Publié le 27 Octobre 2024

En octobre, comme l'an dernier, eut lieu le défilé de différents clans bretons pour le Melting Kits.

Cet événement célèbre aussi les 11 ans du M.A.T : Mouvement Associatif du Tartan, qui met à l'honneur les Tartans portés en France et dans le monde, ainsi que des talents bretons.

Départ depuis la place du marché de Dinard, déambulation dans les rues commerçantes, pour arriver ensuite sur la digue de la plage de l'Ecluse.

Le tartan est une étoffe de laine à carreaux de couleurs, typique des peuples celtes. Il s'agit d'un motif de lignes horizontales et verticales entrecroisées, de multiples couleurs particulières à chaque clan. Les tartans étaient à l'origine en laine tissée, mais ils sont maintenant fabriqués dans de nombreux autres matériaux.

Le tartan est souvent associé à l'Ecosse. Traditionnellement, chaque clan écossais avait son propre tartan distinctif, ce qui permettait de reconnaître facilement l'appartenance à un clan.

Le tartan est étroitement lié à l'histoire des Highlanders écossais, qui étaient connus pour leur courage et leur fierté. Les motifs de tartan étaient considérés comme un symbole d'identité, de loyauté et d'appartenance à un clan.

Au fil du temps, le tartan a évolué et est devenu plus largement adopté en dehors de l'Écosse dans les pays et régions celtes. Il est devenu un motif populaire dans la mode et la décoration intérieure, symbolisant à la fois le style classique et l'héritage écossais. 

 

  • Il existe plus de 7000 setts de tartans uniques ; même la famille Obama et la célèbre Hello Kitty possèdent leur propre tartan !

Historiquement connu sous le nom de feileadh-mòr en gaélique (prononcez « filamore »), que l’on pourrait traduire par « le grand plaid ou tartan », le kilt est une étoffe de tartan portée autour de la taille. Cependant, pour être porté « correctement », le kilt doit généralement être accompagné des éléments suivants :

  • - Le Sporran : une bourse portée autour de la taille, par-dessus le kilt. Sporran est également le mot gaélique pour désigner un sac à main.
  • - L’épingle de kilt : une épingle lourde fixée sur le rabat extérieur du kilt.
  • - Le Sgian dubh (prononcez « Ski-âne-doux ») : un petit poignard qui se loge dans la chaussette.

Tout sur le tartan et les kilts ici

En tous cas, je me suis régalée durant cette manifestation festive et traditionnelle, sous une météo plutôt grise mais sèche !!! 

Sur ce, bon dimanche !

UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
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UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN
UN DIMANCHE KILTS & TARTAN

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 25 Octobre 2024

Roman - Editions Verticales - 256 pages - 21 €

Parution le 15 août 2024 : Rentrée littéraire

Mon pitch : Parisienne, la narratrice reçoit un appel de la police du Havre... "Une affaire la concernant"... Le corps sans vie d'un homme non identifié a été trouvé sur la plage. Dans sa poche, un billet de cinéma avec son numéro de téléphone écrit dessus...,

Le lendemain, la voici dans le train en direction de la ville de son enfance, de sa jeunesse. Elle ne reconnaît pas l'homme qu'on lui montre sur les photos. Au lieu de rentrer sur Paris, la voici qui erre dans le Havre. A la recherche d'indices, elle retrouve son passé.

 

 

Tentation : Le pitch

Fournisseur : Bib de St Lunaire

Mon humble avis : J'appréhendais un peu de me confronter au style de Maylis de Kerangal, que tout le monde dit particulier, et que je n'avais approché qu'avec ce très court roman : Un chemin de tables. Je n'avais rien noté de "particulier" alors.  Mais avec "jour de ressac", cette spécificité m'a sauté aux yeux. Des phrases longues, pas d'alinéa pour les dialogues inclus tels quels dans les paragraphes etc. Comme si l'autrice rédigeait son texte au kilomètre. Et pourtant, j'ai adhéré de suite à cette plume qui m'a embarquée dans ce rythme, comme en apnée. Donc j'ai aimé cet aspect-là, assez inédit pour moi.

Mais j'ai aussi aimé ce roman qui pourrait déstabiliser. Son entrée en matière fait croire à une enquête policière... Et bien non. C'est une déambulation dans les rues du Havre, sur l'une de ses plages, sa digue... Et aussi et surtout, une déambulation dans les souvenirs normands de la narratrice. Il se passe grand-chose, et pourtant le flot des mots, des émotions, des réminiscences nous porte... nous parle, nous murmure, nous émeut, nous indigne. L'histoire en elle-même est vraiment secondaire, un prétexte en quelque sorte pour évoquer le Havre, ville natale de l'autrice. Il fait froid, il pleut, il vente, la ville est plutôt laide, rebâtie après la seconde guerre mondiale. Une ville dont on ne rêve pas, dont le port est gangréné par le trafic international de drogue, et pourtant, Maylis de Kerangal nous donne envie d'y aller. Il y est question des nombreuses couches qui la composent, au sens propre comme au sens figuré... Car dans son errance, elle se rappelle la préparation d'un exposé au lycée, avec sa bonne amie. Le sujet : le Havre pendant la guerre. Exposé qui les fit rencontrer une vielle dame qui témoigna de sa vie avant, pendant et après le pilonnage de la ville par les alliés. Le Havre, ville sacrifiée... (Je vous conseille, sur ce sujet le bouleversant roman Par Amour, de Valérie Tong Cuong)

