Publié le 2 Avril 2023

Film de Denis Imbert

Avec Jean Dujardin, Izïa Higelin, Annie Duperey 

Synopsis : Un soir d’ivresse, Pierre, écrivain explorateur, fait une chute de plusieurs étages. Cet accident le plonge dans un coma profond. Sur son lit d’hôpital, revenu à la vie, il se fait la promesse de traverser la France à pied du Mercantour au Cotentin. Un voyage unique et hors du temps à la rencontre de l'hyper-ruralité, de la beauté de la France et de la renaissance de soi.

Mon humble avis : C'est un beau film certes, mais j'en attendais un peu plus... Le rythme est lent, logique, on suit Sylvain Tesson pas à pas et donc à pied, mais les incessants flash-back sur l'accident, les temps qui l'ont précédé et suivi cassent un peu cette sérénité qui nous atteint. Plutôt que ces incursions citadines et souvent bruyantes, j'aurais préféré partager un peu plus des rencontres paysannes et locales que Tesson a dû faire en chemin.

Un film sur la reconstruction d'un homme au corps blessé, qui doit le réparer pour garder libre son âme vagabonde. On n'enferme pas Sylvain Tesson.

Les paysages traversés sont magnifiques... et vides... En sortant de la salle, je ne suis demandée pourquoi nous montrer une nature qui paraît aussi morte... A part un rapace à un moment, pas un animal sauvage, pas de pépiement d'oiseaux, alors que la solitude et la discrétion de Tesson ont certainement été propices à quelques rencontres sauvages.

Les réflexions sur notre époque, notre société, la solution de la fuite font mouche et l'on y reconnait bien le personnage Tesson quand on le connaît un peu via ses livres, ses apparitions télé, ou cinématographiques (CF la panthère des neiges).

Jean Dujardin fait bien le job, sobrement, dans un personnage épuré. 

Il m'a semblé qu'à un moment, Sylvain Tesson fait une courte apparition en tant que figurant.

Mais cela reste un beau film sur la réparation, l'endurance, le courage. Un film qui montre aussi que la vie peut être gâchée par quelques instants de bêtise... Un film qui donnerait bien envie de prendre le temps, et de parcourir ces chemins noirs loin de toute cette agitation actuelle.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 31 Mars 2023

Roman - Editions Folio - 272 pages - 8.70 €

Parution Folio 2007, Denoël 2005

L'histoire : En Finlande, l'ingénieur Jaatinen est chargé de construire un nouveau pont, près de la petite commune Kuusmäki. Sauf que sur place, ces méthodes peu conventionnelles ne plaisent pas aux notables locaux, qui feront tout pour provoquer son renvoi. Un peu plus tard, mine de rien, avec délicatesse et ruse, Jaatinen met en oeuvre une vengeance qui prendra dans son piège ses détracteurs. Cet homme qui ne devait que passer le temps de la construction d'un pont, changera à jamais la vie de la commune.

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

Mon humble avis : Allez, un petit tour en littérature finoise !

Un homme heureux aurait pu commencer par "once upon a time". Voici un roman qui offre un plaisir assez jubilatoire, sans en faire des tonnes. Les situations cocasses ne manquent pas et pourtant, rien de vraiment farfelu ! Il règne dans cette histoire une ambiance qui n'est pas sans rappeler Don Camillo et Peppone. Point de guerre de clochers ici, mais une guerre d'égo, entre les notables ancienne école de la commune, très attachés à leurs sièges et à leurs pouvoirs communaux... et Jaatinen, le jeune ingénieur, l'étranger qui vient de la capitale, et qui applique ses propres méthodes... non conventionnelles mais très humaines. Sa façon de motiver ses troupes ? Sympathiser avec les ouvriers, leur offrir du repos, et mouiller lui aussi sa chemise autant qu'eux ! On n'a jamais vu ça dans la petite ville.

