Publié le 1 Juillet 2022

BD - Editions Paquet - 296 pages - 27 €

Parution le 29 juin 2022

Le sujet : Voici l'histoire d'Hipparchia, l'une des premières femmes philosophes... Elle commence à Moroneia, dans le Nord de la Grèce, au IVème siècle avant Jésus-Christ, au temps d'Alexandre Le Grand. 

Hipparchia ne sait pas encore que sa vie est sur le point de prendre un tournant radical

Tentation : le sujet

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi

 

 

Mon humble avis : C'est un énorme coup de coeur que je ressens pour ce magnifique album !

Déjà, l'objet est superbe, de qualité, agréable au toucher... Le graphisme est simple, presque minimaliste, mais suffisant... De même, les dessins sont presque d'un style naïf... et là aussi, c'est tout à fait adapté au récit... Le visuel est plaisant, coloré, mais ne fait pas d'ombre aux textes, qui sont là essentiels. Les bulles sont claires, jamais trop longues... La police de caractère est très lisible, nul besoin de plisser les yeux... Donc une lecture reposante...

Mais surtout, une lecture passionnante. Barbara Stok (Néerlandaise), nous emmène dans l'antiquité grecque et nous conte la vie d'Hipparchia, qui fut l'une des premières femmes philosophes à une époque où les femmes étaient quantités négligeables sans droit... D'ailleurs, à Athènes, pour compter le nombre d'habitants, on ne prenait en compte que les hommes non étrangers et non esclaves.

Hipparchia est passionnée de lecture, et surtout de philosophie... Une tête très bien faite, donc, trop bien faite même... Du coup, son père peine à la marier. Un riche athénien accepte de la rencontrer. Elle ira donc vivre chez son frère Métroclès (étudiant en philosophie) à Athènes, ce dernier ayant la mission d'obtenir que le riche athénien épouse sa soeur.

Mais Hipparchia n'est pas une femme soumise comme les autres... Elle réfléchit, se pose des questions existentielles... Elle va directement à l'encontre des normes de l'époque pour vivre son idéal. Elle va croiser la route du philosophe Cratès, et cela changera radicalement sa vie.

L'histoire est divisée en différents chapitres dont les titres annoncent autant "l'action" que les réflexions philosophiques : le bonheur, déconstruire le système des valeurs, la nature, l'autosuffisance, liberté de parole, paix intérieure. Je précise qu'il n'est nullement utile d'être avertie en philosophie pour apprécier cet album, à la portée de tous. Et ce qui est assez terrible, c'est que les questions posées ici et les arguments de réponses sont toujours extrêmement actuels. Le monde change dans l'apparence, mais pas dans le fond.

Cratès et Hipparchia appartenaient au mouvement philosophique cynique... Cynique à l'époque ne signifiait pas "moqueur". En grec ancien, il signifie "chien"... Et comme ces philosophes vivaient simplement dans la rue comme des chiens...  Le terme a changé de sens ensuite, sans doute du fait des moqueries donc les "cyniques" étaient victimes.

Oh, je pourrais encore disserter longtemps sur cet album, j'ai tu tant de choses et de personnages évoqués. Mais vraiment, Barbara Stok retranscrit à merveille et avec simplicité les détails de l'antiquité. Dans une post face, elle nous explique sa motivation à se mettre à un tel ouvrage, mais aussi ses méthodes de recherches. De plus amples explications sont aussi données pour étayer les situations vécues par les personnages.

Vraiment, j'ai adoré. N'habitant pas un palace, en général, les BD que je reçois, je les offre à ma Bibliothèque municipales une fois lues, pour qu'elles aient une longue vie. Celle-ci, je vais la garder précieusement, et sans doute, de temps en temps, m'y replonger !

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

Repost0

Publié le 29 Juin 2022

Roman - Editions Livre de poche - 318 pages - 7.30 €

Parution en 2001

L'histoire : Depuis 2 000 ans, les chrétiens contemplent et vénèrent un Christ toujours représenté comme grave, douloureux, tragique. Aucune oeuvre d'art ne le montre souriant. Pourtant, Jésus se rend aux noces, partages escapades et repas avec ses disciples et annonce des messages radieux... mais point de sourire dans les textes.

Après une relecture passionnées des évangiles, Didier Decoin réécrit l'histoire du Christ, mais d'un Christ qui rit, qui sourit, qui est heureux !