J'ai beaucoup aimé les rencontres que la narratrice fait ce jour-là... Une caissière de cinéma, un homme chargé de nettoyer la plage avec son tractopelle, la soeur de son ancienne meilleure amie, deux jeunes réfugiées ukrainiennes en attente d'un visa pour l'Angleterre. Ce genre de rencontres qui peuvent paraître anecdotiques, mais qui, quand elles m'arrivent, me "font ma journée" et me marquent.

J'ai suivi cette femme tout au long de sa journée, je l'ai écoutée, j'ai partagé ses émotions, ses interrogations, et je me suis imaginée... moi, déambulant à Lille, ma ville d'origine, à la rencontre de mes souvenirs enfouis ou vivaces, me confrontant aux transformations de la cité... Il y a ce qui est immuable, et ce qui change constamment. Il y a le présent et ce que nous avons quitté par choix sans regret. Et parfois, il y a des jours de ressac, ou sans que vous y attendiez, votre passé vous revient brutalement en tête et vous happe. 

J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a enveloppée, qui me pressait d'en finir avec les contingences quotidiennes et matérielles pour le retrouver au plus vite, sans que je puisse définir vraiment pourquoi. Un roman vraiment étonnant, qui, comme des souvenirs, peut vous prendre par surprise.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 23 Octobre 2024

BD - Editions Futuropolis - 160 pages - 26 €

Parution en Mars 2011

Mon pitch : En mars 2010, le bédéiste Emmanuel Lepage est accepté à bord du Marion Dufresne... Ce célèbre bateau part quelques fois par an depuis St Denis de la Réunion pour réapprovisionner les TAAF : Terres Australes et Antarctiques Françaises. Entre carnet de voyage et reportage, cette bande dessinée est le récit de cette épopée jusqu'à Crozet, les iles Kerguelen, les îles Saint Paul et Amsterdam. Des lieux aussi pittoresques que désolés. Des flots tumultueux, des vents cinglants qui décident ou non de la réalisation des manoeuvres de débarquements... Et surtout et aussi, des hommes et des femmes, rencontrés à bord ou sur ces terres isolées.

 

Tentation : Sujet + auteur + challenge book trip en mer

Fournisseur : Achat à la braderie de la médiathèque de St Lunaire

Mon humble avis : Cette BD est sortie en 2011, et ce n'est que depuis une année que je louche dessus. Comment un tel chef d'oeuvre a pu m'échapper si longtemps ?

On se régale vraiment au fil des pages et sur chacune d'elles. Les dessins sont somptueux le plus souvent, parfois restés au stade de croquis améliorés, parfois en couleurs, ou en noir et blanc (le tout, avec des matériaux variés...) Voire même dans des teintes sépias quand la grande Histoire est évoquée. On est sur le Marion Dufresne avec Emmanuel Lepage, avec son frère photographe, avec deux réalisateurs et quelques touristes payants acceptés à bord. On est tellement sur le bateau que le mal de mer peut nous saisir, en tous cas, on le sent : par moment les dessins penchent !!! 

Tout y est parfaitement bien rendu... La mer qui, de bleu turquoise, devient noire dans les eaux australes. Le vent, les tempêtes, les embruns... les côtes qui apparaissent... Les oiseaux marins, les manchots, les pétrels, les albatros, les lions de mer, les otaries... Et quelques cabanons... Les scientifiques qui vivent là sur plusieurs mois. D'ailleurs, ce trajet du Dufresne est aussi pour assurer la relève des "hivernants".  Une communauté se crée sur le bateau, une communauté aux origines variées, mais avec beaucoup de mots qui se terminent en "ogue" !!!  Ornithologues, météorologues, géologues etc...

Sur les îles, il en est de même, ce sont de véritables communautés qui se créent au fils des mois, rythmées par des rituels, qui possèdent leur propre langage (à force d'acronymes ou de diminutifs). On ne peut être qu'admiratifs devant ces hommes et femmes de tant de savoir qui vivent si longtemps dans des conditions si peu humaine, si loin de tout, avec si peu... parce que c'est leur métier, ou leur passion... ou les deux. Et que dire de ces marins qui naviguent sans cesse dans ces quarantièmes rugissants, qui débarquent du matériel par tonnes malgré des flots déchaînés, de ces pilotes d'hélicoptère qui transportent des containers malgré des vents qui seraient qualifiés de grosses tempêtes en Bretagne. Admiration... Depuis notre petite métropole, on est loin d'imaginer tout ce qui se déroule dans ces petits bouts de France au coeur de cette immensité liquide.

