Publié le 10 Octobre 2023

Film de Luc Besson

Avec Caleb Landry Jones, Jojo T.Gibbs, Christopher Denham

 

Synopsis : 

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
L’incroyable histoire d’un enfant, meurtri par la vie, qui trouvera son salut grâce à l’amour que lui portent ses chiens.
 

Mon humble avis : Le retour de Luc Besson au cinéma, avec du vrai cinéma ! Un cinéma qui hypnotise, captive, fascine, dérange, secoue, malmène effraie, émeut, bouleverse, tout cela à la fois. Un cinéma qui nous laisse pantois...

On retrouve la patte du réalisateur que j'aime tant : un univers visuel et esthétique particulier, et un héros plus proche de l'anti héro, mais absolument inoubliable, comme le sont les personnages de Besson. Complexe, attachant, érudit, aliéné, calme et terrifiant... Et pourtant on aimerait bien discuter avec lui autour d'un verre, tant il aurait à nous apprendre sur la nature humaine... et canine. Il a beau être un tueur, on l'aime. Comme Léon en fait...

Il y a du conte dans cette histoire qui fait fi du réalisme, un conte cruel évidemment, il y a du Joker, il y a du Subway, du Léon, du Nikita, du 5ème élément dans ce film... En fait, si on y réfléchit, on pourrait voir dans Douglas une part de chacun des personnages les plus mythiques de Besson... qui partagent tous finalement le point commun de la solitude, qu'elle soit physique, morale, spirituelle ou sociale. Il y a aussi la première note de musique, en tout cas, celle que j'ai remarqué où l'on se dit qu'Eric Serra est toujours là...

La question genèse du film est : comment survit-on avec un traumatisme, comment se construit on ensuite, comment grandit-on ? Mais, et ça n'engage que moi, on peut aussi y voir un message perso de Luc Besson, qui sort de pas mal d'années de galère financière et humaine... Peut-être dit-il avec ce film : si on m'emmerde, désormais, je lâcherai les chiens !

Luc Besson a su trouver un acteur à la mesure de la démesure de son personnage Douglas, en la personne de Caleb Landry Jones ! Quelle performance inouïe, intelligente, habitée, toute en nuances, sans esbroufe. Rien que pour ce jeu d'acteur, le film vaut d'être vu ! Mais pas que pour ça... Il y a l'originalité du traitement de l'histoire, la mise en scène impeccable, de très belles photos etc. J'ai trouvé quelques petites longueurs, et pourtant, j'ai regretté que le film ne dure pas plus longtemps pour éviter certaines ellipses et plonger encore plus dans la psychologie du personnage et de sa relation d'homme adulte avec ses chiens, relation qui n'est pas tant exploitée que ça finalement. Ainsi, j'aurais pu faire de Dogman un coup de coeur. Mais du très bon Besson tout de même ! Et un film sacrément hors du commun, trop riche en thèmes abordés pour que je puisse tous les évoquer ici... A voir pour celles et ceux qui aiment l'univers de Luc Besson, les films spectaculaires et originaux. (Mais âmes trop sensibles d'abstenir, ainsi que jeune public... car le thème de la violence est tout de même central).

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 8 Octobre 2023

Thriller - Editions Audiolib - 6h19 d'écoute - 21.45 €

Parution Martinière BL janvier 2023 , Audiolib 2023

L'histoire : Quatre amis partent en randonnée le temps d'un weekend, au coeur de l'Islande... Mais rien ne se passera comme prévu, et ce sont trahisons et secrets enfouis qui s'ajouteront au tumulte de la tempête. Survivront ils à cette nuit cauchemardesque dans ce minuscule refuge ?

Tentation : Pitch

Fournisseur : Bib de Dinard

 

 

Mon humble avis : J'avais envie de me faire un bon petit thriller qui me ferait trembler de peur... Et sur la couverture de celui-ci, figure une mention de The Times (tout de même !) qui dit à propos de Jonasson que je ne connaissais pas : "Le meilleur auteur de roman policier de notre époque" ! Rien que ça, alors, allons-y !

Et bien j'en suis très vite revenue, morte d'ennui ! Si je n'avais pas lu ce titre en format audio dans ma voiture, je crois que j'aurais abandonné ma lecture.