Donc l'ingénieur dérange. Lui qui n'a que l'ambition du travail bien fait. Son succès, forcément suspect, va se confronter à la haine jalouse des notables et dirigeants de Kuusmäki. Peu finauds ceux-ci vont ruiner sa carrière, pour un temps. Ce qui se retournera contre eux, chacun leur tour, car Jaatinen, fort de son intelligence réelle, de ses multiples ressources (il est infatigable, hyper actif...) va fomenter un plan de vengeance implacable, qui le mènera là où il n'avait jamais imaginer parvenir, puisque l'idée ne lui était pas venue ! Et ce qui est très drôle, c'est que dans cette vengeance, il est souvent aidé à son insu par la propre bêtise de ses ennemis qui se tirent eux-mêmes les balles dans le pied. Tout cela est assez drôle à lire, les pages se tournent toutes seules. Nous suivons le destin d'un homme dont personne ne veut... et qui à force d'ingéniosité va devenir incontournable.

Une histoire vraiment sympa qui montre bien que l'on a tout à gagner en étant le plus humain possible, que l'ambition peut mener loin, tandis que la haine et la jalousie conduisent à la perte.

Tout cela servi par l'humour subtile et la plume limpide d'Arto Paasilinna qui excelle dans l'ironie discrète pour se moquer de quelques-uns de ses concitoyens !

Une lecture heureuse et divertissante !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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Publié le 29 Mars 2023

Roman - Editions Gallimard - 176 pages - 18 €

Parution le 18 août 2022 : Rentrée littéraire

L'histoire : Elsa Feuillet, lyonnaise, est une romancière méconnue, fan de la célèbre Béatrice Blandy, écrivaine renommée. Fan au point de lire et relire ses romans, mais pas au point de faire la queue dans un salon pour la rencontrer.

Béatrice Blandy décède d'un cancer. Quelque temps plus tard, Elsa rencontre l'époux de la défunte. Une idylle naît entre eux. Elsa va peu à peu se glisser dans la vie de son autrice fétiche...

 

Tentation : Le hasard

Fournisseur : La bib' de Dinard

Mon humble avis : Le hasard fait parfois bien les choses. L'autre jour, je passais par la médiathèque, voir les romans disponibles sur la table des nouveautés. Pas grand-chose... Je ne connais l'écrivaine Carole Fives que de nom, aussi, je me suis dit qu'elle avait peut-être quelque chose à me dire !

Et je ne me suis pas trompée, j'ai dévoré ce roman en 24 heures. Et cette lecture rythmée, prenante, addictive même, m'a fait beaucoup de bien.

Pourtant, le point de départ de l'histoire n'est pas exceptionnellement original et la direction qu'il prend non plus... Il y en a eu déjà, des livres mettant en scène des écrivains et des possibles usurpation d'identité.

Mais tout est mené avec maestria, la tension monte, tout en restant supportable et distrayante, laissant au lecteur le plaisir d'établir ses propres suppositions quant à l'issue finale... Qui évidemment, surprend je pense tout le monde, même les plus fins esprits.

A un certain moment, l'atmosphère n'est pas sans rappeler "Rebecca" de Daphné du Maurier, d'ailleurs, la référence est tout à fait assumée, le personnage d'Elsa y faisant allusion à plusieurs reprises. Nous ne sommes pas dans un thriller à proprement parler à mes yeux, mais l'ambiance s'en approche dangereusement !!!

Ce roman interroge aussi sur la littérature... le talent, sa source, le droit du lecteur, les petits arrangements entre éditeurs, la différence entre l'inspiration naissant d'une admiration et le plagia etc. Je ne développe pas plus, sous peine de spoiler.

Certes, Carole Fives en dit assez peu sur ses personnages. Cela ne m'a pas dérangée, bien au contraire. Cela évite des descriptions et des digressions interminables, et surtout, cela permet au lecteur de se glisser dans la peau du personnage, celle-ci étant assez lisse pour accueillir quiconque. Un livre vite lu bien lu, ça me va très bien !

