres, on croirait presque à une chorégraphie. Vraiment, ce film est une merveille visuelle.
Cette adaptation du roman éponyme de Robert Harris est aussi terriblement captivante. Car elle nous emmène dans un univers où l'on ne pénètrera jamais, réservé à quelques poignées d'hommes des hautes sphères de l'Eglise catholique. Un cercle fermé rythmé de traditions, de rites, de codes, très cérémoniel. A travers ce long conclave, ce film évoque une crise de foi... en l'Eglise elle-même. La foi religieuse n'est mise en question ici. Mais celle en l'Eglise oui. Il se dit que feu le Pape, avant son décès, avait perdu la foi en l'institution. Et dans les cardinaux qui assistent au conclave et qui votent pour élire le prochain Saint Père, il en est qui ne se retrouvent plus dans ce que l'Eglise est devenue, d'autres dans ce que l'Eglise est restée depuis des siècles alors que le monde et les mentalités évoluent sans cesse. Et c'est là que le film devient thriller politique et spirituel... Car "ces chers" cardinaux ne se comportent pas mieux entre eux que nos dirigeants politiques en campagne présidentielle... Coups bas, alliances, manipulations, opportunismes, rumeurs, stratégies, exhumations de vieilles casseroles enterrées sous le sceau de secret de l'Eglise etc... sans parler des égos et des soifs de pouvoir tout aussi surdimensionnés que leurs homologues politiciens.
Au milieu de tout cela, le Cardinal anglais Lawrence (le très à propos Ralph Fiennes), doit tenir son rôle : que ce conclave se déroule parfaitement et que le futur élu soit digne de devenir le Saint Père... mais y-a-t-il seulement un "saint" entre ces murs sacrés et confinés ? Dure tâche à mener, tout en discrétion, pour cet homme bien attachant, qui fait face lui aussi à son propre doute... Il ne se sent pas à sa place dans les ors Vatican en tant que Doyen du Collège et rêve d'une vie au calme loin des tourmentes et du protocole. Et lorsqu'il découvre que le Pape avait quelques secrets, il sent que ce conclave va être périlleux. Nous partageons son enquête, qui le mène par moments à des cas de conscience.
Evidemment, la tension monte entre les cardinaux mais aussi pour le spectateur dans son fauteuil de velours. On se demande bien comment ce noeud va se dénouer après moult rebondissements... Et puis, un cardinal prend la parole, prononce quelques phrases du fond du coeur, sans se soucier ou imaginer les conséquences, et c'est là que tout bascule... Et lorsqu'advient la révélation finale, j'ai jubilé... Et me suis dit qu'il y avait là de l'espoir... pour que l'Eglise retrouve son humanité, sa bienveillance, sa fraternité, son partage. Les vrais, ceux qui devraient être. Certes, ou hélas, nous sommes ici au cinéma, mais l'on pourrait se prendre à rêver que les choses puissent changer.
Le tout est autant d'une grande intelligence que d'une grande finesse et délicatesse, tant dans les regards que se portent ces hommes, que dans leurs quelques dialogues, que dans leurs silences. Tout est d'une puissance extraordinaire, jusque dans chaque geste, ou chaque interruption de geste, ou la seconde qui le précède. Que d'images marquantes. Un film vraiment ciselé, limpide et fluide malgré cet univers inconnu. A voir absolument !
Mon pitch : La Quarantaine, Frankie sillonne les Etats-Unis sans attache depuis une dizaine d'années. Depuis qu'elle est sobre, même si rien n'est gagné, depuis qu'elle a quitté Paul... Elle va au gré des disparitions non résolues, quand la police n'avance plus ou a baissé les bras. La mission qu'elle s'est donné : retrouver les personnes disparues, et d'autant plus si elles sont issues des minorités.
Aussi, Frankie débarque à Boston, où Angélique, une ado haïtienne sans histoire a disparu depuis plus de onze mois de Mapattan, le quartier chaud de la ville.