Rien, mais rien à quoi se raccrocher, même la fin n'invite pas à une reconsidération de ce qui précède (comme c'est parfois le cas dans des romans qui nous paraissent bien en-deçà de nos attentes).

J'ignore si ma détestation de ce roman tient à la traduction qui pourrait être ratée (c'est un roman islandais), si l'interprétation qui en est faite est maladroite (l'un des personnages a une voix d'attardé mental alors qu'il est tout de même avocat), mais il n'empêche....

Déjà même pas peur... Aucun des personnages ne dégage une quelconque sympathie... Tout sonne faux, ce qui peut être logique étant donné l'histoire... mais les dialogues sont d'un creux abyssal, je ne compte pas les contradictions dans le texte (on nous parle de soleil, alors que tempête de neige par exemple). L'action se déroule quasi en huis-clos dans un minuscule refuge (d'après la description qui en est faite), mais lorsque l'on suit les faits et gestes des protagonistes, c'est limite si on ne se croirait pas dans un grand chalet savoyard ! J'ai trouvé les réactions des personnages très contre-nature, même illogiques, même si, Ok, on est dans un soi-disant thriller avec des secrets et des potentiellement méchants. Mais mettre 10 mn à penser à fermer la porte d'un refuge alors qu'on est presque mort de froid en pleine tempête de neige, pour moi, ça bloque !

Mais le pire dans tout cela, c'est encore le style de l'auteur, style qui se veut soigné mais qui se révèle d'une lourdeur insupportable, comme le sont les évidences assenées en boucle et très répétitives.

Quant au voyage au coeur de l'Islande sauvage que j'espérais vivre par procuration, je suis aussi restée sur ma faim... Très peu de descriptions de paysages, et comme tout ou presque se déroule dans un refuge...

C'est très agacée que j'ai fini cette audiolecture qui était censée jouer sur mes nerfs... Et très incrédule devant la réputation de l'auteur... Quelque chose m'échappe, et vu mon expérience, je ne pense pas lire d'autres de ces titres pour affiner mon impression. Donc je déconseille vraiment !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #thrillers polars étrangers, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 6 Octobre 2023

Film de Ken Loach

Avec Dave Turner, Elbla Mari, Claire Rodgerson

 

Synopsis : TJ Ballantyne est le propriétaire du "Old Oak", un pub situé dans une petite bourgade du nord de l’Angleterre. Il y sert quotidiennement les mêmes habitués désœuvrés pour qui l’endroit est devenu le dernier lieu où se retrouver. L’arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions dans le village. TJ va cependant se lier d’amitié avec Yara, une jeune migrante passionnée par la photographie. Ensemble, ils vont tenter de redonner vie à la communauté locale en développant une cantine pour les plus démunis, quelles que soient leurs origines.

Mon humble avis : Ce film sortira en France le 25 octobre, je l'ai vu en avant-première lors du Festival du Film Britannique de Dinard.

Un film de Ken Loach... on sait qu'on ne va pas rire. Le réalisateur n'a pas son pareil pour filmer le réalisme d'une Angleterre oubliée, dévastée, abandonnée. Loach lève encore le bras et la caméra pour dénoncer l'injustice sociale et politique, les inégalités, les incompréhensions, les barrières, l'extrême droite, le racisme, l'ennui quand il n'y plus que cela...

Une fois de plus, le début est bien plombant... Puis le film capte, captive, statufie, coupe le souffle, et émeut. Comment réunir, et faire cohabiter deux communautés dont, à priori, le seul point commun est la pauvreté... et l'humanité, mais là, il faudra du temps pour qu'elle s'exprime. Il y a ceux qui viennent de tout perdre, et ceux qui ont tout perdu au fil des années, et qui voient d'un très mauvais oeil l'arrivée d'étrangers avec qui il faudrait partager ce qu'ils n'ont déjà plus. Il y a ceux qui ont fui (la Syrie) et ceux qui sont toujours restés là, dans ce village où tout est parti...  Sauf le pub The Old Oak, que T.J maintient comme il peut de la noyade. 