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

Didier Decoin est lauréat du prix Goncourt en 1977. En 1995, il est élu à l'Académie Goncourt, dont il devient le président en 2020 :)

Mon humble avis : Curieuse expérience pour moi que de lire une histoire dont je connais la fin, et plus encore, la plupart des détails ! Ce qui fait que oui, j'ai trouvé parfois quelques longueurs.

Ayant reçu une éducation religieuse catholique (jusqu'à l'overdose), je n'ai pas appris grand-chose sur la vie publique de Jésus... Tout juste quelques piqûres de rappel, puisque j'ai déserté les bancs de l'église depuis pas mal d'années maintenant. Mais j'ai vivement aimé cette version qu'en propose Didier Decoin, version qui s'adresse à tous : croyants, athées, agnostiques ou simple lecteur curieux. Point de blasphème dans ces pages, bien au contraire. Didier Decoin ne fait pas mystère de sa foi.

Je dirais que le romancier va plus loin que les Evangiles...  Il commence avant et finit après les passages qu'il narre, les principaux miracles de Jésus. Il les introduit, et les poursuit après que les Evangiles y aient mis un point final. Supputation ? Imagination, recherches historiques ? Sans doute un peu tout ça à la fois, ce qui fait que ce texte est autant un roman qu'un essai.

Et là, j'ai appris, visualisé ce sur quoi les textes religieux font souvent l'impasse. En effet, Didier Decoin replace vraiment Jésus et sa vie dans son contexte d'époque en décrivant et expliquant son environnement : l'occupation romaine, les us et coutumes d'alors, la pauvreté, le climat, la végétation, les différences culturelles et religieuses entre juifs, samaritains, pharisiens, le rôle des scribes etc... Il nous donne à voir Jésus racontant ses paraboles, mais ne se contentant pas de la parole, qui certainement, les mimait aussi. Didier Decoin rend Jésus vivant et réel, profondément humain, espiègle et gourmand même si, évidemment, super humain (héro) sur certains points !!! Et ceci, sans occulter le divin bien sûr ! Il ne remet rien en cause, qu'on se le dise.

Mais surtout, Didier Decoin humanise les personnages en décrivant leurs doutes, leurs peurs, leurs joies, leurs rires, leur humour, leurs préoccupations quotidiennes, leur journée types, leurs sentiments, leurs interrogations, quand il n'y glisse pas les siennes propres quand il intervient dans le texte en tant qu'auteur. 

Le tout avec une plume alerte, vivante, joyeuse, grâcieuse, raffinée, très plaisante à lire, loin du ton sentencieux et, soporifique des Evangiles lues par un prêtre. On sort de ce livre avec la sensation d'avoir reçu une belle leçon d'amour, de courage, de vie, de bonté, de bienveillance, de persévérance, de liberté, de tolérance. Alors que quand je sors d'une Eglise après un office, c'est plus souvent le dogme, l'obligation, la culpabilité, l'intolérance et la morosité qui m'étouffent. Ce roman me fait dire que vraiment, l'interprétation qu'est faite des textes sacrés par l'Eglise est erronée, et n'est là que pour maintenir les croyants dans la peur et dans la domination... Ce qui est aussi très politique en fait, une question de pouvoir, une fois de plus.

Didier Decoin ne fait ici aucun prosélytisme et ne cherche à convertir personne. Il raconte à sa façon, une histoire connue de tous ou presque, une histoire que chacun est libre de croire réelle ou inventée depuis l'aube de notre ère, tout en respectant les convictions des autres, convictions qui normalement ne devraient faire de mal à personne.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 27 Juin 2022

Policier - Editions Sixtrid - 7h40 d'écoute - 19.95 €

Parution Sixtrid en 2019 (Editions du Seuil en 2018)

L'histoire : Le propriétaire d'un bar à chats lillois et retrouvé mort, gisant dans une mare de sang... une balle ayant eu raison de lui... La thèse du suicide est vite reboutée par le médecin légiste. De plus, Ruru, la star du bar à chats, un persan, est porté disparu... Une enquête où la commissaire Romano et son adjoint Tellier vont devoir faire preuve de finesse et de persévérance !