Tentation : Envie d'un bon thriller après tous les romans de la rentrée
Fournisseur : La bib de Dinard
Mon humble avis : Sur le bandeau qui entoure la version papier de "l'été d'avant", l'éditeur mentionne l'accroche du New York journal of books "Peut-être le thriller le plus puissant de la décennie" !!! Bon alors la décennie n'a commencé qu'il y a 4 ans et on n'ignore tout de la production littéraire des six prochaines années. Donc on va peut-être se calmer et cesser d'écrire des phrases qui ne veulent rien dire.
Car ce dernier opus de Lisa Gardner n'est pas je pense le thriller la décennie. J'ai déjà lu plus bluffant etc. Mais il n'empêche l'intrigue est d'excellente facture et nous emmène dans la communauté Haïtienne de Boston. On y apprend que des milliers d'Haïtiens ont eu des visas pour vivre aux Etats Unis, après tremblement de terre terriblement dévastateur et meurtrier de 2010 et ce, pour une durée de 10 ans... Or ce roman a été écrit en 2020, à l'époque où ces fameux visas n'allaient pas tarder à expirer.
Quoiqu'il en soit, Angélique est l'une de ces Haïtiennes au visa temporaire, arrivée enfant avec son petit frère et qui vit depuis chez sa tante. Elle a disparu, onze mois plus tôt, à la sortie du lycée, et aucune caméra de surveillance ne l'a vu sortir de l'établissement. Disparition incompréhensible d'autant qu'Angélique était une excellente élève qui ne rêvait que de devenir médecin.
Frankie débarque à Mattapan, trouve un boulot de barmaid avec un petit logement dans le quartier, et se met à enquêter. On la suit avec grand intérêt dans ses recherches, ses rencontres, ses raisonnements, qu'elle partage assez vite avec le flic chargé de l'affaire. On ne s'ennuie jamais, l'histoire est simple à suivre, on ne mélange pas les personnages et leurs patronymes. Franchement, tout cela est très bien ficelé et très agréable à lire, d'autant que l'interprétation audio ne manque pas de pêche !
Un des sujets parallèles de cette histoire est l'alcoolisme de Frankie. Sobre depuis dix ans, elle lutte toujours contre ses démons. Lisa Gardner explique vraiment en profondeur la dépendance l'alcool et ses conséquences et le long et difficile chemin de l'abstinence. Certes, ces propos sont un peu redondants mais ce trait de caractère de l'héroïne n'est pas gênant (car oui, normalement, j'en ai marre des flics alcooliques), puis elle ne boit plus, elle a la tête sur les épaules et on ne partage ni ses beuveries ni ses gueules de bois.
A travers ce roman, Lisa Gardner rend un bel hommage à toutes ses personnes qui cherchent bénévolement et volontairement des disparus. Et, il se pourrait bien que Frankie devienne un personnage récurrent. Pourquoi pas, elle est bien agréable et efficace cette petite bonne femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et sait ce qu'elle veut.
Le sujet : Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse, est choisi en 1783 par le roi Louis XVI pour diriger une expédition autour du monde visant à compléter, entre autres, les découvertes de l’Anglais James Cook. Même si l’impétueuse Navy anglaise est toute-puissante sur les mers et les océans, la Royale a aussi son rôle à jouer. Alors si elle ne peut gagner ses lettres de noblesse dans le combat naval, elle les gagnera dans le domaine de la science, des découvertes et du commerce…
Mon humble avis : Nous suivons La Pérouse, les deux frégates La Boussole et l'Astrolabe et leurs équipages durant une partie de leur tour du monde à visée scientifique... L'île de Pâques, l'Alaska, puis dans les îles qui s'appellent maintenant les îles Samoa, mais qui étaient les iles du navigateur à l'époque; la Nouvelle Hollande (l'Australie)... Le tout entre à partir d'avril 1786, pour au moins 3 ans.
Sauf qu'en 1792, La Pérouse et ses hommes ne sont toujours pas revenus en France, et sont portés disparus. Une expédition de recherche, commandée par le contre-amiral Bruny d'Entrecasteaux est montée à la demande du roi Louis XVI. Les deux navires de cette expédition mouillent longuement à Pondichéry, comptoir que se disputent depuis toujours la France et l'Angleterre. Bon ça c'est en résumé.