On apprend beaucoup sur ces iles, leur passé, leur présent, leur avenir... Elles sont désormais dans la plus grande réserve naturelle de France, très protégées. Désormais, tous les déchets sont rapatriés à la Réunion, au fil des voyages, le Marion Dufresne ramène aussi ceux de ces dernières décennies. Le gros problème qui se pose, pour préserver la biodiversité locale déjà bien abîmée par l'intervention humaine, ce sont les espèces animales et/ou végétale qui y ont été importées au 19ème et au 20ème siècle (comme le lapin, le rat, les vaches, les moutons). Désormais, il est impossible pour les hommes vivant là-bas de cultiver quoique ce soit, sous peine d'importer des insectes qui ne sont pas endémiques. Il y a aussi la fonte des glaciers, particulièrement remarquable là-bas. 

En plus de tout cela, cet album est une magnifique galerie de portraits d'hommes et de femmes, des spécialistes, des scientifiques, des marins, des capitaines, des politiques, des journalistes. Et surtout, les portraits de ces gens qui vivent au part, sur des petits bouts de bout du monde. Et là, me vient l'indémodable chanson de Voulzy : Et c'est l'eau c'est l'eau qui vous sépare, et vous laisse à part.

Un album enrichissant, passionnant et magistralement réalisé !

20 points + 1 : 21 points, toujours "Second maître".

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 21 Octobre 2024

Film d'Ellen KURAS

Avec Kate Winslet, Andy Samberg, Alexander Skarsgard, Marion Cotillard

Synopsis : L’incroyable vie de LEE MILLER, ex-modèle pour Vogue et muse de Man Ray devenue l’une des premières femmes photographes de guerre. Partie sur le front et prête à tout pour témoigner des horreurs de la Seconde Guerre, elle a, par son courage et son refus des conventions, changé la façon de voir le monde.

Mon humble avis : Film imparfait, mais quelque part incontournable.

L'entrée en matière... Nous sommes en 1938 dans le sud, Lee Miller est avec des amis... Partie très entre soi, j'ai eu l'impression qu'on donnait à voir mais pas à comprendre... Si on ne connaît pas Lee Miller, on ne sait pas qui sont ses amis... Ce n'est que bien plus tard dans le film que l'on saisit qu'il y a là Paul Eluard par exemple. On retrouve "ces" amis dans deux ou trois scènes qui tombent comme un cheveu sur la soupe, et ne permettent pas d'approfondir ces personnages secondaires et le drame qu'ils ont vécu.

Ensuite, nous voici en 1977, Lee Miller est chez elle, interviewée par un journaliste. Ses réponses sont les flashs back de ce qu'elle a vécu pendant la seconde guerre mondiale. Cette interview semble manquer de consistance (on comprendra pourquoi à la fin) et cette façon de présenter ainsi le passé de Lee Miller et de l'entrecouper est superflu. Pourquoi mettre des effets de style et du romanesque là où il est inutile, où la vie qui nous est contée dans le contexte historique affreux de la seconde Guerre Mondiale devrait se suffit à elle-même. J'aurais préféré en savoir plus sur Lee Miller et son art plutôt que d'assister à cette pseudo interview. Bref, pourquoi "cinématiser" à ce point un récit, et par la même occasion, couper le rythme narratif  et l'alourdir ? D'autant qu'en 1977, Lee Miller est âgée, donc forcément, Kate Winslet est fortement grimée. Et moi, dans ces cas-là, j'observe surtout ce maquillage de vieillissement plutôt que de me concentrer sur ce qui est dit.

Mais mais, tout au long du film, il y a l'incroyable talent de Kate Winslet. Certes, il n'est plus à démontrer, mais il bluffe tout de même toujours. Son incarnation de ce sacré bout de femme qu'était Lee Miller est parfaite, on y croit vraiment. Ce film est vraiment un bel hommage à cette femme hors du commun, courageuse, tenace, anticonformiste... et pionnière dans la photographie en zone de guerre.

La réalisation est assez classique et plutôt factuelle, s'attardant assez peu sur les émotions et les motivations de Lee Miller. Le contexte de l'époque est très bien rendu. Car ce film est aussi historique, et résonne comme un devoir de mémoire, un hommage aussi aux innombrables victimes de cette guerre, que ce soit sur les zones de combat ou dans les camps de la mort. Lee Miller a eu le mérite de photographier et de montrer ce que personne n'aurait vu sans cela, et ce film a celui de remontrer ce que cette deuxième Guerre Mondiale a eu de plus "inhumain" pour que... plus jamais cela...  A l'heure où nombre de pays européens tombent de nouveau dans l'extrême droite ou flirtent de très près avec ces idéaux là, il n'est jamais inutile de rappeler où mène le fascisme et la haine de l'autre.

