Lectures, BD, cinéma, voyages, photos, chats, oiseaux, nature bref mon petit monde ! .................. " C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante" (Le petit prince)
Et oui, je prends mon temps, voilà 7 mois déjà que je suis rentrée de mon voyage à Fès et je n'ai pas encore fini ici mon petit reportage photo (précédents billets ICI )
Aujourd'hui, c'est plutôt focus sur les monuments, l'architecture.
Je vous souhaite un bon dimanche :)
Il me restera un billet sur Fès... Les oiseaux et les chats, dans une quinzaine de jours.
Le palais royal
Le palais royal
La Médersa Attarine, ancienne école coranique.
La Médersa Attarine, ancienne école coranique
La Médersa Attarine
La Médersa Attarine
Photo de Haut à gauche : Tombeau des Mérénides. A droite, un cimetière.
Balade à quelques kilomètres de Fès, sur les hauteurs, dans la campagne, dans les collines. Et arrivée dans un mausolée dans une atmosphère de Far West. J'ai oublié le nom de l'endroit. Et comme je me suis laissée guider et n'ai regardé aucune carte de mon séjour...
Dar Gnaoua... Un joyau invisible perdu dans une toute petite ruelle sans issue de la Médina de Fès. Un joyau que l'on n'imagine pas et que l'on découvre une fois passée la porte.Là où nous avons logé, maison privatisée à l'occasion de notre venue... C'
Cette demeure appartient à Laurence, mon ancienne cheffe chez Nouvelles-Frontières. Au fil des années, elle l'a fait entièrement rénovée avec les techniques et matériaux locaux, et le travail a été effectué par des locaux également. Maison sur plusieurs niveaux, et au dernier étage, une superbe terrasse et une vue à 180° sur la veille ville de Fès et les collines.
L'histoire : Lola est une jeune postière en Bretagne. Lola boîte et mène une vie solitaire dans son jardin fleuri. Dans sa chambre, trône une grande armoire de noces bretonne... Dans cette armoire, des coeurs en tissus renferment les secrets de ces aïeules andalouses, comme le veut la coutume ancestrales de là-bas. Ces coeurs ne doivent jamais être ouvert... Jusqu'au jour où l'un d'eux se déchire... et où débarque dans le village une romancière qui recherche une femme qu'elle a vu sur une vieille carte postale... Une femme boiteuse...
Tentation : La blogo
Fournisseur : La bib de Betton, merci Cécile !
Mon humble avis : Une lecture qui me divise.... Bien sûr, j'ai aimé retrouver l'écriture ciselée de Carole Martinez, son univers de légendes et de traditions ancestrales andalouses, le sujet de la transmission dynastique entre femmes de génération en génération. La touche onirique/fantastique n'est pas pour me déplaire, tant la symbolique y est forte. Elle nous invite à nous libérer des héritages transgénérationnels pour parvenir à notre vérité personnelle et individuelle. S'affranchir de ce qui était écrit pour nous et qui enferme, ne convient pas, ne permet pas de fleurir.
J'ai aimé aussi que la narratrice raconte la genèse de ce roman, qu'elle en devienne un personnage double de papier, cette histoire de carte postale, de rencontre avec Lola et de la complicité qui naît entre les deux femmes, et tout ce qui est inhérent à la vie dans un petit village (Breton).
Lorsque Lola et les narratrices commencent à lire les messages cachés dans ces coeurs en tissus qui se déchirent, mon attention était encore toute présente. Et puis, le roman est devenu trop foisonnant, en personnages, en époques qui se superposent, se croisent ou se relaient dans cette histoire, et je me suis un peu perdue dans tout cela, la magie opérait beaucoup moins jusqu'à presque disparaitre. Avec l'impression que tout partait dans tous les sens. L'ensemble est devenu trop labyrinthique pour me bercer. Rester avec Lola et ses aïeules m'aurait suffi, l'histoire développée de Marie la boiteuse était de trop pour moi.
Bref, de ce roman, je pense que je ne retiendrai, au fil du temps, que le personnage de Lola, ainsi que l'imagination et la belle écriture de Carole Martinez. Le reste tombera dans mon oubli je pense. Un peu dommage.
Par contre, si vous voulez lire un ouvrage inoubliable de Carole Martinez, je vous conseille très chaleureusement "du domaine des murmures".