Les pages de cette BD alternent donc entre l'expédition de la Pérouse et celle bien statique d'Entrecasteaux.
Ce qui se déroule vraiment entre les protagonistes en place, on a bien du mal à le comprendre, tant tous les personnages se ressemblent et que bulles et dialogues, assez plats, ne nous éclairent guerre vraiment. Donc sur ce plan-là, cette BD n'est pas franchement intéressante ni passionnante, puisqu'elle laisse sur le quai je pense quiconque ne serait pas féru et grand connaisseur d'Histoire. Manque de limpidité pour le profane. J'ai d'ailleurs mis du temps à comprendre que le type qui va monter sur la guillotine place de l'actuelle Concorde n'est autre que Louis XVI ! Au début, je pensais que c'était le héros de cette BD... Car oui, pendant que les grands navigateurs parcourent les mers au nom du roi, et bien celui-ci se fait couper la tête à Paris, donc cela a bien quelques conséquences dans l'autre hémisphère. Bref, tout cela apparait de façon plutôt brouillonne et plutôt survolée. Nous n'apprenons pas grand-chose sur les îles où débarquent La Pérouse et ses hommes, je pense qu'il est aussi fait référence à une bataille importante (celle de la Cheasapeak), mais tout cela est très confus.
Google m'a appris que les restes du naufrage de La Pérouse ne seront retrouvés qu'en 1826, et les épaves de La Boussole et de l'Astrolabe seront localisées dans les années 1960 par des plongées sur site dans les îles Salomon, au Nord Est de l'Australie.
Même si je suis très mitigée par cette lecture, je ne la regrette pas, puisqu'elle m'a incitée à taper La Pérouse sur google ! Et puis, franchement, les dessins de marines et de paysages sont vraiment splendides et valent bien le détour, rien que pour le plaisir des yeux !
24 points + 1 = 25 points
Me voici "Maître" !!!💥
Et c'est en qualité de "Maître" que j'achève ce book trip en mer, qui se termine ses jours ci.
N'hésitez pas à cliquer sur le logo et les liens si vous voulez voir tout ce qui a été lu sur le thème de la mer par les blogueurs/blogueuses. Si vous cherchez une lecture inspirante sur ce thème, vous trouverez certainement celle qu'il vous faut !
Et merci à Fanja d'avoir organisé ce challenge de lecture qui a été bien motivant et sacrément bien suivi !
L'histoire : Iran, Chiraz, automne 2022. Au coeur de la révolte "Femme, Vie, Liberté, une jeune femme grimpe sur une benne à ordure et est prête à mettre le feu à son foulard sous les encouragements. Elle n'a que 16 ans. Son père l'a nommée Zahra, mais sa mère, c'est un tout autre surnom qu'elle lui donne : Badjens. Mot à mot, cela désigne le "Mauvais genre" mais en persan de tous les jours, Badjens cela signifie "Effrontée, espiègle". Un surnom comme un premier signe d'émancipation ?
Mon humble avis : Voici un roman qui se lit en apnée, et qui, une fois la dernière page tournée, vous laisse K.O et sans voix.
Ce n'était qu'il y a deux ans, et pourtant, on n'en parle plus ou presque. D'ici il semble que la fatalité des lois islamiques de l'Iran ait eu raison du courage et de la détermination de millions de femme qui ont fait la révolution dans les rues, suite au décès de Masha Amini, une iranienne arrêtée par la police des moeurs pour quelques cheveux qui dépassaient du voile.
L'autrice franco iranienne Delphine Minoui nous replonge au coeur de cette période, période dans laquelle elle nous conduit pas à pas à travers la vie de la jeune narratrice, depuis sa naissance jusqu'à ce jour où elle ôte son voile au milieu de la foule.
Le ton est vite donné... "J'ai 16 ans et je suis morte le jour où je suis née". Parce que Badjens est une fille. Quelques mois avant, lors d'une échographie, l'obstétricienne s'était excusée. "Désolée, c'est une fille". Un avortement est envisagé, mais trop cher...
Zahra sera donc invisible aux yeux de son père autoritaire et inflexible. Mais Badjens pourra compter sur l'amour et la complicité de sa mère qui lutte discrètement contre le patriarcat, chez elle, dès que son mari a le dos tourné. Plus tard, la mère luttera depuis son balcon, en applaudissant les cortèges de manifestantes.
