Publié le 19 Novembre 2023

Et voilà, je vous emmène au Maroc, à Fès plus précisément, lieu de mon dernier voyage, quelques jours fin septembre, avec 4 des mes anciennes collègues Nouvelles Frontières, pour y retrouver notre ex cheffe, qui vit là-bas depuis 10 ans. Donc un programme entre retrouvailles et visites, avec une guide de premier choix !

Capitale spirituelle du Maroc, Fès fut fondée au VIIIème siècle et compte aujourd'hui plus d'un million d'habitants (entre la vieille ville- la médina-, et la ville nouvelle). La médina comporte plus de 900 rues et ruelles, certaines tellement étroites que s'y croiser est difficile ! Au milieu de ce dédale, se trouve les tanneries de Fès. Maroc... Maroquinerie... vous faites le lien... C'est donc une visite incontournable pour l'une des spécialités de ce pays. 

 

Nous avons donc visité la Tannerie de Chouara, vielle de 1000 ans ! A l'entrée, une femme vous propose une branche de menthe, à mettre sous votre nez, tant l'odeur y est insupportable pour les non habitués. D'ailleurs, on ne reste près que peu de temps, et dès que les nausées s'annoncent chez l'une d'entre nous, nous quittons le lieu... pour aboutir dans la boutique de cuir... le trajet est fait pour que vous n'y échappiez pas !

Les tanneries de Fès se composent de nombreux vases en pierre remplis avec une vaste gamme de teintures et de liquides divers répandus comme une grande palette d’aquarelles. Des dizaines d’hommes, dont beaucoup sont debout jusqu’à la taille dans les colorants, travaillent sous le soleil brûlant. Les tanneries traitent les peaux de vaches, de moutons, de chèvres et de chameaux, les transformant en articles en cuir de haute qualité tels que des sacs, manteaux, chaussures et souliers. Tout cela est réalisé à la main, sans nécessiter l’utilisation de machines modernes, et le processus n’a que très peu changé depuis l’époque médiévale (Site Génération voyage)

A la tannerie de Chouara, les peaux sont tout d’abord trempées dans un mélange d’urine de vache, de chaux vive, d’eau et de sel. Ce mélange caustique contribue à décomposer la résistance du cuir, détacher l’excès de graisse et de chair, et des poils qui sont restés dessus. Les peaux y sont trempées pendant deux à trois jours, après quoi les tanneurs suppriment à la main les excès de poils et de graisse en vue de préparer les cuirs pour la teinture (Site Génération voyage)

Les peaux sont ensuite trempées dans un autre ensemble de cuves contenant un mélange d’eau et d’excréments de pigeons. L’excrément de pigeon contient de l’ammoniaque qui agit comme agent adoucissant qui permet aux cuirs de devenir malléables afin qu’ils puissent absorber le colorant. Le tanneur utilise ses pieds nus pour malaxer les peaux jusqu’à trois heures durant pour obtenir la souplesse souhaitée. Voilà pourquoi à Fès les Pigeons bisets sont très nombreux, et même élevages.

Les peaux sont ensuite placées dans des fosses de teinture contenant des colorants végétaux naturels, tels que la fleur de pavot (rouge), l’indigo (bleu), le henné (orange), le bois de cèdre (brun), la menthe (vert), et le safran (jaune). D’autres matériaux utilisés pour la teinture comportent de la poudre de grenade, qui est frottée sur les peaux pour les rendre plus lâches, et de l’huile d’olive, qui les rendra brillantes.

Une fois que le cuir est teint, il est mis à sécher au soleil. Le cuir fini est ensuite vendu à d’autres artisans qui fabriquent les célèbres chaussons marocains, connues sous le nom de babouches, ainsi que des portefeuilles, des sacs à main et autres accessoires en cuir. Beaucoup de ces produits se frayent un chemin dans les marchés européens (https://generationvoyage.fr/tanneries-traditionnelles-fes-maroc)

Au niveau de la ville de Fès le chiffre d'affaires du secteur du cuir s'est élevé à plus de 1,2 MMDH, soit 40% du chiffre d'affaires total du secteur de l'artisanat dans cette ville, qui s'élevait à 3 MMDH. Le secteur du cuir à Fès emploie plus de 15 000 artisans traditionnels, soit 41% travaillant à Fès.

Ces chiffres, datant de 2018, reflètent une belle réalité d’un secteur en pleine expansion, cependant et malgré son importance, le secteur du cuir souffrait déjà, bien avant l’avènement de la pandémie. En effet, un certain nombre de problèmes, tant au niveau de l’approvisionnement en cuir brut et en matière de tannage végétal que de la commercialisation des produits en cuir, aussi bien au niveau national qu’international, en plus de la faible participation des jeunes aux effectifs de la filière cuir dans les établissements de formation professionnelle, entravaient la bonne marche du secteur, ce qui menace sérieusement la pérennité de l’artisanat de cette filière. (lavieeco.com)

Vers l'an 1325, il existait environ 80 "maisons de bronzage"... il n'en reste que 3 aujourd'hui.

 

 

 

Copy right des photos Géraldine BUSSON.

Toutes les photos sont miennes et interdite de reproduction et de tout usage sans mon accord.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Voyages en Afrique

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Publié le 17 Novembre 2023

Roman - Editions Calman Levy - 280 pages - 18 €

Parution le 23 août 2023 : Rentrée littéraire et prix Renaudot

L'histoire : Alex, 45 ans, célibataire et parisienne, est compositrice de musiques de film. Elle décide de fuir la capitale, et de s'exiler avec son minimum vital dans un coin du Finistère, proche de la mer.... Partir, quitter, pour se réinventer.

