Publié le 15 Septembre 2023

Film de Nathan Ambrosioni

Avec Camille Cottin, Thomas Gioria, Léa Lopez

Synopsis  : Antonia, dite Toni, élève seule ses cinq enfants. Un job à plein temps. Elle chante aussi le soir, dans des bars, car il faut bien nourrir sa famille. Toni a du talent. Elle a enregistré un single qui a cartonné. Mais ça, c’était il y a 20 ans. Aujourd’hui ses deux aînés s’apprêtent à rejoindre l’université. Alors Toni s’interroge : que fera-t-elle quand toute sa progéniture aura quitté le foyer ? A 43 ans, est-il encore temps de reprendre sa vie en main ?

Mon humble avis : Un réalisateur si jeune, il n'a actuellement que 24 ans, et un film qui démontre tant de maturité, tant professionnelle que personnelle, c'est assez ahurissant !

Toni en famille est à mes yeux un film parfait ou presque. Rien à redire, sauf peut-être l'apparence assez idyllique de cette fratrie de cinq ados qui, mis à part quelques heurts entre deux d'entre eux, semblent bien fusionnels et complices... Je n'ai ni vécu cela, ni observé dans mon entourage. Mais pourquoi pas ?!

Toni en famille nous embarque pour 1h36 de chronique familiale et évoque durant ce temps moult sujets inhérents à l'adolescence, la parentalité, l'époque, le statut social, les réseaux sociaux. Mais c'est avant tout un formidable portrait de femme, d'une super héroïne comme il en existe tant loin des médias et des rémunérations exponentielles... La mère de famille, ici célibataire (on apprendra pourquoi, plus tard, dans le film). Cinq adolescents à gérer, pour le meilleur et pour le pire, gagner sa vie, et savoir ce que l'on fera de sa vie une fois les enfants partis vers leur propre vie... Une femme qui doit affronter la société, qui se demande ce qu'elle sait faire d'autre que chanter, pour y retrouver une place en dehors du foyer familial. J'ai trouvé particulièrement truculents les passages sur le bilan de compétences, l'entourloupe sociale par excellence à mes yeux... Perso, j'en ai fait un il y a 10 ans, il en est sorti que j'étais faite pour travailler dans le religieux !

Ce film nous cueille littéralement. Il nous faire rire, sourire, nous émeut beaucoup, bouleverse tant certains passages sont forts. Le réalisateur a eu l'intelligence de ne pas trop en faire, de ne pas tirer sur les émotions... Celles-ci semblent très naturelles dans cette histoire, car quelque part, elles peuvent résonner dans le vécu de chacun. Scénario et dialogues sont d'une justesse incroyable. C'est simple, tout fait mouche, pas de temps morts, rien ne tombe à côté. Tout est sur mesure et en même temps, incroyablement naturel.

Les comédiens des 5 ados sont au diapason insufflent une belle dynamique à cette fratrie qui est tout, sauf de tout repos. 

Et puis il y a Camille Cottin, une actrice que j'adore et qui m'a motivée à aller voir ce film... Et elle admirable, rayonnante, émouvante, sensible et forte à la fois... Absolument superbe !

Bref, j'ai adoré ce film aussi simple que vrai.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 13 Septembre 2023

Récit - Editions Audiolib - 6h29 d'écoute - 20.45 €

Parution Audiolib et Editions de l'Olivier en 2021

Le sujet : Ce livre est le récit d'un crime. Celui de Catherine Burgot, postière à Montréal la Cluse dans l'Ain, assassinée de 28 coups de couteau sur son lieu de travail. En ce 19 décembre 2008, elle était enceinte de 5  mois. 

Sept ans de recherches et de rencontres furent nécessaires à Florence Aubenas pour faire le récit de ce "fait divers", qui ne connut son "épilogue judiciaire" que 13 ans plus tard.

 

Tentation : Curiosité

Fournisseur : La bib de Dinard

Mon humble avis : Je me demandais à quoi ressemblaient les livres de la journaliste Florence Aubenas qui rencontre un vif succès en librairie. Ce titre disponible en format audio à la bibliothèque m'a permis de découvrir son travail.

L'inconnu de la poste se lit comme un roman mais n'en n'est pas un, puisque c'est le récit méticuleux d'un tragique fait divers et de la très longue enquête qui a suivi... Les faits divers ont souvent la particularité de nous marquer un temps, puis de tomber dans l'oubli, d'autant que certains de ces crimes restent à jamais irrésolus. Mais comme dans un roman, il y a des personnages, des rebondissements, du suspense (pourvu que l'on ne connaisse pas l'histoire dont il est question, ce qui est mon cas).