Badjens nous narre donc son quotidien, celui de son enfance, de son adolescence, ses copines, leurs secrets, et leurs moyens et échappatoires pour contourner les interdits patriarcaux qui font d'elles des sous individus sans droits, juste avec des devoirs... Celui de porter le voile, de se taire, celui d'obéir, celui de subir, notamment les agressions sexuelles... Ce roman montre vraiment l'hypocrisie et la misogynie de la constitution iranienne et de la plupart ses citoyens masculins.
Un roman court mais uppercut sur le courage et l'émancipation des femmes iranienne. Cette quête de liberté individuelle et collective bouleversante est servie par une forme, un ton et des mots qui claquent, remarquablement adéquates. Une histoire grave, mais une lecture que je n'ai pas trouvée plombante. Car il y a l'énergie, l'envie, la détermination. Un livre nécessaire, incontournable, qui me fait dire une fois de plus ma chance d'être née en France. Certes, le droit des femmes a encore beaucoup de progrès à faire, mais au moins, dans l'absolu, le grand tyran dans ce domaine-là n'est pas l'institution qui écrit les interdits. Le bafouage des droits de la femme est je pense chez nous, plus une question de mentalité générale et d'éducation individuelle. Dans l'absolu, en France, en tant que femme, j'ai autant de droits légaux que mon voisin masculin.
Ce roman est là pour que ne tombent pas dans l'oubli toutes ses femmes iraniennes qui se sont rebellées contre le sort que leur réserve leur pays, qui se rebelleront encore, en Iran ou ailleurs. Entre espoir et désespoir, Badjens est un magnifique roman. Puissant, qui va droit au but.
Parution J'ai Lu 2020 (Editions Noir sur Blanc 2019)
Le sujet : "Raconter Vivian Maier, c'est raconter la vie d'une invisible, d'une effacée. Une nurse, une bonne d'enfants. Une photographe de génie qui n'a pas vu la plupart de ses propres photos. Gaëlle Josse dresse le portrait et narre la vie de Vivian Maier, décédée dans la misère dix ans avant la parution de ce livre. Et maintenant, Vivian Maier est considérée comme une sommité mondiale dans l'art de la photo de rue. Et ce que l'Histoire, les témoignages et les traces ne disent pas, Gaëlle Josse le suppose...
Tentation : Mon goût pour la photo de rue et ma "pratique" de celle-ci
Fournisseur : Bib de St Lu
Mon humble avis : Il y a un peu plus d'un an, le nom de Vivian Maier m'était complètement inconnu. Et, depuis que j'essaie de pratiquer au mieux la photo de rue et fréquente des groupes Facebook qui lui sont consacrés, et bien j'en découvre des patronymes de maîtres dans cet art... Dont Vivian Maier... et l'autre jour, sur le chariot des retours de la médiathèque, ce livre... Aussitôt pris.
En septembre, j'ai lu la BD Vivian Maier : A la surface d'un miroir. Que j'avais apprécié mais sans plus, la trouvant trop elliptique et "en surface". Et bien un conseil, lisez d'abord le roman de Gaëlle Josse, puis la BD que vous apprécierez bien d'avantage. Le roman vous permettra de combler les ellipses de la BD... Et la BD vous permet de mettre un visuel sur le roman. Les deux se retrouvent donc judicieusement complémentaires.
Une femme à contre-jour s'ouvre sur les derniers jours de Vivian Maier, son décès... Le box ou Vivian Maier entreposait ses effets n'est plus payé... John Maloof, un jeune agent immobilier, achète aux enchères un lot de photos, planches contacts, de bobines de film... pour la modique somme de 400 €.... Alors que le contenu de ses cartons vaut maintenant des millions. Après un travail monstre de tri, d'impression etc, il se battra pour faire reconnaitre le travail de Vivian Maier. Ainsi né la légende de cette femme invisible, qui a traversé la vie des autres sans vraiment la marquer, et qui passait la sienne à arpenter les rues de New York, puis de Chicago, son appareil photo autour du cou. Et de son Rolleiflex, elle saisit et fige pour l'éternité les laissés pour compte, la misère, les femmes, les personnes de couleurs, les enfants qui trainent les rues... Et plus que tout, ses photos sont maintenant de formidables témoignages des époques qu'elle a traversées. Et parfois, Vivian Maier apparait sur ces clichés, via un ou plusieurs reflets dans des miroirs, une ombre... Toujours discrètement, toujours avec une expression neutre et austère, l'expression de celle qu'on ne voit pas, de celle qui est à contre-jour pour ceux qu'elle photographie.