 

Tentation : Le pitch

Fournisseur : Ma CB

 

 

 

Mon humble avis : "Marie Thérèse, ne jurez pas"! 

Mais si, je vous jure, j'ai acheté ce roman quelques jours avant qu'il ne soit couronné du prix Renaudot 2023 !" 

Oui, parce que j'en avais envie, parce que Alex, 45 ans, qui quitte Paris pour se réinventer dans le Finistère, ça aurait pu être moi qui quitte Rennes à 49 ans pour Dinard, qui quitte Lille pour la Guadeloupe, qui quitte Lille pour Paris, Paris pour la Bretagne,  Rennes pour la Guadeloupe, Lille pour Londres etc... Bref, tous ces endroits qui j'ai quittés, certainement pour me réinventer, ayant sans doute la sensation à chaque fois d'être parvenue au bout de quelque chose.

Bon, et bien Alex n'est pas moi, et je ne suis pas Alex. Notre point commun : le célibat, et donc la solitude, qui deviennent un choix.... Et donc un luxe lorsqu'il est assumé.

Pour le reste, rien de bien semblable... Car ce roman m'a paru très "entre soi". A mes yeux, il reste très parisien, très "le marais", très bobo artistes et de ce fait, il passe un peu à côté de l'universalité du sujet. Les personnages trainent une mélancolie sur-vitaminé d'activités et de relations qui ne semblent là que pour tromper l'ennui. Ils pourraient paraître "enfants gâtés" et pourtant, c'est tout l'inverse, puisque chacun traine des bagages remplis de plomb... Tous les décès autour d'eux sont liés à des suicides, à des overdoses etc. Tous font ou on fait usage de substances illicites et tous aiment parfois au féminin, parfois au masculin ou les deux.

Donc Alex débarque dans le Finistère, loue une maison sans confort et s'installe, s'adapte, découvre au fur et à mesure son nouvel environnement, et cette vie faite désormais de silence et d'isolement. Elle constate les différences entre le Finistère et Paris, pense à ses meilleurs amis, Jacques et Margot restés dans le Marais, se remémore ses dernières amours ratées. Elle espère la visite de ses amis, visite qui ne vient jamais... Alors qu'advient le Covid, le confinement etc...

Et puis, entre deux, intervient Léo, un trentenaire qui croise Alex sur la plage. Léo, qui des années plutôt a été tabassé gratuitement presque à mort, n'est pas remis psychologiquement de cette agression.

Ce roman est très intimiste et porte certainement une part importante d'autobiographie je pense. Il se lit bien, l'écriture est fluide (mais m'a semblé moins poétique que lors de ma précédente lecture d'Ann Scott). Cependant m'a manqué la hâte d'y retourner. Il y a de nombreux passages de magnifiques fulgurances humaines et littéraires et d'autres plus plats, un peu redondants où les amis d'Alex paraissent capricieux, égoïstes, pathétiques par moments, malgré leurs circonstances atténuantes.

Les insolents est un livre résolument contemporain, qui offre une cartographie réaliste et déçue de notre époque, de notre monde, avec sa multitude d'aberrations ou d'impensables qui sont devenus tristement réels. D'un monde où il serait plus que temps de modifier la trajectoire collective faite d'individualités où peu prennent leur responsabilité. D'un monde où il ne faut plus "genrer" car ce serait excluant, mais où la sexualité se divise en groupe de catégories et de sous catégories où personne ne comprend plus rien, mais des catégories revendiquées par les intéressés, alors que par définition, une catégorie est clivante. Un monde où l'art devient travail à la chaîne et n'intéresse que s'il est gratuit. Que dire des réseaux sociaux, générateurs de haine, où les QI de moins de 80 s'étalent sans complexe... Contemporain aussi, le côté Parisien qui vient au vert... Même si Alex a quelques mois d'avance sur la majorité. Et générationnel... le passage de la cinquantaine et le régiment de questions personnelles qui l'accompagne.

Les amis d'Alex, ni leur vie et environnement ne m'ont pas passionnée. Léo m'a bouleversée. J'ai accompagné Alex, en attendant un peu plus de sa révolution personnelle. Par contre, l'acuité et la lucidité avec lesquelles Ann Scott décrit notre époque et ses désillusions sont parfaites, intéressantes (j'aime quand des auteurs mettent des mots que je ne trouve pas sur ce que je remarque, ressens, et en plus, en fond de belles phrases et des paragraphes cohérents, étaillés etc). A ce titre, Les insolents peut vraiment être un roman témoin d'une époque précise (le début des années 2000 à nos jours), et s'est sans doute cela qui lui a valu le prix Renaudot.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 14 Novembre 2023

Roman - Editions Audiolib - 5h d'écoute - 20.45 €

Parution d'origine Grasset & Fasquelle en 2021

L'histoire : Léna séjourne en Inde pour tenter de se relever d'un drame personnel. Un matin, alors qu'elle se baigne dans le Golfe du Bengale, elle manque de se noyait. Tout près, une petite fille qui jouait au cerf-volant court chercher de l'aide et lui sauve la vie. Léna voudra contacter cette fillette pour la remercier... Cette rencontre bouleversera sa vie, leur vie, et celles de bien d'autres personnes...