Avec Charlotte Gainsbourg, José Garcia, Lily Aubry, Hadrien Heaulmé, Luis Rego
Synopsis : Sandrine Leroy annonce à son mari Christophe qu’elle veut divorcer. Leurs enfants ont bientôt l’âge de quitter la maison. Dans une opération de la dernière chance aussi audacieuse qu’invraisemblable, Christophe organise un week-end pour sauver son mariage : un voyage passant par les endroits clés de l’histoire de leur famille. Un voyage qui ne va pas être de tout repos…
Mon humble avis : Une comédie douce-amère, par moments franchement drôle (que j'ai ri), puis à d'autres, très touchant, voire émouvant. Mais pas de pathos, pas de drame, et pas non plus de burlesque ou de superpositions de gags à moitié stupides qui ne font rire que ce qui les jouent.
Tout est fait dans une relative finesse bien agréable, augmentée par la douceur, la fragilité et la délicatesse de Charlotte Gainsbourg, bien qu'elle puisse être sacrément fracassante dans ses répliques !
Un road-movie familial sur les lieux de la genèse de celle-ci, pour éviter son délitement l'un, ou passer un dernier moment ensemble pour l'autre. Evidemment, rien ne va se passer comme prévu. Il y aura des hauts, des bas, et des clashs... Le tout dans une certaine mélancolie fasse à l'usure du temps et des habitudes.
Et bien sûr, il y a les enfants entre les deux... Et ce film offre leur vision sur la séparation de leurs parents... Les parents pour qui c'est un drame, les enfants pour qui c'est rentré dans les moeurs. Le drame des enfants est ailleurs, l'adolescence, le premier amour... Et les parents imaginent leur potentielle rupture comme un séisme pour leur progéniture... La famille Leroy, comme tant de familles, souffre des pathologies suivantes : le manque de communication, d'attention réelle à l'autre, et une pudeur dans l'expression des sentiments sous prétexte que ceux-ci sont évidents.
Charlotte Gainsbourg, je suis fan. José Garcia, on a un peu pitié de lui, le pauvre qui ne "veut" pas comprendre la décision de sa femme, et qui se démène comme un diable pour éviter la sentence. Les deux adolescents sont très bien interprétés, on ressent vraiment la connivence fraternelle. Et le surprise et le plaisir de retrouver Luis Rego, dans un rôle aux antipodes de ceux qui ont fait sa renommée.
Bref, une bonne comédie dont les ingrédients ont été subtilement et judicieusement dosés pour ne jamais être dans le too-much, mais toujours rester sur le fil, entre le rire et l'émotion. Bien divertissant, j'ai beaucoup aimé.
Le sujet : Chacun d'entre nous vit, a vécu ou vivra des moments inoubliables, ces petits ou grands points de bascule qui dessinent le destin d'un être humain. Ces moments émouvants, révoltants, dramatiques ou inattendus, mais toujours précieux et émouvants, Fabien Toulmé est allé les chercher pour nous. En Europe, en Amérique latine ou en Afrique, dans de nombreuses couches sociales et autant de tranches d'âge, il a récolté des témoignages universels.
Mon humble avis : Cet album pourrait presque être un recueil de nouvelles... mais avec des cases et de bulles... et des dessins. Des histoires "courtes" donc, mais qui peuvent se dérouler sur plusieurs années, ou avoir des conséquences des décennies plus tard pour leur narrateur. Des histoires toutes générées par un point de bascule, souvent issue d'une rencontre qui change une vie brutalement, ou par petites touches successives, qu'elles soient douloureuses et bouleversantes ou joyeuses et positives.
Nous avons Emilie, 43, qui témoigne de sa jeunesse passée avec sa famille chez les témoins de Jéhovah. Terrible, mais elle est parvenue à fuir la secte.
Béatrice, 31 ans, nous narre la vie de ses parents... Celle-ci commence au Brésil, en passant par l'Allemagne...Par le séminaire et la prêtrise pour son père, et l'amour fou et obstiné de sa mère.
Marie, 31 ans, ne se remet pas du viol subit par son petit ami de l'époque, viol qui a ravagé sa vie... Jusqu'à ce qu'elle parvienne à écrire une lettre.
Kévin, 35 ans, a vécu son enfance au Rwanda, qu'il a dû fuir avec sa famille au début des massacres des Tutsis pour les Hutus.