Gaëlle Josse met sa sublime et ô combien agréable plume au service du portrait de cette femme si complexe et ambigüe, qui malgré toutes les recherches et les documentations existantes, gardera toujours une part immense de mystère. Née à New York en 1926 d'une mère Française et d'un père américain, Vivian Maier subira les violences d'une famille dysfonctionnelle, subira les déracinements, subira les abandons pour ensuite abandonner elle-même tout ce qui la rattache à sa famille toxique. En femme libre bien avant celles de son époque, elle voyagera, ne se laissera pas marcher sur les pieds et exercera le métier qui lui laisse le plus de temps pour errer dans les rues et ruelles, jamais sans son Rolleiflex entre les mains. Une question demeura toujours sans réponse... Pourquoi, de son vivant, Vivian Maier n'a jamais présenté son travail à un journal, à une agence, à un éditeur ? Pas peur d'être une fois de plus rejetée, ignorée ? On ne le saura jamais. Vivian Mayer s'est éteinte avec son mystère... Mais a laisser des dizaines de milliers de clichés...
Un ouvrage que je vous recommande chaleureusement. Même si la photo de rue vous laisse de marbre, ce roman est avant tout un beau portrait de femme, et surtout, une photographie d'une certaine Amérique du vingtième siècle à travers des personnages qui pour qui le rêve américain n'est resté qu'une chimère.
En septembre, je suis allée en vacances en dizaine de jours en Dordogne, à l'occasion du mariage d'un couple d'amis. Evidemment, j'ai fait aussi du tourisme... culturel, historique et gastronomique !
La Dordogne dans les environs du Bugue (où je logeais) c'est la proximité de 2 rivières, la Dordogne et la Vézére, donc deux vallées, donc un pays qui est loin d'être plat et des routes qui tournent, qui tournent... Et quasi après chaque virage... "Oh, un château" !
Aujourd'hui, coup de projecteur sur le Château de Puymartin (visité) et celui de Campagne, depuis son parc.
Pour tout savoir de l'histoire de Puymartin, c'est ici . Une partie du château est encore habitée par les propriétaires actuels.
Sur ce, je vous souhaite un bon dimanche :)
PS : Sources des textes : Wikipédia et les sites internet des châteaux
Datant des XVe, XVIe et XVIIe siècles, le château de Puymartin est situé à 8 km de Sarlat. Sa construction a débuté au XIIIe siècle.
Au XIXe siècle, le marquis Marc de Carbonnier de Marzac, grand-père du propriétaire actuel, restaure le château dans un style néogothique grâce à la dot de sa femme. Le château est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 6 décembre 1948.
Le Château de Puymartin est un château défensif, situé qu'il est sur un axe stratégique durant le conflit entre la France et les Anglais au début de la Guerre de 100 ans.
La cour Saint Louis, et la cave.
Cave, chapelle et grand escalier.
Le grand escalier et la chambre d'honneur. Bon il faut vivre avec son temps, il y a un miroir à selfie... Qu'on n'a pas réussi à utiliser, je pense qu'il fallait une perche. Miroir sans doute mis là pour les visiteurs japonais !
En haut, le salon vert et son mobilier de style Louis XVI
La grande salle il me semble.
Une salle de bain... Un panneau affiche le témoignage d'une habitante du château... AU XIXè, elle tomba malade et le médecin lui prescrivit des bains... Chocking à l'époque où se mouiller en entier relevait du sacrilège et de l'impudeur...