Mais ce n'est pas un roman, aussi, la lecture ou l'audio-lecture, même si elle est intéressante, reste moins agréable... Car le style est très factuel et journalistique. En même temps, cela évite de longues digressions ou des tonnes de descriptions inutiles. Mais cela empêche d'aller en profondeur dans les sentiments. L'écriture est belle, soignée mais académique... Elle ne cherche pas à séduire, juste à raconter, à témoigner sans chaleur particulière. Je pense que c'est cette froideur, qui, même si tout à fait adaptée, m'a fait le plus bizarre dans cette lecture expérimentale. J'ai aussi reproché quelques longueurs.

Néanmoins, j'ai développé une certaine empathie envers le suspect principal, alors que le texte de Florence Aubenas reste assez neutre envers lui (même si l'on sent son attachement) et ne nous permet pas de nous dire si c'est un bon gars, un pauvre type, un paumé, un malchanceux. Peut-être un peu tout cela à la fois, mais qui pourrait le juger ? Ce qui est sûr, c'est qu'il manquait de bases et d'entourage solides dans la vie pour appréhender correctement les épreuves qui l'attendaient. Il s'agit de Gérald Thomassin, qui fut acteur césarisé pour son rôle dans le film "Le petit criminel" de Jacques Doillon en 1990. Il eut bien d'autres rôles ensuite, mais il s'est "éparpillé" dans certaines addictions et relations peu recommandées. Sa vie, déjà pas joyeuse, sera irrémédiablement gâchée par cette affaire. Thomassin est un personnage aussi bad boy que fragile, et touchant.

Avec l'Inconnu de la poste, Florence Aubenas dresse aussi le portrait d'une certaine classe sociale, et d'une région, et même de quelques communes à priori peu attrayantes, où y être muté est synonyme de punition... Elle dénonce aussi une justice injuste, qui s'acharne sur un suspect sans aucune preuve tangible. Une justice qui n'a pas honte d'elle-même et de ses incohérences... Il était en effet prévu que, dans cette affaire, deux suspects qui ne se connaissaient pas paraisse à la barre lors du jugement... Comme si deux hommes distincts que rien ne relie avait commis le même crime... Comme si la justice ne savait pas se décider, et demandait aux jurés de le faire pour elle...C'est assez ahurissant, et même déconcertant.

Je n'ai pas adoré, cette lecture ne m'a pas emportée, mais je ne la regrette aucunement !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres autres - divers, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 11 Septembre 2023

BD - Editions Bambou - 112 pages - 19.90 €

Parution en mars 2021

L'histoire : Complices, elles entretiennent le silence sur leur crime passé. À son retour d'Australie, en 1958, Linette est loin d'avoir tout appris...et tout compris ! Elle sait désormais qui est son vrai père et ce qu'il a obtenu des femmes jusqu'à sa mort « accidentelle ». Mais ce qui s'est passé sur l'île après la guerre et ce que sont devenues les « femmes du facteur » présentes au cimetière, évidemment elle l'ignore ! Pourtant, peu après la guerre, un autre drame, encore plus inavouable, a « plombé » la vie de ces iliennes, un drame cruel dont il vaudrait mieux qu'il ne revienne jamais à la surface...

Tentation : Mon coup de coeur pour le tome 1

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : C'est en fouillant à la bib de St Lunaire que j'ai découvert qu'il existait un tome 2 à cette histoire. Histoire que j'ai lue avec grand plaisir il y a plus longtemps que je ne le pensais (2017 !), et dont mon seul souvenir, excellent, se résumait au sujet global et à l'atmosphère. Parfois, je me dis que je devrai raconter un peu plus le déroulement des histoires dans mes billets, voire même mettre des spoilers cachés pour retrouver les fins selon mon bon vouloir !!! Car j'ai débarqué dans ce tome avec une mémoire vide sur l'issu du premier tome.

Ce tome 2 est à mon avis un peu en dessous de son précédent. Il m'a moins embarquée. Peut-être aussi que l'atmosphère y est plus lourde et pesante, et que les drames semblent annoncés. Je n'ai pas éprouvé d'empathie pour ces femmes qui m'ont presque paru monstrueuses à certains égards finalement. De même, j'ai eu du mal à les distinguer les unes des autres au fil des pages, leurs visages se ressemblant trop pour moi.  Peut-être est-ce du au changement de dessinateur.