 

Tentation : La popularité du roman

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : De Laetitia Colombani, j'avais beaucoup aimé "La Tresse" (qui sort bientôt au cinéma), un peu mois "Les victorieuses" ... Son 3ème roman, Le Cerf-volant, me tentait bien (un peu aussi dans l'objectif "lecture facile"). Nous voici de retour en Inde, avec Léna, professeur d'anglais, qui se repose en Inde. Une noyade évitée de justesse par une fillette indienne, une rencontre puis une autre.... Lena décidera de rester en Inde, et d'y créer une école, pour que puisse être scolarisées toutes ces jeunes indiennes, encore dédiées aux basses tâches et promises à un mariage à peine pubère... Non seulement elle devra combattre les lenteurs et les empêchements administratifs, la corruption qui gangrène le pays, mais surtout, elle devra faire face aux traditions ancestrales... Convaincre les familles que l'école et l'éducation sont une chance pour leur enfant, voilà ce qui lui demandera le plus d'énergie.

L'histoire est prenante, très bien narrée,  rythmée, on s'attache de plus en plus aux personnages, même les plus revêches. On ne peut être qu'atterré et bouleversé par la destinées de ces fillettes indiennes de la castes des intouchables qui vivent dans une pauvreté innommable. D'ailleurs, le petite fille s'appelle Lalita, elle était présente dans "La Tresse". Cette fois-ci, comme nous ne restons qu'en Inde, les sujets sont plus approfondis que dans la Tresse.  Laetitia Colombani a à coeur de dénoncer (ou au moins d'informer) sur le sort de toute une partie de la population indienne oubliée par le gouvernement, les institutions etc, et même des indiens eux même... C'est vraiment l'injustice que subissent les femmes qui est mis en avant dans ce livre... Qu'elles soient enfants, adolescentes, adultes. Et la violence, et les agressions aussi qui ne les épargnent. Les viols sont "monnaie courante" là-bas... Et si une fillette tombe enceinte suite l'un d'eux, nombre de famille n'hésite pas à offrir la fille en mariage à l'agresseur, pour éviter la honte d'avoir une "fille mère"... Aussi, des jeunes femmes se regroupent en brigades formées en art martiaux et self défense pour se protéger elle-même, entre elles. Bref, dans notre petit confort occidental, cette lecture remue, émeut, et révolte... malgré le sentiment d'impuissance qui nous étreint.

Le deuil, la résilience, la sororité, l'entraide, l'ouverture à l'autre sont aussi les sujets phares de cette belle histoire qui nous montre la face cachée de l'Inde, et notamment la conditions des femmes. Un livre qui rend hommage aux femmes qui ont décidé de ne plus subir, et qui se battent. A l'heure où en France, l'éducation est accessible et obligatoire pour tous, mais où les élèves ont de moins en moins conscience de leur chance, et de moins en moins de respect pour leur professeur et l'institution, ce roman pourrait être un bel exemple s'il était lu dans les classes. Très beau et agréable à lire... et surtout, utile !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 12 Novembre 2023

BD - Editions Glénat - 152 pages - 25 €

Parution en novembre 2021

L'histoire : En Afrique du Sud, une vingtaine d'année après la fin de l'Apartheid, le pays reste une poudrière à bien des égards...

Un nourrisson a disparu, et Sam, un ouvrier agricole, est retrouvé mort sur les terres de son patrons.

Le lieutenant Shane Shepperd, séducteur et tête brûlée, mène l'enquête et découvre l'inconcevable....

 

 

Tentation : Envide de découvrir Caryl Ferey par ce biais

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : L'Afrique du Sud, j'y suis allée, en lisant beaucoup sur le sujet avant mon départ. Y retourner via la lecture est toujours un plaisir, c'est un pays que j'ai encore envie d'approfondir, pour son meilleur et son pire... Ici, ce sera la deuxième catégorie.

Caryl Ferey, romancier célèbre que je n'ai toujours pas lu, est reconnu pour la violence de ses romans, dont un "Zulu" a été transposé en film. Je me suis dit que la BD serait un bon intermédiaire pour affronter en partie son univers.

Il n'y a pas à dire, ça déménage ! Mais c'est tout à fait supportable, et c'est même génial, ça se lit comme un thriller et les pages s'y tournent aussi facilement.

En fait, cette BD est un thriller sous fond de crise politique liée à la redistribution des terres spoliées aux noirs durant l'Apartheid. De nombreuse scène se déroulent donc dans un parlement très mouvementé.

Il est aussi question évidemment de racisme, même si celui-ci n'est plus institutionnel, il reste latent, conséquences d'inégalités persistantes et de pauvreté. Enfin, Sangoma évoque les traditions ancestrales qui perdurent, malgré les lois... La sorcellerie est encore bien présente, et tout est permis, même le plus ignoble des crimes, pour se guérir du VIH. D'ailleurs, Sangoma signifie sorcier en Afrique Australe.

Les auteurs nous emmènent dans des villas de luxe de Cape Town, au parlement, puis dans des Townships, et enfin dans les fermes des Afrikaners... Une cartographie assez complète et diversifiée de la région du Cape. 