Une légende dit qu'une châtelaine du XVIe siècle, Thérèse de Saint-Clar, aurait été surprise avec son amant par le retour de guerre inopiné de son mari. En punition de sa faute, ce dernier l'aurait condamnée à rester prisonnière durant les 16 dernières années de sa vie, dans une petite pièce de la tour nord où elle mourut, et dans laquelle l'époux trompé aurait exigé que le corps de sa femme soit emmuré. On prétend depuis que le fantôme de Thérèse de Saint-Clar errerait parfois le soir aux environs de minuit, sous la forme d'une dame blanche, dans l’escalier, sur le chemin de ronde du château, avant de pénétrer dans cette chambre. Le château de Puymartin est réputé pour être hanté ! Le comte Henri de Montbron l’a aperçue plusieurs fois dans différentes pièces du château. D’après son fils
La chambre d'Artémis, déesse grecque de la nature sauvage et de la chasse. Bon des animaux empaillés :( Mais l'ensemble donne une belle ambiance de mystère.
En bas à gauche, les charpentes du grenier où le linge était mis à sécher.
La château du village de Campagne, dans la vallée de la Vézère. Un château connu depuis le XIIème siècle, qui sera rasé sous l'ordre du roi Charles VII. Le bâtiment L'édifice actuel, bâti aux XVe, XVIIe et XVIIIe siècles, a fait l'objet de restaurations au XIXe siècle, puis de 2008 à 2014. En 1970, l'État reçoit le château en legs de la part du dernier marquis de Campagne. Il est intégralement inscrit au titre des monuments historiques le 5 avril 2001, avec ses dépendances, son parc et ses clôtures. Depuis 2007, il est la propriété du département de la Dordogne
Roman - Editions Audiolib - 3h23 d'écoute - 15.95 €
Parution d'origine chez J.C Lattès en 2019
L'histoire : Edouard découvre qui a violenté son fils Benjamin durant un camps de vacances avec la paroisse... et le retrouve. Il s'agit d'un prêtre. Il dévaste d'église et y retient captif le "père" pendant presque trois jours... jusqu'à ce que ce dernier avoue.
Tentation : Le sujet
Fournisseur : La bib de Dinard
Mon humble avis : Grégoire Delacourt s'est toujours demandé ce qu'il ferait si quelqu'un attentait à l'un de ses enfants. Quel père, avec quelle force et quelle faiblesse, il serait. Ce roman terriblement puissant et saisissant sur les pires abjections qu'il puisse être faites à un enfant est sa réponse.
Nous voici donc dans un huis-clos aussi émouvant, que répugnant, que révoltant... bien que ces termes soient très faibles pour exprimer ce que l'on ressent durant cette lecture.
Nous avons l'enfance d'Edouard entre un père boucher et une mère bigote qui ne jure que par Dieu. Puis un mariage, la naissance de Benjamin... Et quelques années plus tard, un divorce et un petit garçon de 11 ans qui est une proie facile pour les prédateurs dans la gueule desquels la famille l'envoie innocemment, en toute confiance, pour un camp d'été... Et puis, au retour, Benjamin n'est plus le même. Il faudra longtemps à Edouard pour comprendre...
Mais le "vif" du sujet, nous y entrons de suite... Edouard saccage tout d'abord l'église du père Préaumont, avant de l'y séquestrer. Edouard est dans la colère primitive d'un père brisé, d'un père qui a failli à protéger son fils. Il va hurler, interroger, harceler, monter à l'assaut, torturer, tout pour que le coupable avoue. Et le coupable se montre d'une bassesse sans nom (il nie d'abord en faisant porter la faute par l'un de ses "confrères" qui vient d'être muté). Puis il va avouer mais sans sembler comprendre l'horreur, la monstruosité de ses aveux. En gros, tout lui paraît normal, il n'a fait "qu'aimer"...
Et c'est cela qui est le plus effroyable. Le prêtre ne semble pas conscient du crime qu'il a commis. Et l'Eglise dans tout cela, qui est bien silencieuse, qui laisse faire, qui traite ces affaires en interne. Le châtiment n'est jamais à la hauteur du crime... On éloigne juste... pour que cela puisse mieux recommencer ailleurs ? Avant d'être un prêtre, un homme est avant tout un citoyen et devrait être jugé par les instances juridiques d'Etat. On éloigne, on ne soigne pas. Moi, ces hommes qui soi-disant répandent "la bonne parole", jusque dans le lit des enfants, je les castrerais, purement et simplement.