Et puis, il va y avoir l'étincelle ! Pas celle qui met tout en feu, mais celle qui ravive, qui redonne envie, qui donne de l'élan. L'élan d'aller vers l'autres, vers le différent mais si semblable en même temps. C'est tout cela que filme admirablement bien Ken Loach, ce rapprochement entre deux communautés... Ce n'est pas de la charité, c'est de la solidarité... Et la solidarité, c'est un partage dont tout le monde bénéficie. Les visages fermés ou ternes vont s'éclairer d'un nouveau sourire, celui qui naît du lien, de l'amitié, de la reconnaissance à travers le regard de l'autre, du bien faire et du bien fait, la gratitude. Bien sûr, il y a toujours quelques abrutis pour empêcher cela, pour stopper le pas qui fait avancer. Mais le sourire, le partage et la compagnie appellent plus, au final, que le mépris et la haine aveuglée.

Les deux personnages principaux sont bouleversants... TJ avec son âge, son passé, ses réticences, son présent sans avenir, son ancrage dans "The Old Oak... Et Yara, avec pour bagage l'exil, le déracinement et le traumatisme, mais comme force, la fougue de la jeunesse, l'envie de vivre... A eux deux, et l'aide de quelques-uns, ils vont faire en sorte que le "vivre ensemble" soit possible.

Un film dure et beau, très réaliste et contemporain (inspirés d'ailleurs de faits réels assez proches),/ The Old Oak milite pour la compassion et l'humanisme tout en montrant l'inhumanité de certains destins terrassés par la guerre ou la pauvreté et met aux yeux du monde ce qui se passe certaines régions d'un des pays les plus riches du monde. Bref, c'est du Ken Loach mais qui s'achève sur une note optimiste ! A voir !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 4 Octobre 2023

BD - Editions Delcourt - 200 pages - 29.95 €

Parution en octobre 2022

L'histoire : Sillonnant Paris jour et nuit au volant de sa BMW à crédit, Nathan enchaîne les courses Uber pour subvenir aux besoins de ses frères et soeurs. Faisant littéralement corps avec son GPS, Nathan plonge dans un vide assourdissant quand son portable tombe en panne. Suite à un accident, Annie, sa dernière cliente, lui propose de partir vivre en forêt avec Zoé et Etienne au fin fond de l'Alaska.

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : Bib de St Lunaire

Mon humble avis : Quelle claque que ce sublime album, qui devrait être lu par tous et toutes, et ce, dès l'adolescence...

Conte ou fable écologique, cet ouvrage invite au retour aux sources, à la simplicité, à nos racines terrestres, à la protection de notre planète terre et au respect, à l'observation et à la compréhension de ce qui compose dame nature, à fortiori les animaux... Même si pour manger, il faut tuer.

Nous accompagnons Annie dans son retour sur sa terre natale, l'Alaska, après quarante années d'absence... Et même si Annie s'évertue à transmettre sa culture, ses traditions et son mode de vie ancestral à ses trois invités, elle finit par se rendre compte que tout a changé... Notamment suite au dérèglement climatique. Et la terre se manifeste, se rebelle, via l'eau, le feu, la chaleur... Les oies ne migrent plus à la même époque... Son village est déserté, et les siens sont pour beaucoup devenus alcooliques. Les ours polaires sont obligés de descendre vers le sud... Ils croisent les Grizzlys... Et cela donne des Pizzlys.

Nathan, Zoé et Etienne évolueront chacun à leur rythme sur cette terre qui leur est si étrangère, et le plus récalcitrant au départ va bien nous surprendre, malgré le choc des cultures et des générations. Ils sont tous les trois très attachants, comme le sont également Annie et les personnages secondaires... Qui sont tous témoins de la transformation... La leur, et celle de la planète. Il n'est pas question de fin du monde, mais d'une époque de transformation, d'adaptation... Il n'empêche, le message est limpide et nécessaire, et intégré dans une histoire et des destins qui captivent, émeuvent, et bouleversent. Il faut réécouter ce que la terre nous dit, savoir regarder de nouveau, s'émerveiller. Se déconnecter pour se reconnecter à la nature et à notre propre nature... Pour illustrer brillement tout cela, Jérémie Moreau évoque les mythes et la force de leur message, et distille un bel onirisme dans ces pages.