 Jusqu'à il y a peu, le nom de Lee Miller ne me disait rien, donc je suis contente que ce film pallie ma méconnaissance, d'autant que dans quelques jours, je vais voir une expo de ces photos à St Malo. Mais je pense que ceux qui connaissent bien la vie est l'oeuvre de cette femme risquent d'être un peu frustrés. Ce film est plutôt une bonne introduction sur Lee Miller mais se cantonne à sa vie durant le conflit mondial.

Malgré ses défauts, ce film nous bouscule, nous met K.O et quand se rallument les lumières, c'est dans un silence respectueux que se vide la salle de cinéma.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 18 Octobre 2024

Roman - Editions Gallimard - 3h54 d'écoute - 14.90 €

Parution d'origine chez Flammarion en 2019 - existe aussi en poche

L'histoire : Samaa vit dans un monde qui pourrait être le nôtre bientôt. La vie a presque entièrement disparu de la surface de la Terre. Le sable a tout dévoré. Son peuple, nomade, traque les derniers arbres et vend leur bois pour survivre. Samaa aimerait être chasseuse, elle aussi, mais c’est une charge d’homme. Un jour, elle désobéit et suit les chasseurs. Mais le désert a mille visages. Samaa se perd, et fera une rencontre qui changera le destin de sa tribu à jamais.

 

 

Tentation : Rien que le mot "désert" et le peu d'heures d'écoute

Fournisseur : Bib de Betton, merci Cécile

Mon humble avis :  Quatre heures d'écoute, un livre que je ne connais pas, parfait pour la voiture. 

Au début, j'ai eu peur... la voix très juvénile de l'interprète, le style... Je me suis dit, me voici dans un livre jeunesse... Eh bien oui, et non, enfin, pas que. Car cette histoire peut être lue de 12 à 99 ans je pense.

C'est un conte, une fable écologique. Dans un futur non daté, la terre est devenue stérile. Plus d'animaux, plus d'arbres, les enfants regardent des livres "anciens" et ne reconnaissent aucun des quadrupèdes ou des insectes. On complète son apport son oxygène en respirant des bouteilles d'oxygène, on ne mange que des barres protéinées, et l'eau, on la boit gélifiée... Les hommes chassent. Oh, pas des animaux puisqu'il n'y en n'a plus, mais des arbres, leur seule source de revenus... Ils partent donc des mois à la recherche d'un trophée. Au village, une ancienne, que personne n'écoute, se lamente. Pour elle, les arbres sont sources de vie, apportent l'eau etc...  La jeune Samaa se moque d'elle, et part chasser... Elle se perd... Tombe dans un gouffre... Sa cheville blessée l'empêche d'en sortir... Elle y restera encore, encore, encore, mangeant avec parcimonie... 

Mais dans le gouffre, Samaa n'est pas seule... Elle découvre un monstre, qui n'est autre qu'un arbre... Et il y a une source... Et aussi, une araignée... Et un jour il pleut... Et l'arbre donne des graines et des jeunes pousses. Samaa constate la naissance du vivant et son organisation : l'Ecosystème. Samaa voit le rôle qu'elle peut jouer dans le gouffre... puis plus tard, si elle sort vivante du gouffre. Elle s'ouvre à la connaissance et à l'amour de ce qu'elle voit... Et c'est bien connu, quand on connaît et que l'on aime, on protège déjà...

Et le désert disparaitra est un très beau roman d'initiation, d'apprentissage, servit par une très belle plume.  Il invite à regarder mieux, depuis l'infiniment petit au plus grand, à écouter plus, à connaitre... Et surtout, à respecter et sauvegarder la nature qui est notre seule et vraie richesse... Sans nature, il n'y a plus rien, comme dans le monde qui entoure Samaa.

Cette histoire est très touchante, doucement narrée mais terrible à la fois, et devrait être lue par un large public. Une magnifique, lumineuse et bouleversante rencontre entre une jeune fille et un arbre, une rencontre qui pourrait changer l'avenir.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 16 Octobre 2024

Roman - Editions de L'Olivier - 256 pages - 21 €

Parution en mars 2024

Mon pitch : Paul détestait son père qui toute sa vie, fut immonde envers lui et sa belle-mère. Alors, il a tué son père, de deux balles dans la tête... Seulement à ce moment là, son père était déjà dans un tiroir de la morgue, bien refroidi d'une mort naturelle. Dans ce cas, y a-t-il meurtre ou pas ? Quoiqu'il en soit, Paul se retrouve en garde à vue, puis au tribunal, et enfin, avec une obligation de soins d'une année pour démêler ce qui l'a conduit à commettre un tel acte. 

L'origine des larmes  raconte cela, et surtout, les confidences que Paul livre une fois par mois à son thérapeute.

 

Tentation : La 4ème de couv'

Fournisseur : Prêt d'une dame de mon club de lecture. Merci :)

 Mon humble avis : La quatrième de couv' dit " Ce roman peut se lire comme une comédie noire ou un drame burlesque... Ou les deux à la fois"... Et bien pour moi, ce ne fut ni l'un ni l'autre. "Juste" une lassitude qui s'est installée, puis transformée en agacement puis en fatigue immense, au point que j'ai même hésité à lire les dix dernières pages. Bref une immense déception.