C'est répugnant. On en parle de plus en plus, enfin... Les témoignages affluent... Que dire... Ca fait belle lurette que j'ai quitté foi et Eglise, qu'on ne m'en parle plus de cette Eglise qui se veut un refuge des pauvres brebis égarés et qui donne des leçons de moral à la terre entière sans être capable de ses soigner elle-même...
Ce roman est à lire même s'il est très dur. Grégoire Delacourt a trouvé les mots pour dire l'indicible, tant dans la douleur, la colère, la revanche, que dans l'ignominie de l'infamie et de la perversion. Les phrases claquent, les mots percutent, l'ensemble bouleverse et met à mal. On ne digère jamais une telle lecture, qui nous laisse abasourdi, complètement K.O, dans un état de sidération. Et pourtant, un tel roman, magistralement mené par un auteur dont le talent n'est plus à prouver, est hélas terriblement nécessaire... Pour que les uns écoutent, observent, détectent et que les victimes parlent et accusent... Et qu'enfin la justice et l'Eglise joue leur rôle initial de protecteurs des opprimés.
Synopsis : Pauline est la maman d’Andréa, 6 ans et demi, un petit garçon formidable à qui on a diagnostiqué un TSA : un « trouble du spectre autistique ». Il n’est pas vraiment au niveau mais il est toujours scolarisé et s’apprête à faire sa rentrée en grande section de maternelle. Pour Pauline, sans revenus fixes et récemment séparée de Fabrice, le père d’Andréa, tout semble concourir à faire de sa vie une succession d’échecs. Or pour Andréa, c’est une année cruciale qui va déterminer s’il peut ou non rester scolarisé et obtenir ainsi une meilleure chance de voir son état s’améliorer. Mais pour cela, Andréa a besoin de stabilité et pour Pauline, la lui apporter, c’est un peu (beaucoup) gravir l’Himalaya en tongs…
Mon humble avis : Ce film est une livre adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Marie-Odile Weiss, où celle-ci raconte son quotidien de mère célibataire d'un jeune garçon autiste.
Dans ce film, on va des larmes au sourire, en passant par quelques instants de rire. Heureusement, il y a dans l'entourage de Pauline des personnages bien salés qui prête donne par moments des aspects comiques à cette chronique quasi quotidienne.
Audrey Lamy, qui est de toutes les scènes, est bouleversante et très convaincante en mère courage dépassée. Quant au jeune Eden Lopes, qui interprète le petit Andréa, il est tout simplement bluffant. Certes, il a été coaché pour acquérir démarche, gestes, débit de parole d'un enfant lourdement autiste, il n'empêche, on ne peut que saluer sa prestation qui apporte tant à la réussite de ce film.
Ce film devrait être vu par tous, pour qu'enfin l'autisme soit réellement connu dans toute sa diversité, dans toutes ses conséquences, et loin de clichés et lieux communs distillés par les médias parce que spectaculaires. Dans cette histoire, on voit parfaitement la détresse parentale devant les obstacles que la vie et les administrations dressent face aux parents d'enfants différents. Manque d'accompagnement, de structure, de compréhension de la part du citoyen lambda. Ici, tout se déroule sur une année scolaire... Il est donc question d'école inclusive... Sauf que le problème est que manifestement, les maitresses d'école ne sont pas formées, et encore moins informées sur la nature réel du handicap qu'est l'autisme. En début d'année l'institutrice d'Andréa pense que celui ci joue du piano tel un prodige etc... Alors que l'enfant ne sait pas tracer un cercle. En France, on manque cruellement d'informations réelles, non médiatiques.
Au pied de l'Himalaya est un très beau film, très touchant, une belle déclaration d'amour à cet enfant différent, et un hommage à ces parents et les quelques aidants qui les entourent. Entre gravité et légèreté, il peut séduire tout le monde. Des passages très forts m'ont fait venir la larme à l'oeil. A voir sans hésiter.