Je n'ai aucun bémol si ce n'est le choix des couleurs, un peu trop fluo à mon goût, mais qu'importe, cet album est magnifique tout comme le sont les paysages. Et même s'il est un cri d'alerte, il porte aussi un message d'espoir... à condition d'un retour à l'essentiel.

 

"Mon cher Nathan, il faut que tu saches que tu hérites d'une civilisation qui s'est appliquée pendant des siècles à dépeupler le monde. D'abord en transférant les esprits des arbres, des animaux et le sacré des écosystèmes vers un ciel divin. Puis en réduisant ce qu'il restait du monde à une matière inerte prête à l'exploitation. Le monde moderne a produit une terre muette et dénuée de sens. Où plus personne ne rêve. Ton histoire est celle de tous les autres. À l'extérieur comme à l'intérieur, vous êtes vides de monde. Aveugles... Ignorants... Infirmes... Cherchant votre chemin en implorant la vérité céleste de vos GPS."

 "Tu ne vois rien, parce que tu ne sais pas encore voir. Pour trouver les animaux il faut voir l'invisible."

"Ceux qui savent, ce sont les animaux. C'est eux les savants de la nature. Quand il va faire froid, les ondatras construisent très vite leur maison. Quand les hirondelles s'affairent autour de leur nid, il va pleuvoir. Quand les taons apparaissent, l'arrivée des saumons est imminente. Les animaux sont notre boussole.
Enfin, ils l'étaient..."

 

 

 

L'avis de Violette , de Kathel 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 2 Octobre 2023

Film de Matt Winn

Avec Rufus Sewel, Shirley Henderson, Alan Tudyk

Synopsis : Sarah et Tom sont en proie à de graves difficultés financières : leur seule solution est de vendre leur maison londonienne. Lorsque leurs amis débarquent pour un dernier dîner, Jessica, une vieille amie, s’invite et se joint à eux. Après une dispute à première vue sans importance, Jessica se pend dans le jardin. Tom s’apprête à appeler la police lorsque Sarah réalise que si l’acheteur l’apprend, la vente tombera à l’eau, ruinant ainsi leur couple. La seule façon de s’en sortir est de ramener le corps de Jessica dans son propre appartement. Après tout, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

 

Mon humble avis : J'ai vu ce film (en compétition) en avant-première ce Weekend au festival du film Britannique de Dinard. Figurez-vous qu'il a remporté le grand prix du jury, c'est absolument mérité, d'ailleurs, j'ai voté pour !

J'ignore si/quand The trouble with Jessica sortira en France, mais si vous le voyez dans quelque temps sur la programmation de votre salle, courrez, allez-y !

C'est une comédie de plus en plus hilarante au film du temps, sur un sujet de fond difficile : le suicide. Je pense que pour réussir à ce point une comédie sur un tel thème sans que ce soit de mauvais goût, et bien il faut être britannique, et compter sur l'humour british, qui tire aussi ici sur l'humour noir. Les situations scabreuses se multiplient, tout comme les retournements de situations et les dialogues se dégustent tel un vin d'un très grand cru... Ca pourrait paraître farfelu, et pourtant, l'ensemble est d'une finesse, d'une justesse et d'une drôlerie incroyable... sans passer par la case un gag à la minute bien sûr. Avec, comme point centrale du décor et de l'intrigue : un clafouti !!!

Le réalisateur, qui est venu sur scène accompagné de l'actrice principale Shirley Henderson après la séance, a expliqué qu'il voulait faire un film sur le suicide, pour y exposer aussi les conséquences immédiates ou non, en cascade en fait, sur l'entourage plus ou moins proche. Son souhait était aussi de montrer à quel point un événement extérieur peut chambouler, voire ruiner une vie en quelques secondes. Ce film interroge aussi bien sûr sur l'amitié... Ne dit-on pas qu'il faut avoir un cadavre à cacher pour voir qui sont les vrais amis ? Et bien nous sommes ici en plein dedans !

Le film se découpe en plusieurs chapitres : the trouble with Jessica, the trouble with friends, with de neighbors, with the law, with the conscience etc... Les 4 personnages principaux sont toujours présents, mais d'autres surgissent et disparaissent, donnant un rythme très alerte au film, et faisant penser à une pièce de théâtre.