Nous sommes après la Grande Guerre, et dans ce tome, nous faisons quelques voyages dans le temps jusque dans les années 60.

L'histoire reste intéressante car elle se cale dans la grande Histoire, et rappelle que le retour des hommes dans leurs foyers ne fut pas toujours simple... Il y a eu évidemment les traumatismes et blessures à surmonter pour les hommes. Mais, et c'est le sujet principal de cet album, les femmes de cette île n'ont pas voulu renoncer à leur indépendance acquise durant les années d'absence de leurs époux. Cette période où elles se sont émancipées, débrouillées pour tout faire tourner, où elles se sont serré les coudes est ancrée en elles. Aussi, cela apporte des frictions d'incompréhension avec la gente masculine.

J'aurais préféré que les auteurs développent plus cet aspect-là, l'aspect psychologique en fait, plutôt que de nous entrainer dans cette atmosphère de méfiance, de menace, de trahison, certes très romanesque, mais moins fine que celle du tome 1, et qui, pour le coup,  est bien moins marquante.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 9 Septembre 2023

Roman - Editions Albin Michel -219 pages - 19.90 €

Parution en août 2022

L'histoire : Soeur Anne Alice est religieuse chez les filles de la Charité, rue du Bac à Paris. Une autre soeur lui prédit que la Vierge Marie lui apparaîtra en Bretagne. Dès que possible, Soeur Anne accepte une mission à Roscoff, à quelques encablures d' île de Batz. C'est là-bas, mais auprès d'un adolescent mal dans sa peau que la Madone se manifeste... Doute, folie, dévotion collective se déchaîne alors, jusqu'à l'irréparable.

 

 

 

Tentation : Mon coup de coeur pour Le Bal des folles

Fournisseur : la Bib de St Lunaire

Mon humble avis : Je commencerai par saluer l'originalité de cette histoire et donc de ce roman. En effet, quand je parcours depuis mi août les résumés des parutions de la Rentrée Littéraire 2023, j'ai l'impression que les livres battent de plus en plus les mêmes sentiers... En tous cas en apparence.

Victoria Mas interroge le sujet de la foi à notre époque, des comportements qui en découlent... Le désir ou non de voir et de croire en l'invisible, en l'inexplicable. Victoria Mas démontre parfaitement que quelle que soit la pitié d'un individu, celle-ci n'empêche pas des réactions d'orgueil, de jalousie, d'envie... qui font toutefois partie des pêchers capitaux. En fait, les réactions les plus condamnables face aux visions de cet adolescent émanent des personnages les plus pieux, avec même un certain rejet social. Il y a aussi l'effet de masse, d'hystérie collective et ses dangers que Victoria Mas démontre très bien. Pour d'autre, la foi ne suffit pas, il en faut plus, toujours plus, des preuves... La tension monte sans cesse, on sent le drame roder. Victoria Mas nous ferre bien dans le destin de ses personnages. Oui mais...

Pourquoi faut-il attendre la centième page pour parvenir au coeur du sujet, qui à lui seul était assez riche de possibilités pour occuper un roman entier. Pourquoi tant de considérations météorologiques et atmosphériques, parfaitement redondantes, d'autant que l'histoire se déroule sur quelques jours en février dans le Nord Bretagne, donc sans grands changements. A la place de ses descriptions célestes, j'aurais préféré que la romancière s'étende plus sur les ressentis des protagonistes autour de ses apparitions, se penche sur des personnages qui ne sont que dans la foule. A croire que Victoria Mas n'avait pas assez confiance en son postulat de départ pour le développer plus, et que, pour aboutir à un roman et non à une nouvelle, elle comptait sur les détails climatiques et paysagers. C'est dommage.

Parce que l'histoire est prenante, intéressante dans ce qu'elle dit de l'humain. La fin est assez remuante et tragique, mais Victoria Mas a l'intelligence de ne pas se prononcer, de laisser chacun libre d'avoir la foi ou pas, de croire en l'intervention divine ou d'y préférer le hasard... et de ne pas juger ce choix, tant qu'il ne nuit à personne.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 7 Septembre 2023

Bonjour, 

Aujourd'hui, je vous présente l'Alouette des champs... Que l'on entend souvent avant de la voir, quand on connaît son chant. Un chant mélodieux et complexe, qui peut durer plusieurs minutes (et inclure des imitations d'autres espèces), qu'elle émet en vol en montant très haut puis en restant sur place. Il faut donc plutôt regarder en l'air au dessus des prairies pour la voir ! Le chant émis au sol est moins complexe. Quand elle émet son joli chant en vol, ensuite l'Alouette des champs se laisse tomber à la fin comme un pierre au sol.