Marine, 43 ans, rencontre l'homme qu'elle aimera toute sa vie lorsqu'elle est adolescente, lors d'un pèlerinage à Lourdes. La vie mettra plusieurs décennies à les réunir.
Grégory, 36 ans, est né dans un quartier sensible de Dunkerque, a connu la délinquance, la prison etc. Mais un jour, une juge a cru en lui.
Ce sont toutes des histoires vraies, seuls les noms ont été changés... On n'imagine la confiance dont ont fait preuve ces confidents auprès de Fabien Toulmé, qui sincèrement, ne les a pas trahis, bien au contraire, il leur rend un bel hommage avec simplicité... Ce sont des combattants de la vie, des combattants de l'amour, et quelque part, tous des survivants aux grandes douleurs ou épreuves de la vie. Et tous témoignent d'une volonté de rebondir, de s'en sortir, de comprendre, de persévérer, de toujours y croire.
Les pages sont bicolores, et les couleurs changent à chaque histoire. Les dessins sont simples mais ô combien expressifs. On ne peut qu'être admiratif devant le talent de Fabien Toulmé pour parvenir à rendre limpide, en une case, un dessin et une bulle, une situation, une émotion, une peine, une désespérance, une joie. Une lecture très fluide qui permet de se concentrer sur les personnages et leur vécu, qui somme toute rejoignent une certaine universalité à eux tous, et ne peuvent que toucher, et devenir inoubliables.
L'histoire : Décembre 1985, à New Rose, Noël se prépare dans chaque foyer... dont celui de Bill Furlong, père de cinq filles. Bill Furlong est marchand de bois et de charbon. Il livre à domicile, notamment le couvent voisin. Mais ce qu'il y aperçoit ne lui plait pas du tout, et la jeune fille qu'il trouve un matin apeurée, perdue et grelottante dans la réserve à charbon le chamboule profondément. Il évoque tout cela à sa femme, qui est du même avis que la rumeur et les "on-dit"... Ce ne sont pas nos histoires...
Tentation : Pourquoi pas ?
Fournisseur : Bib de St Lunaire
Mon humble avis : Ce genre de petites choses... Ce genre de "petits" romans qui marquent... En effet, en 128 pages format papier, on peut dire que Claire Keegan ne s'encombre pas de l'inutile. Elle plante le décor, l'Irlande bigote, et Furlong son personnage principal : né sans père, Bill est maintenant marié et gère tranquillement, bien que modestement, sa famille et son travail. Jusqu'à ce qu'il découvre au couvent confirme les on-dit : les jeunes filles y sont exploitées à la blanchisserie, mal traitées, et leurs enfants illégitimes sont vendus à prix d'or.
On suit donc l'évolution des pensées et du mal être de Bill Furlong face à l'horreur qu'il découvre. Se confronte en lui la révolte face à l'horreur de ce qu'il constate et le prix à payer pour être un homme juste, courageux, fidèle à ses convictions au coeur d'un village qui préfère ignorer ces "petites choses" qui se passent dans l'enceinte religieuses. Le roman nous conduit doucement, subtilement et d'une plume juste vers l'acte de bravoure, qui fera de lui un héros... Entouré de femmes soit bourreaux, soit indifférentes au sort de ces pauvres filles.
Claire Keegan s'inspire ici de faits réels irlandais maintenant bien connus... Les blanchisseries Magdalen et autres établissements du même genre, tenus par des soeurs catholiques, financés par l'Eglise et l'Etat irlandais, ont "abrité" de force environ 10 000 filles mères et leurs nouveaux nés, dans des conditions déplorables et intraitables... Certaines y sont mortes faute de soin ou des mauvais traitements. Le dernier de ces établissements a fermé en 1996... C'est effarant...
Dans notre époque où les hommes sont constamment montrés du doigt pour leur comportement envers les femmes, Claire Keegan rappelle que les femmes ne valent parfois pas mieux, et que le salut d'une femme peut aussi venir du seul homme qui a le courage de prendre le risque.
Ce roman parfaitement maîtrisé, qui commence en douceur, nous fait ensuite frémir et trembler, pour finir par nous glacer avant de respirer de nouveau. Mais pour une vie sauvée par Furlong, combien d'autres vies sacrifiées dans le silence national...