So british, so excellent ! To be seen absolutly !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 30 Septembre 2023

Roman - Editions Audiolib - 4h46 d'écoute - 17.90 €

Parution Audiolib 2015 (Stock 2014)

L'histoire  : 28 octobre 1949... Certains montent dans un avion en direction de New York, d'autres non... Cet avion, c'est le Constellation, qui s'écrasera quelques heures plus tard aux Açores... Avec à son bord, le champion de boxe Marcel Cerdan, la violoniste Ginette Neveu. Des entrepreneurs, des anonymes. Aucun survivant... Mais un lien qui unit désormais disparus et miraculés, lien fait de hasard, de coïncidences...

 

 

Tentation : Ma PAL audio

Fournisseur : Bib de Rennes

Mon humble avis : Voici un roman brillant, érudit, documenté, extrêmement bien rédigé d'une plume soignée. Un jeu d'un entre deux entre des faits réels et l'imagination de l'auteur... Comme souvent dans les romans inspirés de faits réels, les romanciers conçoivent ce que l'Histoire ne dit pas. Mais attention, le romanesque est déjà bien présent dans la réalité, aussi Adrien Bosc n'a pas dû en ajouter beaucoup je pense.

Constellation traite des sujets du hasard, des coïncidences, de la fatalité... Qui font qu'une personne se trouve dans un avion... ou pas par exemple. Car il y eut des miraculés, ceux qui ont entre autres été obligés de céder leur place pour que Cerdan et son équipe puisse avoir la leur. C'est aussi le récit d'une quête après l'accident... Celle, au fil des ans, du violon de Ginette Neveu, d'une valeur inestimable, dont ne fut à priori retrouvé que l'archet.

Adrien Bosc dresse aussi le portrait d'une époque en plein changement... Après la 2ème Guerre Mondiale, l'avion devient un moyen de transport public, et non de transport militaire. C'est l'apparition de "l'Homme pressé", celui qui prend l'avion au lieu du bateau, qui sillonne le monde... l'éclosion de la mondialisation... L'avion annule les distances, et raccourcit le temps.

Adrien Bosc alterne les chapitres traitant de l'avion, de son avancée, de l'accident, des secours, des recherches, avec des chapitres dressant les portraits des protagonistes.

Ce texte est indéniablement agréable à écouter (la voix n'y est pas pour rien) et intéressant. De cet accident, je ne savais presque rien... Sauf que Cerdan s'y trouvait et que son amour Edith Piaf l'a ensuite pleuré toute sa vie. Il est évidemment question d'Edith Piaf dans ces pages. Elle a entre autres insisté pour que Cerdan monte dans cet avion pour la rejoindre plus vite à New York. J'ai découvert aussi l'impact et la stupeur qui s'est répandue de par le monde suite à ce drame. Par contre, certains passages développant les technologies aériennes de l'époque, d'autres approfondissant des personnages qui me sont inconnus n'ont pas réussi à capter mon attention avec régularité, ni à développer un enthousiasme débordant chez moi. Ce texte me demandait peut-être une trop grande attention, que je n'ai pas su lui accorder, sans pour autant en regretter la lecture. Aucun doute, ce roman possède nombre de bons arguments pour plaire.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 28 Septembre 2023

Roman - Editions Folio - 194 pages - 8.10 €

Parution Folio 2021 (Gallimard 2019)

L'histoire : Marie Nimier souhaite écrire un roman, et en cherche la matière... Alors elle se rend dans une ville, s'arrange avec la mairie, la médiathèque, et quelques petites annonces affichées deci delà. 

La voilà prête, assise dans un appartement meublé d'une table, deux chaises, un philodendron. Elle se bande les yeux, pour recevoir anonymement les confidences de volontaires, libres de leur propos.

Elle va en recevoir des confidences Marie... Des remords, des regrets, des futilités, des rêves, des anecdotes, de la culpabilité... Jusqu'à l'implosion qui conduira à la dernière confidence, la sienne.

Tentation : Le pitch

Fournisseur : En librairie...