L'Alouette des champs est un passereau qui pèse entre 45 et 50 gr, mesure entre 18 et 19 cm de long. Son envergure varie entre 30 et 36 cm. Le mâle est un peu plus grand. Son plumage est neutre, très souvent en couleur camouflage par rapport aux terrains où elle se déplace.

 

 

 

L'Alouette des champs a besoin de voir loin ! Aussi, elle ne fréquente que des milieux très ouverts : pelouses naturelles, prairies et zones cultivées, pâturages d'altitude, landes, bordures de marais, steppes. Elle évitera les forêts et ses marges, de même que le bocage trop riche en haies. Le pied pour elle, se sont les aéroports !

 

 

 

En dehors de l'époque de reproduction, c'est une espèce grégaire. C'est en groupe qu'elle effectue sa migration diurne.                                                  

 

L'Alouette des champs cherche sa nourriture au sol en marchant tranquillement à petits pas, elle ne sautille pas. Elle est essentiellement granivore (graines sauvages ou cultivées). En période de reproduction, elle mangera aussi des invertébrés et des insectes, dont ont besoin les petits pour leur croissance.

 

 

La période de reproduction s'étend de mars à l'été. Le mâle chanteur exécute ses vols territoriaux. Le nid est fait au sol, le lieu est choisi par le femelle.  Le mâle et la femelle creusent une cavité à l'abri d'une touffe, et la remplissent d'herbes sèches,  des fibres végétales, des poils, du crin. La femelle pond 3 à 5 oeufs qu'elle couve seule pendant 12 jours, pendant que Monsieur défend le territoire. Le nourrissage des petits est effectués par les deux parents. Les petits quittent le nid à 10 jours mais restent aux alentours, et ne sont volants qu'à l'âge de 3 semaines. L'Alouette des champs fait au moins une ponte supplémentaire chaque saison.

Etant donné que le nid de l'Alouette des champs est au sol, à nous promeneurs / randonneurs d'être vigilants quand nous fréquentons sont milieux naturel en période de reproduction. Rester sur les chemins et faire attention où l'on pose les pieds.

 

 

 

 

 

 

L'Alouette des champs est nicheuse, migratrice et hivernante selon les régions du monde. Elle est présente en Amérique du Nord, sur tout le continent eurasiatique et au Maghreb. C'est une espèce commune, non menacée pour l'instant, mais dont les effectifs sont en constante baisse... En cause principale, l'agriculture moderne et intensive, les pesticides etc... Dans certains départements Français, c'est une espèce toujours chassable aux filets et en cage (quotas annuels)

 

 

 

Les textes de ce billet sont inspirés du site oiseaux.net et de mon guide ornitho Belin.

Toutes les photos sont miennes et interdites d'usage, de reproduction etc sans mon accord. Elles ont toutes été prises dans les Côtes d'Armor et en Ille et Vilaine.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Le coin ornitho

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Publié le 5 Septembre 2023

Roman - Editions Pocket - 432 pages - 8.60 €

Parution Pocket Juin 2021 (Prisma 2020)

L'histoire : La timide Nina travaille avec passion dans une petite bibliothèque de Birmingham... Mais celle-ci va fermer... Regroupement administratif et économie budgétaire. Après quelques réflexions et mésaventures, Nina la citadine se retrouve dans les Highlands, au volant de son gros van. Dans celui-ci, des livres, rien que des livres. Nina a créé sa petite entreprise, une librairie ambulante qui sillonne une région bien désertée par les commerces. Et forcément, son arrivée étonne, et forcément, elle fait quelques rencontres.

 

 

Tentation : Le titre, "une librairie, donc des livres"

Fournisseur : la Cabine à livres en bas de chez moi 

Mon humble avis : Cela fait quelque temps déjà que les couvertures colorées et un peu naïves des romans Feel good de Jenny Colgan investissent les étals des librairies. Alors, quand j'ai trouvé cet exemplaire en bas de chez moi, il a rejoint ma PAL. 