Pourtant les cinquante premières pages m'ont bien accrochée, le burlesque des situations étant bien présent et narré avec la verve et le rythme adéquats.  Puis voilà Paul dans le fauteuil de son psychiatre et là, on se noie au sens propre comme au figuré... Au sens propre car la pluie tient une grande place dans ces pages (la belle affaire, cela les remplit). A Toulouse, il pleut sans discontinuer depuis des mois et chaque chapitre l'évoque longuement. Bon il y a peut-être un parallèle entre la pluie qui nettoie et la psychothérapie qui récure l'intérieur mais bon... Viennent donc ces séances et la plongée dans le passé familial de Paul... Passé ubuesque mais loin d'être drôle ou comique, sans doute aussi parce que le ton n'y est pas du tout. C'est clair, Paul a toutes les raisons du monde de détester son odieux de père dont le portrait est ubuesque d'ignominie mais sans être drôle du tout... Sa mère et son frère jumeau sont morts en couches, Paul n'a jamais vu ne serait-ce qu'une photo de sa mère et ignore où elle est enterrée. Il y a de quoi effectivement ne pas tourner bien rond dans sa tête mais bon... Sans véritables liens sociaux, Paul passe ses soirées à discuter avec une I.A... Car oui, ce roman est légèrement dystopique, se déroulant en 2032. Que de répétitions et de digressions dans ces séances. Des récits de rêves dont on ne sait trop s'ils sont rêve ou réalité. De plus Paul est fabriquant de housses mortuaires, et de cela il est aussi question presque à chaque chapitre. La mort, son business, ses statistiques mondiales à vues marketing et commerciale... Et en arrière-plan aussi, le dérèglement climatique (ben oui, il pleut tout le temps), les épidémies, les guerres... bref, toutes les données pour prévoir le stock de housses mortuaires à produire avec la bonne fermeture éclair.

J'ai vraiment cru qu'il y aurait un twist, ou une révélation finale qui aurait rendu tout cela intéressant, qui m'aurait amenée à dire "ah oui, bien vu". Mais non. Je n'ai pas compris où Jean-Paul Dubois voulait m'emmener, ni ce qu'il a vraiment voulu me dire ou me faire comprendre. En fait, en lisant la 4ème de couv, j'espérais une histoire dans la veine de "Vous plaisantez Monsieur Tanner". Grosse erreur... "L'origine des larmes" au fil des pages s'est révélé pour moi d'un ennui mortel.

Jean Paul Dubois n'avait rien publié depuis 2019 et son Goncourt "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon" ... Cinq ans ... Tout ce temps pour... Ca.... Je pense que je ne lirais plus Dubois... Sur 5 ouvrages lus, deux seulement m'ont enthousiasmée... 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 14 Octobre 2024

Film de François Ozon

Avec Hélène Vincent, Josiane Balasko, Ludivine Sagnier, Pierre Lottin

Synopsis : Michelle, une grand-mère bien sous tous rapports, vit sa retraite paisible dans un petit village de Bourgogne, pas loin de sa meilleure amie Marie-Claude. A la Toussaint, sa fille Valérie vient lui rendre visite et déposer son fils Lucas pour la semaine de vacances. Mais rien ne se passe comme prévu.

Mon humble avis :  J'étais partie pour aller voir Lee Miller... Et à mon entrée dans le hall du ciné, le caissier dit haut et fort "salle complète pour Lee Miller"... Qu'il est loin le temps du Covid où nous n'étions qu'une poignée à chaque séance. Et c'est tant mieux... Impensable de de rentrer chez moi "bredouille", donc c'est parti, à l'aveugle sans rien savoir de ce film pour "Quand vient l'automne".

Un bon film bien qu'il soit sacrément diesel. Mais j'ai aimé cette histoire et ses personnages. On sort de la séance troublé, hésitant sur nos sentiments envers les protagonistes. Il y a la raison, qui voudrait qu'on les juge, et les sentiments qui fait qu'on les aime, malgré ce qu'ils ont (peut-être) fait ou tu. Car ces personnages ne méritent-ils pas une autre chance, un autre regard que celui  imposé par leur passé ?  Michelle, Marie-Claude et son fils Vincent sont tous en manque d'amour et/ou victime de leur réputation. Ils pensent tous bien faire... Certes, dans cette histoire, il y en a une qui protège son fils au mépris de son amitié "à la vie à la mort" avec son ancienne collègue. Mais Michelle et Vincent, sont ils mauvais, ou aux abois ? Méritent ils le mépris qu'ils inspirent à leurs proches ou à leur entourage... D'ailleurs, même les actes qui déclenchent les drames, sont ils vraiment accidentels ? On sort du cinéma avec un doute, surtout pour l'acte de Michelle... J'aime ce doute là, qui me laisse libre de "condamner" ou pas leurs auteurs, loin de toute législation... A moi de définir ma frontière entre le bien et le mal. Juste le contexte et mon âme et conscience.