Mon humble avis : Parfois, tout se déroule à l'envers de ce qui est envisagé... Cet été, en librairie, je cherchais un livre à offrir en cadeau (mon choix s'est porté sur la carte postale d'Anne Berest)... C'était l'époque des offres commerciales estivales, un livre poche offert pour l'achat de deux. Dans la sélection des romans offerts, celui-ci, de Marie Nimier, m'a tapé dans l'oeil. Il me le fallait absolument. J'ai donc acheté un autre titre pour avoir droit à cette gratuité !

Et cette lecture m'a séduite d'entrée, et jusqu'à la dernière ligne, je l'ai savouré pleinement. Déjà par son originalité... Un livre de confidences d'inconnus, qui racontent pour se délester ou partager, ou encore, juste pour voir, pour vivre cette étrange situation. Les yeux bandés de Marie garantissent l'anonymat (celui qui libère la parole), mais permettent aussi à Marie de se concentrer juste sur la voix, de ne porter aucun jugement physique ou autre.

Et nous voilà, avec Marie, à recevoir nous-mêmes ces confidences, à en être bouleversés, remués, émus, amusés, étonnés. Ce sont des fragments de vie, des instants qui sont narrés ici. Mais certains d'entre eux ont eu des conséquences sur une vie entière. Il y a des victimes, des "coupables", des "spectateurs", des "acteurs". Des personnes que l'on voudrait serrer dans nos bras, d'autres que l'on voudrait gifler. Bien sûr, certaines de ces confidences sont plus dures à entendre que d'autres, mais à travers toutes celles-ci, c'est un véritable kaléidoscope de l'âme humaine, de la diversité des êtres, des classes sociales, d'éducation etc... De quelques phrases à quelques pages, ces confidences sont des entraperçus de mille et une vies, joies, douleurs, peurs, peines, rêves, souvenirs...

Le tout est d'une réelle intensité... Des secrets lourds sont révélés... et suivis par des confessions qui paraissent plus insignifiantes, mais qui ont leur importance pour ceux qui la disent, qui sont déjà un pas... Parfois, on devine une grande solitude aussi. Ce recueil de confidences, pendant lesquelles Marie Nimier ne prenait pas de notes, est donc forcément vu par son prisme, son interprétation, sa compréhension. Il pourrait être aussi perçu comme un recueil de 48 petites nouvelles... Mais c'est un roman, porté par une plume magnifique, délicate et juste. Une autrice vraiment généreuse que je découvre avec cet ouvrage, et qui me donne une folle envie d'en lire d'autres. 

Je conseille donc chaleureusement !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 21 Septembre 2023

Film de Michel Gondry

Avec Pierre Niney, Blanche Gardin, Frankie Wallach, Françoise Lebrun

Synopsis : Marc s'enfuit avec toute son équipe dans un petit village des Cévennes pour finir son film chez sa tante Denise. Sur place, sa créativité se manifeste par un million d'idées qui le plongent dans un drôle de chaos. Marc se lance alors dans l’écriture du Livre des Solutions, un guide de conseils pratiques qui pourrait bien être la solution à tous ses problèmes…

Mon humble avis : Un film qui fait la part belle à un Pierre Niney survolté et sur-vitaminé ! Un film original, imaginatif, décalé, et très souvent carrément fantasque !

La plupart des organismes de presse en font l'éloge, et disent de ce livre des solutions qu'il est hilarant... oui, par moment, mais pas tout le temps, et dans la globalité pas vraiment à mes yeux...

Car sous le couvert de la comédie, Michel Gondry livre ici un film à forte teneur autobiographique... sur un épisode maniaque de sa vie... et donc sur la bipolarité, ce que les médias n'évoquent nulle part... Durant la séance, j'hésitais entre le diagnostic de la bipolarité et celui la paranoïa pathologique. Une interview du réalisateur, à mon retour chez moi, m'a confirmé la bipolarité. Donc le comique ici repose sur un lit de souffrance, tant celle du bipolaire que celle des proches. Car oui, dans ce film, Pierre Niney est aussi attachant qu'insupportable... et surtout ingérable. Ce que le synopsis ne dit pas, c'est quand arrivant dans les Cévennes, Marc arrête subitement son traitement régulateur d'humeur... Et c'est donc la chute libre dans le up ! En même temps, les effets sont très bien montrés : l'énergie débordante, la créativité, "l'increvabilité", l'exigence, l'ignominie avec les autres sans se rendre compte de rien... Si j'avais su que le ressort comique du film émanait des conséquences d'une pathologie psychiatrique, peut-être que je ne serais pas aller le voir...