 

 

Tentation : Le titre et le pitch

Fournisseur : La bib de Rennes

Mon humble avis : Le titre m'a fait me saisir de ce livre et la 4ème de couv m'a décidée : l'enquête se déroule à Lille et ses environs, région où j'ai grandi jusqu'à mes 25 ans environ, même si j'avais arrêté de grandir depuis longtemps !

Voici une enquête vraiment sympa à lire ou à écouter... Elle est narrée avec une certaine nonchalance, nous épargne les horreurs qui peuvent être inhérentes au genre policier. Et Sophie Chabanel n'est pas avare d'humour et de quelques loufoqueries.

L'histoire laisse une place certaines à la vie privée des personnages, vie privée qui parfois rejoint le coeur du sujet, ce qui permet d'avoir des protagonistes consistants et bien croqués... Et de plus, bien sympathiques, chacun à sa manière. D'autant que la commissaire et son adjoint sont à l'opposé l'un de l'autre, mais moderne aussi chacun à sa manière : l'une en étant libérée, l'autre en refusant la modernité de notre époque... ce qui leur permet de former une équipe efficace qui surmonte les quiproquos et décalages qui amusent gentiment le lecteur

Les pistes se multiplient, qu'elles soient fausses ou bonnes et maintiennent l'intérêt tout au long de la lecture.

J'ai vivement apprécié parcourir ma région d'origine.  Et "les griffes du chat" s'attarde un peu mais pas trop sur l'Histoire vécue par la ville de Bailleul lors de la Grande Guerre, ce qui m'a intéressée vivement.

Internet me dit que la Commissaire Romano est devenue un personnage récurrent de la romancière ! A voir donc !

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Thrillers - polars français, #Livres audio, lectures audio

Repost0

Publié le 25 Juin 2022

Film de Baz Luhramm

Avec Austin Butler, Tom Hanks Olivia DeJonge

Synopsis ; La vie et l'œuvre musicale d'Elvis Presley à travers le prisme de ses rapports complexes avec son mystérieux manager, le colonel Tom Parker. Le film explorera leurs relations sur une vingtaine d'années, de l'ascension du chanteur à son statut de star inégalé, sur fond de bouleversements culturels et de la découverte par l'Amérique de la fin de l'innocence.

Mon humble avis : De la vie d'Elvis et de son oeuvre, je ne connaissais pas grand-chose : quelques chansons, son look, sa mort précoce... Ce film était donc l'occasion d'en savoir plus... Et ce genre de film est forcément instructif aussi, vu le nombre d'années qu'il couvre !

Je suis d'ailleurs assez étonnée de l'influence qu'ont eu certains événements historiques, culturels ou politique dans l'oeuvre d'Elvis. L'autre jour, j'ai regardé sur Arte un documentaire sur Tom Cruise, et là, également, étaient faits de nombreux parallèles et lien entre l'acteur, ses choix de films, et certains faits de ce qui relève maintenant de l'Histoire. Pendant le film hier, je me demandais s'il en était aussi ainsi en France ? En tout cas, Elvis nous déroule aussi une période de l'Histoire de l'Amérique.

Bon quid du film ? Reconstitution impeccable de l'époque... Décors, voiture, atmosphère, costume... C'est un voyage dans le temps. La réalisation est frénétique, rapide, et devient même par moment psychédélique. Bref, c'est une mise en scène bien originale, qui évite le biopic linéaire et potentiellement soporifique ! D'autant que c'est le colonel Tom Parker, l'imprésario d'Elvis, qui en est le narrateur.

La bande originale est extra ! Entre les chansons d'alors interprétées par Elvis et la musique contemporaine plutôt style rap, le mixe est parfait et embarque vraiment.  Nos pieds ne peuvent s'empêcher de battre le rythme dans la salle obscure.

L'acteur Austin Butler est archi bluffant, il redonne vraiment vie au King.

Quant au colonel Parker, joué par Tom Hanks, et bien j'ai eu beaucoup de mal avec ce personnage. Certes c'est un arnaqueur pas forcément sympathique mais il y a autre chose... La version française que j'ai vue l'accoutre d'un accent plus qu'agaçant... Et puis Tom Hanks est très transformé physiquement pour ce rôle, et cela a occupé beaucoup (trop) de mon attention... Comme si je n'y croyais pas vraiment... Tout au long du film, je me disais pourquoi transformer à ce point un acteur, n'y a-t-il pas des comédiens bien portants qui aurait pu tenir ce rôle naturellement ?