Autour de cela, il y a l'automne... La saison des champignons. Mais sur le sentier de la vie, l'automne est aussi l'aube de l'hiver et de sa longue nuit... La vieillesse, la solitude, le quotidien routinier et rituel, la perte des proches, les bilans, la transmission. Et ici, la retraite d'une profession dont on parle peu au cinéma. Je ne peux en dire plus sous peine de spoiler ce film ambigu, superbement réalisé et très justement interprété. Mais avec de telles actrices à l'affiche, il ne pouvait en être autrement.

Une intrigue originale, aussi troublante que perturbante et deux héroïnes complexes et hors du commun. A voir. Et faites-vous votre opinion... Michelle est elle juste une mamie gâteau délaissée ou une femme vénéneuse prête à tout pour l'amour de son petit-fils ? Ozon nous livre ici un comme un thriller émouvant et très intéressant, qui va au delà des apparences, dans un sens comme dans l'autre.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 12 Octobre 2024

Thriller - Editions Gallimard - 405 pages - 20 €

Parution en juin 2023

Mon pitch : Tom Kerr, serial killer norvégien, est prêt à passer à un nouvel aveu et à montrer l'endroit où il a enterré sa dernière victime lors d'une reconstitution... Durant celle-ci, il parvient à s'échapper... Manifestement, il a bénéficié d'une complicité... Qui ne peut émaner que de "L'autre", son complice de toujours que la police cherche encore. D'ailleurs, en haut grade, cette reconstitution n'a-t-elle pas été acceptée dans ce but, que "l'Autre" sorte enfin de sa tanière pour enfin l'arrêter. Mais rien ne se passe comme prévu. Pour William Wisting, c'est une course contre la montre qui s'annonce, de plus sous la pression des médias et d'une enquête interne. Il doit absolument retrouver Kerr, personnage mu uniquement par le désir et le plaisir de faire le mal.

 

Tentation : Le pitch

Fournisseur : Bib de St Lunaire

Mon humble avis : Cela faisait un moment, dans le rayon de la médiathèque que je louchais sur cet auteur norvégien qui semble connaître un grand succès. Et comme, côté thriller, je commence à être un peu has been tant j'en lis moins qu'avant, j'étais donc motivée pour faire connaissance avec Jorn Lier Horst.

Hélas, mon engouement n'a pas duré, je pense qu'il n'a même pas dépassé l'envie de cette découverte. Pourtant, l'idée de départ est plutôt sympa et originale : la fuite et la poursuite d'un serial killer qui s'est évadé, cela change d'une classique enquête.

Trois semaines (certes mouvementées, vacances, voyages en voiture etc) pour parvenir au bout de cette lecture, c'est dire si ma motivation à rouvrir mon livre et à prolonger mes sessions de lecture jusqu'à tard dans la nuit se réduisait de plus en plus à néant.

Dès le début, l'auteur m'a quasi perdue, devant l'affluence de personnages, de patronymes norvégiens impossibles à mémoriser pour moi, de services de police différents... Et oui, il y a la crime, les cold cases, et les unités des différentes régions et quartiers d'Oslo, plus un nombre incalculable de membres de la hiérarchie policière qui interviennent. Donc très vite, je me suis contentée de focaliser mon attention sur 2 policiers (dont Wisting), Line la fille journaliste de Wisting et l'avocat.

Que de lenteurs dans cette histoire, où le nombre de réunions où les policiers ne font que constater qu'ils n'avancent pas ne nous est pas épargné. Par contre, quand ils font des découvertes à priori majeures, l'auteur ne juge pas utile de les partager avec nous, pour nous balancer la totale plus tard... D'ailleurs, celui-ci nous met sciemment sur une fausse piste, et à nul moment on ne saisit quand les policiers changent d'avis. Quant à la psychologie criminelle, elle est ici développée à un niveau très proche de celui de la mer.

L'écriture et/ou la traduction sont très moyennes, avec des assemblages de mots qui heurtent... Genre "plusieurs autres"...Si autres est au pluriel, c'est qu'ils sont forcément plusieurs. Une lecture pas si fluide qui cela. Et puis les détails qui tuent mais qui remplissent des pages... On a droit au menu que la nounou de la fille de la fille de Wisting prévoit pour le soir... Blablabla, gnian-gnian, cela m'agace... Tout comme le fait que Line prévoit comme par hasard un gilet de sauvetage pour sa fille, mais pas du tout les tenues adaptées pour un trajet en bateau...

Certes, la cadence accélère sacrément dans les tous derniers chapitres, là, oui, on tourne les pages... mais en même temps, c'est d'un classique et d'un téléphoné... La fille du flic se jette dans la gueule du loup... Donc forcément, super papa va arriver ou pas...