Les dessins sont sublimes et comme je les aime, c'est à dire dans le style réalisme classique. Le mouvement y est vraiment présent. L'enquête est tendue et multiplie les rebondissements, jusqu'à aboutir à des scènes d'une violence explosive. Pas de temps morts, des personnages attachants, d'ailleurs si les auteurs se lançaient dans un tome 2 avec le même lieutenant, je serais ravie ! Un excellent polar sociétal et dépaysant à la fois. Aussi instructif que divertissant. Assez inédit ce type de BD pour moi ! Me reste maintenant à lire des romans de Ferey !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 10 Novembre 2023

Film de Géraldine Danon

Avec Stéphane Caillard, Alison Wheeler, Alexis Michalik, Charles Berling

Synopsis : Connue comme "la petite fiancée de l’Atlantique", Florence Arthaud fut surtout une grande navigatrice. Son palmarès exceptionnel, et unique dans cet univers masculin, connut son apogée avec sa victoire de la Route du Rhum en 1990.

Au-delà de ces exploits, FLO raconte l’incroyable destin d’une femme farouchement libre qui - après un accident de la route ayant failli lui coûter la vie - décide de rejeter son milieu bourgeois et la vie qui lui avait été tracée, pour vivre pleinement ses rêves.

Mon humble avis : Le film n'est pas parfait, mais qu'est-ce qu'il est beau, prenant, émouvant, bouleversant !
Mes petits bémols sont au nombre de 3 :

La musique couvre parfois trop les dialogues, de ce fait, il arrive que certains mots soient inaudibles, comme c'est de plus en plus courant hélas... Les personnages secondaires ne sont pas tous aisément reconnaissables, surtout pour qui n'est pas une fana absolue de la navigation de haut vol. Et enfin, j'ai parfois manqué de repères temporels. Donc comme vous le voyez, rien de rédhibitoire !

Les images sont magnifiques... Qu'elles soient en plans larges, ou en plan serré... Que ce soit sur une mer limpide ou déchaînée... Que ce soit sur le visage exaltée de liberté et d'insouciance de Florence, ou dans ces périodes sombres où elle est dévastée. L'actrice qui interprète Florence Artaud livre une performance extraordinaire (tant dans les émotions que dans l'action nautique). Elle est lumineuse, elle rayonne ! Magnifique.

Ce film subit pas mal de polémiques, normal, nous sommes en France, pays des jamais contents. Il paraitrait que certains événements portés à l'écran soient faux... Et alors ? En tout début de film, une phrase annonce : film de fiction très librement inspirée de la vie de Florence Artaud. On va voir une belle (même si tragique) histoire, une aventure hors du commun. On a un superbe portrait d'une femme qui fut exceptionnelle, et qui des années après, le reste et le sera toujours. Une femme qui a marqué l'Histoire de la navigation, et qui a déjoué les traditions machistes et misogynes du milieu marin, une femme qui a fait preuve d'une ténacité, d'une persévérance et d'un courage extraordinaire, une femme qui a tenu tête, qui était farouchement libre, une femme qui avait de la répartie face aux hommes, une femme qui ne se laissait pas faire, une femme porte drapeau bien en avance sur son temps, une femme qui a dit "tout est possible" et qui permet d'y croire, une femme qui a gagné bon sang ! Et lors de l'arrivée à Pointe à Pitre, ma gorge s'est serrée d'émotion !

J'ai lu que les hommes (marins) étaient particulièrement caricaturés... je vois partout des gens qui sont les caricatures d'eux-mêmes, et je pense que les marins "jouent" souvent aussi de cette caricature. J'ai lu que Florence Artaud y était montrée comme une alcoolique... Elle a eu des moments difficiles, oui, avec de l'alcool mais tellement plus d'autres moments grandioses... 

N'en déplaise à certains, j'ai trouvé ce film superbe, un magnifique hommage à une femme hors norme... Et un film réalisé par une femme également, épouse du navigateur Philippe Poupon !

Je me suis laissée emportée par Flo sur les flots. Juste dommage que dans la Bande originale qui est super sympa et pêchue, ne figurent pas à un moment ou un autre les morceaux de Pierre Bachelet la concernant, dont son duo avec lui. Cela aurait été un beau clin d'oeil à deux disparus...

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 8 Novembre 2023

Récit - Editions Albin Michel - 224 pages - 19.90

Parution en avril 2023

Le sujet : Eric Emmanuel Schmitt est invité suivre un pèlerinage en Terre Sainte. Bethléem, Nazareth, Césarée, Capharaüm... Et enfin Jérusalem. De hauts lieux du Christianisme, mais aussi du Judaïsme et de l'Islam pour certains. Cet ouvrage est le récit de ce voyage... autant spirituel qu'historique, culturel que philosophique. 

Tentation : Juste le nom de l'auteur

Fournisseur : Prêt de ma mère.

 

 

Mon humble avis : Quatre pattes pour le défi de Jérusalem, même si ma lecture a été assez longue, m'a demandé une forte attention par moment, m'a intéressée souvent sans forcément me captiver. Mais c'est écrit par Schmitt, qui sait parler à tout le monde et écrire assez simplement l'incompréhensible, le spirituel, le questionnement personnel pour que chacun puisse s'y sentir invité. Et puis, surtout étant donné la triste actualité de cette région du monde (et des répercussions diverses un peu partout), il serait tellement bien que tout le monde lise ce livre qui est avant tout, par l'analyse réelle et accessibles des différentes religions et des textes, un appel à l'amour, à la paix, à la tolérance. Lu par tout le monde, mais surtout par les croyants des religions monothéistes, nombreux à être persuadés de détenir la vérité supérieure et promptes à l'intolérance et la haine de "l'autre".