Mais le film nous dit aussi autre chose... Que dans tout génie, il y a de la folie, et que sans folie, pas de réelle créativité... Il nous dit aussi de croire en notre potentiel, en nos idées, et en nos rêves... Ca c'est pour le côté glamour du cinéma.

Un casting aux petits oignons... Pierre Niney of course, Blanche Gardin qui assène mine de rien, et mon coup de coeur dans ce film va à Françoise Lebrun qui campe tante Denise. Certaines séquences sont effectivement savoureuses, d'autres drôles ou touchantes. Hélas, j'ai trouvé que part moment, le film partait dans tous les sens (mais comme un bipolaire en fait) et surtout, s'étirait en longueur. Et cet aspect comique sur lit de souffrance réelle, d'une maladie en fait, m'a quelque part mise mal à l'aise à certains moments...

A vous de voir donc !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 19 Septembre 2023

Roman - Editions Hugo New life - 199 pages - 14.95 €

Parution en octobre 2019 (existe en poche maintenant).

L'histoire : Juliette a 50 ans, et se remet très mal de sa rupture avec Jean-Marc. Elle part alors rejoindre sa soeur à Goa, en Inde, pour quelques vacances. Là bas, elle rencontre un médecin dont les propos la bouleversent : il lui diagnostique "une vie à l'envers". 

De retour à Paris, Juliette retrouve ses 3 chats, et décide de s'inspirer de leur comportement pour relever la tête, et à la demande de son éditrice, entreprend la rédaction d'un livre : la méthode chat.

 

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

Mon humble avis : Une sortie de PAL qui tombe à pic... L'été fut plutôt difficile psychologiquement pour moi, et comme l'autrice, j'ai la cinquantaine et 3 chats à la maison, donc allons-y !

C'est un roman, c'est du développement personnel, des méthodes de bien être... Pas forcément ma came en lecture... Parce que si la théorie énoncée est souvent alléchante et plutôt logique, la mise en pratique fonctionne rarement chez moi. Le leitmotiv "la réponse est en toi", je le trouve toujours bof bof, parce que trop simpliste, quand moult choses influences une vie, un caractère etc. Mais ça c'est mon opinion à moi !

Ce livre a déjà un très bon point : il est extrêmement bien écrit, vocabulaire choisi etc, tout en restant fluide, bref, agréable. J'ai principalement apprécié la "petite" partie qui se déroule en Inde, avec l'énoncé de préceptes de sagesse Hindouiste, qui m'ont bien parlé.

La suite, c'est une alternance d'instants de vie de l'autrice, et la rédaction des conseils de vie qui donnent l'ouvrage : la méthode chat.

Je suis la première à vanter les mérites et les avantages de la présence de félins dans un foyer, pour la douceur qu'ils apportent, leur présence réconfortante, leurs ronrons etc. Mes propres chats m'ont fait et me font le plus grand bien. Et puis je les aime, c'est tout !

L'autrice développe ainsi la sagesse du chat, sa vie dans le temps présent, sa méfiance salvatrice face à ce qui lui est étranger et nouveau, ses capacités à s'isoler pour se ressourcer etc. Je suis d'accord avec bien des propos, mais je trouve qu'il y a parfois un peu d'anthropomorphisme dans certaines analyses données sur le comportement félin. Et non, le chat n'est pas "toujours zen", il peut être anxieux sans raison apparente, j'en veux pour preuve que deux des miens sont en pelade depuis avril pour l'un et juillet pour l'autre, sans qu'il n'y ait eu de changement dans notre vie. Donc des choses nous échappe, et je trouve que l'Homme a trop tendance à penser à la place du chat, même si des expériences et des études sont menées pour comprendre cette espèce qui garde bien des mystères.