L'été est arrivé, à priori idéal pour ce genre de lecture. Et puis, je venais d'achever "Un bûcher sous la neige" de Susan Fletcher, qui se déroule dans les Highlands au XVIIème siècle. J'ai eu envie de rester dans ce coin du monde, ce bout d'Ecosse !

Evidemment, rien à voir entre les deux titres, si ce n'est la région. Et encore, la différence d'époque et de finesse de descriptions la rende assez peu reconnaissable ! Mais on trouve dans les pages de Jenny Colgan quelques passages qui décrivent assez bien la mentalité, les us et coutumes qui perdurent, le mode de vie, notamment sous le signe de l'entraide, obligatoire dans ces coins reculés.

A part cela, et bien heureusement qu'il était un peu question de livres, littérature, lecture... Des bienfaits que cela apporte, et du point de rencontre intergénérationnel que peut-être une librairie. Sinon, je pense que j'aurais rendu mon tablier.

L'histoire, qui se déroule à peu près comme l'on peut s'y attendre, aurait pu être bien plus sympathique et entrainante avec cent pages de moins, des dialogues plus conséquents, un peu plus de réalisme (plusieurs familles entrent dans le fameux van... A ce point-là, on se rapproche plus du Bus Pullman...), moins de mièvreries et une héroïne dans laquelle on pourrait se retrouver. En fait, ce roman manque cruellement de modernité. L'écriture est pauvre, plate, digne du minimum syndical (est-ce dû à la traduction ?) et a provoqué chez moi quelques soupirs d'exaspération qui se sont superposés à mon ennui au fil des pages.  Tout y est caricaturé, jusqu'au choc des cultures entre la citadine et le paysan taiseux. 

Dommage, la même romance avec plus de finesse et de subtilité aurait pu être vraiment plaisante et divertissante. Il existe deux autres tomes avec des personnages différents, et Jenny Colgan a aussi décliné sa pâte dans une série "la petite boulangerie" etc... je vais m'arrêter là, et cesserai de loucher avec une gourmandise coupable vers ses couvertures attrayantes. Une romancière qui n'est pas pour moi.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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Publié le 3 Septembre 2023

BD - Editions Futuropolis - 208 pages - 25 €

Parution en Mai 2020

Le sujet : Alors que les familles des États-Unis s'apprêtent à fêter Noël, une terrible nouvelle tombe à la radio : l'attaque surprise du Japon à Pearl Harbor. Le lendemain, le 8 décembre, l'Amérique entre dans la Seconde Guerre mondiale. Rapidement, le président Roosevelt signe un décret accordant aux commandants militaires le pouvoir d'arrêter et d'incarcérer "certaines personnes, voire toutes" d'origine japonaise, craignant la présence d'un ennemi de l'intérieur. La famille de George est américano-japonaise. Si sa mère est née aux États-Unis, son père, lui, n'a pas pu obtenir la citoyenneté alors qu'il vivait dans le pays depuis cinquante ans. George Takei, âgé de 4 ans suit alors sa famille pour le Fort Rohwer, l'un des dix camps d'internement établis par ordre du président. 

Tentation : Le billet de Lectures sans frontières et de Violette

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : George Takei est connu dans le monde entier du capitaine Sulu dans la célèbre série Star Trek... Série que je n'ai jamais regardée, donc je ne connaissais pas George Takei ! Voilà pour les présentations !!!

A travers cet album, j'ai découvert un fait historique dont j'ignorais tout... Après l'attaque nippone de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, la plupart des citoyens américains d'origines japonaises (qu'ils soient nés ou non sur le sol américain) se sont vu confisquer leur bien (maison, entreprise etc), et interner dans des camps plus que rudimentaires... Entassés dans des stalles puantes de chevaux etc... Le tout, gardé par l'armée et ceinturé de barbelés.  Le Président Roosevelt, son gouvernement et certains gouverneurs estimaient élevé le risque qu'il y ait dans cette population des espions à la solde du Japon. Les sino américains sont donc devenus des ennemis intérieurs : racisme primaire, internement suite à une liste de lois et de décrets parfois ubuesques issus d'une réelle hystérie politique.

Nous suivons donc George Takei, alors âgé de 4 ans, durant la confiscation des biens familiaux et dans les différents camps dans lesquels il vivra jusqu'à la fin de la guerre avec son père, sa mère, son jeune frère et sa petite soeur. Au cours de ce récit à hauteur des yeux d'enfants, c'est George Takei adolescent, puis adulte et maintenant sénior, qui intervient.