Sans le savoir je suis une fois de plus tombée sur une série, Wisting étant manifestement le personnage récurrent d'Horst. Débarquer en plein milieu ne m'a pas dérangée ni empêchée de "suivre"... Par contre, je ne me suis attachée à aucun des personnages... 

Bon ben voilà, moi qui espérais trouver un nouvel auteur de thriller nordique dont j'aurais pu faire un chouchou, je me retrouve bien bredouille... Et pourtant, sur Babelio et A..N, les avis sont très majoritairement enthousiastes...

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #thrillers polars étrangers

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Publié le 10 Octobre 2024

La semaine dernière eut lieu le 35ème Festival du Film Britannique de Dinard, qui avec les années est aussi devenu celui du film Irlandais.

Pour 2024, le jury était présidé par Arielle Dombasle... Y figurait aussi Julie Depardieu. Les autres membres du jury m'étaient inconnus. Et je n'ai pas participé aux festivités, aux tapis rouges etc... Pour la 4ème année, j'y ai juste vu des films. Cette fois-ci, ce fut trois films sur la quasi cinquantaine (en ou hors compétitions - longs métrages, courts métrages et docu) proposée.

Danse first : La vie de Samuel Beckett, avec Gabriel Byrne et Sandrine Bonnaire (entre autres)

Bon vivant, Résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, dramaturge lauréat du prix Nobel, mari infidèle et reclus... Samuel Beckett a mené une vie aux multiples facettes. Titré d'après son célèbre credo « Danse d'abord, pense ensuite », ce drame épique offre un récit captivant de la vie d'une icône du XXe siècle. 

J'ai adoré ce film, un gros coup de ❤... Le jeu d'acteurs est parfait, la photographie et les images sont superbes, les dialogues ne manquent pas d'humour et de bons mots. Dance first replonge dans d'autres époques, donne à réfléchir, m'a permis de mieux connaître celui qui était plus un nom qu'autre chose pour moi. Et surtout, Danse first m'a donné envie de lire son oeuvre. A voir si cette envie sera suivi des faits !

 

 

 

September says : de Ariane Labed, avec Mia  Tharia et Rakhee Thakrar

Les sœurs July et September sont inséparables. July, la plus jeune, vit sous la protection de sa grande sœur. Leur dynamique particulière est une préoccupation pour leur mère célibataire, Sheela. Lorsque September est exclue temporairement du Lycée, July doit se débrouiller seule, et commence à affirmer son indépendance. Après un événement mystérieux, elles se réfugient toutes les trois dans une maison de campagne, mais tout a changé…

Ce film a aussi été présenté au Festival de Cannes 2024 dans la sélection "Un certain regard". Et c'est le seul de la sélection pour le prix du Hitchkock d'Or que j'ai vu... Et c'est d'ailleurs lui qui l'a obtenu. Et pourtant, je n'ai pas aimé du tout ce film 😩🤨, de même que toutes les personnes ou presque avec qui j'en ai parlé. A mes yeux, September says est long, lent, glauque, pesant, malsain, sombre, sans apporter grand-chose. Les images sont plutôt laides pour moi, avec des couleurs et des décors dignes des années 70, alors que l'histoire est tout à fait contemporaine (il y a la wifi, les tel portables etc...). On y montre aussi quelques images que je n'ai pas envie du tout de voir au cinéma. Pour moi, c'est un film "égoïste", qui se déroule peut-être parfaitement dans la tête et dans le trip de la réalisatrice, mais qui ne donne pas du tout assez d'informations au spectateur pour qu'il saisisse vraiment ce qui se déroule, ce qui ainsi, pourrait peut-être provoquer plus d'émotion. Durant le film, une grande ellipse est faite sur la scène qui fait basculer l'histoire. Comme on ne voit pas cette scène avant la fin (en flash-back) et bien on ne comprend pas du tout ce basculement qui n'est guère très net non plus. En fait, j'ai détesté ce film.

 

Freud's last session (Titre français annoncé Professeur Freud)

De Matt Brown avec Anthony Hopkins et Mattew Goode

A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, Sigmund Freud s'est réfugié à Londres, en compagnie de sa fille Anna.Sous l'effet de l'âge et de la maladie, la star mondiale de la psychanalyse s'est changée en un vieillard aigri et capricieux.Mais la curiosité du professeur est piquée au vif lorsqu'un certain C.S Lewis, auteur de romans pour la jeunesse, demande à le rencontrer pour débattre de l'existence de Dieu

 

J'ai beaucoup aimé ! 👍En même temps, la présence du monstre sacré du cinéma qu'est Anthony Hopkins est un gage de qualité. Les deux comédiens sont magistraux dans ce tête à tête, qui dure le temps d'un après-midi.  Discussion, conversation, confrontation entre deux hommes qui ont des idées diamétralement opposées, qui en débattent, non sans humour parfois, qui se respectent et s'apprécient. Les sujets sont métaphysiques, psychologiques, philosophiques, théologiques, spirituels. Des dialogues de haut vol donc et aux petits oignons. Mon seul regret est de l'avoir vu en VOST...  Les dialogues fusent et n'offrent que peu de pauses... Ils sont d'une densité incroyable, difficile pour moi de les suivre en VO tout en ayant le temps de réfléchir vraiment à tout ce qui se dit et de positionner mes pensées, convictions ou raisonnements. Du coup, pas impossible que j'aille le revoir s'il passe en France, mais en VF cette fois-ci !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 8 Octobre 2024