L'histoire : "Quoi qu'on dise, tuer une personne nécessite une préparation à la fois psychologique et matérielle"
Au Congo, Grégoire se rêve apôtre de son "grand maître", le célèbre et terrible tueur en série Angoualima, qui a terrorisé la ville avant de se donner la mort.
Grégoire prépare donc un crime digne de son grand maître. Oui mais voilà, Grégoire est un un bras cassé, qui peine vraiment à dépasser le grade de petit délinquant sans envergure.
Tentation : Ma PAL
Fournisseur : Ma PAL
Mon humble avis : Un pitch (revu à ma sauce) bien sympa sur le papier. D'ailleurs, le roman démarre bien. Avec un humour bienveillant, Mabanckou décrit l'Afrique de sa jeunesse, pour le meilleur et pour le pire, avec clairvoyance et tendresse.
L'ambiance est là, appuyée par les noms des villes, lieux et fleuves qui prêtent à sourire... Le quartier de Celui-qui-boit-de-l'eau-est-un-idiot, le fleuve qui charrie les déchets, qui coupe la ville en deux, que le maire à rebaptiser la Seine pour faire parisien, le cimetière Des-morts-qui-n'ont-pas-droit-au-sommeil, le pays d'en face etc.
On en apprend sur ce fameux Grand Maître, puis sur l'enfance de Grégoire, qui est un "enfant ramassé", abandonné à la naissance, qui a passé son enfance d'un bond d'une famille d'accueil à une autre.
Puis advient l'obsession de Grégoire pour son grand maître, ses préparatifs pour tuer Germaine, et ses premiers entrainements qui finissent tous en fiasco.
Le problème est que cela finit par tourner en rond, avec beaucoup de "je , je , je ", des répétitions incessantes, des longueurs, d'ailleurs, une phrase dure presque 10 pages, mieux vaut prendre son souffle avant de la commencer ! J'ai donc poursuivi ma lecture histoire de la finir, mais sans grand émoi, à part deux ou trois passages bien pensés (notamment celui du fameux coup de fil), et ceux qui moquent les grands de ce monde et la politique locale et nationale. Ce roman est "ancien", des "presque" débuts de Mabanckou, aussi je n'y ai pas retrouvé la même verve que dans ses oeuvres suivantes, verves qui m'avait bien régalée d'expressions africaines. A noter tout de même, que malgré le fait qu'on soit dans une parodie du genre, certains moments frôlent bien le glauque.
Avec un tel titre, on peut évidemment penser à un clin d'oeil de Mabanckou au célèbre roman American Psycho de Bret Eston Ellis... Roman que je n'ai pas lu, mais connu dans les très grandes lignes... D'ailleurs, Grégoire n'aime personne, est associable, et se rêve plus qu'il n'est !
J'avoue, j'ignore toujours où Mabanckou a voulu en venir avec ce roman, à part la description d'un quartier pauvre du Congo, et sans doute l'aspect satirique, à la sauce africaine, d'un grand roman paru quelques années plus tôt.
L'histoire : C'est dans les montagnes des Vosges, dans une ancienne métairie au coeur de la forêt, que Pamina a choisi de vivre isolée du monde avec son compagnon Nils. Elle se sait entourée par un clan de cerfs dont elle ne perçoit que les traces. Jusqu'au jour où un inconnu, Léo, photographe animalier, construit une cabane d'affût et l'initie à l'observation des grands cerfs. Au fil des saisons, par tous les temps et souvent de nuit, Pamina guette l'apparition des cerfs. Elle apprend à les distinguer, les nommer et découvre aussi toute une vie sauvage. Au fil de cette initiation, elle va découvrir d'autres clans plus cruels –; les hommes qui gèrent la forêt et les chasseurs –; et s'engager dans le combat pour la préservation de la nature et de ses espèces sauvages.
Mon humble avis : Un énorme coup de coeur pour ce magnifique album, que j'ai lu jusque tard dans la nuit pour le terminer.
Gaétan Nocq adapte ici le roman éponyme de Claudie Hunziger, roman que je n'ai pas lu... mais que je devrais lire !