George Takei parcourt le monde, invité et intervenant dans moult conférences sur son histoire, les relations sino-américaines, et aussi les droits LGTB. Sa notoriété lui permet de défendre des causes honorables et d'être écouté.

Cet album est résolument intéressant et instructif... Donc à lire bien sûr. Cependant, je ne peux pas dire qu'il m'est réellement emballée. Les interventions du George Takei adulte, mais non chronologiques, coupent le rythme du récit. Graphisme et dessins sont parfaits pour le sujet, et très évocateurs. Par contre, j'ai été comme surprise par le style des bulles... Vocabulaire assez basique, phrases pas forcément fluides à mes yeux, un peu comme si la traduction avait été faite de façon littérale. 

Une lecture en demi-teinte donc, mais que je conseille vraiment, car elle relate une page d'Histoire très méconnue par chez nous en Europe. Malgré mes réserves, "Nous étions les ennemis" reste un excellent documentaire.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 1 Septembre 2023

Film de Justine Triet

Avec Sandra Hüller, Swann Arlaud, Milo Machado Graner

Le synopsis : Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple.

Mon humble avis : Voici le film qui a reçu la Palme d'or 2023 au Festival de Cannes... Deux heures trente où il ne se passe "rien" d'extraordinaire et où pourtant, on ne voit pas le temps passé. Tant il nous met aux aguets de tout. De tout ce qui pourrait se passer, de tout ce qui est dit, tu, de chaque expression du visage, de chaque silence... Car tout pourrait avoir son importance. Et si l'on est aussi aux aguets, c'est parce que Justine Triet nous en laisse la possibilité par le dépouillement volontaire de son film... Pas de musique de fond, des scènes qui vont droit au but etc... Le ton est presque celui d'un documentaire en fait, et assez monocorde. Pas de cri, pas d'hystérie...Et j'ai aimé cette originalité. Un film dont l'atmosphère ne nait que par son scénario et l'interprétation des personnages, et non par moults effets additionnels... et cinématographiques. Et pourtant, la tension monte, monte... Et le doute s'installe de plus en plus, même s'il parait ne pas avoir sa place. Assez ambigüe comme situation.

Anatomie d'une chute... C'est la chute au sens propre d'un corps, chute qui va être décortiquée par la police et les spécialistes pour l'expliquer. C'est la chute d'un homme qui ne parvient pas à être à la hauteur de lui-même... Et c'est aussi la chute d'un couple... Un homme qui ne n'atteint pas à ses objectifs et envies, une femme brillante à qui tout réussi ou presque. C'est cela l'histoire du film, qui n'est donc pas réellement celle d'une enquête policière.

C'est aussi un film sur l'angle du point de vue, sur le doute et ses conséquences... Je dirai qu'un tier du film se déroule en salle d'audience lors du procès... où l'on se régale des réparties. C'est là que l'intimité du couple va être disséquée en public, et devant le fils qui découvre tout. Il est donc question de justice, qui dit tout et son contraire en fonction de qui se trouve à la barre, et qui est manifestement bien mise à mal devant une décision à prendre sans preuve concrète. Que je n'aurais pas aimé être jurée dans un tel procès !

Et puis il y a l'enfant, admirablement interprété par Milo Machado Garner. Je pense qu'aux yeux de tous, c'est lui la révélation du film. Le fils qui va passer devant nous de l'enfance à l'âge adulte, l'enfant par qui le basculement et la raison va arriver : "Quand on ne sait pas trouver le comment, on cherche le pourquoi"...

La justice rend son verdict, et moi, je suis sortie de la salle de cinéma avec encore le doute en moi. Etrange... J'attendais aussi un couperet de dernière minute qui n'est pas venu, ce qui m'a perturbée, puisque laissée avec mon doute. Mais finalement, c'est bien comme cela aussi, c'est assez inédit je trouve. Un très bon film, tourné avec une originalité, une finesse et une justesse bien appréciables.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 30 Août 2023

Roman - Editions J'ai Lu - 458 pages - 8.90 €

Parution J'ai Lu 2013 (Plon 2010)

L'histoire : Hiver 1692 en Ecosse. Corrag n'est qu'une toute jeune femme, les fers aux poignets. Dans une geôle putride, elle est accusée de sorcellerie. Dès le dégel, elle sera brûlée sur le bûcher. Charles Leslie, Le révérend irlandais vient chaque jour dans sa cellule pour recueillir son témoignage. Elle a assisté a des massacres dans les Highlands, massacres qui auraient été commandité par le roi Guillaume d'Orange. Corrag raconte sa vie de fuite, sa vie de presque rien mais pleine d'émerveillements, sa rencontre avec un des peuples des Highlands. Au fil des jours, le regard que porte Charles sur Corrag change, s'éclaircit...Et Charles n'est plus si sûr de ses certitudes.