Quoiqu'il en soit, un excellent film, bel hommage autant au mythe Elvis qu'à la musique !

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

Repost0

Publié le 21 Juin 2022

Roman - Editions Buchet Chastel - 192 pages - 15 €

Parution Buchet Chastel Janv 2021 / Pocket Janv 2022

L'histoire : Sa ligne droite dans la vie : la mélancolie ! Michel H est neurasthénique, dépressif, inactif, stressé, angoissé... bref, la panoplie complète...complétée par sa fanitude de Michel Houellebecq ! Sauf que le jour où Bérénice, sa compagne depuis 3 semaines, le quitte, cela lui fait l'effet d'un électrochoc ! Comme elle lui a laissé tous ses livres de développement personnel, il s'y plonge et se donne douze heure pour devenir heureux et provoquer ainsi le retour de Bérénice !

Tentation : Le pitch

Fournisseur : La bib de Dinard 

 

Mon humble avis : La 4ème de couv et la récréation annoncée m'ont donné envie de lire ce roman.

Bon, on est clairement dans le loufoque, l'ubuesque même ! Chaque page est un jet de vitriole envers les composants de notre société et leurs comportements, envers l'illogisme contemporain, l'hyper consommation, l'hyper immédiateté, l'hyper information (BFM TV), la "googlelisation" de nos vies, nos gouvernants (dont le président aux dents du bonheur), les voisins psychorigides etc... Ceux qui en prennent le plus pour leur grade sont les marchands de bonheur en tous genres, depuis les gourous et marabouts jusqu'aux livres de développement personnel, qui disent tout et son contraire et surtout beaucoup d'évidences visibles comme le nez au milieu de la figure !

C'est très drôle, moult idées sont franchement bien trouvées et parfaitement développées et mises en scènes, toujours sous le signe du burlesque cynique... Donc très drôle au début... Et puis, je me suis lassée, les situations devenant répétitives, j'ai fini par tourner en rond et à ne pas vraiment trouver bonheur dans cette quête du bonheur d'un personnage qui est tout de même, on peut le dire, un anti héro dans la plus pure tradition !!! Mais entre les lignes, c'est tout de même une analyse sociétale assez percutante et bien observée, avec des sujets variés d'intérêts variables !

Mais ce qui est vrai, c'est que plus on a de libertés, plus on s'ennuie, plus on râle, moins on est heureux...Ce qui est statistiquement prouvé !

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Repost0

Publié le 16 Juin 2022

Roman - Editions Livre de poche - 352 pages - 7.90 €

Parution LDP fev 2019 (Denoël 2018)

L'histoire : Un volcan s'est effondré, provoquant un gigantesque raz de marée, qui a tout ravagé... Et la mer ne s'est pas retirée. Pata et Madie vivaient avec leurs neufs enfants en haut d'une colline... Qui est maintenant une île. Mais l'eau continue de monter inexorablement... Alors quelques jours plus tard, il faut partir. Mais la barque est trop petite pour emmener tout le monde... C'est alors un choix déchirant et des conséquences impensables pour ceux qui partent, et pour ceux qui restent...

Tentation : Le pitch et le nom de l'auteure

Fournisseur : La boîte à livres en bas de chez moi !

 

Mon humble avis : Cela fait un moment que je vois le nom de cette romancière sur certains blogs, sans la connaître ! Il était temps de me jeter à l'eau, et cette trouvaille dans la boîte à livre en a été l'occasion parfaite ! Et aucun regret !

J'ai vraiment été embarquée par cette lecture au suspense insoutenable... Si terrible pour moi qu'aux deux tiers de l'histoire, j'ai été lire les trois dernières pages, pour être éventuellement rassurée sur le sort des personnages, et poursuivre plus sereinement, avec le coeur qui ralentit un peu... Quoique...  J'ai frôlé la tachycardie à plusieurs reprises !

Si vous avez lu mon résumé, vous savez donc de quoi il retourne... Et oui, Madie et Pata ne vont pas avoir d'autres choix que de laisser 3 de leurs enfants sur leur "île" vouée à moyen terme à l'engloutissement... Ils reviendront les rechercher, une fois qu'ils auront trouvé les hautes terres pour y déposer leurs 6 autres enfants... 