Un véritable hymne à la nature, à son observation, à son écoute, à son parcours, à sa vie, visible ou invisible. A la patience, à l'abnégation, à l'obstination nécessaire pour l'approcher, la connaître, la sentir. Et l'émerveillement advient, l'animal est là, droit, fier, beau, puissant. Parfois rejoint par d'autres... Avant de prendre la poudre d'escampette. Toutes les pages qui content cette approche discrète de la nature et de ses habitants, juste pour le plaisir de l'observation, ou de la belle photo, sont teintées de bleues, un bleu et des dessins cotonneux qui enveloppent, et qui traduisent parfaitement la plupart de scènes... En effet, la nature s'observe à l'aurore ou au coucher du soleil, à cette fameuse heure bleue... Le départ se fait très tôt et le retour très tard... au coeur de la nuit.
J'ai adoré tout ce qui touche aux techniques d'affût, moi qui n'ai pas la patience ou je ne suis pas assez ascétique pour m'y mettre pour favoriser des rencontres exceptionnelles avec cerfs, renards, chevreuil ou autre. Le seul "affût" que je pratique, c'est dans les observatoires auprès des étangs et marais. Et là, j'adore, je pourrais y rester des heures, d'ailleurs j'y reste des heures. Par moment, il ne se passe pas "grand-chose". Et puis soudain, tout s'anime et cela devient une véritable pièce de théâtre. Des personnages entrent, d'autres sortent, certains dominent, d'autres fuient, certains se nourrissent, d'autres dorment ou se toilettent, se séduisent durant les périodes propices. Aucun scénario n'est écrit. Et d'un seul coup, tout le monde s'envole, car au loin, un prédateur arrive.
Alors, dans ces pages, j'ai eu l'impression d'y être, et l'émotion qui saisit l'Etre humain lorsque le cerf parait est magistralement rendue et partagée.
Mais le rêve éveillé ne dure pas... Car cet album est aussi un cri, un plaidoyer pour le respect de cette même nature et de ses habitants très très malmenés.
Pamina rencontre Léo, le photographe animalier, qui va l'initier aux techniques d'affûts et à la vie des cerfs. Il lui apprend à devenir invisible... Car quand l'on sait être invisible, et bien ce qui nous est invisible devient visible. Dès lors, Pamina sait que les cerfs seront le sujet de son prochain roman. Dans sa préparation, elle rencontre différents acteurs et administrations (dont l'ONF) qui "gèrent" cet espace naturel et les espèces qui y vivent. Et là, ce le coup de massue. Un à un, les grands cerfs disparaissent, ils sont "tirés". La chasse, la "régulation", et surtout, le profit économique... Car en résumé, les Cerfs abîment les arbres feuillus, qui ne sont ensuite plus vendables dans l'industrie du bois. Si vous ajoutez à cela qu'un pin est bien vite plus rentables qu'un feuillu... Voilà les coupes massives, et l'espace de vie du grand cerf qui se réduit comme une peau de chagrin. Et puis, il y a les compromis des uns et l'hypocrisie des autres. Car dans son enquête, Pamina découvrira l'impensable qui se produit avec la "bénédiction" et la "complicité" de l'ONF... pour l'adoration du dieu "profit".
Emouvant, instructif sur la vie des cerfs, bouleversant et révoltant à la fois, cet album est un bijou ! A lire !
Avec François Civile, Baraki Kebe, Shaïn Boumedine
Synopsis : Julien est professeur au collège. Jeune et volontaire, il essaie de créer du lien avec sa classe en prenant sous son aile quelques élèves, dont la timide Leslie. Ce traitement de faveur est mal perçu par certains camarades qui prêtent au professeur d'autres intentions. Julien est accusé de harcèlement. La rumeur se propage. Le professeur et son élève se retrouvent pris chacun dans un engrenage.
Mais devant un collège qui risque de s'embraser, un seul mot d'ordre : pas de vagues...
Mon humble avis : Je n'étais pas vraiment chaude pour aller voir ce film, par crainte de la violence réelle qu'il pouvait me renvoyer. Et puis, rendez-vous avec une amie, le seul film qui pouvait nous réunir était celui-ci.
Et bien je ne regrette pas, même si je suis sortie de là épuisée, sur tension, ahurie, et aussi démoralisée.
Ce film est inspiré d'une histoire vraie, celle du réalisateur lui-même, puisque son métier d'origine est d'être prof.
Ici, il est question d'une collégienne qui dénonce son prof de français pour regards et paroles déplacées... On sait très vite que deux de ses copines l'ont incitée à le faire. Mensonge ou mauvaise interprétation de ces dites paroles, chacun se fera son idée.