La plume est fluide, agréable, directe, elle ne s'encombre pas du superflu, j'ai beaucoup aimé, et je pense que je lirai d'autre roman de Carole Fives, et cette fois-ci, ce ne sera plus par hasard !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 26 Mars 2023

Bonjour, 

Début février dernier, je suis partie en vacances en Baie de Somme. Si on m'avait dit un jour, à moi, ch'ti de naissance et bretonne d'adoption que je serais allée un jour volontairement en Baie de Somme en plein hiver, j'aurais dit "les dieux sont tombés sur la tête" !

Mais la motivation était là... Rencontrer ou revoir des personnes connues sur un groupe FB Ornitho, et avec qui je modère ce groupe.  Nous étions donc un petit groupe de passionnés d'oiseaux et de photos, de tous niveaux tant ornitho que photo. Depuis mon petit appareil à 470 € jusqu'au matos de pro !  Et le plaisir le soir, de partager quelques bonnes bouteilles et de bons repas (ou pas... car un resto était particulièrement mauvais !)

Basés à St Valéry sur Somme, nous avons gambadé jusque dans le 62 !

Partie de Bretagne avec une veille amie qui est devenue ornitho en même temps que moi.Des vacances peu reposantes mais dépaysantes, passionnantes, sympathiques, amusantes, déconnectantes !!!! Un vrai break et de superbes rencontres ! Il y en aura d'autres comme cela, à droite à gauche !

La morale des vacances, la grande phrase restera : oui, quand les oiseaux sont assez loin, ils ne sont pas assez près !!!

Vous ne verrez, sur mes billets Baie de Somme, les photos d'oiseaux... Celles-ci ont été publiées sur FB, et certaines espèces feront un jour l'objet d'un billet qui leur sera consacré ici.

Bon dimanche :)

La pointe du Hourdel

La pointe du Hourdel

La pointe du Hourdel

La pointe du Hourdel

Phoque au Hourdel. Nous en verrons beaucoup plus et mieux plus tard, à Berck Plage.

Phoque au Hourdel. Nous en verrons beaucoup plus et mieux plus tard, à Berck Plage.

Le Hourdel

Le Hourdel

Le parc du Marquenterre

Le parc du Marquenterre

Le parc du Marquenterre

Le parc du Marquenterre

Le parc du Marquenterre

Le parc du Marquenterre

L'Highland du Parc du Marquenterre

L'Highland du Parc du Marquenterre

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy... début d'un magnifique couché de soleil !

Le Crotoy... début d'un magnifique couché de soleil !

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy Sunset !

Le Crotoy Sunset !

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy

Le Crotoy

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Voyage en France et ses iles

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Publié le 24 Mars 2023

Roman - Editions Folio - 386 pages - 9.20 €

Parution :  Folio oct 2022 (Gallimard 2021)

L'histoire : De nos jours.... Calista (anglo-grecque) se souvient qu'en 1976, elle a traversé les Etats Unis en road trip, avec Gil, une anglaise rencontrée au cours du voyage. Le père de Gil connaît Billy Wilder, aussi, les deux jeunes filles sont invitées à dîner en sa compagnie, celui de sa femme et d'un couple d'amis dans un chic restaurant de Beverly Hills.  Calista ignore tout de Mr Wilder et ne connait pas grand-chose au cinéma.

Un an plus tard, de retour dans sa Grèce natale, Calista reçoit un appel. Billy Wilder vient tourner son film Fedora sur l'île de Corfou, et souhaite la présence de Calista sur le plateau en qualité d'interprète.

 

Tentation : Jonathan Coe

Fournisseur : Cadeau de Noël

Mon humble avis : L'été dernier, je suis entrée dans le monde de Jonathan Coe via "Le coeur de l'Angleterre", et je m'étais régalée, aussi, avais-je envie de remettre le couvert. Peu avant Noël, cette version poche était sur tous les étals de libraires, elle s'est donc retrouvée sous le sapin.