Un roman post apocalyptique ou presque, dans une époque qui pourrait être la nôtre, puisque les moyens techniques utilisés ne dépassent pas le GPS. Une histoire de survivance en environnement hostile. Une histoire de dépassement de soi. Une histoire de choix impossible pour toute personne sensée et pourtant il le faut bien.

A travers cette histoire terrible menée tambour battant, qui ne nous épargne rien (sans verser non plus dans le gore, pas du tout) Sandrine Collette développe avec justesse nombre de sujets. Et, en dehors de cet horrible choix à faire et ses conséquences, le sujet principal est pour moi l'enfance, observée et décrite sous toutes ses coutures et ses ambivalences : l'inconscience et sa lucidité, son besoin d'être protégée et rassurée pour se reposer des assauts de la vie, ses incroyables ressources, ses forces et ses limites, son courage, son innocence... Sauf quand la vie, ses tourments et les éléments déchaînés la rattrape, et que cette enfance semble perdue à jamais.

J'ai découvert la plume efficace et fluide de la romancière, mais ai été étonnée de certaines cassures brutales dans son style, qui font que parfois des phrases s'arrêtent brutalement et que d'autres ne sont composées que de deux ou trois mots.

Une très belle, même si difficile histoire, haletante malgré une relative lenteur des événements avec des accélérations magistrales qui nous tétanisent, et des personnages très très attachants, qu'on ne peut qu'admirer dans leur pugnacité, avec une mention spéciale pour le jeune Louie, son petit frère Noé et la petite Perrine. Je recommande !

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 14 Juin 2022

Roman - Les éditions de minuit - 208 pages - 17 €

Parution en janvier 2022 

L'histoire : Le monument national, ce n'est pas le château où vit toute la tribu... Non, c'est le père, gloire et symbole du cinéma Français. Autour de lui, gravitent sa jeune épouse ex Miss Côte d'Azur, les jumeaux, et toute une ribambelle de serviteurs. Quant à l'argent, il est bien à l'abri dans les Caraïbes. Tout semble aller pour le mieux pour ce microcosme privilégié à protégé de tout... De tout, sauf de la vieillesse et d'un certain grand confinement !

 

Tentation : Le billet de Luocine

Fournisseur : La bib' de Dinard

 

Mon humble avis : Luocine n'a pas adoré ce roman et pourtant je me suis inspirée de son billet pour choisir cette lecture. Tout simplement parce qu'il m'a appris l'existence de ce roman. Et comme je m'étais régalée de "Propriété privée", précédent opus de Julia Deck, je me suis dit hop hop !

Bon soyons franc, le monument national n'est pas aussi monumental que Propriété privée. Mais il a rempli sa mission en me distrayant, en m'amusant cyniquement, et les pages se sont tournées toutes seules à vive allure. C'est déjà pas mal par les temps qui courent. Julia Deck distille une ambiance mystérieuse, y aura-t-il un cadavre ou pas, et si oui, dans quelles circonstances ? La tension monte au fil du roman.

Julia Deck nous invite donc à passer plusieurs mois dans le château de la star nationale. Nous partageons donc le quotidien de tous ces gens dont nous sommes si loin... et tout en lisant, nous nous félicitons de la distance entre eux et nous ! Le décor est bien planté, tout comme les personnages... Au début, on se demande bien quel lien il va bien pouvoir y avoir entre cette hôtesse de caisse du U du 93 et la tribu du Monument national dans son château... Dans ces pages, il y a donc rencontre et confrontation entre deux mondes...

Peut-être certains traits sont-ils un peu caricaturaux mais c'est pour mieux vous distraire cher lecteur... Ce Monument national pourrait être un mixe de Johnny, de Delon, de Depardieu. Et les préoccupations de ces gens sont soit très bénignes, superflues (le compte instagram, la couleur des rideaux) ou alors, elles se comptent en millions... Ces millions cachés off- shore qu'on ne peut pas aller récupérer pour cause de confinement !

Mais on perçoit bien aussi la vacuité et la superficialité de ce genre de milieu (la mère ne veut pas que ses jeunes enfants lisent, car elle veut de la joie dans la maison !) ou tout est lié à l'apparence, la réputation et où, finalement, on se retrouve assez vite seul et isolé...

Les rebondissements ne manquent pas dans cette chronique familiale d'un autre monde... Ce n'est pas un roman marquant à vie, mais il fait très bien le job et est mené par une plume qui sait où elle va, choisir ses mots, et être incisive juste comme il faut. Je conseille donc, entre deux lectures plus conséquentes !