Pour rappel, je suis athée, ou agnostique, en fait je ne me prononce pas puisque rien ne me permet de dire oui ou non... même si l'état du monde m'amènerait à dire non. Mais les dogmes, les religions et les actions passées ou présentes en leur nom me débectent tout simplement, donc je vis sans. Mais je suis d'éducation et de famille profondément catholique. Aussi, cet ouvrage de Schmitt n'était pas en langue chinoise pour moi.

Dans la nuit de feu, Eric Emmanuel Schmitt narrait sa découverte de la foi et son acceptation. Ici, il s'agit de sa conversion au Christianisme, donc à une religion.

Le défi de Jérusalem, c'est donc un récit de voyage, un témoignage spirituel, un essai sur les religions. J'ai lu avec attention les passages qui enseignent et renseignent sur la situation géopolitique actuelle, qui permet de mieux comprendre... Que ce soit dans les actes les plus barbares... Mais attention, comprendre ne veut pas dire excuser loin de là... Schmitt résume bien les faits historiques, depuis l'antiquité, qui ont abouti à cette guerre fratricide qui semble sans fin et sans solution. Pour une fois, je vais m'appuyer sur quelques extraits qui parleront bien mieux que moi de l'ouvrage :

"Si tu comprends quelque chose à la situation de Jérusalem aujourd'hui, c'est qu'on t'a mal expliqué, m'avait soufflé un ami juif lors de mon départ.

"L'affrontement de deux légitimités. Deux camps qui s'opposent qui, à leur manière, ont tous deux raisons. Il ne s'agit ni d'un combat entre le bien et le mal, ni d'un assaut du vrai contre le faux ; Il s'agit de deux conceptions du bien inconciliables, de deux vérités qui s'excluent. Israël a raison, la Palestine a raison. Les deux pays justifient leur occupation du territoire par une présence longue, ancestrale, licite...

Telle est la logique tragique ; chacun des blocs possède sa légitimité, laquelle est déniée par l'autre. Telle est la logique tragique ; puisque personne n'a raison ni tort, la force se substitue à a discussion, au droit... Le problème s'amplifie et demeure sans issue."

"Une sottise de dire oui dans une époque qui valorise le non ?Le discernement ne tient pas à la réponse, positive ou négative, mais au chemin qui y conduit. Quand il n'y a que réflexe conditionné, on parle de bêtise. Quand il y a délibération, on respecte le choix qui en découle."

"L'architecture de Jérusalem assemble des monuments juifs, chrétiens, musulmans, et pourtant, une harmonie paradoxale se dégage de cette profusion.... les pierres réussissent quelque chose que n'arrivent pas à réaliser les hommes : coexister"

"Qu'elles aient toutes vocation à professer l'altruisme et la pureté du coeur, les religions ne mettent pas l'accent sur les mêmes vertus, respect pour les juifs, amour pour les chrétiens, obéissance pour les musulmans.... Quand on pratique un culte, on ne possède pas la vérité, plutôt une manière de vivre et de penser.

"Le christianisme ne s'est pas toujours montré à la hauteur de ce qu'il prône, excluant, conquérant, massacrant : à lui de reconnaître ses fautes et de mettre à profit les leçons de ses erreurs. Le coeur même du message chrétien. Le coeur même du message chrétien est l'amour, la préoccupation de l'autre, son accueil. .. La mission est de témoigner, pas de convertir. Il ne s'agit pas de rendre tout le monde chrétien, mais de se conduire en chrétien". Elle est bien jolie cette phrase, pourquoi alors je ne retrouve que si peu son application dans mon entourage catholique ?

J'ai donc beaucoup aimé les passages explicatifs de la situation d'Israël et de la Palestine, ceux qui invitent à une réflexion sur les religions et nos propres convictions. Par contre, comme lors de la lecture de "La nuit de feu", les moments où Eric-Emmanuel Schmitt évoque ses révélations religieuses personnelles et leurs conséquences sur son être m'ont laissée de glace. Mais j'ai vivement apprécié que l'auteur use souvent du conditionnel pour évoquer certains faits plus ou moins historiques lié au Christianisme.

"Le défi que Jérusalem pose encore aujourd'hui au monde est précisément celui-ci : éveiller dans le cœur de chaque être humain le désir de regarder l'autre comme un frère dans l'unique famille humaine. Ce n'est qu'en ayant conscience de cela que nous pourrons construire un avenir possible, en faisant taire les armes de la destruction et de la haine, et en répandant dans le monde entier le doux parfum de la paix que Dieu nous donne inlassablement."

Le défi de Jérusalem, c'est donc la paix... Rappelons que ce livre a été écrit avant les événement récents... Un livre qui peut plaire aux croyants comme aux non croyants mais qui s'intéressent à ces derniers, qui veulent comprendre sans forcément adopter, qui apprécie la spiritualité qu'elle religieuse ou non... Un ouvrage instructif, rédigé par un homme que j'apprécie beaucoup dans ce que je perçois de lui dans ses romans ou dans ses apparitions publiques. Un homme que je trouve "sage", et qui, s'il ne veut pas convertir à une religion, aime semer de la sagesse, de l'humanisme, et témoigne de l'intérêt d'une richesse intérieure.

Le

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #récits ou romans de voyages

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Publié le 5 Novembre 2023

Un secret bien gardé, en tous cas sur les réseaux sociaux... Puisque seuls les proches qui me côtoient régulièrement sont au courant.

Depuis fin juin, je suis bénévole à la médiathèque de St Lunaire, station balnéaire et commune limitrophe de Dinard et où vit ma mère... Donc commune que je fréquente aisément avec plaisir !