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

Mon humble avis : Coup de coeur pour ce roman passionnant et surtout bouleversant ! Néanmoins, je l'avoue, j'ai hésité car j'ai éprouvé un bémol certain : la longueur et les réitérations trop nombreuses. Mais en même temps, cette histoire mérite tellement d'être lue que...

Pour écrire "Un bûcher sous la neige", Susan Fletcher s'est inspirée de faits et de personnages historiques réels : le massacre de Glencoe, dans les Highlands écossaises. Le roi catholique Jacques II (ou VII pour les écossais) est en exil en France. Guillaume d'Orange, protestant néerlandais, occupe le trône de l'Angleterre. Dans les Highlands, les clans se font déjà la guerre. Certains ont prêté allégeance à Guillaume (comme les Campbell), d'autres restent fidèles à Jacques, et sont donc Jacobites. C'est le cas des MacDonald, dont il est question dans ces pages. Guerres de clan, guerres de rois, guerres de religions. Le massacre de Glencoe est encore très présent dans la mémoire collective et chaque année, il est "commémoré". Charles Leslie a existé, et il semble que Corrag aussi... En tout cas, elle est entrée dans les légendes.

J'ignorais tout de l'Histoire (même si nous sommes ici dans de la microhistoire) de ces terres de légendes que sont les Highlands, des clans, des us et coutumes de l'époque. Ce roman rappelle aussi la rudesse de la vie d'alors, et la barbarie. Même si, en notre siècle, la barbarie semble moindre parce qu'elle a juste, le plus souvent, changé de visage. Aussi, inutile de préciser que cette lecture est instructive. Mais ce n'est qu'un détail...

Car il y a Corrag... Corrag qui raconte le jour, et Charles qui écrit à son épouse le soir. C'est ainsi qu'est construit le roman.  Corrag, fille et petite-fille de "sorcières" anglaises, qui n'a pas seize ans lorsqu'elle doit fuir à dos de jument et rejoindre des terres où elle sera en sécurité : Les Highlands. C'est donc cette épopée tragique et mouvementée de cette jeune fille que l'on suit à travers les plaines, les montagnes, les marécages, sous la pluie dans la neige...  Puis, arrivée à destination, Corrag fera peu à peu la rencontre des MacDonald, en deviendra une quelque part. Le don de Corrag, c'est le soin par les plantes. Ainsi, elle sauvera et guérira quelques-uns du clan.

Corrag est une héroïne inoubliable et bouleversante de savoir, de pureté, de courage, de bonté, de sagesse. Si ces actions avaient été dictées par un Dieu ou un roi, l'époque l'aurait sans doute faite sainte. Mais pour Corrag, la nature est Dieu, et de roi, elle n'en n'a pas... Donc la voilà traitée de sorcière, évitée ou poursuivie, puis promise au bûcher... Fille de rien, gueuse etc..  Et à travers ses mots, nous sommes en Ecosse, nous foulons ces terres, nous sentons le printemps, nous parcourons corniches et vallées, nous émerveillons de la rencontre d'un cerf... C'est une immersion en pleine nature que nous propose ici Susan Fletcher, une nature qui pour nous, serait bien hostile. Mais Corrag voit de la lumière dans chaque ombre, et s'émerveille de l'infiniment petit, même de l'invisible. Tout cela est particulièrement poignant à lire et à ressentir, car les paroles de Corrag résonnent et éclatent de modernité, notamment, dans son rapport à la nature. Les maux du XVIIème siècles et ceux de notre aire se ressemblent tellement en fait... il y a juste la forme qui change, mais dans le fond, l'humanité a toujours tout à apprendre.

Un bûcher sous la neige est servi par une plume magnifique, poétique, envoutante, qui invite à l'observation, la contemplation et au respect de ce qui nous entoure. Ce livre est un hymne magnifique à l'Amour, à l'amitié, à la nature, au respect des différences qu'elles soient physiques, culturelles ou spirituelles, à la richesse de chacun et surtout, un plaidoyer pour la paix entre les peuples. Un roman qui démontre parfaitement que connaître l'autre et son Histoire permet de changer de regard, et donc d'opinion.