Quoiqu'il en soit, malgré quelques répétitions, "Le temps passé avec un chat n'est jamais perdu"  (Citation de l'écrivaine Colette à la base) est une lecture agréable, où l'on peut picorer quelques conseils de vie. C'est surtout une livre qui a le mérite de vous poser dans le temps, d'observer votre vie de l'extérieur, de mettre le doigt sur certains dysfonctionnements de vos attentes et de ce que vous recevez, de vous poser les bonnes questions sur vous-mêmes, vous aspirations etc, et de changer pourquoi pas quelques directions. Après, est-ce que cela se vérifie dans la durée, j'ai plus de mal avec cette idée. Bref, je ne pense pas que cette lecture bouleversera ma vie.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 17 Septembre 2023

Roman - Editions Albin Michel - 162 pages - 18.90  €

Parution le 23 août 2023, Rentrée Littéraire

L'histoire : L'enfance d'Amélie, sa passion pour les oiseaux, l'agression dont elle fut victime à l'âge de douze ans, ses conséquences... Puis une longue reconstruction et renaissance à travers l'écriture, puisqu'écrire, c'est voler.

Tentation : Mon évidence et RDV annuels

Fournisseur : Ma CB

 

 

 

Mon humble avis : Voilà déjà quelque temps que j'ai lu le dernier opus de ma chère Amélie (le lendemain de sa sortie en fait), et que je suis bien en peine pour le chroniquer. D'autant que nombre d'entre vous connaissent mon attachement et mon lien avec Amélie Nothomb, et attendent d'autant plus mon billet.

Depuis "toujours", je préfère qu'Amélie me raconte des histoires plutôt que la sienne. Parce que j'aime son imagination, sa fantaisie et l'originalité avec laquelle elle traite ses sujets.

Psychopompe est largement autobiographique, il est d'ailleurs reconnu par tous et même l'autrice comme étant son écrit le plus intime. C'est sûr qu'il l'est profondément.

Le premier tiers reprend son enfance, enfance migratrice de par le monde au rythme des affectations de son diplomate de père. Il y est aussi question de sa passion, de sa fascination pour les oiseaux... Là, j'ai presque pris ce roman pour une dédicace personnelle déguisée, car Amélie sait très bien la passion que je voue à l'ornithologie...

Puis, vient le viol dont Amélie fut victime à l'âge de 12 ans, dans les eaux du golfe du Bengal. Là où d'autres autrices se seraient peut-être étalées , Amélie a l'élégance d'en n'écrire que quelques mots métaphoriques...  Cette agression mènera Amélie à une anorexie sévère qui l'a presque laissée pour morte. Tout cela est décrit avec justesse, délicatesse, toujours en parallèle avec la gente ailée... Puisqu'écrire, c'est voler... Et qu'écrire, sera la reconstruction d'Amélie... Amélie développe donc, toujours avec sa plume bien à elle, l'art d'écrire et n'hésite pas à tacler les écrivains qui se plaignent de leurs souffrances d'écrivains... 

Jusque-là, tout allait parfaitement bien pour moi dans cette lecture Nothombienne, j'étais "chez moi".

Mais advient le décès de son père (lors du 1er confinement Covid), des relations post mortem qu'elle noue avec lui, et donc l'aspect psychopompe qui donne son titre à l'ouvrage. Dans la mythologie, psychopompe signifie "qui conduit les âmes des morts, qui les aide à traverser". Et là, j'étais déconcertée... Ma chère Amélie m'a perdue, tant elle était dans l'intime, que j'ai trouvé cela un peu impudique, cela m'a mise mal à l'aise. Et surtout, alors que j'attends d'Amélie qu'elle me raconte des histoires, j'ai eu l'impression qu'elle voulait soudain me vendre une croyance, me convaincre d'une pratique que je dirais "paranormale" par fainéantise de chercher le terme adéquate. Cette partie-là, je ne l'ai pas du tout appréciée, je l'ai de plus trouvée longue, j'avais hâte d'en finir.

Voilà, et bien il est écrit ce billet, certes très factuel même si l'ouvrage, et ses portées philosophiques mériteraient plus d'approfondissement. Mais il n'était pas si sorcier que cela à rédiger ce billet Psychopompe.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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