Quoiqu'il en soit, les conséquences sont dévastatrices et le constat est implacable... Personne, à quelque niveau que ce soit dans l'éducation nationale, n'a cherché à discuter avec cette gamine pour établir la mauvaise interprétation. Au début, les collègues entourent Julien, convaincus du mensonge de cette fille. Puis, comme l'affaire prend de l'ampleur, tout le monde le lâche.
Le film prend alors des aspects et le rythme d'un thriller psychologique, car on sait que n'importe quel geste ou regard, dans chacune des scènes, peut déraper et mener à l'irréparable. Tension et menace sont partout, c'est très éprouvant à regarder. Alors, à vivre, je n'imagine même pas. On sent très bien que Julien, qui était un prof idéaliste qui espérait, si non changer le monde, au moins changer la vie de quelques-uns, vit la peur au ventre.
N'ayant pas d'enfant, je vis très loin de l'environnement scolaire, aussi ce genre de film est une véritable claque pour moi. Je résume et caricature peut-être, mais je me demande comment on a fait pour passer, en quelques décennies, des "Choristes" où c'est plutôt l'institution qui est bourreau, à "Pas de vagues", où les élèves sont les bourreaux, où ils détruisent psychologiquement un prof sans que l'institution ne bouge un doigt. Quant au niveau scolaire montré dans ce film, il fait peur également. Bref, quand on nous dit qu'il faut compter sur la jeunesse de maintenant, je crains pour demain. L'éducation nationale ne peut manifestement plus instruire, un des gamins de 4ème en est encore à faire des lignes de J difficilement. Etant donné le pédigré professionnel de Teddy Lussi-Modeste, on peut penser qu'il est, dans ce film, au plus près de la réalité...
Evidemment, en regardant ce film, on ne peut que penser à Samuel Paty et Dominique Bernard.
C'est donc l'histoire d'un prof à qui l'on demande de ne pas faire de vagues, alors qu'un tsunami s'abat sur lui et le noie... Et dans ce rôle de prof, François Civile est de nouveau excellent, très convaincant.
Roman - Editions Au diable Vauvert - 288 pages - 20 €
Parution le 14 mars 2024
L'histoire : A 50 ans, Martin Flaubert mène une vie plutôt morne, entre sa petite famille bien comme il faut et son cabinet de médecine généraliste. Désabusé, il mène celui-ci de façon très particulière : A la tête du client, enfin du patient ! Son seul rayon de soleil : sa fille Chloé, son amour, sa confidente.
Jusqu'au jour ou débarque en consultation une femme extraordinaire, PDG d'une multinationale : Aurore. Aurore qui sera le disjoncteur d'une crise la cinquantaine terrassante !
Tentation : Le pitch
Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi (SP)
Mon humble avis : Et bien je peux vous dire qu'après deux lectures stylistiquement difficiles et décevantes, cette Médecine douce m'a fait un bien fou ! Pas de prise de tête, un style fluide qui coulait si naturellement dans mes neurones... Une lecture pour le plaisir de lire, de se changer les idées, de vivre une autre histoire, et de se demander comment le personnage principal va bien pouvoir se sortir de ses faux pas, pour ne pas parler de dérives. Bref, j'ai dévoré Médecine douce.
La médecine douce de Martin Flaubert est très particulière... Elle se fait à la tête du patient, se passe très souvent de molécule chimique pour privilégier les mots, la logique, l'efficacité... le plus souvent sans s'inquiéter de la correction ni des limites des bornes à ne pas dépasser. Déontologie ? Quésaco ?!! Les comptes rendus de ses consultations sont franchement drôles. Ironiques à fond les ballons, à prendre au 2ème degré. Mais ils disent tant, en même temps, des maux de notre société contemporaine. Ah les réponses qu'il donne à la mère qui soupçonne sont fils d'être HPI !!! Immoralement savoureuses... Comme l'ensemble du roman d'ailleurs.