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 12 Juin 2022

Bonjour !

Voici mo  deuxième billet pour vous raconter en photos mon voyage de quinquagénaire au Kenya en avril dernier.

Pour reprendre depuis le début, c'est ici  (avec une carte etc) 

Le Massaï Mara est une réserve nationale du Kenya (réserve, géré en privé - les parcs sont gérés par l'Etat). 1510 km² de grandes plaines vallonées, la savane africaine. Au Sud Ouest du Kenya, elle borde le parc Tanzanien du Serengeti. C'est un paradis pour la faune sauvage. Mais vu l'immensité de la surface, il y a toujours un facteur chance pour observer les gros mammifère et notamment, les félins qui savent se faire discrets !

C'est dans cette réserve que nombre de scènes du film Out of Africa ont été tournées.

C'est aussi une zone protégée où les Massaï vivent toujours et font paître leurs troupeaux.

Les lionnes, en groupe, de loin et d'assez près... Qu'elle observation !!!

Les lionnes, en groupe, de loin et d'assez près... Qu'elle observation !!!

Les lionnes...

Les lionnes...

Les lionnes...

Les lionnes...

UN DIMANCHE AU KENYA : MASSAÏ MARA 2/?
Les hyènes...

Les hyènes...

Les hyènes...

Les hyènes...

Les phacochères...

Les phacochères...

Les hippopotames

Les hippopotames

Un petit coin d'ombre, et le roi des animaux qui roupille... Ils étaient deux les lions !

Un petit coin d'ombre, et le roi des animaux qui roupille... Ils étaient deux les lions !

UN DIMANCHE AU KENYA : MASSAÏ MARA 2/?
Zèbres et gnou...

Zèbres et gnou...

Les girafes massaï, une espèce de girafe à part entière.

Les girafes massaï, une espèce de girafe à part entière.

Les girafes massaï...

Les girafes massaï...

Les gazelles de Thomson ! Vitesse de pointe : 90 km/h

Les gazelles de Thomson ! Vitesse de pointe : 90 km/h

Les Impalas...

Les Impalas...

Gazelles de Thomson

Gazelles de Thomson

Les lionnes...

Les lionnes...

UN DIMANCHE AU KENYA : MASSAÏ MARA 2/?

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Voyages en Afrique

Repost0

Publié le 10 Juin 2022

Film de Mariano Cohn et Gaston Duprat

Avec Penélope Cruz, Antonio Banderas et Oscar Martinez

Synopsis : Un homme d'affaires milliardaire décide de faire un film pour laisser une empreinte dans l'Histoire. Il engage alors les meilleurs : la célèbre cinéaste Lola Cuevas, la star hollywoodienne Félix Rivero et le comédien de théâtre radical Iván Torres. Mais si leur talent est grand… leur ego l’est encore plus !

Mon humble avis : Un film très original qui se moque de lui-même, puisque c'est une satire sur le monde du 7ème art. C'est donc féroce, subtilement drôle, et en même temps implacable sur le milieu décrit. Une production assez inédite dans le genre, et presque expérimentale. Cet aspect-là est donné par le minimalisme des décors, très épurés... d'immenses bureaux de luxe désertés. Un presque huit clos dans un lieu quasi sans meuble, sans personne, très peu de personnage, presque aucun figurant... Sauf lors des scènes finales dans un festival de cinéma. Aussi, l'atmosphère de Compétition officielle est très particulière, géométrique, épurée... On se concentre donc sur les formes, la lumière et les comédiens. C'est aussi déconcertant, qu'hypnotique et captivant... malgré quelques petites longueurs ou lenteurs pour moi.

Nous suivons donc la préparation d'un film (depuis son hilarante genèse), et particulièrement aux séances de lecture et de répétition avec la réalisatrice et les deux acteurs principaux. Nous sommes dans les coulisses, souvent décrites lors des promotions des films par les acteurs... par ses mots : super ambiance, quel bonheur de travailler avec Untel, bidule est comme un frère pour moi maintenant etc... Mais ici, ça ne se passe pas vraiment comme ça... Nous assistons à une guerre d'égos surdimensionnés, où chacun est persuadé d'être supérieur à l'autre pour une raison ou une autre... Et honnêtement, il n'y en n'a pas un pour racheter l'autre...