J'ai aimé ce roman, même si je ne lui attribue que 3 pattes, parce qu'il est très particulier et je ne suis pas sûre qu'il plaise à tout le monde.

En début de lecture, j'étais aussi ignorante que Calista par rapport à Mr Wilder... Il m'a fallu quelque temps, et une recherche Google, pour comprendre que celui-ci n'était pas qu'un personnage de roman, mais une personne ayant bel et bien exister... Un grand scénariste réalisateur de l'âge d'or d'Hollywood, multi primé, oscarisé etc, ayant fait jouer les plus grandes stars de l'époque (Audrey Hepburn, Marilyn Monroe etc). On lui doit entre autres "Certains l'aiment chaud".

Mais j'ai aimé la narration de ce fol été que vit la toute jeune Calista sur ce plateau de tournage, son sens de l'observation, son enthousiasme devant tant de découvertes pour elle, l'assurance et la hardiesse qu'elle gagne en quelques semaines.  De même, la relation paternelle qui naît entre Mr Wilder, Yz le coscénariste et Calista est très touchante, et délicate. On sent des êtres qui se rencontrent, s'attachent et se respectent.

Manifestement, à travers ce roman, Jonathan Coe dévoile son admiration pour Billy Wilder et déclame son amour pour le cinéma (sauf si je me trompe). Il fait un peu un état des lieux du cinéma américain de la fin des années 70, la fin d'une époque, le début d'une autre, avec l'arrivée de la nouvelle génération de réalisateurs que Wilder nomme "Les barbus" (Spielberg, Scorsese et les autres). L'analyse est assez subtile, qui étudie ce que l'évolutions des envies des spectateurs dans les salles obscures, que ce soit en Amérique ou en France. Et évidemment, on peut voir un parallèle entre le sujet de Fedora et celui de Mr Wilder et moi ... des stars sur le déclin...

J'ai retrouvé avec plaisir le style si agréable de Jonathan Coe : simple et soigné, fluide, qui ne se la joue pas mais est de toute élégance. Et l'idée de se faire rencontrer un personnage de fiction avec des personnes réelles est vraiment judicieuse. Au passage, on croise aussi Al Pacino ;)

Mr Wilder et moi est un roman agréable et intéressant, so charming, mais ni captivant, éblouissant ou bouleversant comme le dit notamment la quatrième de couv'.

Je ne regrette pas du tout ma lecture... mais à vous de voir !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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Publié le 19 Mars 2023

Film de Jennifer Devolder

Avec Karin Viard, Melvin Boomer, Steve Tientcheu

 

Synopsis : Après avoir raté le concours d’entrée en médecine, Léopold intègre par défaut l’école des sage-femmes en cachant la vérité à son entourage. Alors qu’il s’engage sans conviction dans ce milieu exclusivement féminin, sa rencontre avec Nathalie, sage-femme d’expérience au caractère passionné, va changer son regard sur cet univers fascinant et bouleverser ses certitudes.

Mon humble avis : J'ai adoré ce film qui m'a captivée, émue, bouleversée, donné le sourire, parfois le rire (mais ce n'est pas du tout l'objectif premier), m'a serré la gorge, m'a rebellée une fois de plus contre le système administratif français sclérosé et injuste, qui court à sa perte sous le poids des process (etc), et contre le connerie de certain de mes concitoyens ...

Sage homme est magnifique hommage aux femmes... Celles qui donnent la vie, celles qui font naître la vie, celles qui accompagnent, qui travaillent durent sans compter leurs heures malgré parfois le manque de moyen. C'est aussi un film qui montre que ce monde de femmes pourrait tout à fait être mixte.