Mais ne pas se fier aux apparences faussement simples. Car à travers Médecine douce et cette histoire satirique, Nicolas Rey aborde des sujets bien plus sérieux. Le mensonge en est le principal. Le gros comme le petit mensonge. Et le pire, celui de l'habitude, de l'entendu, juste pour respecter un contrat de mariage : le faire semblant. Ensuite, viendront bien d'autres d'artifices pour se faciliter la vie, pour se l'embellir, ou pour conserver ce que l'on a durement acquis : l'amour. Ensuite apparaît le mensonge face à soi-même et avec soi-même... Lorsque l'on pense que l'on est de taille, ou que l'on réalise qu'on n'est pas de taille, et que l'on use de substitution pour se maintenir à flots. C'est là qu'advient le deuxième grand sujet de ce livre : l'addiction... L'addiction à l'Amour, à l'amour, et aux substances chimiques illicites (ici la Coke). La dépendance qui nous met à genoux devant notre dictateur, qui nous fait faire et dire n'importe quoi, et surtout nous mentir à soi-même et aux autres lorsque l'on soutient que l'on n'est pas dépendant, que l'on maîtrise parfaitement l'affaire.
La somme de ces mensonges aboutira évidemment à de grandes révélations, et la patatras ! Mais ceci, ce n'est qu'à la fin après 250 pages de folie sans temps mort, de rires sincères ou jaunes, de moment où l'on retient son souffle en se disant : Non, Nicolas Rey ne va tout de même pas oser cela... Et non, ouf il n'ose pas.
Vient en fin le dernier sujet notable de ce roman, l'écriture comme rédemption et surtout la censure sociale et éditorialiste qui se répand pour ne pas être taxé de racisme, de misogynie, d'islamophobie etc...
Médecine douce, une comédie acide et efficace, qui en dit long sur notre époque et la nature humaine, avec un personnage finalement bien attachant, malgré ses erreurs, ses galères, ses écarts, son acharnement à être à la hauteur de l'Amour. A ne pas bouder !
Roman - Editions Livre de Poche - 128 pages - 6.90 €
Parution d'origine Editions Ecorce en 2013
L'histoire : Le jour, il erre dans les rues de la ville, pas forcément tout droit... Le soir, il joue de la guitare blues dans un bar. Entre les deux, il écrit un peu des chansons, et dort dans un hôtel miteux... Rêvant d'Alicia... Alicia, c'était il y a plus de 15 ans déjà. Et voilà qu'elle débarque en ville pour donner un concert...
Mon humble avis : Ce n'est pas un poisson d'avril... Je démarre très mal mon challenge visant à lire un maximum de titres de mon nouvel auteur chouchou Franck Bouysse. Vagabond m'a déplu et terriblement déçue. Malgré, il faut le dire, de beaux passages, des envolées poétiques sublimement écrites... Sans pour autant me parler vraiment... Trop implicite sans doute, et trop stylisé. Et pour tout dire, je sortais épuisée et saturée de ma lecture de Kiosque de Jean Rouaud, et lorsque j'ai ouvert Vagabond... C'est avec effroi que j'ai vite remarqué la ressemblance stylistique avec "le purgatoire" que je venais de quitter.
Du personnage, on ne saura pas grand-chose... On reste dans la caricature à gros traits. Aussi, peu d'empathie avec lui, et l'intérêt ne nait jamais vraiment. Je n'ai pas compris où l'auteur voulait vraiment m'emmener, si ce n'est dans une noirceur lente et terrible, sans une étincelle, sans une extrémité de tunnel. Pas de fil à suivre et la fin... Mon dieu !!! Qui tombe comme un cheveu dans la soupe, d'une brutalité inouïe, elle reste incompréhensible à mes yeux, peut-être parce que pas justifiée ? La tristesse et l'errance de l'homme peuvent-elles l'expliquer ? Pas à mes yeux. Une conclusion rapide histoire d'en finir avec une histoire qui s'enlise ? Mystère... Mais honnêtement, je n'ai pas saisi du tout ce que mon nouvel auteur chouchou voulait me dire, partager avec moi... A force de trop chercher l'exercice littéraire, j'ai l'impression qu'on perd le lecteur...
Et pourtant, il y a trois mois, je tombais amoureuse de la plume de Franck Bouysse à travers son roman Pur Sang !!! J'avoue qu'au cours de ma lecture de Vagabond, j'ai eu le moral en berne. Mais la rédaction de ce billet le remonte... En effet, en consultant des avis sur Babelio, j'ai constaté que ma perplexité et ma déception n'étaient pas solitaires... Bien d'autres lecteurs, manifestement épris de Bouysse, ont été étonnés qu'un auteur de tant d'autres excellents romans ait pu écrire celui-ci....qui remonte à 2013 et est donc l'un des tout premiers.. Cela me rassure donc pour la suite de mon challenge ! Ouf !
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