Yvan, acteur de théâtre réputé, méprise la gloire de Felix obtenue dans des films grand public, ce public idiot qui avale toutes les fadaises qu'on lui propose.

Felix, qui compte ses trophées gagnés au fil des festivals, est persuadé d'être bien meilleur acteur qu'Yvan.

Et enfin, Lola, la réalisatrice, pense qu'il n'y a pas d'art sans folie, sans souffrance, et impose son point de vue et ses méthodes... particulières... drôles et /ou cruelles suivant notre position !

A travers ce film, les réalisateurs nous montrent avant tout que le monde du cinéma se prend souvent bien trop au sérieux. Qu'aucun genre ne devrait être méprisé et qu'il n'y a pas qu'une façon de faire du cinéma, ni qu'une méthode pour être un bon acteur. Mais surtout, la lumière est faite sur la taille des égos surdimensionnés et l'opportunisme de certains dans ce milieu, certains qui sont prêts à tout, même à fermer les yeux pour préserver leur carrière, leur réputation, le fruit de leur travail. Un scénario bien ficelé servi par des dialogues très bien sentis, et des comédiens au diapason !

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

Repost0

Publié le 6 Juin 2022

BD - Editions Quadrants - 144 pages 

Parution en 2011 

L'histoire : De nos jours, des lycéens doivent faire un exposé sur les Camps de concentrations. L'un d'eux les invite chez son arrière grand-père, qui en est un survivant. On découvre alors la vie d'Andréas en Allemagne dans les années 30. Andréas était homosexuel à l'époque des années brunes...

Tentation : Le sujet

Fournisseur : La bib de Dinard

 

 

Mon humble avis : Cet album est à lire, par devoir de mémoire, et par rappel surtout de certains faits historiques oubliés ou plus ou moins toujours passés sous silence, en fonction de l'éduction et de l'instruction que l'on a reçues.

C'est Andréas, qui est maintenant arrière-grand-père en France, qui nous raconte son histoire, celle d'un jeune homme homosexuel germanique, romantique et intégré à la société allemande dans les années 30. Sauf qu'Hitler, ses sbires et leur idéologie arrive au pouvoir, et appliquent à la lettre le paragraphe 175 du code pénal allemand, paragraphe dont l'origine remonte à 1794, et qui condamne l'homosexualité masculine... 

En Allemagne, les juifs sont déjà montrés du doigts et arrêtés... vient le tour des homosexuels : traques, arrestations, tortures, emprisonnements, simulacres de procès, puis déportation. Et oui, c'est souvent oublié, mais ce sont des citoyens allemands qui seront les prisonniers des premiers camps nazis et qui subiront les mêmes traitements que quelques années plus tard, les déportés de la seconde Guerre Mondiale. Et même après la guerre alors que l'Allemagne indemnisait ses prisonniers allemands, les homosexuels ont encore été mis sur le banc... étant considérés comme criminels de droit commun...

Ce paragraphe 175 a été introduit dans le code pénal français en 1942, par le gouvernement de Vichy... devenu article 331, il n'en sera supprimé qu'en 1982.... Et en Allemagne réunifiée, qu'en 1994...

Donc comme vous pouvez le constater, une BD essentielle, dommage qu'elle soit si mal "fichue" à mes yeux... Dans la plus grande partie, la 1ère, celle qui précède l'arrestation d'Andréas, les protagonistes sont difficiles à différencier, et de même pas évident de retenir et distinguer qui pense quoi par rapport à la montée du nazisme et ses possibles conséquences. Les bulles sont très bavardes et j'y fus assez hermétique, tant il était question de patronymes, et de sigles (non expliqués) que je ne connaissais pas. Ensuite, tout est traité de façon assez elliptique... Dommage que les auteurs se soient autant étendues sur les discussions d'Andréas et ses amis, pour ensuite boucler les Camps et l'après-guerre en bien moins de pages.

Enfin, je ne vois pas l'intérêt d'introduire cette histoire de la sorte (les lycéens, leur exposé et la rencontre avec l'arrière-grand-père), puisque nous n'assistons pas à leurs échanges et que manifestement, en sortant de chez lui, les ados le prennent pour un vieil acariâtre... bref, la rencontre humaine n'a pas lieu...

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Repost0