Sage homme nous montre aussi le courage d'un jeune homme pour sortir de sa condition sociale, malgré le jugement de son environnement... Les potes qui le taclent, le père qui espère peut-être trop sans prendre conscience des conditions minimales nécessaire pour réussir. Et pour Léopold, devenir sage-femme dans le monde macho qui est le sien, et bien ce n'est pas facile ni à accepter, ni à avouer.

Sage homme, c'est avant tout la transmission du savoir, de la passion, de la conception humaine de son travail d'une génération à une autre. C'est l'apprentissage d'un métier, et pas n'importe lequel. Et cela devient, au delà du respect, une relation qui oscille entre tutoriat, admiration, et amitié.

Et ce que ce film nous dit avant tout, c'est que peu importe nos choix, peu importe l'orientation professionnelle (ou autre) pour laquelle on opte, ce qui compte avant tout, c'est l'engagement que l'on n'y met.

Un film magnifique, avec des scènes bouleversantes et quelques unes plus dures, et oui, dans une maternité, tout ne se passe pas toujours bien.

Karin Viard est une nouvelle fois grandiose, et Melvin Boomer nous touche beaucoup, dans l'évolution et le questionnement qui sont les siens tout au long du film. Et comme il émeut, notamment lorsqu'il lave son premier nouveau-né.

A voir ! Sauf peut-être, si l'on travail dans le milieu hospitalier /obstétrique et que l'on a besoin de se changer les idées !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 16 Mars 2023

Roman - Editions Livre de poche - 337 pages - 8.40 €

Parution poche Mars 2021 , Calman Levy 2020

L'histoire : New York, Flora Conway est une romancière primée, mais aussi discrète et légendaire.  Un jour d'avril, sa fille de 3 ans, Carry, disparaît de son appartement pourtant fermé à clé de l'intérieur. L'enquête policière ne donne rien... Six mois plus tard, au bord de la folie, Flora réalise que tout cela dépasse vraiment l'entendement, et que sans doute quelqu'un tire les ficelles et la manipule.

Pendant ce temps, il semble qu'à Paris, un écrivain qui traverse une très mauvaise passe familiale, détienne les clés de l'énigme et du désarroi de Flora.

 

 

Tentation : Pourquoi pas une bonne lecture bien distrayante ?

Fournisseur : La boite à livres en bas de chez moi.

Mon humble avis : Et oui, j'aime varier les genres et les plaisirs. Chez moi, on peut passer du Prix Nobel de Littérature avec Annie Ernaux à Guillaume Musso, et dans quelques jours, on arrivera à Jonathan Coe !

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce roman est vraiment original avec une sacrée structure qu'il fallait imaginer ! On met un certain temps à saisir où Guillaume Musso veut nous mener, quand il se joue de nous lecteurs etc. On pense trouver et puis non, ou pas tout à fait. Il est difficile de démêler le vrai du faux, le vrai fictionnel du faux réel etc. On est parfois égaré par les retours en arrière, les changements de narrateurs, les extraits d'articles de presse Il est souvent question de littérature dans cette histoire, les principaux protagonistes étant écrivains ou éditeurs... Musso y aborde la célébrité très étiquetée dans le domaine littéraire, peut-être aussi une certaine lassitude d'être cantonné à un même genre, la fiction invasive dans la vie, la créativité, le mythe de l'écrivain forcément sympa, le rapport du romancier avec ses personnages. Bref, il y a beaucoup de Musso dans ces lignes, jusqu'au changement de maison d'édition, l'envie d'autre chose.... Le romancier a annoncé il y a quelque temps vouloir ralentir la cadence habituelle de parution... Tout cet aspect-là est assez intéressant, et les multiples rebondissements romanesques et révélations tiennent assez en haleine.