Début avril, peu de temps avant mon hospitalisation, je suis allée pour la première fois faire un tour à la médiathèque de St Lunaire, vu que j'avais épuisé les BD one shot (qui m'intéressaient) de celle Dinard. 

Et là, coup de coeur... Déjà, plein de BD one shot que je n'ai pas encore lues, et un lieu pas trop grand, chaleureux, vivant... avec de vrais contacts...  Pas de bornes automatiques d'emprunts et de retour, des personnes qui disent bonjour etc... Le tout, situé au fond de la cours d'une ancienne école, juste à côté du cinéma municipal... Et à peut-être 250 mètres de la plage.

Peu de temps après mon hospitalisation pour Névrite vestibulaire, je tombe sur une annonce sur les réseaux... Médiathèque de St Lu recherche bénévoles ! Ni une ni deux, je postule via le réseau en question, et je double par un mail adressé à la responsable de la médiathèque... (avec évidemment un lien URL vers mon blog) ! Que je rencontre quelques temps plus tard, le temps de ma convalescence, le temps de retenir debout et de reprendre le volant de ma voiture.

Et voilà, c'est parti ! Comme je suis du genre à m'emballer parfois un peu vite, puis à être déçue, à déplaire ou ne pas me plaire, j'ai tu cette nouvelle le temps de m'installer, de trouver ma place !

La médiathèque de St Lunaire est une petite structure, dirigée d'une main de maître par Gwénola, professionnelle passionnée et salariée. Une douzaine de bénévoles l'épaule, et depuis peu, Sandrine, qui a assuré le remplacement vacances de Gwénola, a vu son contrat se pérenniser en mi-temps.

Au RDC, le comptoir d'accueil, la collection BD adultes, les CD et les DVD. Derrière une vitre, un bureau réserve ! A l'étage, les livres adulte, jeunesse, enfant, 1ère lecture.

Mes attributions s'étoffent au fur et à mesure que je me sens à l'aise, que j'ose, que j'apprends le fonctionnement d'une bibliothèque, et cela me passionne !

Mon rôle premier est de la "médiation littéraire", à savoir, mettre en avant des livres pour donner aux gens l'envie de les lire, de les emprunter. J'arpente donc les rayonnages à la recherche de titres que j'ai lus... je vais sur mon blog, retrouve mes billets sur ces mêmes romans, et m'en inspire pour rédiger une petite note sur un format marque page, comme sur la photo ! Libre à moi de déplacer ces livres, de les mettre dans un coin "coups de coeur", ou plus en évidence sur l'étagère etc... l'essentiel étant qu'ils soient vus, et qu'ils aillent prendre l'air !

Quand je suis à l'étage, je peux évidemment conseiller des lecteurs, ou les aider à trouver un titre.

De temps en temps, il m'arrive de faire de l'accueil, en remplacement. J'aime beaucoup cela aussi, de voir ce que les gens empruntent et rendent, et c'est, quand il n'y a pas trop de monde, l'occasion de quelques conversations agréables.

Je conseille aussi Gwenola et Sandrine dans les nouvelles acquisitions, parce que je suis au courant des parutions, et parce que je suis vos blogs. J'effectue donc une "veille de blogs" ! Et parfois, il m'arrive de conseiller un titre vu sur l'un de vos blogs, pas forcément parce que j'ai envie de le lire, mais parce que je pense qu'il peut intéresser nos lecteurs... Cela permet d'avoir une collection riche et variée, et celle de la médiathèque de St Lunaire l'est assurément !

Les étagères débordent... Depuis quelques jours, je me suis mise au désherbage ! A savoir, sélectionner les titres à retirer de la collection (pour l'instant je soumets évidemment). J'aime beaucoup cela aussi, je fouille dans les rayonnages, en sort les livres vieux, abîmés, où ceux dont je doute de l'intérêt persistant par rapport aux nouvelles parutions, et je vérifie sur le logiciel que ces titres sortent effectivement très peu.

Et enfin... J'ai commencé cela aujourd'hui, mais le projet me trotte dans la tête depuis quelques semaines... Je commence à prendre des photos de la vie de la médiathèque pour en faire, dans quelques temps, une expo en interne. Début janvier, des travaux vont commencer dans le centre culturel (cinéma + médiathèque + salle d'expo)... Les lieux vont donc être transformés... j'immortalise donc avant le chamboulement ! Mais ce type de projet est une première pour moi, il faut donc que je le "construise" bien dans ma tête pour que le résultat soit aussi intéressant qu'esthétique !

Il y a des photos que je vois dans ma tête, mais je ne sais pas encore comment faire pour les réaliser, vu que mon appareil photo garde encore bien des mystères pour moi ! Je voudrais mettre en avant l'aspect mouvement de cette bibliothèque. Les gens bougent, les livres descendent, montent, stationnent un peu sur le chariot des retours, puis réintègrent une étagère, mais en fait pas toujours la même, suivant les coups de coeur de l'équipe ou des lecteurs... Quand l'étagère est pleine, une pile apparait juste au bord... En bas, ce sont des livres qui maintiennent ouverte la porte du bureau. Il y a des livres partout, c'est parfois un joyeux désordre et un vent de liberté, une invitation à fouiller. Des enfants lisent sur le canapé ou allongés au sol, des adultes s'installent sur des fauteuils dans des petits coins pour y lire le journal ou une BD... Bref, une bibliothèque bien vivante !