Une histoire saisissante, captivante... Une destinée poignante et admirable... Mais quelques longueurs à mes yeux...

Sur ce blog, de la même autrice : La fille de l'irlandais

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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Publié le 28 Août 2023

Roman - Editions Québec Amérique - 144 pages - 16 €

Parution en janvier 2023 

L'histoire : Un homme sexagénaire vit paisiblement dans la campagne canadienne avec sa femme Livia, son chien et son chat. Il est écrivain. Régulièrement, il reçoit la visite de son frère cadet, qui vit dans un autre monde, un monde coupé de la réalité...Celui de la schizophrénie.  C'est donc l'histoire d'un homme inquiet qui tente d'habiter le monde par l'amour, et la sollicitude envers son frère... Tout faire pour lui agrémenter la vie, lui rendre un peu plus douce.

Tentation : La blogo

Fournisseur : Bib de Dinard

 

 

Mon humble avis : Un roman québécois, pour changer, car le Roitelet a virevolté sur la blogo ses derniers temps, me donnant profondément envie de le lire, même s'il n'y est pas ou peu question d'oiseaux. 

"Il est venu ce matin encore frapper à ma porte. Je n’avais pas versé le café dans les tasses que déjà il me disait ces mots. « Tu devrais écrire un livre dans lequel rien n’arrive. » J’ai trouvé l’idée d’autant plus séduisante que j’ai sous la main, avec ma vie très banale, une grande quantité de matière à partir de laquelle travailler."

Ce livre, c'est celui-ci, il ne s'y passe rien d'extraordinaire, mais plein de petits faits et mots de la vie de tous les jours. De très courts chapitres, deux, trois ou 4 pages. Des jours qui se suivent, qui pourraient se ressembler, mais qui tirent tous une identité dans des petits rien de la vie, qui si on sait les apprécier, lui donne toute sa grandeur, toute sa saveur.

J'ai tout d'abord été éblouie par la plume de l'auteur. Magnifique, poétique, douce, enveloppante, apaisante comme le serait un baume. On est bien dans ces pages, même si l'on partage l'inquiétude et l'impuissance de l'aîné face aux souffrances et à la détresse du cadet, que la maladie psychiatrique a atteint à l'adolescence. Celle-ci n'est pas le centre du roman, elle n'est pas expliquée cliniquement, nous y percevons juste les conséquences, les affres envahissants, le quotidien... Le roitelet, c'est la relation entre les deux frères. Et celle-ci nous réconforte. Sous le regard bienveillant et patient de Livia, nous assistons aux rencontres des deux hommes... Parfois, elles sont purement matérielles (il faut rhabiller le frère, ranger son appartement)... Mais le plus souvent, elles ont lieu sur le banc du jardin au clair de lune, ou le long des chemins alentours. Et là, les deux frères sont unis par une connivence intellectuelle et émotionnelle dans leur regard sur le monde, sur la nature environnante. Leurs discussions sont alors philosophiques, ou existentielles. Et elles invitent à ralentir, à observer, à s'arrêter, à méditer, à contempler... A se contenter, à s'émerveiller... et à retenir moult de jolies phrases si bien écrites.

Ce qui émeut le plus, c'est la tendresse, la sollicitude, la bienveillance, la réelle présence de l'aîné auprès de son frère. Et je sais que bien des malades n'ont pas tout cela de leur fratrie. Et tout cela semble si naturel à l'auteur, qu'il l'évoque avec beaucoup de pudeur et de discrétion, sans s'ériger en sauveur ou héro. Il est juste un simple humain qui se questionne, s'adapte, essaie de comprendre et par petites touches, essaie d'améliorer le quotidien du frère aimé qui vit dans les abîmes... Qui sait construire des passerelles entre eux.

Un éloge lumineux à la simplicité, aux différences, et aux bienfaits de la littérature... Un nectar de sagesse en fait.

« Oui, c'est ça : mon frère devenait peu à peu un roitelet, un oiseau fragile dont l'or et la lumière de l'esprit s'échappaient par le haut de la tête. Je me souvenais aussi que le mot roitelet désignait un roi au pouvoir très faible, voire nul, régnant sur un pays sans prestige, un pays de songes et de chimères, pourrait-on dire ».

 

 

 

L'avis de Luocine, Aifelle

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Rédigé par Géraldine

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