La vie est un roman est vraiment une mise en abymes à tous les étages, avec des romans dans le roman, de vrais faux personnages, vrais faux romanciers, vrais faux romans, du fictif qui devient réel et du réel qui nourrit le fictif. Bon pas mal de choses m'ont fait un peu tiquée, comme tirées par les cheveux, mais après tout, dans un roman, tout est possible et l'auteur trouvera bien une explication. Ceci pour aborder le sujet de la liberté d'un auteur, et de l'éternel débat (qui me laisse de glace, car je crois qu'il y a un peu trop de mystification là-dedans) : qui mène le bal, qui tire les ficelles, le romancier où ses personnages... Les réponses des écrivains varient... 

C'est évidemment une lecture amusante et globalement agréable, qui fait son job. Quelques réserves sur les lamentations de l'écrivain parisien qui fonctionne au doliprane, sur des passages qui m'ont paru trop mielleux, sur l'impression que tout va dans tous les sens sans continuité manifeste... J'ai un peu ronchonné sur le style, les envolées pseudo poétiques qui me paraissent souvent comme des phrases toutes prêtes à placer en introduction de chapitre et l'aspect un peu violon. Bref, original mais tout de même un peu déconcertant... Comme la vie peut l'être parfois. J'ai lu d'autres Musso plus prenants.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 14 Mars 2023

Roman - Editions Folio - 114 pages - 6.10 €

Parution d'origine chez Gallimard en 1983

L'histoire : Annie Ernaux retrace ici la vie et la mort de son père. Pour ne pas oublier ses origines modestes, et leur rendre hommage. Ce père qui n'était jamais entré dans un musée, qui a eu une vie de labeur, qui a tout fait gravir les marches qui lui étaient possibles pour atteindre, mériter et garder sa place, sans jamais espérer l'inaccessible, l'autre côté. Qui se contentait de ce que la place lui accordait de confort, un peu plus doux au fil des décennies, et qui a accepté que sa fille s'éloigne, pour gagner une autre place, plus haute que la sienne.

Tentation : l'actualité littéraire

Fournisseur : Kdo de Noël

 

 

Mon humble avis : D'Annie Ernaux, je n'avais lu jusqu'ici que "L'autre fille", que j'avais beaucoup aimé. C'était il y a déjà plus de 10 ans ! Et voilà que 2022 couronne Annie Ernaux du Prix Nobel de Littérature ! Il me fallait à tout prix en découvrir un peu plus de cette grande dame.

La place, ce n'est pas un lieu. C'est la position. Le rang. La classe sociale. Celle du père d'Annie Ernaux et par extension de sa mère, de sa famille. Né paysan pauvre au début du XXème siècle, il deviendra ouvrier, puis petit commerçant d'une ville de province normande. Sa fille, Annie, sera scolarisée, puis étudiante... et deviendra professeur de lettres modernes. Un fossé qui s'élargit entre la place de la fille, et celle du père, un gouffre qui éloigne encore un peu deux êtres que la vie et l'époque ont toujours séparés d'une distance silencieuse.

J'ai aimé ce texte, énormément. Le contexte, les décennies qui défilent, les villes et leurs centres qui évoluent, les méthodes de consommation qui changent aussi. Le confort plus que rudimentaire, voire inexistant dans l'enfance du père, qui s'étoffe petit à petit, alors que le père monte une marche dans le rang social, gagne un peu plus après avoir tant réfléchis, transpiré, osé, pour mener sa famille à bon port, et mériter le respect... Et surtout, avoir la tête haute, sans se la jouer non plus, sans imposture. Rester à sa place quoiqu'il en soit. Faire attention au regard de l'autre. Et puis il y a tous ces us et coutumes qui sont maintenant d'un autre temps, et qu'il est utile de rappeler... Oui, la vie fut comme cela à une époque... 

J'ai aimé la description subtile, sans reproche ni fierté déplacée, de la migration d'Annie, depuis un milieu populaire, où l'on ne cause pas toujours un français correct, vers un entourage estudiantin, professionnel et personnel intellectuel et bourgeois.