Au début, il y a une chose que j'ai mal vécu, qui m'a fait un peu paniquer... et je me suis mise la pression, comme d'hab ! Au lieu de voir tous les livres que j'ai déjà lus, je ne voyais que ceux que je n'ai pas encore lus... Et dans ma tête de perfectionniste (selon le sujet hein !!!), j'imaginais que pour être compétente, il me faudrait TOUT lire et j'ai eu une impression de submersion désagréable... mais je me suis calmée, j'ai pris un peu de distance...

... même si, vous l'aurez sans doute remarqué que mon rythme de lecture a de nouveau augmenté ces derniers mois, après presque deux ans de ralentissement pour cause d'obsession ornithologique ! Mon bénévolat à la médiathèque n'est donc pas étranger à mon regain d'énergie livresque !

Et je me sens bien dans cette bibliothèque. Déjà, c'est un environnement bienveillant, de divertissement et dans l'absolu, non marchand (à part la petite cotisation annuelle). Pas de pression commerciale, pas d'obligation de résultat, pas de grosses erreurs aux conséquences catastrophiques possibles, et surtout, pas d'agressivité ni d'un côté du comptoir ni de l'autre. Juste des gens plus ou moins ouverts à la discussion ! Je commence à moins stresser de mon manque du mot ou de mes trous de mémoire liés à mon AVC. Je suis entourée de livres, je parle de livres, je conseille, je découvre... Je m'intègre au fur et à mesure dans ce lieu que je fais "mien", un peu comme un cocon où rien ne pourrait m'arriver. Je reprends aussi une certaine confiance "professionnelle" perdue il y a des années. Bon Ok, je ne vais à la bib que quelques heures par semaine, mais c'est un lieu qui nécessite quelques connaissances et une certaine culture, et je suis contente de les avoir. Je lis depuis toujours, mais mon blog, qui a fait exploser mon rythme de lecture, qui a diversifié et élargi autant ma curiosité que mes connaissances a maintenant 5 ans... Depuis 15 ans, je tiens ce blog pour mon plaisir personnel et j'espère le vôtre, pour partager et lier avec d'autres blogueuses, pour me souvenir de mes lectures et autres, par rituel rythmant mes journées. Mais cela n'allait pas plus loin. Là, je réalise que ma ténacité (volontaire) à tenir ce blog me permet aujourd'hui d'être une valeur ajoutée à l'équipe de la médiathèque, d'apporter de réelles connaissances qui, de ce fait, deviennent utiles. Bref, ma passion trouve une utilité "publique" !!! Ce n'est pas un aboutissement, mais sur mon trajet, c'est un carrefour que je ne m'attendais pas à rencontrer ! 

Et puis, je fais partie d'une équipe, même si je ne connais pas encore tout le monde et que tout le monde ne me connait pas encore. Et faire partie d'une équipe,  et y être utile, y avoir une place, depuis que je ne travaille plus, je pense que c'est ce qui me manque.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Les livres - mon blog et moi

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Publié le 3 Novembre 2023

Roman - Editions Audiolib - 4h13 d'écoute - 19.45 €

Parution d'origine Christian Bourgois éditeur en 2020

L'histoire : Le narrateur est enfant et passe des vacances en Normandie avec sa grand-mère et sa tante, folle et repoussante. Il s'ennuie... Jusqu'au jour où, sur la plage, il rencontre Baptiste, un garçon du même âge que lui. Une amitié nait entre eux, qui va permettre au narrateur d'être invité dans la famille si parfaite de Baptiste à partager quelques repas et nuits, et l'affection de la mère.

 

 

Tentation : La réputation du roman

Fournisseur : Bib de Dinard

Mon humble avis : Hélas, je n'ai pas du tout accroché à ce roman, qui pourtant, avait reçu mille éloges lors de sa parution et quelques prix... Et l'auteur était l'un de ceux attendus lors de la Rentrée Littéraire 2023...

C'est un récit à hauteur d'enfant... de moins de 10 ans à priori, dont on ne sait pas grand-chose. Tellement peu que j'ai cru que c'était un garçon... Or, sur un avis Babelio, une lectrice dit que c'est une fille, en raison de quelques accords grammaticaux. Du coup, une attirance entre les deux enfants, qui pouvait mettre mal à l'aise doit être perçue différemment. D'ailleurs, l'enfant en a une de différence... Mais elle n'est pas nommée... Handicap physique, mental, où est-ce juste la honte sociale qu'il ressent et qu'il évoque grandement ? Quid de sa mère qui semble décédée ? Quid des origines juives de la famille, dont il est rapidement question ? Quid de l'histoire de la grand-mère, qui en a forcément une avec son accent roulant qui pourrait venir de Pologne par exemple ?

Bref, c'est le regard de cet enfant que nous avons ici, son regard sur sa grand-mère, sur sa tante répugnante, sur le glauque voisin, sur les autres familles qui semblent normales, sur sa solitude avant la rencontre de Baptiste... avant qu'ils ne s'amusent tous les deux à tuer froidement et avec une méthode acharnée un maximum de méduses... L'enfant analyse son entourage et les répercussions de celui-ci sur lui-même. Il nous livre ses rêves, ses cauchemars, ses émotions.