Roman - Editions Livre de poche - 253 pages - 5.20 €

Parution d'origine en 1886

Mon pitch : Comme tant d'autres navires chaque année, La Marie navigue vers l'Islande emportant à son bord ces marins qu'on appelle "Les islandais", les pêcheurs de morue. Parmi eux, Yann, grand, fort, sauvage, libre, indépendant. A terre, près de Paimpol, il y a Gaud, demoiselle ayant vécu à Paris, qui reviens avec son père sur sa terre natale. Gaud tombe éperdument amoureuse de Yann... Mais ils ne sont pas du même milieu social... Et puis de toute façon, Yann n'aime que la mer : "Un de ces jours oui, je ferai mes noces, mais avec aucune fille du pays ; non, moi, ce sera avec la mer et je vous invite tous, ici autant que vous êtes, au bal que je donnerai..."

 

 

Tentation : Ma PAL et le Challenge Book trip en mer

Fournisseur : Ma PAL

Mon humble avis : C'est cette très vieille édition antédiluvienne, achetée d'occasion il y a une bonne dizaine d'années que j'ai lue... A l'intérieur est écrit "Tous droits réservés, y compris pour l'URSS"....

Et c'est subjuguée de tant de beauté littéraire et romanesque que j'ai parcourue ces pages. Je ne m'attendais pas à une telle claque ! On boit, ou plutôt on sirote, on déguste les mots de Pierre Loti qui se fait tour à tour peintre, poète, sculpteur, romancier, marin, femme de la terre, homme de la mer et s'il n'était d'un autre siècle, je pourrais ajouter photographe... Tellement son style donne à voir, à sentir, à ressentir, à humer. Il donne vie et relief aux éléments qui deviennent personnages part entière... Les tempêtes bretonnes, le soleil de minuit, la brume en mer, le vide, le blanc, les flots déchaînés... On pourrait se croire dans une pièce obscure à regarder des diapositives sublimes. Et le tout, avec une écriture ciselée, immémoriale et pourtant tellement fluide, qui se fait douce ou âpre à l'oreille et au coeur en fonction de ce qui est conté.

A postériori, Pêcheur d'Islande est aussi un formidable témoignage d'une époque, d'une région (la Bretagne paimpolaise), d'une microsociété, celle des Islandais, ces marins qui partaient de longs mois chaque année, et chaque année, nombre d'entre eux manquaient à l'appel au retour... Il y a les hommes en mer, les femmes à terre qui préparent le départ, puis que vivent l'absence, travaillent, accouchent, puis attendent impatiemment le retour des hommes qui était festoyé. Et puis, il y avait ces jeunes marins, ces jeunes hommes, qui "au service de l'Etat" étaient envoyés pour cinq ans en bateau pour un long voyage jusqu'en Chine, où une guerre terrible faisait rage... Ils devenaient alors soldats, et nombre d'entre eux n'en revenaient pas. C'est le cas de Sylvestre, l'ami de Yann, le cousin de Gaud, le dernier petit fils de la vieille grand-mère Yvonne. Les listes gravées des marins perdus en mer ou ailleurs ne cessent de s'allonger...  Cette lecture m'a beaucoup appris sur cette époque et la vie de ces marins... Dont certains ne voulaient tellement pas embarquer chaque année pour l'Islande qu'ils étaient soulés pour être montés bord sur des civières...

Et bien sûr, il y a la Bretagne, ces côtes déchiquetés et parfois battus par les flots et les vents, ses doux printemps, ses chemins bordés d'ajoncs, ses rites, ses traditions, ses coiffes, ses vieilles maisons de granit au sol de terre battue, ses chapelles et ces croix dressés aux pointes... Que de prières pour qu'ils reviennent sains et saufs.

Enfin et surtout, il y a Gaud et Yann, et cet amour trop longtemps refusé par l'un, trop longtemps espéré par l'autre, qui finira par être partagé et vécu, mais tard, tellement trop tard. Sublime et bouleversante histoire d'amour qui noue le coeur, au rythme des us et coutumes de l'époque, et de l'attente, l'attente, l'interminable attente. Et toujours, la mer qui tourmente les coeurs.

Dans ce magnifique et tragique roman d'un autre âge, Pierre Loti, lui-même marin au long cours, nous emmène autant dans la cale d'un navire, que sur les flots ou dans le tréfond du coeur et de l'âme humaine. Une histoire de mer nourricière mais dévorante. A (re) découvrir !

 

+ 2 points soit 20 au total, me voici "second maître" :)

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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