Enfin, j'ai aimé cette écriture, épurée, narrative, pudique aussi, qui ne s'encombre pas de fioritures ni de détours. Pourtant, certaines phrases ou assertions claquent et s'impriment dans l'esprit du lecteur. Une langue presque abrupte pour rester au plus près de ce que les choses ont été, ne pas trahir... mais tout en restant à une certaine distance. 

Mais pour moi, ce texte reste un bel hommage au père, un homme droit, qui grâce aux classes sociales acquises par son labeur, alliées à l'évolution des droits républicains, a permis à sa fille de s'élever encore plus... même si cela signifiait : s'éloigner, et ne plus forcément se comprendre.

Un livre qui peut parler à tous et toutes...

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 12 Mars 2023

Bonjour !

On poursuit la découverte des quelques 130 espèces d'oiseaux que j'ai rencontrées, découvertes, photographiées lors de mon voyage au Kenya en avril 2022 déjà bientôt 1 an.

Les noms des espèces sont notés sur chaque montage.

Pour voir les espèces présentées dans les précédents billets, cliquez ICI

Je vous souhaite un bon dimanche ! Le mien sera pluvieux et studieux.  En effet, j'ai investi dans un nouvel appareil photo, qui devrait me permettre de bien plus belles photos à l'avenir, dans le piqué et surtout des oiseaux en vol, ce que mon appareil ne me permettait pas vraiment.

 

UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?
observables en France, mais espèces introduites.

observables en France, mais espèces introduites.

UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?
UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?
UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?
UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?
UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?
UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?
UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?
UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?
UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?
UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?
UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?
UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?
UN DIMANCHE AVEC LES OISEAUX DU KENYA 3/ ?

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Le coin ornitho, #Voyages en Afrique

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Publié le 9 Mars 2023

Film de Florian Zeller

Avec Hugh Jackman, Laura Dern, Vanessa Kirby

Synopsis : À dix-sept ans, Nicholas semble en pleine dérive, il n'est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Que lui arrive-t-il ? Dépassée par la situation, sa mère accepte qu’il aille vivre chez son père, Peter. Remarié depuis peu et père d’un nouveau né, il va tenter de dépasser l’incompréhension, la colère et l’impuissance dans l’espoir de retrouver son fils.

Mon humble avis : Je suis allée voir ce film pour Hugh Jackman, mais surtout parce que Florian Zeller m'avait bluffée avec "The father" il y a bientôt deux ans.

Mais pour moi, il n'y a pas coup double. Certes, the Son est soigné, bien interprété et essentiel aussi étant donné son sujet : la dépression chez l'adolescent, période charnière où tous les maux sont bien souvent trop mis sur le dos de l'âge "ingrat". On y voit ces parents impuissants, la difficulté à communiquer, et on y entend les phrases toutes faites bien trop souvent usitées dans ces cas-là "ça passera, il a dû subir une rupture amoureuse... "Etc. Donc à ce titre, The son est d'utilité publique. De même lorsque les parents ne se fient pas à l'avis médical... Songeant que leur amour suffira à guérir et à prendre soin de leur fils. Et bien non. 

J'émets toutefois quelques réserves.... la longueur et la lenteur du film... et l'accumulation de clichés très nord-américains. Pourquoi notre Frenchie Zeller a-t-il tourné ce film à l'américaine, alors qu'il aurait tant gagné en intensité et émotion à être tourné dans notre culture, celle de la pièce de théâtre d'origine.

Enfin, devant les paroles si dures et désespérée de ce fils si mal dans sa peau, je trouve tout de même étrange que les parents n'aient pas mis le mot "dépression" sur ce mal être, et qu'une fois le diagnostic fait, ils ne le prennent pas plus en considération. D'autant que ce sont deux personnes très instruites, informées, d'un niveau social très élevé etc. L'obstination du père à chercher une explication rationnelle à ce mal être m'étonne. Donc je me demande si leur réaction est réellement crédible, dans les années 2020...

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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