J'ai trouvé l'ensemble lisse, sans grand intérêt, ni grandes aspérités auxquelles m'accrocher.  Les personnages semblent être de simples figurants. De plus récit à hauteur d'enfant mais c'est là que le bât blesse le plus, le texte est bien trop mature dans les réflexions et ciselé dans l'écriture pour être celui d'un enfant, même si la littérature biaise toujours cet effet-là. La présence de l'auteur adulte est bien trop forte et empêche l'émotion à mes yeux. Qui plus est, j'ai lu ce roman sous son format audio et l'interprétation qui en est faite est tellement maniérée et lente que cela agace et dessert le sujet. L'aspect trop littéraire du roman en ôte l'âme à les yeux. Rencontre ratée, où alors je suis passée à côté et n'ai rien saisi des intentions de l'auteur.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 1 Novembre 2023

Film d'Albert Dupontel, 

Avec Cécile de France, Nicolas Marié, Albert Dupontel

 

Synopsis : Journaliste politique en disgrâce placée à la rubrique football, Mlle Pove est sollicitée pour suivre l’entre-deux tours de la campagne présidentielle. Le favori est Pierre-Henry Mercier, héritier d'une puissante famille française et novice en politique. Troublée par ce candidat qu'elle a connu moins lisse, Mlle Pove se lance dans une enquête aussi étonnante que jubilatoire.

Mon humble avis : Dupontel, j'adore, j'y vais les yeux fermés !

Bon cette fois-ci, le résultat est un peu en de ça de mes espérances. Rien à redire sur le sujet du film, ni sur son interprétation bien au contraire (Cécile de France et Nicolas Marié forment un duo savoureusement drôle et rusé). Mon bémol irait au montage... En effet, certaines scènes, très rapides, ne laissent pas aux spectateurs le temps de les appréhender réellement. De ce fait, certaines parties de l'histoire et quelques personnages restent nébuleux, comme si les spectateurs étaient laissés en dehors de la petite cuisine interne. De même il arrive que la fin de certains dialogues soit inaudible. C'est dommage. Car ceci mis à part, ce drame drôle est franchement bien pensé dans cette époque de désillusion politique, où l'intérêt et la confiance ne sont plus là... Cette satire du monde politique montre bien quels sont les intérêts qui tirent les ficelles du pouvoir, et également, comment les journalistes peuvent être bridés dans leur travail sitôt qu'ils découvrent un pot aux roses...

Et si demain, nous avions un candidat présidentiel qui n'annonçait pas son vrai programme, pour le bien social et écologique... Et si demain, un homme politique parlait vraiment du fond du coeur...

Le film est rocambolesque et certes utopiste (comme Dupontel sait le faire) mais on pourrait presque espérer pour notre sort à tous qu'il soit visionnaire. Second tour est résolument humaniste et intelligent. Sous le signe de l'humour, c'est un film qui dénonce, comme les autres oeuvres du réalisateur. D'autant les réparties, qu'elles soient comiques ou profondément sérieuses, sont excellentes et ne laissent pas indifférentes... Comment tout changer sans rien casser, c'est presque sur cette phrase que s'achève ce Second tour, à voir tout de même malgré mes petits bémols, car Dupontel nous offre vraiment un univers cinématographique bien à lui et des moments sacrément jubilatoires !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 30 Octobre 2023

Roman - Editions Points - 125 pages - 5.17 €

Parution d'origine en France en 2002 (Editions Liana Levi)

L'histoire : Tolia, trentenaire, vit à Kiev... Vivre est un grand mot... Existence morose, épouse qui déserte le foyer, plus d'illusions... Tolia veut en finir mais n'a pas le courage de son envie... Et puis, s'il se suicidait, sa disparition passerait inaperçue... Un peu de panache que diable ! Aussi, sur le conseil d'un ami, il engage un tueur à gage qui s'occupera de l'affaire dans un lieu et à une date convenue... Sa mort sera ainsi doublée d'un profond mystère qui fera parler et restera dans les mémoires.

Sauf que la vie de Tolia s'éclaircit, et qu'il désire désormais rester bien vivant... ben, il est un peu trop tard... Sauf si... ?

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

Mon humble avis : ...Sauf si ? Evidemment, je ne vous le dirais pas, puisque là se situe, entre autres, le piment de l'histoire !

Celle-ci se déroule dans le milieu des années 1990... Les personnages écoutent encore des cassettes audios...  L'Ukraine n'est indépendante que depuis peu. En filigrane, Andreï Kourkov décrit l'atmosphère pesante, en manque de repère et d'illusions de l'Ukraine post soviétique. La Vodka coule à flots, le confort reste très modeste, tout se règle à coup de dollars (pour ceux qui peuvent se le permettre) et de violence. Trouver un tueur à gage est d'une simplicité déconcertante. Tout le monde connait quelqu'un qui en connait un ! L'ami du défunt est donc une satire sociale, parsemée d'humour délicat, et de situations absurdes. Vu qu'il est question de tueur à gage, inutile de dire qu'il y a aussi une bonne dose de suspense par moment... Même si l'on s'imagine que rien ne va se passer comme prévu !!!

Nous suivons Tolia, qui a tout de l'anti héro mais qui se révèle bien attachant, le temps d'un automne... pluvieux... Ses rencontres plus ou moins probables et les aléas improbables de sa vie occupent parfois son quotidien d'un ennui mortel, faute d'occupation professionnelle.

Andreï Kourkov va droit au but, ne s'encombre pas de détails inutiles ni d'effets... Il raconte juste une histoire avec des mots choisis. Cela fait de L'ami du défunt une lecture agréable, décalée, divertissante même si témoin d'une époque difficile et charnière de l'Ukraine et des autres républiques ex soviétiques. Parfait entre deux romans plus conséquents !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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